Confinés, vous vous ennuyez ? C’est l’occasion de mettre à profit ce temps libéré !
Les musées et organismes culturels, fermés jusqu’à nouvel ordre, ont mis sur pied des trésors virtuels pour faire venir la culture jusque dans votre salon. L’opportunité d’apprendre et, pourquoi pas ?, se donner l’envie de venir explorer in situ une fois la crise sanitaire passée. Voici une petite sélection (non exhaustive). N’hésitez pas à fouiller les internets !
La plus fournie
. Google Arts & Culture
Fort de sa banque de données énormes, le G de GAFA vous offre une plateforme contenant articles rédigés, des vidéos flat ou 360 et bien d’autres contenus. Le tout compilé par sujet ou par lieu.
Le célèbre musée parisien a mis en ligne une sélection de visites virtuelles d’une partie de ses expositions permanentes (dont la fameuse partie égyptienne). On adore !
Après son exposition réussie autour de l’univers de J.R.R. Tolkien, la BNF a mis sur pied ce site documentaire et ludique autour d’un genre très populaire mais souvent relégué au second plan. Découvrez y des infos sur ses liens avec la mythologie, le féminisme ou encore l’écologie.
Si vous avez loupé l’expo rétrospective pour le 500e anniversaire de sa mort au Louvre, Beaux arts magazine vient à votre rescousse. Le média a, en effet, mis en ligne, un mini site regorgeant d’infos sur celui que l’on décrit comme le génie universel.
Pour les passionnés de musique urbaine (ou les simples curieux), wespeakhiphop est une vraie mine d’or. Il vous suffit de scratcher le disque pour découvrir un panel d’artistes urbains des quatres coins du monde. A voir mais surtout à écouter !
Il s’agit d’une fresque dynamique fruit de la collaboration de l’artiste JR et de Time. L’objectif est de se promener dans la fresque et d’en écouter les différents témoignages autour de l’utilisation des armes à feu aux States. Edifiant !
Accueil fresque digitale Guns in America (JR et Time)
La plus Wtf
. Le musée Grévin
Petite promenade dans la galerie de cire en 360. ça vous dit ? Rien de plus à ajouter, il s’agit là d’une idée parfaite pour une visite seul ou entre amis.
Explorez le superbe triptyque du peintre néerlandais Jheronimus Bosch, Le Jardin des délices. Entre Paradis et Enfer, c’est un voyage au coeur de l’oeuvre et des mythes qui le compose. Pour ce faire, choisissez le parcours guidé ou promenez vous sur les diverses checkpoints de la scène.
Triptyque Le jardin des délices et du désoeuvrement (Jheronimus Bosch)
Exposition a dû malheureusement fermer à cause du coronavirus quelques jours seulement après son ouverture au public. Les commissaires ont cependant mis sur pied un décryptage virtuel de cette oeuvre qui a révolutionné l’optique. Pour les plus curieux, une banque de données des autres oeuvres exposée de l’artiste est également mise à disposition.
Le musée néerlandais met à disposition sur son site officiel une série de stories, à savoir des anecdotes et diverses petites histoires autour du peintre à l’oreille coupée. De quoi le découvrir sous un nouveau jour.
Aller sur Google Maps, puis sur l’onglet de gauche cliquer sur “satellite” puis dézommer au maximum. Les corps célestes observables apparaîtront dans l’onglet sur la gauche. Il ne vous reste plus qu’à faire votre choix et attacher votre ceinture cosmique.
Depuis ce week end et les déclarations du gouvernement, la France est confinée. On pourrait vous rappeler aux règles sanitaires de base et à votre fibre altruiste (ou votre instinct de survie, ça dépend). On pourrait. L’actualité est cependant tellement anxiogène qu’on a préféré vous concocter à la place une petite sélection d’activités pour lever un peu les yeux de nos écrans et profiter de tout ce temps libre. Le leitmotiv de cette quarantaine ? :
Comment profiter du confinement pour booster sa culture et sa production créative ?
Article certifié désinfecté de toutes boring vibes.
Se former
La formation est, bien entendu, en pole position quand on parle productivité. Qu’il s’agisse de se plonger dans une discipline qui vous a toujours intéressé, de booster vos skills ou même d’imaginer une nouvelle direction professionnelle, c’est le moment ! L’editing photo, la 3D, le dessin vectoriel, le montage … lancez vous et, une fois la quarantaine levée, mettez ces nouvelles compétences à profit. Voici une petite sélection de contenus à piocher. Celle ci est bien entendu non exhaustive.
. S’inscrire à un MOOC :
A noter que, si la plupart des formations en ligne sont limités dans le temps, vous trouverez également certains cours en libre service (notamment sur la plateforme Openclassrooms). Fouillez et n’hésitez pas à vous inscrire même pour plus tard.
On adore la plateforme (payante) Masterclass avec ses guests de renom tels que le réalisateur David Lynch, Natalie Portman, Anna Wintour entre autres. A noter que la plateforme possède également une chaîne Youtube de micros cours inspirants.
Note spéciale aussi pour les one stand show des TED et TEDxtalks :
. Regarder des vidéos créatives et lire, lire, lire !
Un choix immense de tutos et autres moodboard jonchent les internets et nos bibliothèques. Pourquoi ne pas profiter de ce confinement pour enfin finir ce bouquin sur l’histoire de l’art ?
Tester
Si vous ne vous sentez pas le mood studieux, la meilleure parade est alors de mettre les mains dans le cambouis. Cherchez un peu dans votre maison/ appartement et laissez libre cours à votre imagination. Mettez vous à l’aquarelle si vous êtes un gouacheur, à la rénovation de meubles, à la photo studio, à la couture, reprenez la guitare … Ce sera peut être l’occasion de se découvrir un talent caché.
De la vidéo DIY avec Séverine Jenny DIY par exemple, un article détaillé sur Elle Décoration, c’est un long catalogue qui vous est offert. Rien ne vous empêche, bien évidemment, de vous lancer directement armé de votre courage et de votre compte Pinterest.
Développer sa patte
Si vous êtes déjà bien installé dans votre pratique artistique, profitez de la période pour mettre sur pieds ce projet qui vous trotte dans la tête mais que vous n’avez jamais le temps de lancer. Que vous soyez amateur ou professionnel, c’est le moment de vous concentrez sur votre production personnelle. Ecrivez, faites cette série photo, composez votre EP…
Philip Roth
1. Philip Roth à son bureau, 2. J.R.R.Tolkien
Découvrir
Enfin, last but not least, élargissez vos horizons ! Regardez ces films/séries dont la soeur de ta tante au 3e degré n’arrête pas de te vanter. Faites vous une culture avec un marathon de la filmographie de Hitchock, de Depardon, de Bogart ou intéressez vous à ce documentaire sur les pharaons noirs d’Egypte sur les différentes plateformes d’Arte. Laquelle met à disposition, d’ailleurs, une série de films 360° à voir tout de casque équipé ou d’un simple smartphone et d’un cardboard (tuto pour monter son propre cardboard disponible sur YT).
On adore la série ABSTRACT (disponible sur Netflix). Portraits de créatifs, projets divers et variés, c’est une bonne occasion de découvrir de nouvelle façon de penser le monde.
Et, bien évidemment, on ne saurait que trop vous inviter à vous baladez sur Youtube et toutes ses chaînes créatives (Jonna Jinton, Natasha Birds, Ectomorphe, PixieLocks… ), vous mettre aux podcasts (Popopop avec Antoine de Caunes sur France Inter par exemple) et d’écouter des artistes ou genres éloignés de votre style habituel. Qui sait, une passion voire une vocation nouvelle naîtra peut être.
Et n’oubliez pas ! Si vous ne le faites pas pour les autres, faites le pour vous même. Restez chez vous !
Ca y est ! Le premier grand festival de cinéma de l’année s’est terminé et le moins qu’on puisse dire c’est que ce ne fut pas de tout repos.
Du 20 février au 1er mars, en effet, se tenait la 70e Berlinale (aka Festival international du film de Berlin). C’est un duo de dirigeants qui signe sa première édition cette année, à savoir Carlo Chatrian (ancien directeur artistique du Festival de Locarno) et Mariette Rissenbeek (ex gérante de la section parallèle German Films). Ces derniers remplacent Dieter Kosslick, en poste depuis 2001.
Cette édition, si elle est certes moins controversée que sa soeur française, n’en demeure pas moins riche de moments forts.
Palmarès
. Ours d’or : There Is No Evil, Mohammad Rasoulof
. Ours d’argent/ Grand prix du jury : Never Rarely Sometimes Always, Eliza Hittman
. Ours d’argent/ Mise en scène : The woman who ran, Hong Sang soo
. Ours d’argent/ Meilleure actrice : Paula Beer pour Ondine (Christian Petzold)
. Ours d’argent/ Meilleur scénario: Favolacce, Damiano et Fabio D’innocenzo
. Ours d’argent / Meilleure contribution artistique : Jürgen Jürges pour la photographie dans DAU. Natasha
. Ours d’argent du 70e anniversaire : Effacer l’historique, Benoît Delépine et Gustave Kervern
. Ours d’or d’honneur : Helen Mirren
Une édition à haute valeur engagée
Une minute de silence fut observée avant la projection du film d’ouverture, My Salinger Year (par Philippe Falardeau avec Sigourney Weaver), en hommage aux victimes de la double fusillade ayant fait neuf morts à Hanau, près de Francfort. L’équipe du festival déclare un peu plus tôt dans un communiqué “sa détresse et sa peine” après ces événements à caractère xénophobe et affirme son engagement contre la violence.
La polémique était malheureusement également de la partie. Des propos de Jeremy Irons datant de 2016, en effet, ont été exhumés et ont été largement diffusé afin de contester sa légitimité à la présidence du jury de cette année. L’acteur qui avait déclaré au cours d’une conférence de presse que “l’avortement est un péché” (mais aussi “ qu’elle devrait avoir le droit de choisir”) est revenu sur cette déclaration et mentionne qu’il a “évolué” et soutient désormais des associations pro IVG et contre les violences faites aux femmes.
Les révélations sur le passé nazi d’Alfred Bauer, fondateur de la Berlinale, ont également secoué la sphère du cinéma. Il était effectivement de notoriété publique qu’il avait travaillé avec l’office du cinéma du gouvernement nazi au cours des années 1940. Un article de l’hebdomadaire allemand Die Zeit indique toutefois que sa filiation avec ledit gouvernement serait plus étroite que cela. L’administration du festival a alors très vite annoncé la suspension du prix Alfred Bauer qui récompensait jusqu’ici une oeuvre qui ouvre de nouvelles perspectives ou offre une vision esthétique novatrice et singulière. Une enquête est ouverte et le prix est remplacé par un ours d’argent.
L’un des pics de cette édition restera cependant la remise de l’Ours d’or à Mohammad Rasoulof pour son There Is No Evil mosaïque de quatre histoires traitant de la peine de mort en Iran. Le film, tourné illégalement, et le statut de son réalisateur considéré comme un dissident par le gouvernement iranien ne lui ont pas permis de se rendre en Allemagne pour le festival. C’est sa fille, Baran Rasoulof, également actrice dans le film qui est venu chercher le prix à sa place. Un moment fort en émotion…
Baran Rasoulof acceptant l’Ours d’or pour son père Mohammad Rasoulof
Un palmarès attendu quoique très riche, de l’engagement et de l’émotion sont les éléments principaux de cette nouvelle édition. Une Biennale qui ouvre la voie à une année 2020 qui s’annonce riche en cinéma.
Samedi soir à la Salle Pleyel dans le VIIIe arrondissement de Paris s’est déroulé la cérémonie des 45e Césars du cinéma. Entre tension et récompenses, retour sur un événement qui affole la blogosphère…
Palmarès
. César du meilleur film : Les Misérables, Ladj Ly
. César de la meilleure réalisation : J’accuse, Roman Polanski
. César de la meilleure actrice : Anaïs Demoustier pour Alice et le Maire de Nicolas Pariser
. César du meilleur acteur : Roschdy Zem pour Roubaix, une lumière de Arnaud Desplechin
. César du meilleur acteur dans un second rôle : Swann Arlaud pour Grâce à Dieu de François Ozon
. César de la meilleure actrice dans un second rôle : Fanny Ardant pour La Belle Époque de Nicolas Bedos
. César du meilleur film étranger : Parasite, Bong Joon ho
. César du meilleur premier film : Papicha, Mounia Meddour
. César du meilleur documentaire : M, Yolande Zauberman
. César du meilleur court métrage : Pile Poil, Lauriane Escaffre et Yvonnick Muller
. César de la meilleure adaptation : Roman Polanski et Robert Harris pour J’accuse, d’après le roman D. de Robert Harris
. César de la meilleure photographie : Claire Mathon pour Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma
. César de la meilleure musique originale : Dan Levy pour J’ai perdu mon corps de Jérémy Clapin
Polémique
Malgré la remise de très beaux prix comme Meilleur Premier film pour Papicha, la cérémonie a surtout été marquée par l’annonce de la victoire de Roman Polanski pour le Meilleur réalisateur et les réactions suscitées.
Le réalisateur est en effet sous le coup de nouvelles accusations pour viol et ses douze nominations avaient déjà beaucoup (beaucoup, beaucoup) secoué la “grande famille du cinéma”, il y a quelques mois. La maîtresse de cérémonie, Florence Foresti, avait également été fortement sollicitée par le public afin de dénoncer ces nominations. C’est donc dans une ambiance électrique que le réalisateur de Rosemary’s Baby annonce qu’il ne se rendra pas à la cérémonie quelque jours avant la tenue de celle ci. Une décision sage qui a permis de calmer un tant soit peu le climat en ce 28 février.
Florence Foresti commence toutefois la soirée avec un discours ouvertement anti Polanski agrémenté de petites pics sur la liberté d’expression. La bombe explose finalement lorsque l’on annonce Polanski lauréat du Meilleur réalisateur. Adèle Haenel, suivie de près par l’équipe de La Jeune Fille en feu, quittent la salle en criant “La honte!”. Florence Foresti a également refusé de remonter sur scène ensuite et les réseaux se sont envahis de messages de soutien. Des manifestations se sont également tenues en marge de la cérémonie contre le réalisateur.
Tout un symbole
Quelques temps avant la cérémonie, toute l’administration de l’Académie des Arts et Techniques du cinéma a démissionné. Un geste fort qui devrait permettre “un renouvellement” déclare le communiqué de presse. Un geste fort qui n’est pas sans signification dans une industrie qui peine à se retrouver entre les #Oscarsowhite et autres autres #Metoo.
C’est dans ce contexte, donc, que résonne la nomination de Roman Polanski. A travers lui, ce n’est pas le réalisateur qui est visé mais l’idée même du patriarcat agresseur et d’une industrie jugée élitiste. Polanski, malgré lui, cristallise ce que la montée du féminisme condamne. Le geste d’Adèle Haenel devient alors plus que féministe, il se rend politique.
La libération de la parole induite par les réseaux sociaux permet cependant un phénomène insidieux et vieux comme le monde. S’il faut certes dénoncer, effectivement, la place publique ne doit pas devenir le lieu de la diabolisation d’un seul homme. La peur et la colère ne doit pas nous détourner du souvenir d’événements tels que Salem et ses sorcières, le Maccarthysme et même… l’affaire Dreyfus (oui, oui). Roman Polanski, s’il est certes, sous les coups de nombreuses accusations, reste un homme en attente de jugement. C’est à la justice et non à un tribunal populaire/bûcher d’en faire le procès. Si l’on s’octroie le droit de faire justice soi même avant même un jugement impartial, c’est la démocratie elle même qui est en péril.
La décision de l’Académie des Césars, cependant, de nommer un si trouble personnage et en un tel contexte, est cependant lourde de sens, symbole, statement (rayez la mention inutile).
L’importance du contexte
Parmi toutes les questions que soulève cette cérémonie, une surtout ressort: peut on encenser ou pénaliser une oeuvre au regard du passif de son créateur et non de sa qualité ?
Vaste question pour laquelle chacun y va de sa déclaration. Si le choix de récompenser un artiste au plus fort de sa polémique à quelque chose du coup d’Etat, ne perdons pas de vue qu’une oeuvre mais surtout un film est le résultat d’un travail d’équipe. Ne pas récompenser Polanski ou un autre personnage similaire est certes, un acte politique mais pénaliser son équipe ne serait pas juste.
Notons également, qui parmi nous à étudié Heidegger ou Céline au lycée ? Qui n’a pas sourit en entendant les premières notes de la Chevauchée des Walkyries dans nombre de films à succès ? Qui ne considère pas Autant en emporte le vent comme l’un des grands classiques du cinéma ?
Il ne faut pas certes séparer l’homme de l’artiste car c’est l’homme qui impose son schéma de pensée à l’artiste. Il ne faut cependant pas diaboliser l’oeuvre qu’il crée. Sans aller jusqu’à adorer Mein Kampf (on est bien d’accord hein), il est néanmoins important de se rappeler que toute oeuvre s’inscrit dans un contexte historique, psychologique, politique…. L’importance est donc non pas d’une quelconque séparation de l’homme et l’artiste mais bien de ne surtout (surtout) jamais séparer l’oeuvre de son contexte. La sensibilisation et surtout l’éducation sont aujourd’hui plus que jamais des clés indispensables pour aborder toute création.
Cette 45e cérémonie est donc celle de l’explosion. Explosion d’Adèle Haenel lorsqu’elle sort de la salle Pleyel. Explosion de pitreries grotesques voire parfois carrément gênantes en miroir avec les polémiques de cette soirée (mâtinées d’un “Je vais pas gérer ça toute seule” plein de sens) de Florence Foresti. C’était l’explosion surtout d’une industrie qui peine à prendre le virage. J’en veux pour preuve l’introduction en hommage à Joker, succès US de l’année et aucune ou presque mention ou hommage aux artistes pourtant bien présent qui ont marqué le cinéma français en 2019. Une crise politique qui nous fait regretter les beaux moments de cinéma des débuts de la cérémonie dans les années 1950’s. Espérons que la coulée de lave suite à l’explosion soit fertile et que le cinéma retrouve son chemin.
Malgré quelques bonnes surprises, la cérémonie s’est déroulée dans un climat de tension dûe à “l’affaire Polanski/ Haenel”. Le réalisateur de J’accuse avait d’ailleurs annoncé qu’il ne se rendrait pas à la cérémonie quelques jours auparavant. Qu’à cela ne tienne, le malaise était bien présent. Sitôt l’annonce de la récompense de Polanski pour le meilleur réalisateur, Adèle Haenel quitte la salle créant un tsunami de sympathie parmi ses pairs et le public. Une cérémonie qui restera dans les mémoires comme celle de la honte.
. détails à découvrir dans notre review
. La rédaction des Cahiers du Cinéma claque la porte
Presque un mois après son rachat par un groupe d’investisseurs et de producteurs mené par Grégoire Chertok (banquier chez Rothschild), l’entière rédaction démissionne en fin de semaine dernière. Les journalistes ont, en effet, fait valoir la “clause de cession” qui leur permet de quitter une rédaction en cas de changement d’actionnaire tout en pouvant prétendre au chômage.
“Quels que soient les articles publiés sur les films de ces producteurs, ils seraient suspects de complaisance”, déclare la rédaction dans son communiqué. Le rédacteur en chef adjoint, Jean Philippe Tessé, va même plus loin et déclare: “Dans les années 1950, la revue a été fondée pour faire la guerre au cinéma français, dit de “qualité”, le cinéma à la papa. Or là, les nouveaux propriétaires veulent en faire une revue chic et cordiale, c’est un contresens absolu”!
Il s’agit là d’un acte fort alors que de nombreuses protestations s’élèvent contre le peu de diversité et de parité d’une industrie qui se voudrait vieillissante. Notons, d’ailleurs, que parmi les quinze journalistes de la rédaction phare de la Nouvelle Vague, certains cumulent pas loin d’une vingtaine d’années d’ancienneté et notamment son rédacteur chef adjoint (17 ans) et son rédacteur en chef, Stéphane Delorme (20 ans). Alors cette démission, coup d’Etat ? Ménage de printemps ?
Création
. Christine and The Queens, Le come back
Chris redevient Christine and the Queens pour un EP surprise :
. Lady Gaga et son Stupid Love
Mother Monster est de retour dans nos playlist avec un tube aux accents 90 !
. Taylor Swift est The Man
Taylor Swift, se transforme en homme et signe est sa première direction vidéo :
Innovation
. Pompéï au Grand Palais, un voyage immersif
Le Grand Palais (Paris) consacrera du 25 mars au 8 juin 2020, une exposition autour des dernières fouilles effectuées sur le célèbre site de Pompéï. Projections 360°, reconstitutions 3D… seront au RDV.
. Judy, Rupert Gold (avec René Zellweger, Jessie Buckley…)
Hiver 1968. La légendaire Judy Garland débarque à Londres pour se produire à guichets fermés au Talk of the Town. Cela fait maintenant trente ans déjà qu’elle est devenue une star planétaire grâce au Magicien d’Oz. Judy a débuté son travail d’artiste à l’âge de 2 ans et cela fait maintenant plus de quatre décennies qu’elle chante pour gagner sa vie. Elle est épuisée. Alors qu’elle se prépare pour le spectacle: sa vivacité et sa générosité séduisent son entourage. Hantée par une enfance sacrifiée pour Hollywood, elle aspire à rentrer chez elle et à consacrer du temps à ses enfants.
Un biopic qui n’aurait pas reçu l’approbation de la propre film de Judy, Liza Minnelli. Le meilleur moyen de se faire son avis est encore de le voir en salle.
C’est grâce au festival digital My French Film Festival que je vais pouvoir vous parler de mon coup de coeur du momoent. Mais avant un petit mot sur ce festival unique en son genre. D’abord, il est totalement digital et met en lumière le film francophone avec une sélection de courts et longs métrages. Par ailleurs, c’est la 10ème édition cette année. Il se déroule du 16 janvier au 16 février 2020 et vous pouvez y accéder via ce lien : https://www.myfrenchfilmfestival.com/fr/.
Les visionnages sont gratuits pendant toute la durée du festival et vous pouvez même voter pour vos films favoris. En effet, trois prix sont alors décernés : le prix du jury, le prix du public et le prix de la presse internationale. Lors de mes visionnages j’ai pu découvrir trois court-métrages en collaboration avec Arte. Ces derniers sont des films qui relatent les coulisses de trois tableaux connus (Le Cri de Munch, L’île des morts de Böcklin et Un Bar au Folies Bergères de Manet) en transportant le spectateur dans une expérience immersive car en vidéo à 360° et disponible, pour certains, sur Steam (une plateforme de téléchargement de jeux vidéos) afin d’expérimenter même la VR. La VR est ce procédé par lequel on créer une copie d’un monde réel mais en format virtuel. La création d’objets, de lieux etc. en 3D est un élément de ce procédé mais la VR se veut très immersive notamment jusqu’à suivre les mouvements du protagoniste et alors adapter le monde en fonction de ceux-ci. Très souvent la VR demande le port d’appareillage spécifique comme un casque.
Je me suis alors demandé si Arte proposait d’autres programmes de la sorte. Et évidemment je n’ai pas été déçue. J’ai tout simplement cherché sur notre cher YouTube et je suis tout de suite tombée sur une mini série de trois épisodes sortie d’ailleurs quelques heures avant la rédaction de cet article mi-février. Cette mini série est intitulée Gloomy Eyes. L’illustration de la vidéo a un design très cartoonesque mais avec un esprit (attention) “gloomy”, c’est-à-dire un peu sinistre. Mais ça a piqué ma curiosité et j’ai donc décidé de cliquer sur la première vidéo.
Et là, c’était fini, j’étais accro. Les vidéos durent entre 7 et 15 minutes, ce qui est très court d’autant plus que ce sont des vidéos de très belle qualité.
L’histoire est très simple : la terre est plongée dans les ténèbres pour une période indéfinie alors que l’humanité est divisé entre ce qu’il reste d’humains et de l’autre côté des zombies. Dans ce fabuleux monde vivent nos deux personnages principaux Nina, une humaine et Gloomy, un zombie, qui a des yeux qui brillent. Ces deux enfants vont se rencontrer et vouloir profiter de leur belle amitié voire amour. Évidemment, pas besoin de préciser que tout ne va pas se passer comme prévu, mais ça, vous le verrez par vous même.
En tout cas, ces épisodes sont tellement poétiques, les personnages principaux sont trognons et on s’y attache très rapidement. L’ambiance est aussi fabuleuse. De préférence il faut regarder ses épisodes avec un appareillage VR mais rien qu’avec des écouteurs on peut déjà les apprécier à leur juste valeur. Le design est très soigné, volontairement sombre, on cherche les couleurs et les lumières qui sont utilisés avec parcimonie et c’est ce qui fait la force du projet. Je trouve également que le narrateur, Tahir Rahim (Le Prophète) est très bon et cela participe à l‘ambiance générale. De plus, la fonction 360° est plutôt bien exploitée et on doit même l’utiliser afin de suivre les différents personnages dans les épisodes. Les angles et les mises en scènes sont très diversifiés, on ne s’ennuie pas et les transitions sont également très bien amenées. Bref, si vous voulez prendre une petite demi-heure pour vous aujourd’hui, n’hésitez plus et cliquez ici pour le premier petit chef d’oeuvre.
A défaut d’attendre que quelqu’un mette des paillettes dans votre vie, prenez les choses en main et amenez-y un peu de poésie et de lumière.