Une suite à Blade runner ? S’attaquer à un tel monument est risqué. Un casting de rêve et un patrimoine ADN cultissime permet cependant d’espérer une oeuvre de cinéma et non un énième remake. La sortie de séance me laisse mitigée cependant…
L’HERITIER Petit point scénario: La ségrégation humains contre répliquants n’a pas été levée. La nouvelle génération d’androïde est même réduit à l’état de parfaits esclaves obéissants. Toutes traces de la rébellion ainsi que ces initiateurs ont été annihilés. C’est dans ce climat que l’officier K interprété par Ryan Gosling opère en tant que Blade runner. Sa vie est rythmée par sa femme virtuelle et ses missions pour l’administration humaine quand il découvre un secret qui pourrait tout changer. Il se fait alors, à son tour, proie. Son seul espoir est de retrouver un ancien blade runner porté disparu… Rick Deckard. On peut être déçu par ce scénario qui, certes, est plutôt prometteur mais n’a rien d’original ni de révolutionnaire. Le jeu des acteurs n’a néanmoins rien à se reprocher même si on a connu de meilleurs jours à Jared Leto. Le scénario laisse cependant une importante impression de déjà vu après l’essor des Hungers Games, Ghost in the Shell et autres Her. Pire encore, la lenteur contemplative de l’action ne va qu’en se renforçant jusqu’à faire naître un sentiment d’ennui au milieu de la projection. Si le film n’apporte donc pas la profondeur de lecture du premier volet, il intègre cependant une réflexion assez joliment amenée. C’est la notion d’humanité elle-même qui est ici questionnée. Est elle l’apanage de l’être humain ? Quelles limites donner à l’organique au vu des progrès technologiques ? Autant de questionnements qui s’adaptent comme un écho à notre époque. Tout ceci orchestré en trois grands actes qui font de Blade Runner 2049 un véritable opéra au visuel industriel, ponctué de néons et de grognements métalliques assourdissants.
UN OPERA C’est justement son aspect visuel qui fait de ce film un véritable petit bijou contemplatif. Chaque plan est orchestré avec brio. Une scène, principalement, cristallise ce chant tragique entre processeurs et coeurs naturels. On a le souffle coupé à la vue de cette répliquante qui naît sous nos yeux et ceux de K. La caméra sépare ici complètement l’être technique de l’être organique pour interroger ensuite une possible fusion. Organisme technique et organique se mêlent afin de créer un nouveau vivant et ouvrent ainsi sur une nouvelle dimension. Cette scène regorge alors à elle seule d’un milliers de questions tant par sa beauté que par ce qu’elle implique.
La puissante technologie se rappelle d’ailleurs au spectateur tout au long du film et complète l’ambiance par un fracas assourdissant qui ponctue l’action à intervalles réguliers comme pour rappeler la tension qui se joue à l’écran. L’adaptation et l’évolution de l’ambiance noire du film de Ridley Scott est également bien présente. Si l’on retrouve l’ambiance apocalyptique et très Soleil vert, le néon et l’hologramme coloré ajoutent une touche post XXIe qui s’intègrent assez dans le paysage urbain de 2049. L’esthétique cypher punk règne alors sur cette ambiance apocalyptique bondée où l’individu n’est plus. K n’est pas unique mais un numéro de série. L’être se perd au milieu de la masse sombre des personnages qui contraste avec les publicités colorées.
LA SUITE… L’esthétique vient ici sauver ce qui aurait pu être un énième film de science fiction. Il s’agit d’une suite, effectivement, en ce que la réflexion suit ici une véritable progression vis à vis du premier opus. C’est un exercice difficile, il est vrai, en ce que continuité doit co-exister avec un certain renouvellement. Blade runner 2049 réussit cependant à ne pas se départir de l’héritage de son énorme prédécesseur. Il paraît cependant soumis à ce dernier et ne parvient pas vraiment à se fonder une identité propre. Ryan Gosling s’efface devant Harrison Ford de même que Blade runner 2049 laisse la place au premier opus. Le renouvellement promis est alors caduque.
UNE JOLIE COQUILLE VIDE ? Blade runner 2049 par une esthétique et un traitement sonore travaillés, figure un véritable opéra contemplatif. Il n’arrive cependant pas à convaincre totalement et soulève ainsi bon nombre de questions sur le genre même de la science fiction et son avenir. Le nouveau ne parvient pas à se créer une identité propre face à l’ancien. Un hommage aux premiers classiques du genre se transforme en suprématie de ceux ci de sorte qu’un cercle vicieux narratif se met en place. Le questionnement eugénique est aujourd’hui, en effet, le sujet central étudié par bien des aspects sur le grand mais également le petit écran. La série Westworld ou encore les films Ghost in the shell et Her en sont pour preuves. Blade Runner 2049 n’apporte alors aucune nouveauté de traitement d’une thématique déjà bien usée. Le film délaisse sa recherche d’identité propre pour la noyer dans de belles (il est vrai) images techniquement (re)travaillées, à l’instar de K et de ses concitoyens. Le syndrome Star Wars VII règne encore en maître sur les salles obscures. On peut alors se questionner sur un possible renouvellement narratif du genre ou si l’on ne peut plus espérer que de jolis et aveuglants bijoux.
Àmoins d’avoir passé ces 10 dernières années dans une caverne vous n’avez pas pu passer à côté de la folie qui s’est opérée autour des séries.En effet, la multiplication des plateformes de streaming (Netflix, OCS, Canal Play, Amazon Prime …) , des applications dédiées aux séries (TV Time …), et les stratégies de marketing de plus en plus élaborées à l’image de Game of Thrones ou Netflix nous prouvent que de nos jours les séries sont un véritable phénomène. Mais alors pourquoi ? Pourquoi maintenant et pas avant ? Parce que oui les séries n’ont rien de nouveau pour preuve les interminables rediffusions de Zorro sur France 3 que mes grands parents regardaient déjà dans des temps anciens. Essayons alors de comprendre comment est né un tel engouement autour du genre.
Les origines
Je vous le disais les séries n’ont rien de nouveau. Si l’on s’intéresse uniquement à la télévision, il faut remonter à la fin des années 1940 et les débuts de la télévision commerciale aux États-Unis pour voir apparaître les premières séries. Cependant, si on prend seulement le terme de série au sens large son origine est dans ce cas beaucoup plus ancienne. Le roman feuilleton date de l’année 1836 avec les nouvelles de Maupassant, Balzac ou encore Charles Dickens. Si le genre est à l’époque critiqué, il va ouvrir la voie au feuilleton audiovisuel.
Dans les années 1910, Pierre Souvestre et Marcel Allain donnent naissance au personnage de Fantômas sous la forme d’un feuilleton littéraire. Il rencontre un tel succès qu’il est adapté au cinéma avec dans les rôles principaux Louis de Funès et Jean Marais.
Les débuts des séries peuvent principalement être imputés à la littérature mais, la radio n’est pas en reste. En effet, au début des années 1930 la radio s’essaye au soap opéra. Ces séries sont alors sponsorisées par des marques de savon (le mot soap signifiant savon en anglais) et ont pour objectif de prendre dans leur filet la fameuse ménagère américaine. On retrouve alors tous les codes qui régissent les séries d’aujourd’hui : des rebondissements, des coups de théâtre et des fins d’épisodes qui laissent l’histoire en suspens donnant inévitablement envie au spectateur de connaître la suite et créent donc l’attente. Peu à peu le genre va se développer et se démocratiser à la télévision.
En pleine période de l’âge d’or des séries télévisées (le premier), 1959 pour être précis « La quatrième dimension », fait son apparition. Elle dépeint la société de manière assez philosophique. Chaque décennie suivante connaîtra alors son lot de séries à succès. Entre 1960 et 1970, la télévision est de plus en plus présente dans les foyers américains. Les séries vont donc se multiplier à l’image de « Ma sorcière bien aimée », « Star Trek », « Columbo » ou encore « Mission impossible ».
Même si l’effet de mode tarde à traverser l’Atlantique, l’Europe n’est pas en reste quant à la production de série. Ainsi, dans les années 1960 la France voit naître des « Belphégor » ou encore « Janine Aimée ». Nos amis britanniques, quant à eux, sont les premiers véritables concurrents des américains, avec les cultissimes « Chapeau melon et bottes de cuir », « Doctor Who » et « Le prisonnier ».
Le deuxième âge d’or
Si les premières séries font leur apparition dans les années 1940, il faudra cependant attendre 1997 pour voir les séries se développer de manière significative. C’est avec la chaîne américaine HBO que le genre va peu à peu donner un nouveau visage à la télévision. Le fait que celle-ci soit payante lui confère une certaine indépendance dont les chaînes classiques ne disposent pas. HBO va donc commencer à produire des séries aussi géniales que dérangeantes et qui cassent les codes de la télévision. Naissent alors les géniales « Oz », « Sex and the city », « Les Soprano », « The Wire » ou « Six feet under » pour ne citer qu’elles. Le succès est tel que les autres chaînes du câble se lancent dans l’aventure et proposent à leur tour des séries plus audacieuses comme « Nip/Tuck » sur FX, ou « Weeds » et « Dexter » sur Showtime. https://www.youtube.com/watch?v=zeKBCXL5ys8
https://www.youtube.com/watch?v=zeKBCXL5ys8
En France, même si les années 1980 ont leur lot de séries à succès telles que Dallas, le genre se démocratise également en 1997 grâce à la cultissime trilogie du samedi qui a bercé mon enfance sur M6. Grâce à la chaîne française nous avons pu découvrir des séries américaines telles que « X-Files », « Charmed », « Stargate SG1» ou encore « Buffy contre les vampires ». Le phénomène ne fera alors que croître et les années 2000 verront éclore de nombreuses séries qui resteront cultes comme « Desperate Housewives »,« Dr House », « Lost », « 24 Heures chrono » ou encore « Les experts ».
L’ère du numérique
Mais c’est surtout à l’ère du numérique que les séries se développent et prennent une réelle ampleur. L’expansion du numérique et de l’instantanéité de nos modes de consommations provoquent une multiplication des séries et de leurs canaux de diffusion. Les séries ne se regardent plus uniquement devant un seul écran. Aujourd’hui, on peut regarder un épisode devant son écran d’ordinateur, sur sa tablette ou même sur son téléphone.
Pour preuve l’épisode interactif de Black Mirror qui permettait aux spectateurs de décider, via leur téléphone, de la suite des événements. Ou encore les applications qui permettent d’organiser ses séries, d’être tenu au courant de la date de diffusion des prochains épisodes, et découvrir de nouvelles séries. C’est le cas de l’application TV Show Time.
À cela s’ajoute la multiplication des séries. Tous les ans des centaines de séries sont diffusées le choix est donc vaste et grâce aux plateformes de streaming légales (Netflix,OCS…), ou illégales, les saisons peuvent être regardées d’une traite. De cette pratique est né ce que l’on appelle le binge watching.
En effet, Netflix est devenu un géant de l’audiovisuel avec des séries à succès produites aux États-Unis, en France, en Espagne, en Italie, bref partout dans le monde. La plateforme permet aux séries de dépasser les frontières. Les américains qui, d’habitude, inondent nos écrans avec leurs séries, découvrent à leur tour les séries européennes et se retrouvent victimes du phénomène espagnol “La Casa de Papel”. La série est un tel succès qu’elle reçoit le prix de la meilleure série de l’année lors des Emmy Award de 2018, devenant ainsi la première série espagnole à remporter ce prestigieux trophée.
La plateforme permet donc aux pays européens de rentrer en concurrence avec les pays anglo-saxons qui d’habitude règnent en maître sur l’univers audiovisuel.
La représentativité dans les séries
La série est un véritable phénomène de société et cette société justement, elle s’emploie à la dépeindre de toutes les façons possibles.
L’anglaise Skins, nous raconte le quotidien de jeunes un peu paumés auprès desquels il est facile de s’identifier à l’inverse de la série Gossip Girl qui nous dresse le portrait d’une jeunesse dorée. Car c’est ça aussi le secret du succès planétaire des séries, leur capacité de permettre aux spectateurs de se reconnaître.
Qui ne s’est jamais senti concerné par la scène qui se déroulait devant nos yeux. Qu’il s’agisse d’une scène de rupture, de perte douloureuse, d’une soirée complètement imprévisible ou tout simplement de purs moments de joie, on s’est tous identifiés au moins une fois aux personnages et aux situations de nos séries favorites. Pour prendre exemple sur une excellente série, combien de fois il m’est arrivé de me dire face à une situation du quotidien « tiens c’est comme dans cette scène d’ « How i met your mother » ». Ou encore la fin du lycée, qui signifiait une période de transition énorme pour la jeune fille que j’étais à l’époque, mes personnages favoris des « Frères Scott » vivaient à ce moment la même situation que moi et passaient par les mêmes émotions.
De nombreux comptes sur les réseaux sociaux reprennent des citations venant de différentes séries. Des citations dans lesquelles on peut s’identifier. Ce sentiment d’appartenance est encore plus présent aujourd’hui à l’heure de la représentativité des genres, des religions, des cultures … Et ça, les scénaristes l’ont très bien compris. À l’image de Shonda Rymes la célèbre showrunner américaine des séries à succès Grey’s Anatomy, Scandal et How to Get Away With Murder. Shonda, en effet, a mis un point d’honneur à ce que chaque communauté, chaque genre, orientation sexuelle et religion soient représentés en mettant un accent un peu plus prononcé sur « le girl power » voire même le « black girl power ».
Le développement des séries françaises
Les américains sont incroyablement prolifiques en matière de création de séries et leurs projets inondent nos plateformes chaque année. Cependant, la France n’est pas en reste. En effet, elle a saisi l’importance et l’enjeu autour des séries. C’est surtout grâce à la politique ambitieuse de Canal + que le genre se développe dans notre pays. En 2005, « Engrenages » va ouvrir la voie aux autres séries. S’ensuit alors de nombreuses créations françaises produites par Canal + dans un premier temps comme « Le Bureau des légendes », ou encore « Versailles ». D’autres groupes tels que France Télévision vont produire leurs propres séries comme « Dix pour Cent » laquelle nous peint d’ailleurs l’envers du décor de la production audiovisuelle. Ou encore TF1 et son adaptation du roman de Joël Dicker « L’affaire Harry Quebert ». Plus récemment, c’est le géant Netflix qui a décidé d’investir en France et de créer ses propres fictions françaises. Nous avons donc pu observer les relations de différents individus dans « Plan Coeur » ou encore les histoires politiques d’un maire en fin de carrière dans « Marseille » Et enfin M6 avec la génialissime Kaamelott qui va d’ailleurs bénéficier d’une suite au cinéma.
La reconnaissance
La série est aujourd’hui un genre à part entière et si, à l’origine un acteur commençait sa carrière dans une série dans le but de propulser sa carrière au cinéma de nos jours la frontière entre grand et petit écran n’est plus aussi imperméable.
En effet, à l’instar de Georges Clooney qui a lancé sa carrière dans la cultissime Urgence, de nombreux acteurs se tournent aujourd’hui vers les séries. C’est le cas de Glenn Close, Kevin Spacey ou plus récemment Julia Roberts et Nicole Kidman. D’autre part, si la mode était à l’origine d’adapter des séries au cinéma, le phénomène est s’inverse de nos jours. De plus en plus de films sont adaptés pour le format télévisuel.
Preuve ultime de la reconnaissance du show business et encore plus du numérique, Netflix pourra faire concourir ses films lors de la prochaine cérémonie des Oscars en 2020. Le numérique semble être la suite logique de l’audiovisuel. Reste à savoir si les deux peuvent cohabiter ou si l’avènement de l’un entraînera la chute de l’autre.
Alors que Sony annonce l’arrivée prochaine de la PS5, Google et
Microsoft s’attaquent à une petite révolution de nos consoles, la disparition
physique de celle-ci. Ça ne sera pas pour tout de suite pour Microsoft qui
sortira, comme Sony, encore au moins une génération de console Xbox. Mais pour
Google l’annonce est très sérieuse puisque la nouvelle fonctionnalité est déjà
annoncée : GOOGLE STADIA. C’est en effet lors de sa dernière conférence,
le GDC 2019, que Google s’est attaqué à un nouveau public : les joueurs de
jeux-vidéo. L’annonce bouscule les agendas puisque la plateforme de jeux
inédite sortira d’ici fin 2019. Le monde du jeux vidéo est il en révolution ou est-ce
un nouveau moyen de nous rendre Google dépendant ?
Mais qu’est-que c’est ?
GOOGLE STADIA est la nouvelle
plateforme proposée par le géant américain pour les joueurs. Son concept repose
sur le principe du cloud gaming. Même si la notion de cloud n’est pas très populaire
auprès des joueurs elle présente une avancée technologique majeure, comme les
jeux dématérialisés en leur temps. Cette démarche n’est pas une surprise de la
part de Google qui nous la tease depuis quelque temps déjà. Une sortie aussi
rapide indique cependant que le groupe est prêt à envahir le marché. D’un point
de vue stratégique on peut penser qu’ils souhaitent être les premiers à
proposer ce service. Stratégie d’ores et déjà payante car Microsoft a été pris
de court et a bousculé son agenda, en annonçant également la sortie de leur
propre plateforme de cloud gaming. Il s’agit donc bien d’une tendance que l’on
pressent depuis quelque temps déjà.
Ce n’est cependant pas le premier
acteur à vouloir introduire sur nos supports audiovisuels le cloud gaming. On
pense notamment au SHIELD de Nvidia, qui propose également ce genre de service
moyennant un abonnement de 9.99€ /mois et l’achat d’un boitier et d’une manette
pour 199€. L’offre donne accès à une 50aine de jeux, certains récents, certes,
mais qui rendent ses adhérents dépendants des contrats qu’Nvidia va pouvoir
conclure avec les éditeurs. On peut noter cependant qu’une fois branchée la
fibre sur son petit boitier les jeux sont fluides et de très bonne qualité
graphique.
L’approche de Google est ici
beaucoup plus impactante car la firme américaine est un acteur majeur
d’internet, le bouleversement sur la communauté est donc plus importante. Cette
technologie s’inscrira, de plus, dans un partenariat avec les autres applications
GOOGLE et notamment YouTube. Jouer à un jeu directement après avoir vu une
bande annonce a de quoi faire rêver. C’est en tout cas la promesse faite par
GOOGLE lors de sa conférence.
Nous avions déjà pu avoir un
aperçu de la technologie lors de la sortie du dernier Assassin’s Creed lequel était
disponible en test aux Etats-Unis en cloud gaming via Google chrome. Ce premier
test avait été satisfaisant pour les joueurs testeurs. Cela a alors permis à Google,
en plus de vérifier l’acceptation des joueurs, d’avoir un retour sur les
capacités techniques et les problématiques soulevées par cette nouvelle
technologie, la fameuse version Bêta !
Mais dis-moi, Jamy, comment ça marche ?
Pour utiliser le cloud gaming, il
faut d’abord se connecter au navigateur chrome ou à l’application stadia mise à
disposition, après s’être abonné aux offres mensuelles de STADIA bien
évidemment, et, enfin, de profiter du jeu. Le principe est plus ou moins le
même que la plateforme Netflix. LA révolution incontestable est surtout la
capacité cross-play de la plateforme, c’est-à-dire qu’elle peut être utilisée
quelque soit le support que vous utilisez (télévision, ordinateur, téléphone ou
tablette).
Un point important pour les
joueurs est que, grâce à la base de code unifiée, la partie se synchronise
automatiquement avec les caractéristiques techniques de la machine, en définition
et en frame rate. Cela se fera principalement suivant la qualité de la
connexion internet du joueur.
La partie technique c’est GOOGLE
qui s’en charge, comme les mises à jour des jeux et des serveurs, ainsi que l’affectation
de la bande passante. Une manette a même été désignée pour l’occasion par les
équipes de GOOGLE. Il est à noter que nos manettes actuelles seront compatibles
avec STADIA mais nous priveront d’options qui ont été ajoutées, comme le fait
de pouvoir streamer (partager des vidéos) sur YouTube via un bouton dédié
directement sur la manette. On retrouve ici l’ambition de GOOGLE, de pouvoir
créer une plateforme connectée et simple d’utilisation en application des
habitudes des joueurs.
On peut
cependant noter que ces serveurs permettront de gérer de façon plus efficace le
potentiel des machines. Il est évident que les joueurs n’utilisaient pas tout
le temps leur machine, le fait d’avoir des serveurs centraux va entrainer une
diminution du nombre de processeurs nécessaire à la même fourniture des besoins.
La technologie sera employée dans le monde entier ce qui se traduira par un
usage continue des ressources mais pas par le même public, décalages horaires
oblige !
Et ça change quoi pour moi ?
L’utilisation de serveur dédié
est un bon point pour les joueurs comme pour les développeurs. Comme nous
l’avons dit précédemment les joueurs n’auront plus à se soucier de mettre à
jour leur machine pour s’adapter aux besoins des jeux, ni même au support de
jeux. On parle donc de la capacité cross plateform du service. Avec cette
technologie il devient alors possible de jouer à n’importe quel machine (PC,
Xbox, PS4, SWITCH, iOS). Cela offre donc aux développeurs un public toujours
plus large de joueur potentiel. Les développeurs ne seront plus également
limités par les capacités techniques des machines des joueurs ce qui entrainera
on peut l’espérer une augmentation rapide de la qualité graphique des jeux.
Si les négociations avec les
partenaires du jeux vidéo se passe comme prévu par Google, le catalogue de jeux
sera énorme. Ils ont pour projet d’en faire une plateforme globale de tous les
jeux modernes. Ils ont également prouvé que les portages étaient possibles avec
pour test le dernier DOOM en date, à savoir DOOM ETERNAL. Le projet est
d’autant plus ambitieux quand on sait que ce type de jeux (FPS) à besoin d’un
temps latente très court. On peut donc espérer voir comme avec la Nintendo SWITCH
l’arrivée d’une pléthore de portage après la sortie de la plateforme Stadia au public.
Stadia, via Stadia Games and Entertainement,
va également produire ses propres jeux et donc ses propres exclusivités. Il
s’agit d’une démarche stratégique viable, puisqu’elle est déjà utilisée depuis
de nombreuse année par les grands noms du jeux vidéo, tel que Xbox et
Playstation, qui se livrent une guerre sans merci sur les exclusivités. On
pense notamment aux jeux God Of War ou Halo.
T’es sûr que c’est si bien que ça ? Ou on ne risque pas plutôt de me claquer les fesses avec des orties ?
Cette technologie a de quoi séduire
par les promesses qu’elle fait, la principale question qui reste est le prix de
ce service. Il ne sera dévoilé que cet été et ça déterminera pour une large
partie des joueurs le regard qu’ils porteront sur Stadia. Google ménage en
effet ses effets d’annonce pour que les consommateurs potentiels se concentre
sur la technologie avant de leur proposer le prix du service et les jeux qui
seront disponible. Le prix dépendra certainement des capacités demandées par
les joueurs et la définition souhaitée. Il ne devra cependant pas être trop
important afin de convertir rapidement les consommateurs. Il est cependant
prévisible que la bascule se fasse progressivement car la plupart des joueurs
possèdent déjà une machine, ils ne vont donc pas la jeter aussi rapidement.
Surtout si la catalogue n’est pas très fourni au début.
Même si la catalogue sera sans
doute important, GOOGLE n’a pas annoncé si les jeux seront en libre accès ou si
chaque jeu devra être acheté indépendamment sur la plateforme STADIA. Cette
question Influencera également très largement le prix mais aussi l’attrait des
joueurs. On pourrait comprendre que Google préfère se concentrer sur la partie
technique de la plateforme de service mais cela gâcherait grandement l’ampleur
du projet. Les concurrents auraient alors moins de difficulté à combler les
vides apportés par STADIA. On pense notamment à STEAM qui propose d’ores et
déjà la plus grande plateforme de jeux dématérialisés. Il n’y aurait plus qu’un
pas à faire pour sa société créatrice VALVE pour que le steam link (permettant
de jouer à des jeux stream directement sur sa télévision) devienne une
plateforme de cloud gaming.
Outre ces questions restées en
suspens, le principe d’un abonnement mensuel pose également la question de
l’accès au service une fois que l’on est plus abonné et notamment à ses
sauvegardes. La fin de l’abonnement entraine l’arrêt totale de la capacité à
jouer. Cette démarche a de quoi inquiéter
car tous n’ont pas les situations de vie peuvent évoluer et alors la capacité à
payer le service peut être compromise, notamment pour les bourses les plus
fragile. On pensera également aux bannissements qui pourrait vous empêcher de
jouer complètement, et plus seulement à un jeu.
Un point très important est
soulevé ici car la mise en place de ce service par Google, à savoir un acteur
majeur aux capacités presque illimité donne du crédit au cloud gaming, et va entrainer
un bouleversement majeur à n’en pas douter dans le monde du jeux-video. On peut
notamment s’attendre à la mort ou au moins à une diminution radicale du nombre
de machine physique vendu. Des acteurs comme Nintendo ont déjà annoncé leur
potentiel départ de la construction de machine lié au jeux vidéo et aux vues de
l’annonce de Google on ne peut que les comprendre.
La diminution des machines de
jeux risque d’entrainer une dépendance vis-à-vis de ces plateformes et peu peuvent concurrencer Google aujourd’hui. Le
parallèle avec l’arrivé sur le marché en leur temps de Youtube ou de Facebook,
et de leur dérives est proche. Il s’agit du risque principal de ce nouvel usage
plus que d’un risque lié à la dématérialisation, qui est non seulement
inévitable mais aussi souhaitable notamment pour la protection environnementale
(avec toutes les nuances que l’on peut apporter). La dématérialisation est, de
plus, une démarche à laquelle les joueurs se sont déjà habitués grâce aux jeux
dématérialisés. Les garanties de durabilité dont Google fait preuve jusqu’ici ne
peuvent qu’être rassurante également.
Le rôle dominant de Google dans
le secteur peut toutefois inquiéter. La place des indépendants dans le
développement des jeux est alors limitée par l’arrivé d’un acteur aussi
important notamment sur la liberté d’expression et de création. Il sera très
intéressant de voir l’évolution des pratiques dans le secteur du jeux vidéo côté
joueurs mais aussi développeurs dans la période qui va suivre la sortie de
STADIA.
On comprend cependant que seul un
acteur majeur peut réussi cette transition, car ils ont les moyens et les
capacités de répondre aux besoins des joueurs et des éditeurs de jeu.
Une autre limite que l’on peut
évoquer également est la connexion internet, qui devra être suffisante pour
pouvoir jouer avec tout le confort nécessaire. Il s’agit là encore d’une
problématique existante certes mais qui devrait être rapidement résolu avec le
développement des infrastructures réseaux en France et à l’étranger qui ne
cesse de croitre. Les 30mb/s demandés (4k 60fps) ne devrait plus être trop long
à atteindre. Les joueurs sont depuis de nombreuses années confrontés à ces
problèmes de débit internet quelque soit leur plateforme. On pense notamment à
la taille des jeux de plus en plus importante et à leur mise à jour très
régulière, ainsi qu’aux jeux en ligne qui réclame d’ores et déjà des connexions
à haut débit.
Wait and see ?
Il est vrai que tant que le prix
n’est pas fixé par Google ni le contenu qui sera disponible, il n’y a pas
encore lieu de se laisser aller à baver abondamment jusqu’à se transformer en
escargot, et de se diriger gentiment vers le siège de Google.
Il est cependant certain qu’il
s’agit une révolution technique pour les joueurs et les développeurs. Ceux qui
suivent l’actualité du jeux vidéo ne seront pas surpris de cette annonce attractive.
Il est évident que Google sait où il met les pieds, on peut donc s’attendre à
un produit cohérent et fonctionnel.
L’arrivée sur le marché du jeux
vidéo ouvre de nouvelles portes mais a de quoi poser question, notamment sur la
sécurité des données et de l’accès aux jeux. On pense à l’accès au service en
cas de zone de faible réseau (à court terme) ou de fin de service (bannissement
ou défaut financier). La place des acteurs risques d’être modifié, notamment
dans leur structuration car la fin des machines physique semble quasiment
inévitable si tout se passe comme prévu. La structuration classique d’un
constructeur avec ses éditeurs affiliés, pour les exclusivités notamment, va
être largement bouleversé. Il sera intéressant de suivre les nouveau business
modèle que vont choisir ces géants du jeux vidéo comme Sony, Nintendo ou Microsoft.
Cela ne risque cependant pas d’être pour tout de suite car nous savons déjà que
les constructeurs ont prévu de sortir une nouvelle génération de console. La
vraie question est, est-ce la dernière que nous allons voir apparaitre ?
Une autre évolution risque de suivre le cloud gaming, c’est la propagation du cloud computering. Les joueurs de jeux vidéo ne sont pas les seules à avoir des besoins importants de puissance graphique et de calcul. D’autres secteur comme l’architecture ou le développement informatique dans son ensemble ont des besoins importants à qui Google ou tout autre acteur de ce genre de service pourra répondre. SHADOW fait parler de lui dans ce secteur en proposant un cloud computer, très orienté gaming certes, mais qui porpose un bureau à distance qui pourra évoluer suivant les marchés. La réussite de STADIA sera un message important sur le marché du cloud computering et notre environnement numérique risque d’être bouleversé une nouvelle fois. Internet 5.0 ??
Pour aller plus loin, voici la chronique de Julien CHIEZE sur le sujet :
C’est au cours d’un partenariat avec l’exposition J’y crois, j’y crois pas autour de la sorcellerieau Champs libres à Rennes que le ciné-club Le Tambour choisit de consacrer une soirée autour de cette question. Le couple art et ésotérisme accouche souvent d’enfants hors normes et c’est donc intriguée que je me suis rendue à la projection.
La séance de 20h30 était consacrée à l’oeuvre du thaïlandais Apichatpong Weerasethakul Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses viesantérieures tandis que celle de 18h projetait la version 4K de 2016 de la Belladonna of Sadness de Eiichi Yamamoto.
Un peu de contexte avant toute chose:
Il s’agit là du troisième opus d’Animerama, série de trois animés pour adultes, d’Oamu Tezuka dont l’influence reste visible même s’il n’a pas participé à la réalisation. Sa sortie en 1973 rencontre un faible succès malgré une nomination à l’Ours d’or au Festival de Berlin. Belladonna est notamment le dernier film des studios Mushi Production avant la faillite de ceux-ci. Dernière pièce du triptyque de Tezuka, il s’agit là d’un véritable ovni.
Ce chef d’oeuvre visuel a cependant inspiré et inspire encore de nombreux artistes tout domaines confondus.
La figure de la sorcière: un pamphlet féministe
Le synopsis s’inscrit dans l’époque médiévale. Deux paysans, Jean et Jeanne s’aiment et vont demander l’autorisation du seigneur du village afin de se marier. Celui-ci fait néanmoins valoir son droit de cuissage et laisse sa garnison violer sauvagement la pauvre Jeanne. Les deux jeunes gens, traumatisés ne s’en remettront pas. Jean, honteux et déshonoré, délaisse Jeanne qui s’enfuit dans la forêt et pactise avec le Diable.
Il est très rapidement visible que l’inspiration première de la Belladonna est le traitement de la figure de la “Sorcière”dans la littérature contemporaine. La plus grande influence de toute semble ainsi être Jules Michelet et son essai éponyme, La Sorcière.
Le réalisateur tout comme l’écrivain s’intéresse ainsi à l’image et au pouvoir de la gente féminine dans une société largement dominée par les hommes. La sorcière, grande prêtresse et autre ensorceleuse est, en effet, devenu depuis quelques décennies une sorte d’icône de la lutte pour l’empowerment des femmes. Ce dont il s’agit ici, en effet, c’est d’une femme bafouée qui se transforme alors en un symbole de révolte mais surtout.. de puissance, d’autorité et donc un dangereux ennemi du pouvoir en place.
L’être charismatique se fait créature du démon, condamnable. L’usage de l’animation permet alors d’appuyer un propos qui se veut dénonciateur. Il permet également et surtout d’instaurer un dialogue avec le subconscient du spectateur sans en retirer quelque violence.
Le discours de Jules Michelet s’inscrit alors dans la mouvance de libération sexuelle mais aussi féministe en pleine expansion au moment de la sortie de cette Belladonna sur les écrans.
Sex, drugs et kaléidoscope
Ce qui fait de ce film un véritable objet non identifiable c’est avant tout son univers esthétique. Lui aussi s’inscrit dans son époque et porte la marque de cette période prolifique dont elle emprunte une certaine attirance pour le kaléidoscope et le mandala.
Polymorphe, le graphisme alterne fusain, papier collé, aquarelle et encre sous la direction artistique de Kurni Fuksi. On y retrouve de nombreuses références picturales telles que Gustav Klimt ou l’Art Nouveau. La représentation du viol ou, encore des sabbats païens dans la forêt emmenés par Jeanne sont imprégnés de cette esthétique psychédélique presque psychotique. La suggestion furieuse et organique des couleurs et des formes permet ainsi de traduire une violence qui surpasse le visible.
C’est ainsi dans un véritable trip embrumés de vapeurs de belladone et de LSD que nous plonge la Belladonna of sadness à la suite de ses fidèles. Un sabbat coloré enlevé par une bande son superbe pour une oeuvre et un combat qui n’ont (malheureusement) pas pris une ride.
Les graphismes, la musique … chaque partie du film de Eiichi Yamamoto est un véritable chef d’oeuvre. La musique originale de Massako Satô a d’ailleurs fait l’objet d’un vinyle tandis que le maître Hayao Miyazaki avoue avoir été fortement influencé par le travail d’Eiichi Yamamoto sur cet Animerama. Quoiqu’il en soit, et malgré une violence certaine du discours, Belladonna of Sadness est une formidable expression du bouillonnement artistique et sociétal de son époque.
Alors que j’entre dans la salle je suis d’abord envahie par l’odeur du bois, une odeur réconfortante, naturelle, chaleureuse. Les lumières s’éteignent progressivement et dès les premières notes nous sommes transportés. En tout cas, moi, je l’étais. Ce qui me transporte c’est cette tracklist qui se déroule toute seule, d’une façon si fluide, quelques fois entrecoupée par les anecdotes de Yann, ses remerciements mais aussi par les applaudissements et les bravos des Ouessantins et Continentaux. Ils sont ravis, et moi aussi. Ce que font Yann, Emilie mais aussi Olavur et Torfinnur Jàkupsson (deux musiciens et chanteurs des Iles Féroé) est tout bonnement sauvage et si proche de l’esprit de l’île. Car en plus de rendre la langue bretonne franchement magique, ce set rend un très bel hommage à Ouessant grâce notamment à une projection en fond de superbes images de l’île, de l’océan et de ses vagues qui se brisent au rythme des morceaux. Les morceaux choisis pour ce concert sont en majorité issus du futur album ALL mais cela n’empêche pas l’indémodable Comptine d’un Autre Eté de retentir dans une version au clavecin saluée avec beaucoup d’aplomb. Comment Yann Tiersen fait-il pour rendre le clavecin si moderne, presque rock’n’roll ?! Comment fait-il pour donner à chaque instrument sur cette scène sa place et sa bonne place ? Chaque gong, chaque tambour, chaque note de piano et de cloche tubulaire (Oui oui les mêmes que Mike Oldfield), chaque voix, chaque élément se répondent pour créer une sensation d’enveloppement, une atmosphère intimiste, simple et je dirais même pure. Yann est sensationnel mais il ne faut pas oublier Emilie dont la voix et la prestance sur scène sont exceptionnelles, emplein de force et de fragilité magnifique, soutenue quelques fois par Gaëlle Kerrien en chœur. Tous ces éléments créent une ambiance presque mystique d’envoutement surtout lors du morceaux intitulé Erc’h (qui veut dire Neige en breton, car ce titre à été inspiré par la neige tombée sur l’île en Janvier/Février 2019) quand Olavur lance son incantation en Féroïen. Ce titre est tout simplement mon préféré du concert.
L’album ALL est un très bel album où le fil rouge est l’Île d’Ouessant, la Bretagne, le rattachement aux racines des Tiersen mais en live les émotions sont encore plus fortes et intenses ; le retour du public de l’Eskal en témoigne. Alors je ne peux que vous encourager à aller les voir lors de leur tournée Européenne et même Américaine pourquoi pas ?
Toutes les informations sur Yann Tiersen, sur la tournée, sur l’Eskal : http://yanntiersen.com/