TECH: Women in MMOs

TECH: Women in MMOs

Douce voix de la mauvaise foi s’il te plaît reste en dehors de tout ça. Car oui, j’entends déjà des « encore un sujet sur les nanas et les jeux vidéo, franchement ça va on sait qu’elles jouent c’est bon, on en a assez du #GamerGate

https://www.youtube.com/watch?v=BSZDmoGgLlQ

Eh bien je dis non, je dis qu’il faut encore et toujours en parler jusqu’à ce que ça rentre dans la tête de tous les joueurs de l’univers ! Ce petit billet ne se veut pas moralisateur, c’est plutôt un petit état des lieux que je peux vous présenter grâce au travail de mémoire que j’ai mené.

Le thème plus exactement du sujet a été « les choix de customisation des femmes dans les MMORPGs ». Mon but était simplement de savoir si ces choix étaient si différents de celles des hommes jouant à ces jeux. Et, surprise surprise, attention spoilers ! Ces choix sont beaucoup plus similaires entre les deux genres que différents. Ils recherchent la même chose dans les jeux vidéo, c’est-à-dire la détente, la découverte d’un monde et le fait de jouer avec d’autres personnes. Au niveau de l’avatar, la classe numéro une pour les deux genres est celle dite des mages (incluant magie blanche et noire), puis des guerriers, encore une fois pour les hommes et les femmes. Le changement significatif est alors dans le choix du sexe de l’avatar, que je décrirai brièvement plus tard.

Commençons d’abord par un petit historique de l’histoire des jeux vidéo et de leur lien avec les filles et les femmes. Pendant une vingtaine d’années depuis l’apparition des jeux vidéo dans les foyers mondiaux, la question de cibler la population féminine ne s’est pas vraiment faite, à vrai dire elle ne s’est pas vraiment posée avant un petit temps. Il a fallu attendre fin des années 1990 pour que des « jeux pour filles » apparaissent, ce qu’on a appelé aussi les « Pink Softwares ». Comme le nom l’indique, ces jeux étaient créés pour les filles car enfin on s’intéressait à la seconde moitié du marché mondial. Et comme le nom l’indique plutôt, les thèmes de ces jeux vidéo tournaient autour d’univers proches du quotidien. C’est-à-dire qu’ils se passaient très souvent dans une maison ou une école et les buts étaient la personnalisation, la customisation des lieux de vie, des personnages ou la simulation d’une tranche de vie, d’un métier etc… bref, tout ce que vous devez déjà savoir et qui doit faire aussi écho aux jeux qu’on considère pour filles encore de nos jours. En tout cas c’est en 1996 qu’est sorti le premier jeu Barbie et 500 000 copies ont alors été vendues ! Ce qui confirme quand même une chose (attention SPOILER une fois de plus) : les filles montrent un réel intérêt pour les jeux vidéo. Alors après on peut discuter sur le fait qu’elles sont moins intéressées par cet univers que les garçons. Mais pourquoi donc cela ? Une des premières raisons que j’ai rencontrée dans mon étude était le fait que les jeux vidéo ont été introduits dans des bars ou salles d’arcades qui, à l’époque, n’étaient pas des endroits fréquentés par des filles ou femmes par elles-mêmes. C’est-à-dire que généralement si elles fréquentaient cet endroit, c’était qu’elles avaient tendance à y aller pour accompagner des amis, frères, pères etc…ça n’est donc pas entré dans les mœurs et toujours aujourd’hui cela semble compliqué pour les filles et les femmes de faire accepter à leur entourage et même plus largement à la société que oui, elles jouent à des jeux vidéo et elles aiment ça. 

Malgré ce constat, il reste une espèce de plafond de verre qui fait que la gente féminine -si je puis dire- a tendance à s’auto censurer durant le jeu, et concernant la personnalisation de leur avatar à vouloir répondre aux attentes (même inconsciemment) des autres joueurs. C’est ainsi qu’elles se retrouvent très souvent à jouer heal ou support sans que cela soit pour autant un choix de leur part. Néanmoins, il faudra remarquer que les demoiselles jouant à des jeux vidéo de types MMOs, curieusement, sont beaucoup moins adeptes de ce qu’on appelle le « gender swapping » c’est-à-dire le fait de choisir un avatar qui ne correspond pas à son genre IRL. Dans le questionnaire que j’ai mené, sur plus de 2000 répondants hommes et femmes, les hommes préfèrent jouer des femmes à 50%, alors qu’une grande majorité des femmes interrogées (77%) préfèrent jouer des avatars féminins. Alors que pour les hommes ce choix est dû à l’esthétisme des personnages féminins qui sont dits mieux réalisés, les femmes partagent cette idée mais la première raison reste le fait d’être cohérent avec leur identité IRL. Et non pas pour bénéficier d’aide ou d’items en plus, gratuitement de la part des autres joueurs masculins, comme pourrait le croire la gente masculine.

Car il faut bien remarquer qu’en effet et c’est indéniable, le comportement des joueurs dépend terriblement d’avec quel autre joueur il ou elle joue. Et même si dans mon questionnaire 82% des répondants ont indiqué que non, leur comportement ne changeait pas une fois qu’ils savaient le genre de leur partenaire in-game, ils ont donné des réponses en commentaire de la question dans l’autre sens. « Non mon comportement ne change pas mais il est vrai que des fois face à des avatars féminins j’ai tendance à être plus patient, plus gentil », bon et bien merci de fausser mes résultats à la question, niveau prise de décision j’avais vu mieux. Mais bon, ça montrait bien quelque chose aussi, qu’il se passait quelque chose, comme une vérité qu’on n’ose pas avouer. Le comportement change, c’est certain, que ce soit de passer à un comportement plus ouvert, plus doux en face d’avatars féminins ou à un comportement qui pose peut-être un peu plus problème de remarques et blagues misogynes. 

Mais je ne vais pas revenir sur ce point (car j’espère que vous en avez même un tout petit peu conscience), le souci majeur étant que de toutes les manières les comportements vis-à-vis des filles et femmes joueuses changent in-game. Comme si elles étaient encore des perles rares et qu’il fallait les protéger ou les convoiter. Mais il ne faut pas que ça marche comme ça, si un joueur homme ou femme a besoin d’aide, et bien il ou elle préviendra les membres de sa guilde, de son clan ou demandera de l’aide par lui ou elle-même. Il faut simplement que les actions in-game soient les résultats de choix pensés et pris librement sans pression extérieure de la société ou encore de la communauté des joueurs. Be free and make your own decision, tout ça dans le respect de chaque individualité bien entendu mais c’est important et c’est ça qu’il faut changer. Mais aucun doute que le monde du jeux vidéo sera très vite un endroit d’épanouissement de toutes les diversités.

#ONTHEROAD (4) : SERIE/LA ROUTE FANTASTIQUE

#ONTHEROAD (4) : SERIE/LA ROUTE FANTASTIQUE

Pour conclure notre mois sur le thème de la route, je vous propose de parcourir ensemble

quelques séries qui ont su à leur manière aborder le thème de la route que celle ci soit le

thème principal ou d’un simple épisode.

Le thème est souvent propice à l’évasion et à la réflexion lorsqu’il est solitaire. Qui ne

s’est jamais surpris à rêvasser au volant de sa voiture ou lors d’une longue promenade.

Mais la route peut être prise à plusieurs, entre amis ou en famille. Pour partir en voyage

ou pour accomplir une mission. La route devient alors le symbole de l’émancipation, elle est un chemin initiatique. Nos héros sont souvent à la recherche d’un sens à leur existence. 

Nous verrons à travers trois séries comment le thème de la route est abordé. 

Supernatural

Supernatural suit la quête de deux frères, fils d’un chasseur de créatures démoniaques et

mystiques. Lorsqu’ils sont enfants leur mère est tuée par un démon, leur père décide alors

de devenir chasseur de créatures surnaturelles afin de venger sa mort et entraîne ainsi ses fils dans sa quête. La première saison prend place 22 ans après la mort de leur mère. John

Winchester, leur père a disparu et son fils Dean décide de partir à sa recherche avec

l’aide de son frère Sam.

Chaque saison est construite selon un fil conducteur mais chaque épisode raconte une

histoire différente. Les frères avancent de villes en villes au volant de l’Impala de Dean,

essayant de résoudre les enquêtes surnaturels auxquelles ils sont confrontées. L’Impala

est d’ailleurs un élément essentiel de la série. Dean la surnomme son « bébé » et pour

son acteur Jensen Ackles elle est « la vie, le sanctuaire de Dean ».

Sons of Arnarchy

La série relate l’histoire d’un club de bikers, les Sons of Anarchy Motorcycle Club

Redwood Original (SAMCRO) dont les affaires sont perturbées par une lutte de

territoires entre dealers et trafiquants d’armes.

Le club fait régner l’ordre dans la ville de Charming en Californie. Et si le gang est craint il est aussi respecté pour son code d’honneur et la justice dont il fait preuve.

La série nous fait découvrir divers gang de bikers comme les Mayans qui ont d’ailleurs eu

droit à leur spin off.

The Walking Dead

Comment évoquer le thème de la route dans les séries sans parler bien évidemment de

The Walking dead. En effet, la série est un véritable phénomène dès la première saison elle rencontre un succès d’audience fulgurant. Plus de 5 millions de téléspectateurs sont devant leur écran pour découvrir cette première saison adaptée de la bande dessinée à succès. La 4ème saison enregistrera une audience record de plus de 17 millions de téléspectateurs. La série est donc un véritable succès tant du côté des audiences que des critiques. 

Je vous plante donc le décor : Rick se réveille à l’hôpital après plusieurs mois de coma (les fans du genre auront sûrement comme un sentiment de déjà vu avec 28 jours plus tard) et découvre que le monde a changé. Une guerre semble avoir éclatée, le chaos règne des les rues et c’est alors qu’il découvre avec stupéfaction que les êtres humains ont changé, ils sont devenus des zombies ! 

Rick part alors à la recherche de sa femme et de son fils à dos de cheval portant son

uniforme de shérif. Sur son chemin il va croiser des zombies et alors que la mort semble

inévitable (à tout point de vue) il croise Glenn. Celui-ci vient alors à sa rescousse et lui propose de rejoindre son groupe de survivants. C’est dans ce groupe qu’il va retrouver sa femme, son fils mais également son meilleur ami. Le groupe va alors partir sur les routes d’Atlanta pour tenter de trouver un remède ou tout du moins une solution pour survivre à cette apocalypse.

La série a elle aussi eu droit doit à son spin off avec Fear the walking dead qui se déroule

à l’époque où l’épidémie se propage. Les individus ne savent alors pas ce qui se passe ni

comment venir à bout de ses monstres qui semblent ne jamais mourir. 

La route est donc synonyme de fantasmes. Nous l’avons vu les héros de nos différentes séries ont tous un but différent mais le chemin qu’ils empruntent est souvent le même. Il est sinueux et tortueux. Nos héros, sont la représentation parfaite du anti héro même si Rick démarre du côté du héros classique il bascule rapidement dans le côté obscure de la force. Ils sont tous à la recherche d’un sens à leur vie. Certains veulent simplement trouver un foyer, d’autres essayent tant bien que mal d’en finir avec une vie de hors la loi et enfin certains tentent tout simplement d’accomplir une vengeance. On les imagine alors très bien sur le dos de leur destrier à la recherche d’une princesse à sauver. 

Peu importe le but, la quête de nos héros leur route est pavée de fantastique. Il ne cesse de les accompagner. Quel comble serait de découvrir que le monde apocalyptique ne serait en réalité qu’un rêve de Rick encore plongé dans un long et interminable coma. Le fantastique aurait donc atteint son apogée et notre déception aussi ! 

#ONTHEROAD (3) : SERIE/BLOOD DRIVE

#ONTHEROAD (3) : SERIE/BLOOD DRIVE

La chaîne Syfy lance en juin 2017 sa série titrée : Blood Drive – a Syfy Grindhouse Serie. Celle ci fut créée par James Roland et propose dans les rôles principaux Alan Ritchson (Smallville) et Christina Ochoa (Matador). Un teaser haut en couleurs, une violence débridée et sans tabou qui promettent de bien “beaux” moments pour les fans du genre.

Petit point scénario: Dans un futur proche, la population est confrontée à la pauvreté et à la sécheresse. Quant au pétrole, il vaut une fortune. Aussi la tentation de s’en sortir en empochant 10 millions de dollars à l’issue d’une course mortelle est très forte. Le problème est que les voitures fonctionnent toutes au sang humain, impliquant ainsi quelques sacrifices afin d’atteindre le finish. Considéré comme le dernier bon flic de Los Angeles, Arthur Bailey se retrouve embarqué malgré lui dans la Course de Sang aux côtés de l’effrontée Grace laquelle est prête à tout pour remporter la mise. Le duo s’entretuera-t-il avant d’avoir franchi la ligne d’arrivée ? 

Alors Blood Drive, héritier de la bombe Grindhouse ou coup de pub sans intérêt ? 

. Dans le sillage de la bombe G(rindhouse)

L’univers Grindhouse trouve ses racines dans la diffusion des sulfureux “films d’exploitation” des années 50/60’s. Ceux ci, produits à bas budget et jugés trop obscènes pour le grand public, sont alors projetés dans des salles de théâtres prévues à cet effet qui deviendront les “Grindhouses”. Explosion de sang, sexualité et violence débridées sont quelques unes des caractéristiques historiques du genre. 

Les réalisateurs Quentin Tarantino et Robert Rodriguez tous deux cinéphiles nostalgiques et grands amateurs de scènes trash, sortent en 2007 leur double programme Grindhouse. Celui ci comprend les longs métrages Death Proof (Q.Tarantino) et Planet Terror (R.Rodriguez). Ils poseront ainsi les bases du style Grindhouse moderne à base de CGI invraisemblables. 

La série Blood Drive s’insère ainsi parfaitement dans ladite esthétique Grindhouse par des images aux contrastes forts (voire à s’en décoller la rétine) ainsi qu’une sorte de grain sur l’image qui n’est pas sans rappeler celles des années 50. Nostalgie, par ailleurs, récurrente dans l’ensemble des aspects du genre.  

Digne héritier du Grindhouse moderne, Blood Drive l’est également dans la place importante qu’y prend l’humour. Un comique certes spécial mais qui reste intrinsèquement lié au Grindhouse via des situations “hardcores” poussées jusque dans l’extrême ainsi qu’un goût certain du spectacle grandiloquent à la manière des freakshow du siècle dernier. Cet esprit se cristallise d’ailleurs dans le personnage de Julian Slink merveilleusement interprété par Colin Cunningham (Elektra, Stargate SG-1). 

Blood Drive réunit donc tous les ingrédients du bon élève. 

. Road trip chez les zombies 

 La série nous promet ainsi un grand moment de divertissement avec ses cannibales, nymphos et autres amazones. C’est effectivement une véritable “foire aux dépravés” qui se jouent à chaque épisode tant la violence et les “hors la loi” de la société y sont dépeints. Aucun sujet, habituellement tabou n’y est laissé pour compte. On y rencontre, alors au détour d’un épisode, des exhibitionnistes, des sectes, psychopathes et autres scatophiles. 

La place que prennent les grosses mécaniques y est également très importante. Si il s’agit, en effet, du point de départ du scénario, elles sont toutefois érigées en une sorte de culte aux grosses cylindrées. Motos ou voiture de sport, elles sont partout ! La place qui leur est accordée est presque aussi importante que les personnages principaux. 

Cet intérêt est d’ailleurs l’un des points centraux de l’univers Grindhouse. Les voitures mais aussi la route, elle même rappellent, en effet, la symbolique du héros badass à la manière des blousons noires mais aussi du poor lonesome cowboy des westerns.

Elle tient également une place toute particulière ici puisqu’elle est au centre de toutes les préoccupations: n’oublions pas qu’il s’agit de la Course de Sang ! 

. Lobotomie Corporation 

Le côté dénonciateur des oeuvres Grindhouse n’est également pas en reste. Il s’adapte aux grandes questions de nos sociétés actuelles. Les grands méchants sont donc ici la toute puissante Heart Entreprise laquelle n’est pas sans rappeler la E Corp de la série Mister Robot. Ce sont ainsi les lobbys et principalement leur ascension fulgurante à l’échelle du pouvoir mondial qui est mis sur le devant de la scène. 

A l’écran, Heart Entreprise lobotomise les populations à coup de divertissement toujours plus insensés et n’a de cesse de leur faire miroiter une vie meilleure voire la Gloire avec un grand G via des compétitions comme la Blood Drive. Heart Entreprise semble tout posséder jusqu’à nos pensées et nos rêves via ses émissions de télé réalité et ses publicités. 

La structure même de la série va dans ce sens puisque le principe de la Blood Drive à l’écran est .. une série de télé (presque) réalité. 

Blood Drive est donc le digne héritier de l’esprit Grindhouse sans nul doute. Tous les ingrédients y sont réunis. Si elle s’est faite plutôt discrète au moment de sa sortie, on ne vous recommendera que trop de la visionner si vous êtes un fan du genre. Si elle ne comporte qu’une saison, l’ensemble est toutefois parfaitement complet et particulièrement jouissif. 

https://www.youtube.com/watch?v=ZR093dTc4m8
#ONTHEROAD (2): ExploCiné/Death Proof

#ONTHEROAD (2): ExploCiné/Death Proof

Robert Rodriguez et Quentin Tarantino sont mondialement reconnus pour leur patte respective souvent copiée, jamais égalée. Les deux réalisateurs, en effet, partagent un goût certain pour les couleurs qui flashent, les combats sanglants et une nostalgie cinéphilique. Amis dans la vie, ils sortent en 2007 leur double programme: Grindhouse. Celui-ci est composé des long métrages, Death Proof (ou Boulevard de la Mort pour les francophones) et Planet Terror. Ces deux là, bien que pièce d’un ensemble plus large, sont construits de sorte qu’ils se visionnent aussi bien ensemble (et c’est ce que l’on vous recommande) qu’ indépendamment l’un de l’autre.

Death Proof est donc non seulement une pièce du puzzle mais aussi la vision personnelle du Grindhouse par Tarantino. Il s’agit donc bien du 6e film de Quentin et en cela est une oeuvre à part entière. 

Petit point scénario avant toute chose: C’est à la tombée du jour que Jungle Julia, la DJ la plus sexy d’Austin, peut enfin se détendre avec ses meilleures copines, Shanna et Arlene. Ce trio infernal, qui vit la nuit, attire les regards dans tous les bars et dancings du Texas. Mais l’attention dont ces trois jeunes femmes sont l’objet n’est pas forcément innocente. 

. Grindhouse…  quoi ? 

Le Grindhouse c’est plus qu’un genre, c’est un univers visuel complet avec ses (quelques) codes et une façon de raconter des histoires sans commune mesure. 

Death Proof fait donc partie du diptyque Grindhouse avec le survolté Planet Terror de Robert Rodriguez. Sang, sexe, drogue et gros calibres sont au rendez vous. Ce qui caractérise surtout le Grindhouse c’est cette manière de ne surtout pas se prendre au sérieux. L’étalage impressionnant de seins, pus et autres joyeusetés défile alors à l’écran avec une auto dérision non voilée. On remarquera également (en même temps, il est très difficile de rater ça), l’amour presque obsessionnel des CGI et autres cascades grandioses. Tout ceci se mêle dans une esthétique aux accents vintages 50’s et rend un tout surréaliste et incroyablement visuel. Le Grindhouse possède également ses sujets de prédilection à savoir notamment horreur, thriller et slasher le tout parsemés de relents western. 

Si ce double programme pose les bases du Grindhouse moderne, le phénomène ne date cependant pas d’hier. Le point de départ, en effet, est le “film d’exploitation” des années 50/60’s. Ceux ci sont un tel déchaînement de violence qu’ils ne peuvent être diffusés au sein des réseaux habituels. Le faible budget de leur production également ne les aident pas à se créer une place sur le devant de l’affiche. Ils sont alors distribués dans des théâtres sur la scène desquels se produisait les spectacles de bump’n’grind. C’est d’ailleurs de ceux ci que viendra le nom des ces salles d’un genre nouveau: les Grindhouses. Ces films ont ainsi inspiré toute une génération de cinéastes.

. La patte de Tarantino 

Death Proof, si il s’insère dans l’univers Grindhouse ainsi que dans le dyptique éponyme de 2007 reste avant tout une oeuvre estampillée Tarantino. Il contient en effet tous les ingrédients de la recette tarantinesque, de même que Planet Terror et Robert, fan de comics, Rodriguez. Chaque plan est minutieusement travaillé et on ressent fortement l’influence des films de l’âge d’or. 

De nombreuses références sont d’ailleurs disséminées à l’écran par Quentin comme à son habitude. Les voitures notamment font l’objet d’une attention toute particulière et renvoient à de grands moments de cinéma mais également aux précédentes oeuvres du réalisateur. On peut apercevoir ainsi un autocollant “Pussy Wagon” sur le pare choc de la voiture sur laquelle Lee s’adosse en attendant que ses amies finissent les courses.  La plaque de Mike, également, qui au début du film affiche JJZ 109 reprend celle de Steeve MCQueen dans Bullitt (Peter Yates, 1969).

. Le Grand Frisson 

La voiture possède une place à part dans l’univers de Tarantino mais également du Grindhouse. Elle est vu presque comme un élément à part entière du casting voire une extension des personnages qui en sont propriétaires. L’amour de la vitesse est d’ailleurs une caractéristique répandue parmi les personnages Grindhouse. 

La route permet aussi d’insérer les personnages et l’action dans la mythologie du héros à la manière du mercenaire des westerns d’antan. 

La route est ainsi la voie de la liberté laquelle permet un déchaînement cathartique et la recherche du Grand Frisson. Elle est d’ailleurs à la base du scénario de Death Proof puisque le point de départ de ce dernier est (justement) un départ en road trip entre amies.

. Bagnole, bain de sang et féminisme 

 Une telle explosion de violence, trips et boyaux est bien sûr cathartique. Il permet surtout la dénonciation. Les traits des personnages et les situations sont, en effet, étirés au maximum afin d’en démontrer le ridicule. Ce que Death Proof met en ainsi en lumière, c’est la libération des femmes et le spectre de l’homme qui reste tout de même au dessus d’elles. 

Les jeunes filles, si elles sont (très) sexualisées, restent toutefois maîtresses de leur corps et de leurs envies. Elles aiment aussi les grosses bagnoles et n’hésitent pas à jouer de leurs charmes pour amadouer la gente masculine.

Death Proof est ainsi représentatif de l’esprit Grindhouse tant dans son univers narratif que dans sa construction visuelle. Il trouve également complètement sa juste place au sein de la filmographie de Quentin Tarantino. Une bande originale cultissime achève de faire de ce film un indispensable. Si le double programme fut un échec commercial, son impact continue de se faire sentir sur la route de la cinéphilie.

Pour ceux qui souhaitent aller plus loin dans la découverte de cet univers explosif:

#OntheRoad (1): ExploCiné/ Le film initiatique

#OntheRoad (1): ExploCiné/ Le film initiatique

La recherche du bonheur. L’Illumination. Vaste sujet. Cette problématique emmène son lot de questionnements douteux et de phrases bateaux.

La route de l’initiation est toutefois largement représentée au cinéma et dans la littérature. Cette thématique figure ainsi un genre à part entière au sein de laquelle la route devient le symbole du chemin vers le sens de la vie.  

Le Little Buddha de Bernardo Bertolucci (1993) et Hector et la recherche du bonheur de Peter Chelsom (2014) réussissent cependant à explorer le thème de façon légère et sans (trop) de clichés.

Commençons par un petit point scénario: Hector est un psychiatre londonien à la vie bien ordonnée et sans remous. Il s’enfonce cependant petit à petit dans une profonde crise existentielle : qu’est ce que le bonheur ? Suis – je heureux ? Et sinon, comment l’atteindre ? Il part alors sur la route afin de trouver des réponses et (pourquoi pas ?) l’épiphanie tant souhaitée. Notons qu’il s’agit bien de l’adaptation du roman éponyme de François Lelord paru en 2002.

Little Buddha, quant à lui prend les traits de Jesse, petit garçon américain qui serait la réincarnation d’un grand maître bouddhiste. Un vieux moine le prend alors sous son aile et le guide sur les voies du Buddha à travers les aventures du prince Siddhartha.

Leurs castings respectifs sont plutôt réussi avec,  notamment, Simon Pegg (Shaun of the Dead) dans le rôle d’Hector pour l’un et Keanu Reeves (Matrix, John Wick..) pour l’autre. Des compagnons de routes 4 étoiles pour un voyage inspirant au cours duquel la route se fait véritable chemin initiatique voire fantasmagorique.

L’élèv(ation)

Les deux oeuvres permettent ici une vraie identification au personnage principal. L’élève est aussi et surtout le spectateur après tout. Si elle est assez évidente pour Hector,Jesse cristallise également une vision certaine du spectateur.

L’aventure d’Hector c’est un peu celle de Mr. Tout le monde finalement. C’est en cela que réside son essence “good vibes”. Qui ne s’est jamais interrogé sur le sens de sa vie ? Et surtout qui n’a jamais souhaité tout quitter pour partir à l’aventure ?

On se reconnaît donc très facilement en Hector, bien dans sa vie où rien ne manque sinon l’essentiel, la spontanéité. Une crise du “où vais je ? Dans quel état j’erre ?” que tout le monde traverse un jour ou l’autre.

Jesse, quant à lui, symbolise plutôt l’Homme au début de sa quête de sens. L’individu ordinaire est alors un enfant à qui il faut enseigner les grands préceptes du monde.

De l’art de vivre

L’art tient également une grande place dans le processus initiatique. Il permet, en effet, de visualiser, imager et interpréter l’enseignement qui est alors dispensé au cours de la (ou les) leçons.

Hector, par exemple, emporte avec lui un petit carnet dans lequel il consigne ce qu’il tire de ses péripéties. La route et ses étapes se mêlent au dessin et autres réflexions à la manière du carnet de voyage ou plutôt d’un journal pas si intime. Ce voyage se fait alors tant physique que spirituel. Partir à la recherche du bonheur serait donc partir en quête de qui l’on est et de ce que l’on souhaite. L’apparition d’Hector enfant à plusieurs reprises puis de celui-ci se changeant en homme adulte participe de cette dynamique. Le dessin apporte alors une dimension onirique et mystique à cette aventure.

Jesse, notre little Buddha, lui use de la littérature bouddhiste et notamment des légendes autour de la naissance de cette religion. Le conte est d’ailleurs utilisé dans ses fonctions d’enseignement dès les premières scènes du film ! Le principe du film d’initiation, lui même, est d’ailleurs construit en ce sens rappelons le.

Qu’il soit oral, écrit ou dessiné, la narration est alors présenté comme le moyen privilégié d’illustrer ces leçons de vie.

Eclaircissements

Si les deux oeuvres traitent le même sujet à savoir l’initiation, leur moralité n’est pas tout à fait la même. Ils empruntent cependant tous les deux le même outil, à savoir le voyage donc la Route dans tous ses sens. Elle est, en effet, le chemin physique en ce que chacun des personnages sort de sa zone de confort et part vers le vaste monde. Elle symbolise également le concept légendaire du voyage intérieur.

Hector recherche toutefois un sens à donner à sa vie terrestre actuelle tandis que Jesse se voit offrir une Illumination plus complexe à base de réincarnation. Deux versions qui se rejoignent autour d’une grande question: comment être pleinement vivant. Deux aventures qui se complètent en somme.

La recherche de l’Illumination est donc un thème largement exploré au cinéma. Marqué par les problématiques de chaque époques, le message distillé, si il est toujours plus ou moins le même en substance s’adapte. L’avancée de la cause écologique voit fleurir ses dernières années quantité de retours à la nature sauvage à l’image de Into the Wild (Sean Penn, 2007). Little Buddha et Hector et la recherche du bonheur traitent principalement de l’homme face à son propre mysticisme dans une société toujours plus mondialisée. On notera toutefois que si Little Buddha a reçu la Caméra d’or de Berlin en 1994, Hector peine à se détacher du lot (assez impressionnant) d’oeuvres initiatiques.