#AGENDA : Octobre 2019

#AGENDA : Octobre 2019

Sur tout le territoire 

. Du 5 au 13 octobre : Fête de la Science 


Paris

Concerts et autres événements 

. 5 octobre : #Nuit Blanche 

https://quefaire.paris.fr/nuitblanche

. 3 octobre 2019 au 9 février 2020 : Biennale Némo des Arts numériques 

. Du 9 au 13 octobre 2019 : Fête des vendanges de Montmartre 

https://www.fetedesvendangesdemontmartre.com

Expositions 

. 24 octobre 2019 au 24 février 2020 : Exposition “Léonard de Vinci”, Musée du Louvre 

https://www.louvre.fr/expositions/leonard-de-vinci

. 16 octobre 2019 au 6 janvier 2020 : L’Asie maintenant (en partenariat avec Paris Asian Art Fair

https://www.guimet.fr/event/lasie-maintenant/

. jusqu’au 14 octobre : Ombres de Chine – Victor Segalen 

https://www.guimet.fr/event/ombres-de-chine-victor-segalen/

. Jusqu’au 5 janvier 2020 : Océan, une plongée insolite

https://www.mnhn.fr/fr/visitez/agenda/exposition-evenement/ocean-plongee-insolite

. Jusqu’au dimanche 26 janvier 2020 : 20 ans, les acquisitions du musée du quai Branly – Jacques Chirac 

http://www.quaibranly.fr/fr/expositions-evenements/au-musee/expositions/details-de-levenement/e/20-ans-38471/


Nord Ouest 

Concerts et autres événements 

. 10 octobre : Hilight Tribe, L’étage (Liberté), Rennes (35)

. 11 octobre : Ultra Vomit, Le Liberté, Rennes (35)

. 11 octobre : Pascal Obispo, Zénith de Nantes (44) 

.16 octobre : Lorenzo, Stereolux, Nantes (44) 

.  Du 4 au 20 octobre : 33e édition du Festival de musique ancienne de Lanvellec et du Trégor, Centre culturel Steredenn, Lanvellec (22) 

Expositions 

. Du 18 octobre au 25 avril 2020 : Charles et Paul Géniaux – La photographie, un destin, Musée de Bretagne, Rennes (35) 

https://www.musee-bretagne.fr/expositions-et-evenements/charles-et-paul-geniaux/

. Du 1er octobre au 8 mars 2020 : Chiens & Chats, Espace des Sciences, Rennes (35) 

https://www.espace-sciences.org/expositions/chiens-chats

. Jusqu’au 10 novembre : Rock !, Châteaux des Ducs de Bretagne, Nantes (44) 

http://www.chateaunantes.fr/fr/evenement/rock


Sud Ouest 

Concerts et autres événements 

. 13 octobre: Ibrahim Maalouf, Arkea Arena, Bordeaux (33) 

. Du 15 au 21 octobre : Festival international du Film indépendant de Bordeaux, Bordeaux (33) 

https://fifib.com

Expositions 

. Jusqu’au 13 octobre: Exposition Nikos Aliagas : Missolonghi, la ville de mes ancêtres, musée des Beaux Arts, Bordeaux (33) 

. Jusqu’au 13 octobre : La passion de la liberté, des Lumières aux Romantismes, Galerie des Beaux Arts, Bordeaux (33) 

. Jusqu’au 5 janvier 2020: La déferlante surf, Musée d’Aquitaine, Bordeaux (33) 

. Jusqu’au 3 mai 2020: Robots, Cap Sciences, Bordeaux (33) 


Nord Est 

Concerts et autres événements 

. 10 octobre: Kompromat, La Laiterie, Strasbourg (67)

. 15 octobre : Les choeurs et solistes de l’opéra de Prague, Eglise Saint Thomas, Strasbourg (67) 

. 19 octobre: Odezenne, La Laiterie, Strasbourg (67) 

Expositions 

. Jusqu’au 20 octobre : Hors du monde, la carte et l’imaginaire, BNU, Strasbourg (67) 

http://www.bnu.fr/action-culturel/agenda/hors-du-monde-la-carte-et-imaginaire

. Jusqu’au 20 octobre : Erasmus, 30 ans d’Union(s) Européenne(s), Pavillon du Lieu d’Europe, Strasbourg (67) 

https://lieudeurope.strasbourg.eu/agenda/exposition-erasmus-30-ans-dunions-europeennes/

. Jusqu’au 6 janvier 2020: Le rêve d’être artiste, Palais des Beaux Arts, Lille (59) 

http://www.pba-lille.fr/Agenda/LE-REVE-d-ETRE-ARTISTE

. Jusqu’au 20 avril 2020: Liaisons Vitales, l’entraide dans le monde animal, Musée d’Histoire Naturelle, Lille (59) 

http://mhn.lille.fr/VISITER/Les-expositions-temporaires/Exposition-en-cours/Liaisons-vitales

. Jusqu’au 3 novembre: Alebrijes & Calaveras, Gare Saint Sauveur, Lille (59) 

. Jusqu’au 27 octobre : 10e édition de Format à l’italienne, Espace Le Carré, Lille (59) 


Sud Est 

Concerts et autres événements 

. 9 octobre : Les mercredis de l’image – les défis du cinéma japonais contemporain, Médiathèque de Noailles, Cannes (06) 

. 12 octobre : Soirée de clôture des expositions Monster Rebellion et Fucking Perfect Body Double 36, Villa Arson, Nice (36) 

https://www.villa-arson.org/2019/09/cloture-des-expositions-monster-rebellion-et-fucking-perfect-body-double-36/

. 13, 14, 19, 20, 25 octobre : Orchestre Philarmonique de Nice/ Choeur de l’Opéra de Nice, Opéra de Nice & Chagall A Nice, Nice (06) 

. Du 10 au 12 octobre: Fiesta des Suds, Esplanade du J4, Marseille (13)

Expositions 

. Jusqu’au 27 octobre : L’homme au masque de fer. Un secret d’Etat, Musée de la Mer, Fort Royal de l’île Sainte Marguerite, Cannes (06) 

. Jusqu’au 15 novembre : 10 idées reçues sur la préhistoire, Musée de Préhistoire de Tourrette Levens, Tourrette Levens (06) 

. Jusqu’au 13 octobre: Monster Rebellion, Villa Arson, Nice (06) 

https://www.villa-arson.org/2019/04/monster-chetwynd/

. Jusqu’au 13 octobre: Fucking Perfect Body Double 36, Villa Arson, Nice (06) 

https://www.villa-arson.org/2019/04/fucking-perfect-body-double-36-brice-dellsperger/
#CodeStream : Sélection automne 2019

#CodeStream : Sélection automne 2019

Ça y est la rentrée est bel et bien entamée. Les derniers vacanciers du mois de septembre reprennent tranquillement leurs activités diverses et variées. Mais ne déprimez pas car si la rentrée est synonyme de reprise du travail (ou de l’école), elle est également annonciatrice du retour de nos séries préférées. L’équipe Purple Haze vous a concocté une petite sélection des nouveautés séries qu’il nous tarde de découvrir.

The politician 

Il s’agit de la nouvelle série de Ryan Murphy (Glee, Scream Queens, American Horror Story) diffusée dès le 27 septembre sur Netflix. Elle nous plongera dans le monde impitoyable de la politique au sein du lycée de Saint Sebastian High School. Nous y ferons la connaissance de Payton, interprété par Ben Platt, qui sera prêt à tout pour gravir les échelons dans le but de devenir un jour président des Etats-Unis. Entre magouille, alliance et trahison, on a hâte de découvrir cette nouvelle série et d’autant plus plus quand on sait que l’excellente Jessica Lange figure au casting.

Years and years 

Diffusée depuis le 2 septembre dernier via Canal + ,cette série est faite pour vous si aimez Black Mirror. Série futuriste aux faux airs de comédie, l’intrigue nous plonge dans un Royaume-Uni qui a quitté l’Europe. Le pays est maintenant dirigé par une Première ministre populiste et dangereuse interprétée par la géniale Emma Thompson (laquelle produit la série).Years and years emprunte alors des accents apocalyptiques et nous plonge dans une réalité pas si éloignée de la nôtre.

On becoming a god in central Florida 

Série produite par Georges Clooney et Kristen Dunst (qui tient le rôle principal), elle fait découvrir le quotidien d’une trentenaire dans les années 80, qui rêve de quitter son job dans un parc aquatique pour vivre une vie remplie de paillettes et de moulures au plafond (t’as entendu Kevin). Afin d’atteindre son but à son but, elle monte alors des arnaques pour s’enrichir et mener la vie dont elle a toujours rêvé. La série dresse alors un portrait cinglant du capitalisme américain des années 80. 

Elle est diffusée depuis la fin du mois d’août sur Showtime et n’a pas encore de diffuseur français.

https://www.youtube.com/watch?v=kU9SVg5i0WA

 Stumptown

Si vous avez adoré Cobbie Smulders dans How I Met Your Mother, vous allez adorer la retrouver dans cette nouvelle série. Dans Stumptown, elle campe Dex, une ancienne militaire qui retourne dans sa ville natale de Philadelphie pour devenir détective privée. La série sera aussi l’occasion de retrouver Jake Johnson l’inoubliable Nick de New Girl. La diffusion est prévue pour le 25 septembre sur ABC.

https://www.youtube.com/watch?v=jA4VhIns9Io

Undone 

Les créateurs de BoJack Horseman nous propose une diffusée sur Amazon Prime depuis le 13 septembre. Il s’agit de la toute première série réalisée entièrement en rotoscopie. Qu’est-ce que c’est ? Cela signifie que les acteurs sont filmés en train de jouer avant qu’on ne les recréé en version animée. La série se positionne entre réalité et imagination. Mais parlons un peu de l’intrigue. Alma jeune fille dont le père vient de décéder brutalement, voit son monde bouleversé lorsque celui-ci apparaît telle une hallucination et la charge de retourner dans le passé pour lui sauver la vie  

Voici donc un petit échantillon de ce que nous réserve cette nouvelle année sérielle. Mais n’oublions pas les nouvelles saisons des séries à succès qui débutent ce mois-ci comme Grey’s Anatomy, The Good Place ou encore American Horror Story. Une année riche en émotion en perspective.

#Inthejungle : Apocalypse Now, final cut & trip auditif

#Inthejungle : Apocalypse Now, final cut & trip auditif

This is the end

Beautiful friend

This is the end

My only friend

Pour le début de son film Apocalypse Now, Francis Ford Coppola a trouvé ironique de jouer The End, des Doors (inutile des les présenter n’est ce pas ?). À l’écran des images superposées : une forêt bombardée qui prend, des hélicoptères dans le ciel dont les hélices se confondent avec celles d’un ventilateur, le visage du personnage principal à l’envers. Pas de titre, pas de nom, seulement la musique et le son entêtant des machines.

Remettons nous dans le contexte rapidement : sorti en 1979, Apocalypse Now nous emporte en pleine guerre du Viet Nam et raconte l’histoire de Willard, un soldat désoeuvré croupissant dans une chambre d’hôtel à Saïgon et qui, entre deux bouteilles d’alcool, ne songe qu’à retourner au combat car c’est la seule chose qu’il saisit désormais. Son souhait est alors plus ou moins exaucé : on lui ordonne d’aller exécuter secrètement le colonel Kurtz qui a fui l’armée et s’est réfugié au fin fond de la jungle, au-delà même de la frontière. Là-bas, il a rassemblé un petit groupe de fidèles et mène des attaques terribles contre « l’ennemi ».

Il s’agit d’une adaptation de la nouvelle Heart Of Darkness, de Joseph Conrad, qui, elle, se passait en Afrique. Les deux oeuvres ont en commun le protagoniste remontant un sinistre fleuve à la recherche d’un homme qui a sombré dans la folie.

Les Origines

Une version inachevée du film est projetée pour la première fois en Mai 1979, au Festival de Cannes. Une claque, qui décrochera la Palme d’Or et fera un véritable pied de nez aux journalistes du monde entier qui avait rebaptisé le film Apocalypse When ? à cause des retards et des problèmes rencontrés lors de la production. C’est toujours avec honnêteté que Francis Ford Coppola évoquera ce qui s’est passé sur ce tournage mémorable, jusqu’à dire à la conférence de presse cannoise : « Mon film ne parle pas du Viet Nam. Mon film est le Viet Nam. »

On sait que le réalisateur a aussi dit que l’art naît parfois d’accidents, et on peut dire que ce film là les a collectionné : un typhon qui détruit le décor de fin, l’acteur principal Martin Sheen qui fait une crise cardiaque et doit être doublé par son frère, Marlon Brando qui refuse de tourner quoique ce soit pendant près d’une semaine… Un endettement de 30 millions de dollars pour Coppola qui veut à tout pris faire ce film et un cauchemar pour l’équipe qui, au lieu de six semaines restera plus d’un an aux Philippines pour tourner les 200 heures de rushes d’Apocalypse Now… Doit-on enfoncer le clou et préciser que les hélicoptères étaient prêtés par le gouvernement philippin et décollaient en plein milieu des scènes pour partir servir leur État ?

Si vous voulez en savoir plus sur les coulisses de ce tournage, je vous conseille le documentaire Heart of Darkness : Apocalypse of a filmmaker, réalisé par la femme du réalisateur et devenu aussi culte que le long-métrage.

https://www.youtube.com/watch?v=lxowb5IQRuI

Malgré l’enfer qu’aura pu être la production de ce film, Coppola tient à s’y replonger à deux reprises : la première en 2001 en sortant la version Apocalypse Redux, à laquelle il rajoute quasiment une heure de film. La seconde fois, c’est à l’occasion des 40 ans du film pour sortir Apocalypse Now : Final Cut.

Le spectateur au coeur des ténèbres

Si je devais décrire ce film en un mot, je choisirais immersion. Quand les lumières de la salle s’éteignent, dès l’intro, nous nous retrouvons au Viet Nam.

Pour la version Final Cut, les équipes sont allées repêcher les pellicules originales et les ont restaurées. Il faut savoir qu’une bonne partie du film se passe de nuit, et des détails jusque là cachés dans la pénombre deviennent visibles. On voit mieux cette jungle qui nous engloutit quand elle se referme sur les personnages et les couleurs de jours sont davantage flamboyantes.

L’esthétique reste cependant très sombre, et c’est ce qui a fait l’originalité visuelle de ce film : l’audace de sous-exposer les scènes. En cinéma, pour être certain que l’action soit bien visible, on a tendance à vouloir tout éclairer. Darius Khondji, chef opérateur, avait dit à ce sujet : « Si vous inondez de lumière, c’est que vous avez peur. »

Personne n’a eu peur sur ce film là, que ça soit la séquence de guerre nocturne où les personnages n’apparaissent que quand les flashs des bombes les éclairent ou le personnage du colonel Kurtz émerge si peu des ténèbres qu’on le ne voit quasiment jamais entier. 

Un trip auditif

Ce qui a marqué également avec ce film, c’est son mixage sonore. Et pour cause, c’est avec lui qu’on a utilisé pour la première fois le 5.1. Sans entrer dans de trop longs détails techniques, il s’agit d’un système audio à cinq voies et c’est grâce à ça que l’on a l’impression d’être « entouré » par le son dans les salles de cinéma ou chez soi lorsqu’on possède une installation de la sorte. D’où le titre générique de « 5.1 Surround ». C’était déjà une prouesse à l’époque. Walter Murch, qui a chapeauté le montage et le mixage sonore d’Apocalypse Now, est, d’ailleurs, venu participer pour la version de 2019. Il a alors travaillé à partir des masters sons originaux trouvés dans une poubelle et produit une version sonore étoffée mais surtout oppressante.

Regarder Apocalypse Now, c’est aussi l’écouter. Un concert de tonnerres, de bruits de jungle et d’animaux nous embarque dans ce bourbier tropical, la musique des Doors et la bande originale psychédélique nous font planer, le mythique passage de la musique de Wagner mariée aux bruits des bombes et des tirs déclenchent en nous quelques frissons.

Le Final Cut

Il y a des choses qui ne changent pas entre les versions, comme le jeu juste époustouflant mené par des monstres même dans les rôles secondaires, tels que le très jeune Laurence Fishburne en soldat immature, ou Robert Duvall et son iconique Lieutenant Bill Kilgore qui « aime l’odeur du napalm au petit matin ».

Coppola a déclaré que ce montage inédit était la meilleure version d’Apocalypse Now qui existe. Il est vrai que la « meilleure version » dépend de celui qui la regarde : certains resteront à jamais fidèles à l’originale de 79, d’autres préfèreront Redux (2001) qu’ils jugent plus complète. D’une durée de 3h02 qui coupe la poire en deux entre la première (2h33) et la seconde (3h30), Final Cut se débarrasse cependant de certaines longueurs sans s’amputer de scènes devenues mythiques telle que la séquence dans la plantation française et d’autres scénettes que je vous laisserais (re)découvrir.

Cette version a également le mérite d’être celle qui est la plus proche de ce que le réalisateur veut dans un univers hollywoodien où le final cut appartient souvent aux producteurs et aux studios. 

Quand le film se termine, il n’y a aucun titre au générique. Si l’on fait attention, dans le décor de fin on aperçoit un graffiti : Apocalypse Now. Les lumières se rallument et les gens restent assis un bon moment plutôt que de se lever directement, comme s’ils étaient surpris de découvrir qu’ils sont assis sur leurs fauteuils dans une salle de projection et non pas sur le fleuve en pleine guerre.

#IntheJungle: De la jungle au game design

#IntheJungle: De la jungle au game design

La jungle est un fantasme, une promesse de découverte et de mystère. Nombreux sont les médias et notamment les films d’aventure à nous proposer comme environnement la jungle. On pense notamment à Indiana Jones qui nous amène avec lui dans des terres vierges remplies de tombeaux aux secrets mystiques. Les jeux vidéo se sont inspiré de cette ambiance pour créer les environnements de nos titres préférés et vice versa. Certains y ont vu également le moyen d’adapter ce concept pour enrichir leur game design. Entre inspiration et hommage, la jungle n’en finit pas d’être au coeur de notre imaginaire.

La jungle comme terrain de jeux

Une jungle c’est avant tout une masse, écrasante et luxuriante. Elle nous oblige à avancer à tâtons, comme dans le noir. Penser cette masse, c’est vouloir rompre l’horizon pour concentrer le regard sur un objectif proche mais invisible.

La jungle est en effet rempli de mystère et il est possible de tout y dissimuler de notre regard ! Cette particularité est largement exploitée dans les jeux d’actions et d’exploration puisqu’elle rend plus captivant un lieu clos. Pour souligner ce sentiment d’écrasement et pour casser l’horizon, la jungle urbaine est tout indiquée. Les derniers jeux Batman (Arkam City et Arkam Night) ne s’y sont pas trompés lorsqu’ils ont recréé des quartiers de la ville de Gotham. L’exploration de cette ville se fait par les airs à une grande vitesse et les centres d’intérêts n’y manquent pas. La taille de la carte, relativement petite, nous oblige à explorer les moindres recoins de ce vaste espace et dans toute sa verticalité. Dans ces jeux les bâtiments sont praticables dans toute leur hauteur grâce à la capacité de Batman de s’y agripper et de monter avec son grappin. Les buildings de la ville sont également visitables. Ils ne sont pas simplement un décor. La verticalité est également utilisée dans ces jeux pour montrer le statut de prédateur de Batman puisque celui-ci les toise souvent de haut. Même s’il est possible de voler de building en building, c’est une longue phase d’exploration qui sera nécessaire si l’on souhaite remplir tous les objectifs. Celle-ci reste stimulante car les récompenses ne sont jamais loin et cela nous maintient en haleine. On ne sait jamais sur quoi on va tomber à Gotham City !

Cette technique est également utilisée dans Assassin’s Creed Unity et Syndicate, qui reproduisent les villes respectivement, Paris pendant la révolution française et Londres pendant la révolution industrielle. La verticalité de la ville permet de multiplier les points d’intérêts et de créer des ambiances différentes suivant les quartiers. Ce sont les allers et retours dans les mêmes lieux qui peuvent engendrer un sentiment de lassitude. Il est en effet nécessaire de susciter suffisamment d’intérêt pour pimenter l’exploration. Chose dont souffre ces deux titres, qui ont des gameplays (styles de jeux) très répétitifs, notamment dans la libération des quartiers qui sont similaires voir identiques de l’un à l’autre. Le sentiment lié à la verticalité n’est cependant pas gâché par le fait de se promener sur les toits des villes qui nous donne le sentiment de passer de branche en branche. Un plaisir sans nom qui nous assurera de toujours passer un bon moment malgré les quelques défauts des jeux.

Des jeux à faire absolument, si vous souhaitez également explorer ces périodes de l’histoire puisque la reproduction des lieux et de l’atmosphère est impressionnante. On pense ici à Notre Dame de Paris qui est peut être explorée en totalité et qui est reproduite à merveille.

L’absence de jungle

La construction d’une jungle permet ainsi de fermer une zone et de l’enrichir afin de créer l’intérêt et de pousser à l’exploration. Certains jeux, cependant, prennent le contrepied de cette construction. Ils dégagent l’horizon sans créer de frontières visuelles pour maximiser l’envie d’aller vers ce point de fuite. Les découvertes et les rencontres se font grâce à l’errance dans ces lieux. C’est exactement ce mécanisme que l’on retrouve dans Zelda, Breath of the Wild (cf Sur la route … des jeux vidéos). Il y a systématiquement une ligne d’horizon que l’on suit et qui nous pousse à découvrir toujours plus notre environnement. On retrouve également cette ligne d’horizon dans Assassin’s creed Origins lorsque l’on se promène dans les déserts du jeux sans réel objectif. Certains mirages viennent cependant à notre rencontre dans ces moments particulièrement oniriques du jeux, loin de son style pourtant. 

Une technique permettant également d’ajouter à la grandeur des lieux. La ligne d’horizon donne un effet infini à un endroit pourtant clos. Il est impressionnant, en effet, de voir la Grèce en entier lorsque l’on se trouve sur les hauteurs dans Assassin’s Creed Odyssey. Une touche qui permet de créer naturellement un sentiment fort de liberté. Nous sommes en tant que joueur poussé à explorer cet univers dans un mouvement horizontal cette fois. Les déplacements sont facilités (bateaux et chevaux notamment) pour rejoindre rapidement deux points de la carte, gigantesque dans les trois jeux cités. L’absence de jungle et de barrière n’est alors que mouvement et liberté.

La jungle pour cloisonner notre chemin

Lorsque la jungle prend vie, elle peut également servir de personnage à une histoire, surtout dans les jeux narratifs. Il s’agit des jeux qui centrent leur intérêt sur une histoire contée, plutôt que sur le gameplay. 

Les jeux narratifs sont régulièrement construits comme des couloirs, dont le joueur doit aller au bout pour finir le niveau. La jungle peut alors faire partie d’un décor qui nous raconte également une histoire en nous plongeant dans un univers. Il en est ainsi notamment dans les jeux Tomb Raider, surtout le reboot de 2013 sobrement intitulé Tomb Raider. Nous découvrons Lara Croft jeune et fragile, un nouveau dans la série. Elle échoue sur une île mystérieuse et, tandis qu’elle lutte pour sa survie, l’île semble posséder sa propre conscience. Un jeu à faire absolument si vous souhaitez découvrir l’univers des Tomb Raider ou simplement un très bon jeux d’aventure

La jungle joue ici un rôle prépondérant puisque malgré que ce ne soit pas un adversaire immédiat, elle est continuellement présente et fini par être le véritable boss du jeux. Un mystère qui fait une grande partie de l’intérêt du jeu.

D’un point de vue visuel cela permet également de créer un décor qui justifie l’absence de liberté du titre. L’histoire et les déplacements étant précisément scripté, la jungle offre un environnement parfait pour accepter les contrainte du style du jeu

Conclusion

Ainsi voyager au travers des paysages est une source de liberté et d’enchantement. Les contraintes imposées par une jungle, qu’elle soit urbaine ou naturelle nous pousse au défi de trouver tous ses secrets. Parfois les contraintes créées autant de liberté que leur absence. Des game design innovants savent ainsi nous inviter à l’exploration et à la découverte. Un processus des plus addictif!

#IntoTheJungle: ExploCiné/Platoon

#IntoTheJungle: ExploCiné/Platoon

La représentation de la guerre à l’écran n’est jamais chose facile. Le souci de véracité (historique ou narrative), les choix de scénario ou de montage sont autant de caractéristiques qui classent l’oeuvre du côté de la contestation, du documentaire voire de la propagande. 

La guerre du Vietnam, en particulier, fut (et est toujours) largement contée au cinéma. Le conflit reste encore, en effet, une large cicatrice sur la joue de l’Oncle Sam. 

C’est ainsi en mars 1987, seulement 10 ans après la fin des combats, que le réalisateur Oliver Stone présente sa vision du conflit avec Platoon. Il s’agit là du film qui le projettera sur le devant de la scène, notamment en raison de la controverse qu’il créera. 

Oliver Stone (JFK, Snowden…),  qui se spécialisera par la suite sur le film de combat (sur le terrain ou politique), est avant tout un vétéran de la Guerre du Vietnam au sein de laquelle il s’est engagé volontairement. Platoon s’inspire donc directement de son expérience au front comme une sorte de catharsis. 

Petit point synopsis as usual : En septembre 1967, Chris Taylor, dix neuf ans, rejoint la compagnie Bravo du 25e régiment d’infanterie près de la frontière cambodgienne. Chris, issu d’une famille bourgeoise, s’est engagé volontairement. Mais la réalité est tout autre et ses idéaux vont voler en éclats. 

Platoon c’est le premier volet d’une trilogie que construira Stone autour de la Guerre du Vietnam (avec Né un 4 juillet et Entre ciel et terre) Ses lead roles sont tenues par un jeune Charlie Sheen, William Dafoe et est l’une des premières apparitions à l’écran d’un certain Johnny Depp. Le film remporta également plusieurs Oscars en 1986 (dont meilleur film et meilleur réalisateur)

A l’état naturel 

Le conflit, finalement, est assez naturel. C’est par notre expérience et nos lois (Coucou Rousseau et le Pacte Social) que nous avons crée le concept d’Humanité pour nous éloigner de celui de l’Animal. La jungle de la modernité occidentale ce sont les grattes ciels et les jardins clôturés. La guerre, cependant, répond à ses instincts les plus primitifs. 

A l’écran, dans Platoon la jungle, comme un Etat naturel, est présente au premier plan. Elle devient presque personnage à part entière voire ennemi tentaculaire.  Dès son arrivée, Chris en fait les frais. Des fourmis venimeuses s’immiscent sous ses vêtements et des sangsues s’accrochent à ses joues. Les éléments le mettent également à mal et il fait un malaise peu après le début de sa première mission. 

Ce qui tue le plus d’hommes, toutefois, c’est l’homme lui même. Poussé par son instinct de survie, il revient à la bestiale loi du Talion par la vengeance aveugle de ses semblables GIs ou Vietcongs. Une escalade de la violence provoquée et expliquée par le très simple “c’est la guerre” ou autrement dit, tue ou c’est toi qui sera tué. 

Les factions américaines portent également à demi mot le germe des conflits qui séparent ses hommes. Un exemple criant en est l’étonnement des amis de Charlie lorsqu’ils lui demandent pourquoi il est sur le front malgré son air éduqué. On envoie pas les riches au casse pipe déclarent ils. L’un des soldats ajoutera plus tard également qu’on veut toujours “faire tomber le noir au plus bas de l’échelle”. 

Light and Dark 

Le coeur de Platoon s’apparente alors plus à une guerre entre la Bête et l’Humanité. Ce combat est illustré par la guerre civile au sein même de la faction. Les Sergent Barnes et Elias représentent alors chacun l’un des camps qui s’affrontent en chacun des soldats. Elle est également la représentation type de la formation de groupes autour d’un leader fort et charismatique qui fait alors office de gourou. Un petit big up de Stone à la Maison Blanche ? 

Là où  Apocalypse Now (Francis Ford Coppola, 1979), le superbe, s’intéresse à l’individualité, Platoon se penche plutôt sur les relations sociales, la collectivité et leurs impacts. Les GIs sont, en effet, traqué, perdu dans un environnement qui leur est hostile et doivent défendre leur vie pour une guerre à laquelle ils ne croient plus. Une situation extrême qui appelle chez certains un retour aux instincts primitifs de l’animal quand certains prennent la décision de rester dans les codes et tabous de l’humanité. L’attaque du village de civils est alors la cristallisation de ce conflit intérieur dans sa dimension individuelle ou collective. 

Oliver Stone ou l’Amérique racontée 

Si Oliver Stone est aujourd’hui un habitué de la critique frontale envers le gouvernement US, à l’époque Platoon fit pas mal de bruit. Si il fut quelque peu éclipsé par Apocalypse now, il n’en est pas moins une oeuvre de tout premier ordre. Là où le premier montrait comment l’armée venait à se nécroser par des soldats en quête de sens (qu’ils ne retrouvaient plus dans la bataille), le second choisit de montrer le point de vue d’un simple soldat volontaire qui se trouve confronté à une horreur qu’il ne comprend pas. Platoon c’est alors un témoignage sous forme de fiction aux accents autobiographiques comme peut l’être Valse avec Bachir (Ari Folman, 2008). On ne voit pas l’envergure de la guerre comme dans Apocalypse Now, on est au coeur du conflit tel que le voyait un simple soldat sans autres contacts avec l’extérieur et la hiérarchie que ses officiers. C’est ainsi le visage de la guerre dans toute sa vérité qui explose à l’écran. 

La scène finale termine d’installer Platoon dans une contestation qui prend alors la forme d’une mise en garde. Le discours de Chris, blessé nous l’affirme. Une image, cependant, est encore plus parlante : la vue depuis son hélico de secours composée d’un charnier aux dimensions extraordinaires dans lequel sont rassemblés par des GIs mal en point les corps des Vietcongs éparpillés un peu partout sur le front.

Mark Bowden, 1968
Photo qui inspirera l’une des plus célèbres scènes de Platoon

Platoon c’est une autre vision de la guerre et de l’Amérique. Le film fit largement polémique à sa sortie et son réalisateur reçut nombre de menaces de mort. Il est également à noter qu’il fut interdit au Vietnam en raison de la description qui était faite de son peuple. Stone nous place dans la peau d’un soldat sur le terrain pour un témoignage immersif au discours philosophique. Le choix de sortir ce film quelques années seulement après la fin du conflit lui permet alors d’appliquer ses propres commandements. “Ceux qui ont survécu ont le devoir de reconstruire et d’enseigner ce que nous savons”, déclare Chris à bord de l’hélico infirmier. 

Oliver Stone n’aura alors de cesse d’apporter critique et contre vision de l’Amérique afin que plus jamais une guerre aussi insensée n’ai lieu. 

Pour aller plus loin : 

https://www.franceinter.fr/emissions/si-l-amerique-m-etait-contee/si-l-amerique-m-etait-contee-25-janvier-2014