Seule série adolescente de l’année 2019 pour le moment, Euphoria est une explosion trippante de larmes pailletées. La série produite par Drake s’attaque, en effet, à la question de l’adolescence dans un monde conquis par le digital et la libération de l’individualité. Le filtre Instagram et le look queer sont rois dans ce qui se rapproche d’un Skins façon 2019.
Petit retour scénario : A 17 ans, Rue Bennett, fraîchement sortie de désintox, cherche à donner un sens à son existence. Elle se lie très vite à Jules Vaughn, une jeune fille trans récemment arrivée en ville. Dans leur sillage gravitent le sportif Nate Jacobs, Maddy Perez, la petite amie de Nate, Chris McKay, star de l’équipe de la fac, Cassie et Lexi Howard et Kat Hernandez.
Adaptation US de la série israëlienne éponyme (2012), voici quatre raisons pour lesquelles vous devez la voir.
- L’esthétique
Règne des réseaux et autres VSco oblige, on ne peut prétendre créer un portrait de la génération Z sans un filtre travaillé. Et quel travail ! C’est un véritable tsunami de paillettes, de strass et d’imprimés dans une lumière principalement tamisée. Un trip visuel qui accompagne celui vécut à l’écran. La série a d’ailleurs inspiré un certain nombre de Youtubeurs et même magazines beauté (Cosmopolitan..) dans des tutos make up et outfits inspirés par la série. Gros crush sur l’oeil paillettes by the way.
- Une bande son jouissive
Des sons rap avec une pointe de remix 80’s aux accents mélancoliques accompagnent les péripéties de nos “héros”. C’est presque une brume nostalgique qui enveloppe l’action. Elle nous embarque dans les réflexions existentielles et l’esthétique trippante qui se déroule sous nos yeux. Comme un clin d’oeil qui finit d’inscrire la série dans son époque, le groupe de K pop, désormais mondialement reconnu (pour preuve son featuring avec l’américaine Halsey), BTS signe le titre éponyme Euphoria.
- Le casting
Ce sont des guests de qualité qui mène l’action. Icône représentative de la génération Z et de ses statements, l’actrice et chanteuse Zendaya incarne l’attachante Rue. A sa suite, le mannequin trans Hunter Shafer ainsi que Barbie Ferreira, mannequin, également, plus size complète un casting qui ne nous déçoit pas.
- une catharsis
Euphoria ce sont les excès d’une génération numérique poussés à l’extrême. Les faux semblants, la recherche identitaire et sexuelle sont ainsi explorés au maximum. Une sorte de catharsis existentielle qui nous plonge dans un trip autour de notre propre identité.
Point négatif :
. Une surenchère assumée mais qui lasse parfois. Euphoria est une série de l’excès. Elle nous montre les travers et excès adolescents poussés à leur summum ainsi que les questions existentielles à cet âge. Elle peut cependant tomber parfois dans une sorte de “musée du freak” où ce qui importe n’est plus la qualité mais la quantité de situations problématiques au sein du scénario. De même que le nombre d’apparitions de corps nus voire carrément de bijoux de famille et autres joyeusetés qui paraissent à force plus stratégie marketing post GOT qu’acte militant.
Euphoria n’est pas révolutionnaire en soi. Des ados en crise, leur exploration des limites n’est, en effet, pas nouvelle. La série Skins (version UK pour les puristes que nous sommes) faisait déjà débat en son temps. Elle réussit cependant à coller aux questions et à l’esthétique de notre époque. Le besoin d’expression individuelle et la limite virtuel/ réel qui se fait de plus en plus ténue sont, en effet, au centre du schéma social made in 2019.