#EXPO: Cabinet de curiosités – Landerneau

#EXPO: Cabinet de curiosités – Landerneau

Exposition Cabinet de Curiosités – Fonds Hélène et Edouard Leclerc – Landerneau (29) du 23 Juin au 3 Novembre 2019

Comme le nom de l’exposition est plutôt explicite, il a évidemment créé en moi de la curiosité et j’avais très envie d’aller voir par moi-même ce que j’allais bien pouvoir y trouver. 

J’ai souvent été voir des expositions dans ce lieu qui est plutôt pas mal du tout et qui a toujours su proposer des collections très intéressantes, variées et de qualité (passant par Du Buffet, Miro, Monori ou encore Picasso). Dans la disposition des œuvres je trouvais qu’ils exploitaient bien les Capucins. Alors lorsqu’on me tendit le petit guide du visiteur et que je l’ouvris pour avoir un aperçu du choix de disposition des différentes parties de l’expo, j’avoue avoir été un peu déçu sur le coup. L’exposition était, en fait, un grand rectangle divisé ensuite en carrés portant sur un artiste ou une collection de tel musée ou personnalité. Bref, sur le coup je me suis dit « Okkkkkk ils ne se sont pas foulés ». Mais avec du recul, je me suis rendu compte que finalement ces petits boxs pouvaient bien représenter des boites ou des pièces remplies de tous ces objets ; comme des mini cabinets de curiosités en fait.

Passé donc cette petite remarque, il faut bien avouer que cette exposition peut plaire vraiment à tout le monde, qu’on soit afficionados de musées ou non, adultes, ados ou enfants. Il y a tellement d’univers différents qu’il est facile d’en trouver un qui vous plaît. Et il y a tellement de propositions de découvertes que les liens entre elles sont parfois difficile à trouver. M’enfin, le lien est plutôt évident si on y réfléchit deux secondes ; cabinet de curiosités, qui veut donc aussi dire parfois « fourre-tout », « boxon », ou encore « capharnaüm ». N’hésitez donc pas à utiliser ce terme pour parler du bazar qui s’empile dans votre chambre ou lieu de vie, ça passera sûrement mieux.

Donc, cette exposition regroupe des collections de musées que ce soit de la médecine, de la chasse, d’histoire naturelle, des œuvres d’artistes comme Miquel Barcelo ou Théo Mercier et encore de collections personnelles comme la collection d’Emile Hermès ou encore la collection de sabliers de Jacque Attali. Franchement, cette exposition est bien faite et si jamais un cabinet vous déplait, vous pouvez aisément passer de l’un à un autre. Vous allez forcément vous trouver face à des objets, des créations ou des œuvres qui vont éveiller votre curiosité, vous demander si ce crâne d’écorché est un vrai ou bien remarquer qu’une sculpture de cire est ultra bien faite ou encore, tout simplement, vous demander ce qui est passé par la tête de l’artiste pour greffer à un serpent des pattes de volatile.

De plus, lors de cette exposition, la chapelle juste en face des Capucins est également ouverte, ce qui permet de découvrir également cet édifice qui est, par ailleurs, assez impressionnant pour une chapelle. La hauteur sous toit est conséquente et les points focaux du vitrail au fond et de la sculpture dorée rendent très bien. On a alors une impression d’espace agrandi  car, de plus, les œuvres exposées sont bien espacées, rien n’est surchargé. Et après la déambulation très fournie aux Capucins, avoir un peu d’espace et de clarté fait du bien.

N’hésitez donc pas à franchir les portes automatiques des Capucins à Landerneau si vous passez par là, que ce soit en famille ou entre amis !

Tarif Plein : 8€

Tarif Réduit : 6€ (groupe 10 et + sur réservation, tarif réduit sous présentation de ticket de l’Abbaye de Daoulas, de l’Océanopolis, de Passerelle le centre d’Art Contemporain de Brest et du Musée de Pont Aven)

Gratuité jusqu’à 18 ans inclus, demandeurs d’emploi, bénéficiaires des minima sociaux, personnes handicapées, étudiants, enseignants, titulaires de la carte ICOM.Toutes les infos sur le site internet www.fonds-culturel-leclerc.fr

# AGENDA: Août 2019

# AGENDA: Août 2019

Il fait chaud, il fait beau ! La saison estivale bat son plein. Au travail ou en vacances, on vous a préparé une petite sélection event pour un mois d’août culturellement chaud :

Paris

Festival & Concerts

. 23/25 août : Rock en scène, Domaine national de Saint Cloud

. 22 juillet/ 23 août : Festival du cinéma en plein air, La Villette

. 10 août / 1er septembre : Classique au vert, Parc Floral de Paris https://www.francemusique.fr/evenements/festival-classique-au-vert-du-10-aout-au-1er-septembre-2019

. 30 août / 7 septembre : Festival Silhouette, courts métrages, Parc de la Butte du Chapeau Rouge http://www.association-silhouette.com/

. 11 juillet / 25 août : Garden Parvis, La Défense https://garden-parvis.com/


Expos

. Jusqu’au 11 août: Electro, de Kraftwerk à Daft Punk, Philarmonie de Paris https://philharmoniedeparis.fr/fr/expo-electro

. Jusqu’au 25 août : Illusion, Palais de la découverte http://www.palais-decouverte.fr/fr/au-programme/expositions-temporaires/illusions/

. Jusqu’au 25 août: Calder Picasso, Musée national Picasso https://www.youtube.com/watch?time_continue=20&v=hj_jfuZMEG0

. 18 juin / 29 octobre : Palace Paradis, Musée du Quai Branly, Jacques Chirac http://www.quaibranly.fr/fr/expositions-evenements/au-musee/expositions/details-de-levenement/e/palace-paradis-38358/

. Jusqu’au 12 août: Royaumes oubliés, De l’empire hittite aux Araméens, Musée du Louvre https://www.louvre.fr/expositions/royaumes-oubliesde-l-empire-hittite-aux-arameens

. 6 juillet / 1er septembre : Le Louvre à la Plage, Paris Plage, bassin de la Villette https://petitegalerie.louvre.fr/article/le-louvre-%C3%A0-paris-plages

. 6 juillet / 25 août : Mystères aux Tuileries, Adventure  game, Jardin des Tuileries https://www.louvre.fr/mysteres-aux-tuileries-l-adventure-game-du-louvre-revient

Bretagne

Festival & Concerts

. 10 août: La P’art belle, premier festival écologique, Sarzeau (56) https://lapartbelle.bzh/

. 14 juillet/ 15 août : Festival de musique sacrée, Saint Malo (35) http://www.festivaldemusiquesacree-stmalo.com/

. 25 juillet / 15 août : Jeudis du port, Brest (29) https://www.brest.fr/culture/fetes-et-festivals/les-jeudis-du-port-2155.html

. 27 juillet / 11 août: Musicales du Golfe, Golfe du Morbihan (56) https://www.musicalesdugolfe.com/

. 2 / 11 août: Festival interceltique, Lorient (56)

. 9/11 août: Fête du bruit, Landerneau (29) https://landerneau.festival-fetedubruit.com/programmation/

. 6 juillet / 24 août : Festival transat en ville, Rennes (35) https://www.tourisme-rennes.com/fr/decouvrir-rennes/transat-en-ville-rennes


Expos

. Jusqu’au 1er septembre : Hee Won Lee : Memory of time, Les Champs libres, Rennes (35)

. Jusqu’au 1er septembre : Muse urbaine: la ville comme source d’inspiration des artistes, Café des Champs libres, Rennes (35) https://www.leschampslibres.fr/agenda/evenement/explorations-urbaines/muse-urbaine/

Sud Ouest

Festivals & Concerts

. 20 juin/ 20 août : Liberté ! Bordeaux 2019, du siècle des Lumières à l’esprit Océan https://libertebordeaux2019.fr/

https://www.dailymotion.com/video/x7a97xd

. 21 juin / 30 août : Eté métropolitain https://etemetropolitain.bordeaux-metropole.fr/

. 31 juillet / 23 août : Tournée du Spacebus france https://spacebusfr.wixsite.com/spacebusfrance

. 8 / 31 août : Pavillon d’été de l’Orangeade au parc des Angéliques https://www.bordeaux-tourisme.com/offre/fiche/pavillon-d-ete-de-l-orangeade-au-parc-des-angeliques-a-bordeaux/FMAAQU033V50M2K5

Nord Est

. 7 août : Festival Musicalta, Liszt dans les traces de Bach, église Notre Dame, Rouffach (68) https://www.musicalta.com/project/7-aout-20h30-liszt-dans-les-traces-de-bach/

. 7 juillet/ 1er septembre : Les Docks d’été, Strasbourg (67) https://ete.strasbourg.eu/les-docks-d-ete

. 6 juillet au 1er septembre: Lux présente Hortus, balade suspendue, Strasbourg (67) https://ete.strasbourg.eu/lux

. 27 avril / 1er décembre 2019 : Eldorado, Lille 3000, Lille (59) https://www.lille.fr/Que-faire-a-Lille/Les-grands-evenements/Eldorado-saison-2019-de-lille3000/Eldorado-cap-sur-le-Mexique

Sud Est

. 1 juillet / 22 septembre : Rencontres de la Photographie, Arles (13) https://www.rencontres-arles.com/

. 01 mars 2019 / 5 janvier 2020 : « Van Gogh, la nuit étoilée » et « Japon rêvé, images du monde flottant », expositions immersives, Carrières de Lumières, Baux de Provence (13 ) http://www.carrieres-lumieres.com/fr/expositions

#ROADTO: Bobital 2K19

#ROADTO: Bobital 2K19

La saison des festivals s’installe tranquillement et pour ce nouvel article, nous vous embarquons

avec nous au festival Bobital, de son vrai nom L’Armor à Sons, à Bobital !

Encore une fois la programmation n’était pas très folichonne. En effet, peu de grosses têtes

d’affiches et des concerts en demie teinte.

Cependant, le festival reste un bon moment à passer entre amis ou en famille et permet la

découverte de nouveaux artistes.

Jour 1

22h25 Eddy de Pretto

Et oui encore lui ! Vous savez aussi bien que moi qu’on retrouve toujours plus ou moins les

mêmes artistes tout au long de l’été. Heureusement pour nous on y découvre aussi des

nouveautés. Je serai donc brève en ce qui concerne notre cher ami Eddy. Si vous avez lu mon précédent article sur les papillons de nuit, vous connaissez mon amour pour lui. Et bien ce n’est pas son passage à Bobital qui va me faire changer d’avis. Sa présence est toujours aussi incroyable et je ne parle même pas de sa sensibilité. Bref, vous l’aurez compris je pourrai le voir tout l’été que je ne serai toujours pas lassée.

23h40 Deluxe

Ah enfin une nouveauté ! Et pour le coup une découverte. Bien évidemment je connaissais

Deluxe, mais je n’avais jamais vraiment écouté leur musique. Et bien laissez moi vous dire qu’ils ne manquent pas d’énergie. Les 6 membres du groupe sont survitaminés et nous ont offert une prestation très enjouée et pleine de fougue. Je recommande très fortement !

00h45 Bob Sinclar

Avec une carrière de près de 20 ans Bob Sinclar est l’un des personnages des plus anciens de la scène électronique internationale. On ne compte plus ses succès à travers le monde, entre I feel for you, Cerrone, Rock this party ou encore Word hold on la liste est longue. Et ça se ressent sur scène. On comprend tout de suite qu’il a de l’expérience et qu’il n’en est pas à son premier set. Il maitrise totalement son sujet. Mélangeant ses plus grands succès et des sons d’autres artistes, il met immédiatement le feu. Et le public ne s’y trompe pas en se laissant aller à danser et sauter au rythme de la musique retentissante. Seul petit bémol que l’on pourrait imputer à tous les DJ, serait le manque de dialogue avec le public. Peut-être la barrière des platines est-elle trop importante …

Jour 2

Après toutes ses émotions, place à la deuxième journée riche en couleur !

21h15 Gaëtan Roussel

Si vous connaissez le célèbre groupe Louise Attaque, vous connaissez forcément Gaëtan

Roussel. C’est au rythme d’une pop intimiste qu’il nous a partagé ses nouvelles chansons.

Intimiste certes, mais pas dépourvue de l’énergie qu’on connait de Louise Attaque. Il a su

embarquer la foule dans son histoire et celle de Louise Attaque. A noter les musiciens

d’excellente qualité qui l’accompagnaient sur scène qui ont sans conteste participer à l’ambiance et au succès du concert.

22h30 Pascal Obispo

Quasi unique tête d’affiche du weekend, Pascal Obispo nous a laissé perplexe, je dois vous

avouer. Son entrée sur scène est assez déroutante, en effet, il arrive déguisé en Joker.

L’incompréhension gagne le public, mais bon après tout pourquoi pas. Le concert commence donc avec une reprise de Johnny Hallyday Allumer le feu, qui contrairement à ce que l’on pourrait penser n’allume pas grand chose. La première partie du concert est très spéciale. On sent que le public a du mal à s’y mettre et nous aussi d’ailleurs. La prestation n’est pas mauvaise, mais rien n’y fait. Il faudra attendre la deuxième partie avec la reprise de ses plus grands succès comme Fan ou Tomber pour elle, pour que le public semble rentrer en communion avec le chanteur. L’ambiance est alors là le public reprend en coeur les refrains des chansons. Restera tout de même un sentiment étrange et un léger malaise, heureusement rattrapés de justesse avant la fin du concert.

23h50 Bagarre

Autre découverte du festival, mais quelle découverte ! N’essayez pas de les faire rentrer dans une case vous n’y arriverai. Ce groupe est tout bonnement inclassable. Alors, nous étions un peu perplexe au début du concert mais ce sentiment a vite disparu laissant place à une véritable frénésie. Le groupe est survolté, enragé, engagé. Les musiques s’enchainent et ne se ressemblent pas tantôt suivant des rythmiques clubing, tantôt des rythmiques orientales. Les membres chantent tour à tour les morceaux qu’ils ont composé eux-mêmes et semblent habité, voire même en trans. Un groupe à voir sur scène absolument !

1h00 Feder

Pour clôturer cette nouvelle édition, un autre DJ Feder. Tout comme Bob Sinclar, le DJ français maîtrise son sujet. Il enchaîne les tubes, les siens et ceux des autres. Rien de bien extraordinaire mais le job est fait. Le public ne s’y trompe pas et l’ambiance est là. Le DJ clôture dignement cette nouvelle édition de festival.

Une fois encore, ce fut un bon festival, car nous l’avons passé entouré de gens que nous aimons et c’est bien ça le principal mais la programmation du festival décline tout de même d’année en année. Certes il n’est pas évident de satisfaire tout le monde avec budget limité nous l’entendons. Et malgré tout la bonne humeur était au rendez-vous et on a déjà hâte à l’année prochaine ! 

Suite de nos aventures jeudi aux Vieilles Charrues …  

#ONTHEROAD (6) : Sur la route … des jeux vidéos

#ONTHEROAD (6) : Sur la route … des jeux vidéos

La route c’est avant tout une expérience ! Les paysages qui défilent à toute allure à travers la fenêtre ouverte. Le récit inépuisable de Neal, entre prise de drogue et ivresse du volant. Il n’en faut pas plus pour faire rêver pendant 60 ans plusieurs générations. Son influence s’étend bien au-delà du média de la littérature puisqu’elle inspire encore aujourd’hui des auteurs de cinéma ou des musiciens. Et pourquoi pas les jeux-vidéo ?

I.                     C’est quoi l’esprit sur la route ?

L’ouvrage éponyme « Sur la route » nous décrit les années 50 et la beat génération à travers les yeux de l’auteur. Le livre mythique de Jack KEROUAC nous propose un voyage en bagnole à travers les Etats-Unis au côté de Neal CASSADY et d’une foule d’autre personnages fous et géniaux. Cette œuvre est la plus représentative de cette génération et de ce petit groupe comprenant notamment Allen GINSBERG et William BURROUGHS. En plus de porter ce mouvement, ces auteurs ont un style particulier si caractéristique, la prose spontanée et le surréalisme. Il en fallait autant pour décrire cette génération de gens battus par la vie, clochard à leur heure perdu, mais surtout en quête perpétuelle de sens.

L’esprit de cette œuvre est la découverte de nouveaux mondes. Loin d’être uniquement physiques, ces mondes sont souvent mystiques et la plupart sur temps intérieurs. Cette génération refuse l’ordre des idées bien faites et préfèrent se perdre sur la route pour comprendre le monde d’une manière empirique et frénétique. Sur la route c’est avant tout une expérience de vie transmise comme un héritage, un témoignage d’une nouvelle façon de penser à l’occidentale.

Ce que l’on peut attendre d’un jeux s’inspirant de cette œuvre est avant tout la richesse de la découverte. Il s’agit, en effet, de l’épicentre de la volonté de l’auteur. La place de la quête personnelle est également un indispensable puisqu’elle justifie en partie l’aventure et la découverte. Les jeux peuvent prendre différentes formes, dont l’inattendu serait souhaitable pour nous bousculer, et comme les chamanes, nous ouvrir l’esprit à d’autres lieux.

II.                   Les open-worlds

L’open-world semble être de part sa nature le support idéal pour nous proposer une lecture du phénomène de la beat génération. Dans ce style de jeu, le joueur est instinctivement poussé dans l’exploration du monde et des enjeux de son univers. Un jeu couloir aura plutôt tendance à mettre en avant la narration.

Le jeu Mad Max à tout, semble-t-il pour être le parfait archétype de l’univers de sur la route. Dans notre esprit on s’imagine déjà parcourir les plaines de ce monde désolé avec nos voitures tout-terrain équipées pour affronter l’horreur de cette vie post apocalyptique. Il est cependant navrant de voir qu’il ne réussit pas ou peu à nous faire prendre l’ampleur de la quête métaphysique que nous avait inspiré le film, dont s’inspire le jeu. Le principal problème, et régulièrement dans les jeux en open world c’est la variété très pauvre des objectifs et activités qui sont proposés. Cette lacune casse le rythme et l’immersion, on se concentre alors plus sur le gameplay que sur l’histoire, son univers et la quête du personnage. Récolter des ressources pendant des heures pour changer vos pneus ne vous en a jamais appris plus sur vous-même. Le monde est vide de tout sens, le désert parait bien … désertique ! Le jeu n’est pas raté puisqu’il est capable de nous proposer des personnages haut en couleur, ainsi qu’une ambiance brutale à outrance. La route n’est malheureusement pas à la hauteur du voyage. Il reste cependant un bon jeu post apocalyptique, par son ambiance et son système de craft.

Construire un open-world pour nous faire vibrer n’est pas chose aisé. Il y a cependant un grand champion en la matière : Zelda Breath of the Wild. Le titre du dernier Zelda nous promet une plongée dans la vie sauvage et l’aventure avec un grand A. Dès les premières minutes, un aspect fortement déconcertant réside dans l’absence d’objectif précis et ordonné pour nous raconter l’histoire. La plus grande partie de la narration c’est le joueur qui la fait en se fixant des objectifs en terre d’Hyrule. Hormis la quête principale d’aller tuer Ganon, il est possible de prendre les quêtes dans l’ordre que l’on veut et que l’on trouve. Cette liberté pousse à l’exploration et à la découverte. Il n’y rien de plus grisant que de trouver un PNJ en plein milieu d’une montagne qui vous donne une quête, ressentie comme cachée et inédite. La construction du monde est également un appel à l’exploration puisque tous les décors ont été conçus de manière pyramidale, laissant alors le choix de les traverser par le haut ou par les côtés. Ce choix dans le paysage pousse à aller voir ce qui se trouve derrière le prochain obstacle, et ainsi de suite de vous faire passer le week-end sur une exploration naïve mais tellement jouissif. Une aventure à faire par vous-même, pour vous-même. On sort grandi et émerveillé de toutes ces aventures, à condition de pouvoir en sortir ! Un bon jeu à tous les niveaux qui a inspiré les derniers open-world, à tel point qu’il est devenu très dure de revenir à nos jeux anciennes versions. Il n’y a qu’à voir l’émotion des joueurs lorsque la suite à été annoncé lors du dernier E3.

III.                 Les aventures oniriques ou les nouvelles expériences

Nous quittons désormais la route des open-worlds pour nous pencher sur des aventures surprenantes et inattendues. Il existe, en effet, des concepteurs de jeux-vidéos qui estiment ce média comme une nouvelle façon de raconter des histoires touchantes et oniriques.

Comme un écho au nom de « sur la route », le jeu Journey (voyage) nous propose une quête métaphorique sur le cycle de la vie. De la naissance à la mort nous suivons les aventures d’une créature en quête de l’histoire de son peuple et d’une montagne. Comme un objectif métaphorique à atteindre, cette montagne symbolise la renaissance. L’absence de dialogue durant tout le jeu nous identifie davantage à cette créature faite de tissu dans ce monde si chaud et désertique. On retrouve ici les caractéristiques d’un voyage intérieur, si touchant et si calme qu’il ne nécessite rien de plus pour nous toucher et nous marquer dans notre vie de joueur. Une attention toute particulière a été apporté sur les décors et les musiques qui nous propulsent immédiatement dans ce nouveau monde. Le joueur est laissé libre de le comprendre à sa manière, de la question écologique à la recherche d’un sens de la vie. Il n’y a aucune contrainte dans le jeu, ce qui incite à l’exploration et à l’émerveillement. Il est en effet question d’expérience dans ce jeu, un questionnement qui bouleverse et transcende. Le jeu est court puisqu’il dure entre 1h et 3h suivant votre rythme, que je vous conseille de faire en une seule fois pour profiter pleinement de l’expérience. Journey ne ressemble à rien de connu, spécialité du studio Thatgamecompany, papa du fameux Flower en 2009. Dans le style on peut penser également à Abzû du même directeur artistique, Matt Nava, et développé par Giant Squid, sortie en 2016 et qui nous promet une exploration des fonds marins.

Dans un style beaucoup plus viscéral, le jeu Hellblade : Senua’s Sacrifice, nous emporte dans la mythologie scandinave. Le jeu nous fait ressentir la folie et la descente aux enfers au travers de son héroïne Senua. La représentation artistique de ce voyage nous met les sens en éveil et permet de déstabiliser le joueur durant sa quête. Le jeu s’attache, en effet, à nous bousculer pour nous faire ressentir des émotions nouvelles et intenses. Une quête épique qui offre son lot de surprises tant scénaristiques qu’artistiques. La proximité avec le personnage accentue d’autant plus l’empathie pour Senua, qui nous fend le cœur à bien des moments de son voyage pour sauver l’âme de son époux. Un système d’effacement de notre sauvegarde si l’on meurt trop régulièrement ajoute, également, un stress supplémentaire. La proximité avec le personnage principal en est renforcée puisque les émotions ressenties par le joueur font échos à celles de Senua.

Et pour un petit live qui va bien :

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la nature d’un jeu importe peu lorsqu’il s’agit de nous faire voyager. Ce qui importe le plus c’est la façon qu’il a de nous toucher et d’interagir avec nous. La caractéristique principale du jeu est donc la découverte. Elle est, en effet, primordiale car elle permet de nous comprendre et cela de manière empirique. Que ce soit au travers de l’exploration de son environnement ou dans une quête personnelle et métaphysique, la découverte doit rester totale. Ainsi le mouvement initié par Jack KEROUAC et sa bande n’est jamais très loin puisqu’au fond nous sommes tous en quêtes de notre propre réalité.

#ONTHEROAD (5) : ExploCine/ Sur la route (2012)

#ONTHEROAD (5) : ExploCine/ Sur la route (2012)

“Les fous, les marginaux, les rebelles, les anticonformistes, les dissidents… tous ceux qui voient les choses différemment, qui ne respectent pas les règles. Vous pouvez les admirer ou les désapprouver, les glorifier ou les dénigrer. Mais vous ne pouvez pas les ignorer. Car ils changent les choses. Ils inventent, ils imaginent, ils explorent. Ils créent, ils inspirent. Ils font avancer l’humanité. Là où certains ne voient que folie, nous voyons du génie. Car seuls ceux qui sont assez fous pour penser qu’ils peuvent changer le monde y parviennent”. 

Vous aurez reconnu la plume de l’icône américaine Jack Kerouac. Son oeuvre cultissime Sur la Route, éditée en 1957, fut érigée au fil du temps en une véritable Bible pour jeune barbu réfractaire. Elle est surtout l’une des premières à conceptualiser ce mode de vie qui prône la liberté par dessus tout. 

Si une adaptation filmique fut en discussion pendant de nombreuses années. C’est finalement Walter Salles qui présente au Festival de Cannes de 2012 ce road trip existentiel. 

Petit point scénario : Au lendemain de la mort de son père, Sal Paradise, apprenti écrivain new yorkais, rencontre Dean Moriarty, jeune ex-taulard au charme ravageur, marié à la très libre et très séduisante Marylou. Entre Sal et Dean, l’entente est immédiate et fusionnelle. Décidés à ne pas se laisser enfermer dans une vie trop étriquée, les deux amis rompent leurs attaches et prennent la route avec Marylou. Assoiffés de liberté, les trois jeunes gens partent à la rencontre du monde, des autres et d’eux-mêmes. 

De la page à l’écran, il y a de nombreux pas et travellings. Alors, Walter Salles a-t-il réussi à nous emmener sur la route ? 

. La Beat generation 

Sur la Route fait figure depuis sa parution de classique au même titre que Les portes de la perception d’Aldous Huxley (1954). Classique dont l’on vous recommande la lecture d’ailleurs.  

Les nouveaux hipsters américains”, comme les nomment Kerouac, ou “Beat” apparaissent, en effet, à la fin des 50’s et révolutionnent notre approche existentielle. L’auteur les définit ainsi dans une interview comme ceux qui ont dépassé le stade des plaisirs charnels et qui s’intéressent maintenant à Dieu et aux Visions sacrées. 

Sur la Route raconte alors à la première personne les aventures de Sal Paradise sur les routes d’Amérique. On y croise des lieux, des personnages hauts en couleur et des situations rocambolesques voire fantasmagoriques. Attention toutefois, en 2007, Viking Press publie The Original Scroll, le manuscrit originel et non sectionné. Des épisodes ainsi que le nom de certains personnages diffèrent alors de l’édition originale. A lecteur averti. On retrouve ainsi le fameux Neal Cassady ou Dean Moriarty dans le roman originel, Allan Ginsberg (Carlo Marx) et William Burroughs (Old Bull Lee). 

Le mouvement Beat ne se revendique cependant pas en tant que genre littéraire. Les écrivains du cercle de Kerouac et ceux qui s’en réclame par la suite, s’ils partagent un goût pour la prose spontanée et le surréalisme ont tous des façons d’écrire qui ne se ressemblent pas. 

C’est ainsi cette spontanéité et ce goût du fantasme qui caractérise Sur la Route et ses descendants. L’idée du mouvement est ici centrale. In a nutshell : “Tout faire à fond ou pas du tout. De toute façon, on n’en sortira pas vivant”. 

. Le sens du courant 

Au temps de la surconsommation, il ne s’agit alors plus de trouver un bon parti, un bon travail et suivre le flot. L’urgence est ailleurs. A contre courant. 

La route est alors un voyage tant physique qu’intérieur. Ce que l’on recherche c’est quel sens donner à sa vie. Ce que l’on raconte ainsi ce sont des jeunes perdus, écorchés par la vie qui ne se reconnaissent pas dans le système que l’on veut leur imposer. Ils opposent alors à ce fameux système mortifère un véritable ouragan d’énergie et d’inspiration artistique. L’important est de vivre l’instant et uniquement celui ci. Une philosophie qui se veut alors déchaînée et libre de toute emprise du passé et (presque) de l’avenir. Tout tenter, tout voir et danser comme flamme au vent et ainsi contrer la mort, l’oubli et surtout l’ennui. 

Cette urgence et cette énergie caractéristiques, on ne les retrouve malheureusement pas dans le film de Walter Salles. Aurait il eu tant peur de l’oeuvre et de sa célébrité qu’il en aurait oublié le sens premier ? 

. De la plume à l’écran 

Beaucoup de cinéastes s’était intéressés à l’oeuvre de Kerouac avant 2012…et s’y était cassé les dents. Francis Ford Coppola, par exemple, en avait acheté les droits mais ne tournera jamais le film. Il n’est pas chose aisée, en effet, de se frotter à une oeuvre d’une ampleur. On le sait. 

Walter Salles comme directeur avait pourtant de quoi constituer une belle promesse. On lui doit notamment la réalisation du biopic autour de Ernesto “Che” Guevara en 2004 avec Diario de motocicleta (Carnets de voyage en français). Le long métrage Sur la Route est cependant décevant. On y retrouve l’idée de mouvement. Mais il s’agit surtout ici de passer d’une scène à une autre sans vraiment de fil conducteur et surtout surtout surtout sans cette énergie qui est (rappelons le) au coeur de la philosophie Beatnik ! Tous les détails sont ainsi très convenus, classiques. On suit le scénario sans un travelling de travers et c’est tout. Le timecode finit presque par transpirer l’ennui auquel souhaite tant échapper Sal, Dean et leurs amis.  Les choix scénaristiques se concentre ainsi sur la relation Dean/ Sal et en oublie presque la route et sa quête de sens. La performance de Kirsten Stewart en une Marylou délurée lucide est à saluer cependant. On en oublierai presque la faussement dépressive Bella de la franchise Twilight

Si l’adaptation de la Bible Beat par Walter Salles n’a pas de quoi faire pleurer dans les chaumières, il n’en reste pas moins un bon récit. Le réalisateur met en scène ici plus un carnet de voyage et perd quelque peu l’essence de vie qui a fait l’oeuvre. C’est toutefois une bonne entrée en matière pour qui n’a pas lu le livre et/ou souhaite s’évader en découvrant cet univers. Une scène surtout retient notre attention. Celle ci prend place au coeur d’une soirée de Nouvel An. Marylou et Dean dansent en une sorte de transe. On ne sait d’ailleurs plus si ils dansent ou s’ils brûlent sur place.