Deux ans après son premier album solo, le sobrement nommé Harry Styles, l’ex-One Direction dévoile son deuxième opus : Fine Line. Sa notoriété acquise grâce à ses années boys band, le tube Sign of the Time et surtout une entrée remarquée parmi les guests du MET gala, font de cet album, un événement très attendu. La pression est grande car il lui faut, en effet, confirmer le succès et surtout le talent entrevu sur Harry Styles.

Que vaut donc le nouvel album de l’ancien candidat de X Factor ?

Trip 

C’est une ambiance très rock psychédélique/70ish qui se dégage de ce nouvel album. Des textes imagés comme sur Watermelon Sugar se mêle à des mélodies plutôt hypnotisantes comme celle de Adore You

La trace d’une pop radio est encore “visible” même si celle-ci tend à s’estomper suivant les morceaux. L’inspiration Fleetwood Mac/Bowie est bien là cependant tant dans les textes mystico-mystiques que l’esthétique même de ces sons.

Styles reconnaît d’ailleurs bien volontiers son admiration pour Stevie Nicks avec qui il a partagé la scène a quelques occasions pour un duo sur Landslide. 

Le visuel de l’album lui-même traduit cette volonté de rendre hommage à ses influences psychédéliques. L’intégralité de ces visuels (pochette, posters …) a, d’ailleurs, été réalisée par le photographe de mode Tim Walker dont Harry affectionne le travail. Lequel, du reste, colle parfaitement avec l’ambiance souhaitée pour cet opus.

Fine Line a cela de spécifique qu’il s’agit plus que d’un album. C’est un conte que dévoile Styles. Un univers musical, visuel mais aussi narratif s’ébauche et on entrevoit surtout le potentiel créatif de Harry.

Le clip de Adore you, par exemple, est construit en un court métrage aux accents Wes Anderson. Sur l’île d’Eroda, un garçon n’arrive pas à trouver sa place. Il finit par souhaiter se jeter dans la mer lorsqu’il aperçoit un poisson qui lui aussi souhaite en finir. Les deux compères deviennent alors des amis inséparables. Le poisson grandit cependant. A tel point, qu’il n’y a plus qu’une solution: le rejeter à la mer. Ce que le garçon fera avant de s’embarquer pour l’aventure en bateau poussé par ses cris de désespoirs d’autrefois.

Mise en abîme ? Dans tous les cas, ce nouvel album impose son Styles et figure une nouvelle brique à la construction de celui de Harry.

Personal healing 

Cet album, c’est celui de quelqu’un qui s’aventure dans l’abîme, a récemment déclaré le chanteur. “Va toujours plus que ce que tu penses être capable”, déclare Bowie dans une interview que Styles déclare au magazine Pitchfork toujours garder sur son portable pour l’inspiration. C’est donc l’album de la recherche de soi et de l’introspection pour Styles. Celui-ci, tout comme ses illustres idoles de Fleetwood Mac, cache ainsi des bouts de lui-même et de son cheminement dans ses textes mystiques.

Il n’a d’ailleurs pas hésité à se mettre à nu, littéralement, sur certains visuels ainsi que pour la promotion de Lights up (premier extrait de l’album).

Photographie pour l’album Fine Line par Harry Styles (2019), Tim Walker

Ecrire un album c’est comme une thérapie. Il n’y a que toi et l’instrument, tu ne peux pas tricher”, a déclaré Harry.

Fine Line est un album très personnel donc. Encore plus, lorsqu’on sait que certains textes font références à sa récente rupture avec le mannequin français, Camille Rowe. Harry suivrait-il les pas de son ex Taylor Swift, connue pour raconter ses aventureuses amours en chanson ?

Ce qu’il faut retenir 

Adore you : Cette ligne de basse, ce rythme ! 

Golden : Joyeux, dynamique, on pourrait presque sentir le soleil à son écoute.

Lights up : Un hymne à la confiance en soi

Watermelon Sugar : Une ambiance colorée aux accents de tube de l’été

Harry veut s’affranchir de son passif de boys band. “Je suis un artiste sérieux” répète-t-il. Son premier album solo nous laissait, en effet, entrevoir ses influences pop rock et rock psyché. Fine Line s’éloigne encore un peu plus mais il semble qu’Harry hésite encore pour se jeter complètement à l’eau. Il s’agit toutefois d’un très bel album à la lisière entre un Wes Anderson et un Fleetwood Mac moderne. On attend les lives avec impatience surtout connaissant son talent de chauffeur de salles. L’artiste a, par ailleurs, annoncé une tournée pour 2020 et sera le 13 mai prochain à l’AccorHotel Arena à Paris.