# CodeStream : La révolution des genres

# CodeStream : La révolution des genres

Illustration couverture : L’actrice transgenre Jamie Clayton dans Sense8 (Netflix, 2015/2018)

Sujet de société phare de notre époque, le genre questionne notre façon d’appréhender les sexes et les sexualités. Nous le savons, la culture se veut souvent le reflet de l’actualité notre société. C’est donc sans surprise que grand nombre de série ont décidé d’aborder la question sous différentes formes.

Buffy contre les vampires aura été précurseuse dans le genre. En effet elle a non seulement mis au centre de son histoire une femme qui sauve à plusieurs reprises le monde là où les hommes en sont incapables. Elle a également mis en avant un des premiers couples lesbiens à la télévision. Et même si le couple reste assez pudique ça n’en est pas moins révolutionnaire.

Aujourd’hui de plus en plus de séries surfent sur cette liberté de parole et des genres. On a vu apparaître des séries telles que Sense8 qui met en avant des couples lesbiens et même une actrice transexuelle. Les réalisatrices de la série sont, d’ailleurs, elles mêmes transgenre. Il s’agit de Lilly et Lana Wachowski les célèbres réalisatrices de la trilogie Matrix. La série est une véritable ode à la tolérance et à l’acceptation.

Orange is the new black révolutionne, elle aussi, le monde du petit écran. On plonge ici dans l’univers carcéral féminin avec son lot de violence et de romance. La série est une des premières à faire jouer une actrice transexuelle noire : Laverne Cox. Alliant légèreté et sérieux (parce que oui, on est quand même en prison), la série nous montre le quotidien de ces femmes incarcérées pour différents crimes. Mais là où réside sa force c’est principalement dans le personnage joué par Laverne Cox. En effet, son personnage est également transsexuel et c’est une première dans le milieu carcéral.

Même si les personnages ou série LGBTQ se démocratisent de plus en plus à l’image de séries telles que Pose, Glee, The L Word ou encore Grey’s Anatomy, un long chemin reste encore à parcourir. Un travail important d’inclusion est à faire afin que chaque genre soit représenté. Nous l’avons dit précédemment la culture se veut le reflet de notre société ou tout du moins s’en inspire. Et bien notre société est faite de diversité, aux producteurs et réalisateurs de la représenter dans leur série car l’inclusion passe également, peut-être, même surtout, par la représentativité culturelle.

# ExploCiné: REVOLUTION/ La rébellion par le cinéma

# ExploCiné: REVOLUTION/ La rébellion par le cinéma

Dans notre monde contemporain, le cinéma est à son insu la courroie de transmission la plus efficace de la propagande. Il n’a pas son pareil pour propager idées et opinions”, Edward Bernays 

Le plus célèbre des publicitaires ne s’y est pas trompé. Lors de l’écriture de son Propaganda, Comment manipuler l’opinion publique en démocratie (Bible s’il en est de tout marketeux et affiliés) à la fin de 1920’s, il prévoit l’immense pouvoir des images animées sur le public. O combien il avait raison ! Le 7e art est l’outil par excellence de démonstration du discours à destination des masses. Fictionnel ou documentaire, animé ou filmé in situ, les conteurs en usent et abusent afin de propager leurs idées et rallier le public. Le poids des mots, le choc des … plans, qu’ils disaient à Paris Match

Des films qui dénoncent 

Certains films ont permis de pointer du doigt et mettre sur le devant de la scène injustices et grandes questions existentielles. Il arrivent également que certaines de ces productions participent au démarrage d’une rébellion. C’est d’ailleurs là que le discours doit être pris avec des pincettes. Le cinéma est un art et repose donc sur un discours. Qui dit discours, dit potentielle manipulation. Le choix du script, de l’angle de vue et de montage peuvent amener à déformer le réel. Il est donc nécessaire de s’intéresser au contexte de production d’une telle oeuvre (qui ? quoi ? où ? comment ?) avant toute analyse hâtive. 

AI (S.Spielberg, 2001) & Blade Runner (R. Scott, 1982): Ces deux oeuvres sont des précurseurs dans le domaine de la réflexion autour de l’intelligence artificielle. Elles amènent également une belle parabole sur l’acceptation de la différence. 

The Dallas Buyers Club (J.M. Vallée, 2014): Une très belle histoire (vraie) sur le combat de la communauté homosexuelle pour sa reconnaissance. 

Mais aussi :

Les Misérables (Ladj Ly, 2019)
Bowling for Columbine (M. Moore, 2002)

Des films étendards 

D’autres films, encore, cristallisent une lutte d’une manière saisissante. Ceci à tel point, qu’ils en deviennent l’emblème de la cause. Ces films sont, la plupart du temps, considérés comme des oeuvres de premier plan, passionnent les foules en salle et deviennent cultes. Oui, oui! On insiste si vous ne connaissez aucuns des films de cette catégorie, filez tout de suite dans votre canapé, un bol de pop corn à la main. 

Soleil vert (R. Fleischer, 1974) : Cette oeuvre d’anticipation explore la question du monde moderne sur industrialisé et des inégalités sociales qui en découle. Attention ! A ne pas mettre sous toutes les paires d’yeux. 

Le Congrès (A.Folman, 2013) : Le réalisateur de Valse avec Bachir (2008) s’intéresse, ici, à la virtualisation grandissante de notre perception du monde 

Home (Y.A. Bertrand, 2009) et Océans (J.Perrin, 2010) 

Dans un côté plus social, on notera le très beau (mais un peu classique) Human (Y.A. Bertrand, 2015) ou si on pense fiction, l’impact de Slumdog Millionnaire et, bien sur, V pour Vendetta

Des films du souvenir 

Une rébellion, une cause ou toute autre combat passe par trois phases: l’étincelle qui met le feu aux poudres, le combat en lui même et, enfin le devoir de mémoire. Se souvenir des évènements et des acteurs qui y ont contribués est, en effet, nécessaire en signe de respect mais aussi à titre d’exemple pour l’Histoire future. 

La Guerre du Vietnam et Seconde Guerre Mondiale (notamment le Débarquement et la Résistance), notamment, sont très représentés à l’écran. Il s’agit effectivement d’événements tragiques d’ampleur mondiale. Ils sont encore considérés comme des traumatismes et participent d’un travail de “digestion patrimonial” pour les USA avec la première et pour l’Europe avec la seconde. 

Platoon (0.Stone, 1987) & Apocalypse Now (F.F.Coppola, 1979) : Ces oeuvres cultissimes dénoncent le traitement des soldats par les hauts lieux dans une guerre qui a perdu son sens.

Les Sentiers de la Gloire (S.Kubrick, 1975): Le grand manitou de 2001, l’Odyssée de l’espace (1968) et Orange Mécanique (1972) se penche ici, à l’instar des oeuvres précédentes, sur les conséquences des choix stratégiques en temps de guerre. 

Mais aussi :

12 years a slave (S.McQueen, 2014)
L’étincelle: Une histoire des luttes LGBT + (B.Masocco, 2019)

Le cinéma est un outil (si ce n’est THE outil) puissant pour conter histoires et idées. Il peut être très utile lorsqu’il s’agit d’alerter l’opinion publique et de faire bouger les choses. Son discours est néanmoins à prendre avec d’extrêmes précautions. Entre propagande et témoignage, le 7e art n’a pas fini de déchaîner les passions.

# ACTU : Grammys 2020

# ACTU : Grammys 2020

Ce lundi 27 janvier se tenait au Staples Center à Los Angeles (CA, USA), la 62e cérémonie des Grammys Awards. Ceux ci récompensent tous les ans les artistes musicaux et célèbre la musique et son industrie. Malgré l’émotion palpable suite à l’annonce du décès de Kobe Bryant quelques heures plus tôt et quelques polémiques (autour de la non diversité ainsi que d’un possible trucage), la cérémonie s’est déroulé sans encombre et nous a offert quelques beaux moments. A noter que, pour la deuxième fois, l’animation de la soirée était confiée à la talentueuse Alicia Keys, laquelle ne nous a pas deçu. Retour…

And the award goes to… 

. Billie Eilish et son parolier de frère réalise une entrée retentissante parmi la communauté grammyienne. La jeune fille, en effet, est nommé dans pas moins de 6 catégories et remporte 4 prix dont: Album de l’année, Chanson de l’année, Révélation de l’année et Meilleur Album vocal pop . Elle devient ainsi la plus jeune chanteuse à avoir reçu autant de Grammys.

. Lil Nas X et Billy Ray Cyrus remporte sans grande surprise le : Meilleur vidéo musicale de l’année pour le génial clip de Old Town Road ainsi que Meilleur Duo ou performance collective Pop. 

. Tyler the Creator remporte le Meilleur album rap avec Igor

Tyler the Creator performe Earfquake et New Magic Wand sur la scène du Staples Center (CA, USA)

. Lizzo obtient le prix de la Meilleure performance pop solo pour Truth Hurts

. Les Vampire Weekend reparte avec le Meilleur album alternatif pour Father of the Bride 

. C’est, enfin, l’album Social Cues de Cage The Elephant qui est sacré Meilleur album rock 

Ce qu’il fallait retenir 

. L’hommage vibrant d’Alicia Keys pour Kobe Bryant disparu dans un accident d’hélicoptère quelques heures avant la cérémonie. 

https://www.youtube.com/watch?v=VM8hcNb5ptQ

. L’hommage de Usher et FKA Twigs pour la superstar Prince, disparu il y a bientôt quatre ans déjà. 

https://www.youtube.com/watch?v=LfwatZ9hdxA

. L’hommage, enfin au rappeur Nipsey Hussle, assassiné en mars 2019 

https://www.youtube.com/watch?v=P4DNDJq-jHU

. La performance fortement émotionnelle de Demi Lovato sur Anyone, après presque 2 ans loin des projecteurs suite à son overdose en 2018. 

https://www.youtube.com/watch?v=Glo6mbDWLd4

. Plus joyeusement, on plussoie la superbe prestation flamenco pop de Rosalia 

https://www.youtube.com/watch?v=kUzxObqlozY

. Le show brûlant d’Aerosmith et Run DMC qui reprennent leur tube planétaire: Walk This way et enflamment la cérémonie. 

https://www.youtube.com/watch?v=NjJtnMOkF60

. Enfin, on a adoré la performance de Lil Nas X et Billy Ray Cyrus accompagnés de quelques amis pour une reprise de Old Town Road et Rodeo de toute beauté. 

https://www.youtube.com/watch?v=drojmpUCC2M

On a hâte de voir ce que l’année 2020 nous réserve en matière de nouveaux sons. En attendant gardez l’oeil (et les oreilles) ouvert.

#Beatlist : REVOLUTION

#Beatlist : REVOLUTION

Hippy, punk, métal et même reggae et funk, musique et révolution (politique, artistique…) sont bien souvent liées. Petite sélection, non exhaustive, des titres qui ont fait histoire…

Illustration de couverture : Sex Pistols, live in London

Rock it ! 

. My Generation, The Who (1965, album: My Generation) 

. Search and Destroy, Iggy Pop & The Stooges (1973, album: Raw Power) 

. Anarchy in the UK, Sex Pistols (1976, album: Anarchy in the UK/ I wanna be me)

. Antisocial, Trust (1980, album: Repression) 

. Take the power back, Rage against the machine (1991, album : Rage against the machine) 

. New World Order, Megadeth (1994, album : ThIrt3en) 

. Rise up, Testament (2012, album : Dark Roots of Earth)

Funk for your rights 

. Higher Ground, Stevie Wonder (1973, album: Innervisions) 

https://www.youtube.com/watch?v=XV1DK9tSHio

. Get up, Stand up, Bob Marley & The Wailers (1973, album : Live !) 

. Fight The Power, Public Enemy (1988, album: It Takes a Nation of Millions to Hold Us back) 

. Where is the love, Black Eyed Peas (2003, album : Elephunk) 

. I don’t wanna wait, Soja (2009, album: Born in Babylon) 

Pop(ulistes) songs with barricade folks 

. The Times they are a changin, Bob Dylan (1964, album: The Times they are a changin) 

. Imagine, John Lennon & The Plastic Ono Band (1971, album : Imagine)

On vous recommande aussi « Power to the People » sur l’album Shaved Fish (1975)

. Talkin’ bout A Revolution, Tracy Chapman (1988, album: Tracy Chapman) 

. They don’t care about us, Michael Jackson (1995, album : HIStory) 

. Care About us, Xriss Jor (2005)

. I wish a punk rocker with flowers, Sandi Thom (2005, album: I wish I was a punk rocker) 

#ExploCiné: REVOLUTION/L’émeute au cinéma

#ExploCiné: REVOLUTION/L’émeute au cinéma

Kill, kill, kill !”, c’est par ce cri que débute l’émeute à Springfield dans Les Simpsons, le film (David Silverman, 2007). Une émeute c’est impressionnant, effrayant, grisant … C’est tout cela mais c’est surtout l’expression de la colère collective. C’est une rage trop longtemps contenue, sous jacente, qui explose et détruit. L’émeute est bien souvent décrite comme le chaos déchaîné sur Terre. Elle est, parfois aussi, le mal nécessaire, la destruction pour mieux reconstruire. 

A l’écran, elle peut être un outil puissant. Qui n’a jamais eu envie de monter à la barricade suite à une telle scène ? Une question se pose cependant : Comment filmer le chaos ? Comment en retranscrire surtout le sens du collectif ? 

Le visage de la colère 

Le Larousse définit le phénomène comme un soulèvement populaire généralement spontané et non organisé, mouvement, agitation, explosion de violence. 

Le terme de mouvement n’est pas anodin. C’est une explosion certes, mais qui résulte d’un besoin (certain ou ressenti) de passer à l’action. Le peuple trop longtemps enchaîné choisit de se faire justice. Elle devient foule déchaînée. 

C’est la colère dans son côté le plus social. Un mouvement par lequel les individus disparates ne sont plus qu’un tout en étant multiple. Les participants par ce formidable élan d’appartenance deviennent entité : l’Emeute.

Filmer le chaos 

Deux grandes problématiques entrent alors en jeu lorsqu’il s’agit de filmer le phénomène. La première est purement technique. C’est une explosion de violence. Quels moyens mettre en place alors pour rapporter des images depuis l’oeil du cyclone ? 

La seconde est plus théorique et esthétique. Que montrer et surtout comment le montrer ? Un plan depuis l’hélico TV ne traduira pas la même chose que des images des participants face à la police. Le contexte même dans lequel l’émeute l’inscrit dans le message final. Est ce un documentaire ? Une fiction d’émancipation ? 

L’émeute c’est une explosion sociale, certes, mais non moins violente. Le principal risque est alors de romancer un tel phénomène. 

Raciale, politique ou même manipulée, l’émeute est de plus en plus représentée en salle. 

Voici une petite liste (non exhaustive) des plus célèbres de ces retranscriptions : 

. Kings, Deniz Gamze Erguven (2018) 

Le film retrace le procès de Rodney Kings et des événements qui ont menés aux émeutes de 1992 à Los Angeles sous le prisme d’une résidente de la ville des Anges. 

. Do the Right Things, Spike Lee (1989)

Lee retrace une journée estivale dans son quartier d’enfance, Brooklyn. La chaleur ambiante va très vite faire monter la tension. 

. Joker, Todd Philipps (2019) 

Dans un contexte socio économique tendu, le Gotham pré Batman est en proie à de grosses disparités sociales. La ville est une vraie poudrière. L’action remarquée de celui qui se fait appelé “Joker” en direct ne fera que mettre un visage sur la colère ambiante et met le feu aux poudres. 

. V pour Vendetta, James McTeigue (2006) 

Est il besoin de le présenter ? Vraiment ! 

Le film montre, à l’égal de Joker, comment une personne peut devenir le visage de la colère et ainsi personnifier la rébellion. Il indique cependant aussi comment par la manipulation d’images et autres stratégies, on peut manipuler l’opinion pour l’amener à se soulever. 

. Détroit, Kathryn Bigelow (2017) 

Inspiré de faits réels, le film raconte les événements de l’été 1967 aux USA. Le contexte est fortement tendu entre la guerre au Vietnam vu par la population comme une intervention colonialiste et la ségrégation raciale. Les événements de l’Algiers Motel à Detroit vont alors mener à ce qui est à ce jour, l’une des émeutes les plus violentes de l’histoire des Etats Unis. 

. What you gonna do when the world’s on fire ?, Roberto Minervini (2018) 

Un an après la mort d’Alton Sterling, il s’agit d’un documentaire autour de la communauté Afro Américaine de Baton Rouge (Louisiane, USA) à l’été 2017 alors qu’une série de meurtres violents secoue le pays.