Des hommes armés jusqu’aux dents débarquent dans le village par la mer et font un vrai massacre de quiconque se trouve sur leur chemin. Ils sont grands, musclés et leurs yeux d’un bleu profond étincelle d’une rage sanglante tout droit venue de l’enfer.
Voilà, à peu de choses près, la description de toute apparition viking-esque à l’écran. La légende populaire en a fait une véritable bête capable de toutes les calamités, le cinéma, quant à lui, ne déroge pas à cette image belliqueuse. S’il est, encore aujourd’hui, un personnage fort apprécié des sagas historiques, il est désormais une figure incontournable et une inspiration pour le domaine de la fantasy.
Illustration de couverture : Le guerrier silencieux – Valhalla Rising, Nicolas Winding Refn (2009)
Une histoire de culture
Les raids venus du nord terrorisaient les populations d’Europe du Sud. Poussés par une volonté conquérante, les différentes tribus viking ont en effet envahis à plusieurs reprises le territoire de ce qui deviendra la France et surtout l’Angleterre. Ces hommes polythéistes voire animiste sur les bords vénéraient la culture de la guerre. Un peu à l’image de Sparte, un homme prouvait sa valeur par son courage sur le champ de bataille. Mourir au combat était ainsi l’un des plus grands honneurs car le guerrier prenait alors place au Valhalla et partageait un festin à la table d’Odin lui-même.
Une motivation qui faisait des combattants viking parmi les plus redoutés du Moyen Age. Ces païens n’hésitaient pas également à détruire les lieux de cultes catholiques ou à trucider prêtres et moines. Une horreur pour les pays envahis où la chrétienté s’est implantée depuis des siècles. Les commentateurs de l’époque, horrifiés, décrivent alors de véritables démons animés par le chaos infernal.
Une image qui aura vite fait de se développer au sein de la population par les écrits mais aussi par les histoires incroyables contées au détour d’une taverne. Le viking, bien des siècles plus tard, sera alors empreint d’une aura mystique et presque extraordinaire.
Le cinéma en qualité d’art, et surtout de média, de masse participe de la diffusion de cette créature infernale. Si les films historiques en font un guerrier certes redoutable mais bien réel et mortel, le développement de la fantasy renforcera la figure d’une bête à demi-humaine. Le succès de la légende du guerrier ours, le Berserk, se mêle à l’aura belliqueuse du viking et ajoute à cette figure terrifiante.
Quoi de mieux pour raconter des batailles héroïques et renforcer l’éclat du héros qu’un combat contre un tel guerrier ? Peu à peu, la figure de ce “monstre nordique” est devenue symbole de combattant respecté et déterminé et est aujourd’hui, lui-même l’un des héros favoris des sagas mytho-cinématographiques.
Astérix, Dragons et les comics
L’animation et les comics n’est pas en reste quant à son utilisation. Par son côté extrêmement manichéen, il fait un parfait protagoniste pour les films grands publics. Il figure alors un ennemi tout trouvé.
Sa dimension héroïque en font bien évidemment une figure incontournable de toute quête et sagas.
Plus récemment, il sera utilisé dans afin d’illustrer de, plus subtiles, paraboles autour du droit à la différence.
DRAGONS
Le viking au cinéma, c’est donc d’abord un guerrier sanglant et terrifiant. Il est un outil narratif certain quant à l’inspiration de grandes batailles ou de héros puissants. Sa figure est néanmoins plus complexe qu’elle n’y paraît. Les histoires portées à l’écran changent assez récemment de paradigme et explorent ce combattant pas si bestial.