Civilisation hyper avancées, pouvoirs magiques, trésors rutilants, invention du langage voire même véritables visites extra terrestres, la liste est très très longue lorsqu’il s’agit des suppositions qui entourent les cités englouties.
L’Atlantide en figure de proue, les villes submergées ont la cote mythiquement parlant. Si l’archéologie sous marine a permis de mettre au jour des sites de toute beauté (Heracleion, Atlit Yam ou encore Olous) sans trace pour le moment de la fameuse cité, le mythe ne fait que se renforcer à chaque découverte.
Le mystère atlante
Située au delà des colonnes d’Hercule (aka le Détroit de Gibraltar) par Platon, la cité atlante déchaîne les passions. Platon, qui le premier en fait mention, décrit une “immense puissance qui marchait insolemment sur l’Europe” et situe sa chute vers 9500 avant JC. Il développe ainsi dans ses dialogues du “Timée” et “Critias”, une cité empire qui sous le patronage de Poséidon aurait repoussé ses frontières de la Libye jusqu’à l’Egypte et de l’Europe à la Tyrrhénie. La cité aurait été engloutie, selon la traduction la plus répandue, sous la mer en très peu de temps sans laisser aucun survivant. Chacun y va depuis de sa théorie et traduction. Les légendes vont également bon train. Les richesses atlantes sont elles encore sous la mer à attendre d’être remonté ?
A mesure que les siècles passent, la ville demeure toujours introuvable et les mythes se colorent d’hypothèses toute plus inventives les unes que les autres. Comment se fait-il que la ville est toujours introuvable et comment ont-il pu réunir un si grand empire ? Ont-il fait usage de la magie ? D’une technologie extra-terrestre ?
Des oeuvres pas si mythiques
Autant d’hypothèses qui éveille les curiosités et pas seulement des Lara Croft du dimanche. Les auteurs, peintres et autres scénaristes y ont plongé à coeur joie. Des séries de romans, des personnages de comics voire même des séries télé lui sont consacré ou en font mention. Le cinéma, quant à lui, est un peu plus pauvre quant aux occurrences de ces cités sous marines légendaires. Outre le long métrage animé de Disney “Atlantis: the lost empire” sorti en 2001, on en retrouve, en effet, que peu d’exemple atlante ou non. Si celui ci a marqué les esprits d’une grande partie de la génération de cette époque et que les cours de récréation ont fleuri de répliques (plus ou moins réussies) de “collier de cristal atlante”, il n’a néanmoins pas eu l’impact d’un “Belle et la Bête” dans le coeur du public. Sans doute trop éloigné du classique conte de fées. Il a néanmoins participer, à mon sens, de ce mouvement entamé par la firme avec Mulan (Tony Bancroft & Barry Cook) en 1998 d’ouverture quant aux sujets traités, les personnages retroussant les manches de leur robes à froufrous.
L’Atlantide reste donc un mystère à creuser tant du côté archéologique qu’artistique.
. l’Atlantide, l’empire perdu, Gary Trousdale, 2001
Je m’appelle Stéphane Orosco, je travaille dans le réseau culturel français à l’étranger depuis 4 ans. Avant ça, j’ai travaillé dans différentes structures culturelles en France comme des opéras, des associations ou encore des fondations privées, tout ça dans différents domaines : médiation culturelle, accueil des publics, communication…
Quel est ton parcours (expérience pro, études…) ?
J’ai commencé avec une licence en histoire, suivie par un master de recherche en histoire médiévale et après j’ai suivi une reconversion en master de gestion de projets culturels orienté vers l’international.,
Pourquoi cette reconversion ?
En fait, j’ai toujours été frustré d’étudier des cultures « mortes », dans le sens où bien souvent ce sont des cultures qui n’existent plus vraiment. Donc j’avais envie d’en découvrir d’autres qui existent toujours mais aussi d’explorer la mienne, de la défendre et de la promouvoir.
Peux-tu nous décrire alors ta dernière mission en quelques phrases ?
Je travaillais comme coordinateur culturel et communication pour les Alliances Françaises de Johannesburg et Soweto en Afrique du Sud. Les missions consistent alors à promouvoir la culture française auprès des sud-africains et de créer des liens entre la culture française et sud-africaine. Et la mission « en extra » c’est aussi de faire connaitre la culture sud-africaine en France en partenariat avec des institutions sud-africaines et françaises.
Impressions
Qu’est-ce que tu préfères dans ton job ?
Le premier point est surtout le fait de pouvoir découvrir de nouvelles cultures, de nouvelles visions et de nouvelles façons d’expérimenter la culture par différents formats artistiques. Ce qui est aussi très intéressant et ce que j’ai pu voir en Afrique du Sud notamment, c’est la débrouillardise et l’ingéniosité des artistes. En effet, ils n’ont pas, pour la plupart, le confort de création qu’on peut trouver en France et pourtant, ils arrivent à créer des choses extraordinaires même avec un manque de supports et de structures évident.
Dans quelle mission t’es-tu le plus amusé, épanoui ?
De manière générale toutes mes expériences professionnelles m’ont permis de m’épanouir de différentes façons. Celle qui m’a le plus marqué en revanche a sans doute été ma toute première expérience professionnelle. C’était un service civique dans une association qui intervenait dans le milieu hospitalier et plus particulièrement dans le milieu psychiatrique. Cette expérience m’a beaucoup touché et elle a même presque été un choc, en termes d’apprentissage. Mais encore une fois, chacune de mes expériences à l’étranger m’ont permis de me confronter à différentes visions du monde, et donc m’ont beaucoup apporté personnellement et professionnellement.
Pourquoi ce choix pour ton dernier poste en Afrique du Sud ?
Alors en fait il se trouve que c’était un poste qui été complémentaire au poste que j’occupais juste avant. En effet, je travaillais à l’Ambassade de France en Albanie en tant qu’institution étrangère qui est donc, beaucoup centrée sur du partenariat de soutien à la création, de soutien aux structures. Mais l’Ambassade ne disposant pas de structures elle-même, cela m’a un peu frustré de voir qu’on pouvait faire pas mal de choses mais chez les autres. Alors qu’en Afrique du Sud c’était l’opposé, on parle ici de gestion d’une structure et de sa programmation propre, de faire des choses in situ et soi-même.
Quel est ton meilleur souvenir à ce poste ?
Mon meilleur souvenir je pense a été un évènement qu’on a appelé « Disco soupe », qui se déroulait à Soweto. C’était un événement qu’on a fait en partenariat avec des ONGs locales (qui s’occupent d’orphelinats, ou des associations de quartier) au cours duquel on a cuisiné des aliments retirés de la consommation (car pas assez beaux pour la vente, ou la date de consommation était passée). On a donc cuisiné tous ensemble avec un chef de l’île de la Réunion, puis on a distribué la nourriture à ces ONGs ; ce qui a permis de nourrir entre 300-400 personnes ! Le fait de pouvoir organiser un événement culturel et d’être utile en même temps, ça a été un super moment. Quand on travaille dans la culture, on travaille dans des projets qu’on ne voit pas toujours aboutir ou on peut avoir le sentiment que ça n’apporte pas forcément des choses aux gens et là, voir des sourires sur les visages de tous les participants, c’était une belle expérience.
Crédit photo : Alliance française, Soweto
Quelle est ta plus grande fierté professionnelle ?
Une de mes fiertés c’est d’avoir toujours pu travailler pour des structures qui avaient aussi une mission sociale et un rapport très proche avec les populations qu’elles côtoient. En clair : d’être aussi un peu, à mon niveau, au service des populations locales.
Quelle a été ta plus grosse galère ?
Je ne peux pas être trop spécifique pour cette question… Mais disons que dans certains pays c’est compliqué notamment car on est confronté à une culture du travail qui peut s’avérer être très différente de la sienne mais aussi et surtout on est confronté de plein fouet au manque de moyens structurel de certains pays.
Quel profil faut-il avoir selon toi pour ce genre de poste ? Y a-t-il des qualités à avoir absolument ?
Oh oui : il faut tout d’abord avoir une grande ouverture d’esprit, savoir être adaptable, indépendant car tu es bien souvent dans un milieu complétement différent, et laissé par toi-même ; il faut donc savoir se débrouiller. Et enfin et surtout, il faut être curieux.
Quelles sont les évolutions possibles de ce genre de poste ? Et as-tu ressenti les possibilités de cette évolution dans ton ancienne structure ?
Il faut savoir qu’il n’y a pas vraiment de possibilité d’évolution. Pour être honnête je veux prévenir tous ceux qui veulent faire carrière dans la culture et d’autant plus à l’international. C’est un milieu très compliqué, il faut vraiment le noter. La porte d’entrée la plus simple ce sont les stages, les services civiques puis les volontariats internationaux. Après ces postes, ceux qui sont disponibles, ce sont ceux de direction donc des postes que tu ne peux pas avoir à moins d’avoir déjà 5 à 10 ans d’expérience. En fait, il n’y a pas de postes intermédiaires. C’est le milieu qui est vraiment particulier. Ceux qui souhaitent y entrer doivent vraiment bien réfléchir. De plus, c’est un secteur avec de moins en moins de moyens. Le gouvernement français serre la vis par rapport aux emplois, ce qui veut dire : peu de remplacements, moins de places pour les expatriés et plus de places pour les locaux. On dit souvent que la culture c’est bouché mais la culture à l’international c’est bouché de chez bouché, encore plus bouché que la culture en France. Il faut donc bien y réfléchir quand on se lance, ce n’est pas simple et de toute manière il faut retourner en France à un moment ou à un autre pour espérer retrouver un jour du travail en métropole. C’est un beau métier mais encore une fois réfléchissez bien !
Actualités
Comment la situation actuelle affecte-t-elle ton quotidien professionnel ?
Du point de vue des structures, les Alliances Françaises qui dépendent des ventes de leurs cours ont beaucoup été touchées par le COVID-19 (évidemment ça dépend du pays dans lesquels elles se situent mais en général c’est assez dur, beaucoup d’Alliances Françaises ont perdu une part significative de leurs revenus.) Heureusement elles ont pu compter sur le soutien de la France et de ses opérateurs comme les Ambassades, les Instituts Français. Mais elles restent fragilisées. Beaucoup ont tout de même réussi avec succès, comme à l’Alliance de Johannesburg, à proposer une reconversion digitale avec des programmations culturelles en ligne, des cours en ligne. De mon côté, pour permettre à l’Alliance de voir un peu plus loin dans l’avenir et étant bien conscient que l’organisation d’événements en présentiel allait être impossible pour un long moment, j’ai préféré quitter mes fonctions plutôt qu’être une charge financière pour l’Alliance.
Avec quel œil vois-tu l’avenir (un renouveau, un manque de visibilité, méfiance, découragement …) ?
Par rapport à la culture, l’avenir m’apparaît en demi-teinte. La situation actuelle va être vraiment difficile avec notamment la limitation des spectacles avec public. Mais je pense avec optimisme pour les artistes. Cette crise est une nouvelle source d’inspiration qui leur permet de tester de nouveaux formats, de nouvelles façons d’appréhender leur médium. J’ai d’ailleurs hâte de pouvoir professionnellement les aider à mettre en place ces nouveaux formats et ces nouvelles visions.
Quels sont tes projets futurs (au vu de la situation mais aussi dans l’absolu) ?
Je suis rentré en France aujourd’hui et je souhaite y travailler pour me réactualiser avec la création française et me rapprocher de la création artistique française. Dans le but de pouvoir repartir plus tard et aider ces artistes à exporter leurs nouvelles démarches, leurs nouvelles créations et leurs nouveaux moyens de création.
Question bonus : Quelle est l’œuvre culturelle/artistique qui t’a le plus marqué ? As-tu une œuvre (film, musique, spectacle divers) qui t’a vraiment touché et de laquelle tu te sens proche ?
Je pense à un artiste d’art brut, un des premiers artistes avec lequel j’ai pu travailler, par ailleurs, c’est André Robillard. Ces créations sont faites de matériaux de récup’, il crée notamment des fusils. Il a grandi pendant la 2nde guerre mondial donc maintenant il a 88 ans ! C’est vraiment un artiste qui m’inspire. C’est-à-dire aussi qu’il a été reconnu comme artiste par les autres. Lui se considère comme un bricoleur, il est d’une naïveté c’est magnifique, il représente pour moi la quintessence de l’artiste, la plus belle et la plus pure forme de création. Il ne crée pas pour se faire de l’argent ou pour délivrer un message politique etc. c’est sa façon de communiquer, il en a juste besoin. Après j’aime aussi beaucoup Pollock. J’adore également tout ce qui est Orientalisme. Et je suis un très grand fan de danse, c’est vraiment un de mes mediums préférés.
Crédit photo: 1. Collection de l’art brut / 2. Le Progrès 22/09/2016
A mesure que l’exploration du monde avance, ce n’est plus tant l’infiniment grand qui fait peur à l’homme mais l’infiniment petit.
L’exploration des grands fonds et sa technologie toujours plus poussée amène leur lot de questionnement scientifiques. Ceux ci mènent ainsi à réfléchir autour de la structure même du vivant et de sa matière.
Les récents événements l’ont montré. Les sociétés humaines peuvent avoir autant de vaisseaux qu’ils le veulent, une bactérie à tôt fait de décimer une population. Le radeau le plus solide ou même le sous marin le plus perfectionné ne peut sauver personne en cas de crise sanitaire à son bord ou sur les terres autrefois habitées.
Face à la menace et à la peur grandissante d’un conflit bactériologique (et en l’absence de grand conflit armé pendant un long moment en Occident), le film de zombie et autres épidémies permet ainsi de mettre en scène ce fantasme horrifique d’une population qui, si elle ne craint plus vraiment le grand inconnu, doute d’elle même.
Raconter une épidémie de masse, c’est invoquer nos peurs d’un danger plus proche que ce que l’on pourrait penser. C’est également parler au mal de l’homme moderne : la société. Les populations au mode de vie occidental n’ont ainsi pas connu de conflit direct, les privations et tout ce qui s’ensuit. Elles connaissent cependant un nouveau mal la cohabitation avec les autres en période d’abondance, le confort et les excès qu’il entraîne. Addiction à toutes sortes de substances, dépendance aux médias parfois corrompus, fake news, stratégies politiques ou encore tests médicaux politiques ou non sont autant de menaces qui inquiètent aujourd’hui. La société ne s’intéresse plus à ce qu’il y a dehors, elle en connaît déjà beaucoup par la télévision et les livres. L’homme moderne à peur des autres. Il a peur de celui qu’il ne connaît pas et qui pourrait lui faire du mal. Le zombie permet ainsi de parfaitement personnifier cette peur de l’autre. L’homme moderne, toutefois, a aussi très peur de lui même et de ce que l’abondance fait de lui. Il a peur de finir “zombifié” par un système qui n’est pas le sien, par une technologie et une industrie du divertissement qui finira peut être par l’abrutir (big up aux fans de la série Black Mirror, Charlie Brooker, 2011).
Mais qu’arriverait il si, d’un seul coup, un nouveau produit, une nouvelle drogue ou que sais je encore venait à nous ramener à notre dure réalité de simple maillon d’une chaîne ?
Le cinéma se sert ainsi de ces peurs et nous rappelle que nous ne sommes pas tout puissant.
Qui êtes tu ? Que fais-tu ? Peux-tu te présenter brièvement ?
Je m’appelle Tom Boulangée, je vis à Metz (France), j’ai 30 ans et je suis actuellement Chargé de Communication au Centre Pierre Janet, un service de l’Université de Lorraine.
Quelles sont tes missions actuellement ?
Je suis responsable de toute la communication de ma structure, des réseaux sociaux à la création de visuels en passant par l’organisation d’événements (conférences, séminaires scientifiques…) et les Relations Presse. J’assure également la promotion de nos formations, de notre offre de soins thérapeutiques (hypnose, EMDR, suivis pychologiques…) et de la visibilité de nos projets de recherche dans les domaines des sciences humaines et de la santé auprès du grand public.
Pourquoi ce métier ? Cette structure ?
Après l’obtention de mon diplôme, je voulais trouver un emploi dans la communication culturelle (au sein d’une institution, d’un musée, pour un festival…). Malheureusement, c’est un secteur où les offres sont rares ; beaucoup d’appelés et peu d’élus. J’ai donc opté pour le culturel, et après 10 ans dans le domaine, je suis passé à la communication.
Quel est ton parcours (expérience pro, études…) ?
Je suis titulaire d’un Master en Communication, après être passé par un bac littéraire et un D.U.T. Communication et Publicité. Lors de ma dernière année d’étude, j’ai jonglé entre mes études et mon premier travail : médiateur culturel au sein d’un musée. J’ai obtenu mon diplôme et j’ai continué à travailler dans la médiation culturelle.
Impressions
Revenons lorsque tu étais dans le champ de la culture, qu’est-ce que tu préférais dans ton job ?
Il y avait deux choses que j’aimais tout particulièrement et je suis incapable de choisir entre les deux. La première était le contact avec le public. En tant que médiateur culturel puis conférencier, j’ai eu la chance de rencontrer toutes sortes de personnes : des passionnés, des réfractaires, des curieux, des jeunes, des moins jeunes, des enfants… J’ai fait de très belles rencontres, certes éphémères (on parle avec elles, on échange, on transmet et chacun repart de son côté) mais enrichissantes. J’ai plein de souvenirs ou d’anecdotes dont je vais me souvenir longtemps.
La deuxième chose qui me motivait était l’ouverture d’esprit que l’on acquiert au contact des œuvres exposées. J’ai des connaissances et des goûts plutôt « Art Classique », et mon premier travail de médiateur culturel était dans un musée d’art contemporain. J’ai appris tellement de choses, découvert tant d’artistes que je ne connaissais que de nom… Tout cela a aiguisé, affiné mon sens critique. Je suis toujours plus classique que contemporain MAIS ça m’a donné envie d’en voir, d’en apprendre toujours plus dans toutes les branches et les périodes artistiques.
Quel est ton meilleur souvenir lors de tes expériences dans le culturel ?
Lors de mon dernier poste culturel, au sein d’une grande compagnie de danse à Nancy, j’ai assisté au ballet contemporain Cela nous concerne tous de Miguel Gutierrez. Cette pièce m’a touché, emporté, boulversé. La mise en scène, le décor, les costumes, la performance des danseurs… C’est une œuvre d’art totale, ni totalement danse, ni totalement performance artistique, à la frontière avec le théâtre. Bref, c’était extraordinaire, et l’un des avantages du métier : être aux premières loges dans les coulisses.
Dans quelle mission t’es-tu le plus amusé ?
Je ne dirai pas amusé mais épanoui. Sans hésitation, en tant que Chargé de Programmation pour le Festival du Film Subversif de Metz, un festival de films (courts et longs-métrages) qui met à l’honneur des œuvres cinématographiques fortes, parfois dérangeantes, toujours très humaines et qui ont une distribution et une visibilité plus limitées.
Quel est ta plus grande fierté (événement organisé, anecdote…) ?
Ma plus grande fierté, c’est justement d’avoir participé aux deux premières éditions du Festival du Film Subversif de Metz. Nous sommes partis de pas grand chose et nous avons été jusqu’au bout : nous avons donné naissance à notre “bébé”. Grâce à sa directrice, Charlotte Wensierski, qui nous a porté à bout de bras, et à tous les bénévoles et les partenaires qui nous ont soutenu.
Quelle a été ta plus grosse galère ?
J’ai eu beaucoup de chance, je n’ai pas connu de grosse galère. Rien qui ne pouvait être arrangé par une bonne dose de réactivité et de débrouillardise.
Quel profil selon toi pour ces postes dans la culture ? Quelles sont les 3 qualités à avoir absolument ?
Je ne pense pas qu’il existe un profil type pour travailler dans la culture. Déjà, travailler dans la culture, ça veut tout et rien dire : il y a tellement de métiers différents, qui demandent des connaissances, des approches différentes : des administratifs, des artistes, des techniciens, des programmateurs, des administrateurs…
Par contre, il y a certainement des qualités nécessaires pour « survivre » dans le domaine culturel : polyvalence, humilité et ouverture d’esprit. Je conclurai en disant que pour travailler dans ce domaine, il faut avoir des reins solides, une volonté de fer et beaucoup de sang-froid.
Connais-tu les possibles évolutions de carrière de ton dernier poste ?
Pour être honnête, je ne voyais pas de perspectives d’évolutions de carrière dans mon dernier poste culturel. C’est l’une des raisons de mon départ : évoluer au sein de ma précédente structure me semblait compliqué, voire impossible. Pour moi, mon unique porte de sortie était de trouver un poste ailleurs.
Actualités
Qu’est-ce qui t’a fait changer de domaine ?
C’est une convergence de plusieurs facteurs qui m’ont incité à changer : la lassitude de travailler dans ce secteur, un peu de désillusion sur mes opportunités de carrière et mes perspectives d’avenir, les contraintes liées au domaine culturel (horaires décalées – soirs et week-ends, ma paie à la fin du mois…), le sentiment de n’être qu’un maillon de la chaîne… En y repensant, je n’avais peut-être pas les reins assez solides pour le culturel.
Est-ce que ce poste est si différent de tes anciens postes ?
C’est le jour et la nuit. Je ne regrette rien de mon expérience dans le domaine culturel mais je n’y pense pas y retourner un jour. J’ai désormais un emploi où je m’épanouis, dans lequel j’ai vraiment l’impression de contribuer personnellement. Mais j’ai peut-être juste eu beaucoup de chance.
Comment la situation actuelle affecte-t-elle ton quotidien professionnel ?
Comme beaucoup, nous sommes passés en télétravail. Il a fallu continuer à communiquer, à gérer la crise, à proposer de nouveaux formats (conférence à distance, réunions par visio…) auxquels nous n’étions pas formés. C’était un challenge professionnel et personnel qui nous a paradoxalement beaucoup appris. La situation actuelle a éprouvé notre capacité d’adaptation. A nous de ne pas nous laisser dévorer et d’en tirer les bons enseignements !
Pour en revenir au secteur culturel, j’ai été impressionné par la réactivité et la créativité dont les structures et les artistes ont fait preuve !
Avec quel œil vois-tu l’avenir (un renouveau, un manque de visibilité, méfiance, découragement …) ?
Je suis peut-être un peu pessimiste mais je ne suis pas certain que cette crise va changer beaucoup de choses. Pour beaucoup, c’est déjà de l’histoire ancienne, quelque chose de l’ordre du passé.
Je ne me fais pas de souci pour les grosses structures qui ont la capacité (et les aides) pour rebondir. Mais je pense aussi aux intervenants du spectacle, aux artistes indépendants, aux petites compagnies, aux associations…qui vont durement subir l’après-covid.
Quels sont tes projets futurs (au vu de la situation mais aussi dans l’absolu) ?
Une petite citation que je trouve très à propos : Sois toujours comme la mer qui, se brisant contre les rochers, trouve toujours la force de recommencer.
A mesure que l’homme s’aventure aux confins de son environnement, l’aventure prend une toute autre dimension. Il s’élargit. Outre les îles et jungles lointaines, il s’aventure désormais au coeur des profondeurs abyssales ou même dans le (pas si) vide cosmique. Maintenant que la surface terrestre est cartographiée dans son intégralité ou presque, c’est un autre type d’’infini qui attire désormais les explorateurs. Sous marin et autres vaisseaux spatiales sont maintenant les nouveaux radeaux, quand ce n’est pas la prison déserte, elle même. L’exploration tant de l’infiniment haut tout comme l’infiniment profond est encore assez jeune et les deux regorgent encore de mystères. Si l’on retrouve donc les classiques zones non cartographiées, environnement hostile et population indigène aux coutumes intriguantes (quand indigènes il y a), ces éléments se mêlent ici aux questions à caractère principalement scientifique relatives à ces nouveaux terrain de jeu.
Dans ces nouveaux espaces, l’environnement est encore si difficilement vivable pour l’homme (voire mortel tout simplement) qu’il est obligé d’utiliser la machine pour s’y déplacer. L’aventurier ou le groupe se retrouve donc souvent dépendant de la machine mais aussi confiné(s) dans l’espace réduit de leur vaisseau/sous marin. Là où le Robinson insulaire pouvait se déplacer tout de même plus facilement et bénéficiait d’une vie à l’air libre, ici s’ajoute le souci du confinement. Celui ci affecte ainsi la santé mentale des protagonistes et joue avec leur survie. On se rappelle tous le syndrome des profondeurs du Lieutenant Hiram Coffey dans le Abyss de James Cameron (1989). Outre la forte résonance avec des événements récents, il s’agit ici également d’interrogations nécessaires lorsque l’on sait que très peu des univers nouvellement explorés conviennent à notre métabolisme. Vie confinée ? Dépendance totale ou partielle à la technologie ? Voyages à la vitesse de la lumière ? Respiration liquide ? Que nous réserve donc ces mondes ?
Le film confiné fait également ressortir les dissensions politiques de son époque. Le soviétique Octobre rouge (John McTiernan, 1990) ou encore les jeux de pouvoir autour du sauvetage de Mark Watney (Ridley Scott, 2015) révèle ce qui se cache à même la surface. L’explorateur découvre ainsi non seulement des contrées lointaines mais permet également la révélation mais aussi, parfois, la construction d’un monde nouveau.