Que serait un Noël sans soirées films/plaid/pizza ? Nous non plus, on voit pas. Mais vous vous êtes perdu dans les tréfonds de votre Netflix/ OCS/ disque dur (rayez la mention inutile) ? On vous a compilé une petite sélection (non exhaustive) qui égayera vos froides soirées d’hiver. Avec l’expression de nos sentiments distingués.
Les classiques
. Love Actually, R.Curtis, 2003
En cette veille de Noël, l’amour est partout, mais souvent imprévisible. Pour le nouveau Premier ministre britannique, il va prendre la forme d’une jeune collaboratrice. Pour l’écrivain au coeur brisé, il surgira d’un lac. Pour le témoin de mariage de son meilleur ami, pour ce veuf et son beau-fils, pour cette jeune femme qui adore son collègue, l’amour est l’enjeu, le but, mais aussi la source d’innombrables complications.
Love Actually c’est la base du film de Noël, un classique parmi les classiques. Si il peut contenir quelques longueurs, c’est l’un de ces films qui éclaire n’importe quelle journée (ne serait ce que pour Colin Firth) !
. Les bronzés font du ski, P.Leconte, 1979
La joyeuse troupe d’amis (plus connu sous le nom des Bronzés se retrouvent aux sports d’hiver. Les retrouvailles passées, problèmes sentimentaux, mésaventures en altitude et fous rires rythment les vacances des amis pour la vie ! L’équipe ira même se perdre en montagne.
La crêpe au sucre des Xmas movies.
. Quand Harry rencontre Sally, R.Reiner, 1989
Harry et Sally viennent tous les deux de finir leurs études. Harry profite de la voiture de Sally pour retourner sur la côte est. En chemin, il tente de la séduire mais elle le repousse. Cinq ans plus tard, ils se croisent par hasard dans un avion. Chacun a une liaison, heureuse en apparence. Cinq nouvelles années passent. Sally est seule à présent. Harry vient de divorcer.
Une belle histoire et des situations plutôt cocasse, à voir et à revoir ! (Avec la crème à part)
. Bridget Jones, S.Maguire, 2001
Bridget Jones, célibataire, la trentaine, a deux ambitions dans la vie : perdre du poids et trouver le grand amour. Tandis que ses amis ne cessent de lui prodiguer des avis aussi inutiles que désespérés, Bridget fond pour son patron, le charmant et sexy Daniel Cleaver. Sa mère, quant à elle, semble toute décidée à la voir former un couple avec le détestable et ennuyeux Mark Darcy…
Un film qui donne envie de sortir notre plus beaux pulls moches de Noël !
. Le père Noël est une ordure, J.M.Poiré, 1982
Le soir de Noël, Pierre et Thérèse s’apprêtent à assurer la permanence téléphonique parisienne de `SOS-détresse-amitié’. Débarquent alors des personnages marginaux farfelus qui provoquent des catastrophes en chaîne : une jeune paumée, son ami et un travesti.
Last but not least , Thérèse ! Last but not least…
La table des enfants
. Gremlins, J.Dante, 1984
Rand Peltzer offre à son fils Billy un étrange animal : un mogwai. Son ancien propriétaire l’a bien mis en garde : il ne faut pas l’exposer à la lumière, lui éviter tout contact avec l’eau, et surtout, surtout ne jamais le nourrir après minuit sinon il pourrait y avoir des soucis.
Le meilleur film de Noël de tous les temps. Fin de la discussion.
. The Grinch, R.Howard, 2000
Il était une fois, niché au coeur d’un minuscule flocon de neige, un village appelé Whoville, dont les heureux habitants ne vivent que pour faire la fête. De tempérament insouciant, ils redoublent d’activité à l’approche de Noël, remplissant leurs réfrigérateurs de victuailles et emballant force cadeaux. Car tout le monde à Whoville aime Noël… tout le monde sauf le Grinch. Le Grinch, dont le seul nom fait trembler les Whos, vit en reclus dans une caverne…
Rien que pour l’interprétation de Jim Carrey, vous devez voir ce film.
. L’étrange Noël de Mr. Jack, T.Burton & H.Selick, 1994
Jack est le roi des citrouilles de la ville Halloween. Un beau jour, il découvre la ville de Noël et décide de célébrer lui-même cette fête étrange. Il décide tout simplement de kidnapper le Père Noël et de le remplacer par ses amis qui, au contraire du Père Noël, sont terrifiants.
C’est Tim Burton.
. Le drôle de Noël de Mr Scrooge, R.Zemeckis, 2009
Parmi tous les marchands de Londres, Ebenezer Scrooge est connu comme l’un des plus riches et des plus avares. Ce vieillard solitaire et insensible vit dans l’obsession de ses livres de comptes. Ni la mort de son associé, Marley, ni la pauvre condition de son employé, Bob Cratchit, n’ont jamais réussi à l’émouvoir.
Il s’agit de l’adaptation d’une nouvelle de Charles Dickens, Un chant de Noël. L’occasion de se (re)plonger dans l’oeuvre littéraire pour plus d’expérience chrismastisante.
. Le Pôle Express, R.Zemeckis, 2004
Un jeune garçon qui se met à douter de l’existence du père Noël monte dans un train mystérieux en partance pour le pôle Nord. À mesure que le Pôle Express s’enfonce dans des contrées enchantées, l’aventure est au rendez-vous et les jeunes passagers prennent conscience de l’étendue de leurs dons.
On ne fait plus les présentations. Did we ?
. Les 5 légendes, P.Ramsey, 2012
L’aventure d’un groupe de héros, tous doués de pouvoirs extraordinaires. Emmenées par Jack Frost, un adolescent rebelle et ingénieux, ces cinq légendes vont devoir, pour la première fois, unir leurs forces pour protéger les espoirs, les rêves et l’imaginaire de tous les enfants
Un univers qui lie les légendes enfantines du monde entier à une esthétique qui fait plaisir, à voir et à revoir en famille (ceux qui ont la référence, vous êtes les meilleurs !).
Les inattendus
. Miracle sur la 34e rue, G;Seaton, 1947
Doris Walker, employé de la chaîne de magasins Macy, cherche désespérément quelqu’un pour jouer le rôle du Père Noël afin d’animer sa boutique pendant les fêtes. Il embauche finalement Kris Kringle, un hurluberlu qui prétend être le vrai Père Noël. Devant le scepticisme de son employeur, mais aussi de la petite fille de celui-ci, Susan, Kris décide d’aller au tribunal pour apporter publiquement la preuve de son identité.
Classique, classique, classique ! C’est l’un des canvas de tout film de Noël qui se respecte !
. Bad Santa, T.Zwigoff, 2004
Chaque année, en décembre, Willie T. Stokes incarne le Père-Noël dans un grand magasin différent. Sarcastique et désabusé, il a de plus en plus de mal à tenir ce rôle. Marcus, son fidèle acolyte, un nain déguisé en elfe, l’incite comme il peut à ne pas craquer. Car, sous son habit rouge mal ajusté, Willie cache une panoplie de perceur de coffres. Et la nuit de Noël, avant de disparaître, ce drôle de couple cambriole le grand magasin où il a travaillé.
Cuvée 2019
. Last Christmas, P;Feig, 2019
Kate est une jeune femme qui enchaîne les mauvaises décisions. Sa dernière en date ? Celle d’avoir accepté de travailler comme lutin du Père Noël pour un grand magasin. Cependant, elle va y faire la rencontre de Tom, une rencontre qui va changer sa vie. Néanmoins, pour Kate, cela semble trop beau pour être vrai.
Peut être un chouïa coincé entre Love Actually et Bridget Jone’s Diary mais rien que pour la BO, on leur pardonne.
. Klaus, S.Pablos, 2019
Jesper, qui s’est distingué comme le pire élève de son école de facteurs, écope d’une mission sur une île enneigée, au nord du Cercle arctique. Là-bas, les habitants ne s’entendent pas et ne se parlent presque jamais. Autant dire qu’ils n’entretiennent pas non plus de correspondance ! Alors que Jesper est sur le point d’abandonner, il trouve une alliée en la personne d’Alva, l’institutrice de l’île, et fait la connaissance de Klaus, mystérieux menuisier qui vit seul dans son chalet regorgeant de jouets artisanaux. Grâce à ces relations amicales inattendues, la petite ville de Smeerensburg retrouve la joie de vivre. C’est ainsi que ses habitants découvrent la générosité entre voisins, les contes de fée et la tradition des chaussettes soigneusement accrochées à la cheminée pour Noël !
L’année 2020 marquera le 60e anniversaire du film A Bout de Souffle (J.L Godard, 1960). Celui ci, en plus d’être un véritable chef d’oeuvre, est aujourd’hui une icône ambassadrice du mouvement Nouvelle Vague à travers le monde.
A cette occasion la Cinémathèque française tiendra du 8 janvier au 1er mars, une rétrospective consacrée au réalisateur et nommée en toute simplicité, Tout Godard. Une projection de deux cents de ses films (du plus célèbre au plus expérimental) et une série de conférence dont une animée par le réalisateur himself sont au programme.
La maison Chanel parraine l’événement. La maison entretient, en effet, des liens forts avec le septième art. Elle a récemment remplacé Chaumet en tant que partenaire officiel des César et parraine de nombreux événements en marge des Oscars et du Festival de Cannes.
Elle présente également cette année, sous la houlette de Virginie Viard, collection S/S 2020 s’inspirant du mouvement et surtout de ses héroïnes.
1. Extrait du défilé Spring/Summer 2020 par Virginie Viard pour Chanel, Paris Fashion Week 2019 , 2. Anna Karina et son emblématique robe rouge, 3. Jean Seberg, extrait de Au bout de Souffle (Godard, 1965)
La créatrice s’inspire ainsi de ces femmes qui ont fait la Nouvelle Vague, Jean Seberg, Agnès Varda et Anna Karina en tête. Des femmes d’une simplicité presque enfantine mais libre, libre, libre !
La simplicité c’est justement ce qui caractérise la pensée Nouvelle Vague. Pourquoi vouloir à tout prix se creuser la tête pour rentrer dans des codes ? La Nouvelle Vague ne le veut pas, elle crée tout simplement. “Tu me parles avec des mots…que moi je te regarde avec des sentiments” , explique Anna Karina à Belmondo dans Pierrot le fou (J.L.Godard, 1965). Et c’est finalement la meilleure définition que l’on pourrait donner à ce mouvement qui a fait trembler nombre de Cahiers.
L’oeuvre de Godard mais surtout le courant continue d’inspirer de nombreux artistes et créateurs de tous poils et de toutes les disciplines.
Le récent décès d’Anna Karina, cependant, actrice emblématique de J.L.Godard, pourrait bien faire prendre à cette rétrospective une toute autre dimension.
Deux ans après son premier album solo, le sobrement nommé Harry Styles, l’ex-One Direction dévoile son deuxième opus : Fine Line. Sa notoriété acquise grâce à ses années boys band, le tube Sign of the Time et surtout une entrée remarquée parmi les guests du MET gala, font de cet album, un événement très attendu. La pression est grande car il lui faut, en effet, confirmer le succès et surtout le talent entrevu sur Harry Styles.
Que vaut donc le nouvel album de l’ancien candidat de X Factor ?
Trip
C’est une ambiance très rock psychédélique/70ish qui se dégage de ce nouvel album. Des textes imagés comme sur Watermelon Sugar se mêle à des mélodies plutôt hypnotisantes comme celle de Adore You.
La trace d’une pop radio est encore “visible” même si celle-ci tend à s’estomper suivant les morceaux. L’inspiration Fleetwood Mac/Bowie est bien là cependant tant dans les textes mystico-mystiques que l’esthétique même de ces sons.
Styles reconnaît d’ailleurs bien volontiers son admiration pour Stevie Nicks avec qui il a partagé la scène a quelques occasions pour un duo sur Landslide.
Le visuel de l’album lui-même traduit cette volonté de rendre hommage à ses influences psychédéliques. L’intégralité de ces visuels (pochette, posters …) a, d’ailleurs, été réalisée par le photographe de mode Tim Walker dont Harry affectionne le travail. Lequel, du reste, colle parfaitement avec l’ambiance souhaitée pour cet opus.
Photographies réalisées par Tim Walker pour l’album Fine Line par Harry Styles (2019)
Fine Line a cela de spécifique qu’il s’agit plus que d’un album. C’est un conte que dévoile Styles. Un univers musical, visuel mais aussi narratif s’ébauche et on entrevoit surtout le potentiel créatif de Harry.
Le clip de Adore you, par exemple, est construit en un court métrage aux accents Wes Anderson. Sur l’île d’Eroda, un garçon n’arrive pas à trouver sa place. Il finit par souhaiter se jeter dans la mer lorsqu’il aperçoit un poisson qui lui aussi souhaite en finir. Les deux compères deviennent alors des amis inséparables. Le poisson grandit cependant. A tel point, qu’il n’y a plus qu’une solution: le rejeter à la mer. Ce que le garçon fera avant de s’embarquer pour l’aventure en bateau poussé par ses cris de désespoirs d’autrefois.
Mise en abîme ? Dans tous les cas, ce nouvel album impose son Styles et figure une nouvelle brique à la construction de celui de Harry.
Personal healing
Cet album, c’est celui de quelqu’un qui s’aventure dans l’abîme, a récemment déclaré le chanteur. “Va toujours plus que ce que tu penses être capable”, déclare Bowie dans une interview que Styles déclare au magazine Pitchfork toujours garder sur son portable pour l’inspiration. C’est donc l’album de la recherche de soi et de l’introspection pour Styles. Celui-ci, tout comme ses illustres idoles de Fleetwood Mac, cache ainsi des bouts de lui-même et de son cheminement dans ses textes mystiques.
Il n’a d’ailleurs pas hésité à se mettre à nu, littéralement, sur certains visuels ainsi que pour la promotion de Lights up (premier extrait de l’album).
Photographie pour l’album Fine Line par Harry Styles (2019), Tim Walker
“Ecrire un album c’est comme une thérapie. Il n’y a que toi et l’instrument, tu ne peux pas tricher”, a déclaré Harry.
Fine Line est un album très personnel donc. Encore plus, lorsqu’on sait que certains textes font références à sa récente rupture avec le mannequin français, Camille Rowe. Harry suivrait-il les pas de son ex Taylor Swift, connue pour raconter ses aventureuses amours en chanson ?
Ce qu’il faut retenir
Adore you : Cette ligne de basse, ce rythme !
Golden : Joyeux, dynamique, on pourrait presque sentir le soleil à son écoute.
Lights up : Un hymne à la confiance en soi
Watermelon Sugar : Une ambiance colorée aux accents de tube de l’été
Harry veut s’affranchir de son passif de boys band. “Je suis un artiste sérieux” répète-t-il. Son premier album solo nous laissait, en effet, entrevoir ses influences pop rock et rock psyché. Fine Line s’éloigne encore un peu plus mais il semble qu’Harry hésite encore pour se jeter complètement à l’eau. Il s’agit toutefois d’un très bel album à la lisière entre un Wes Anderson et un Fleetwood Mac moderne. On attend les lives avec impatience surtout connaissant son talent de chauffeur de salles. L’artiste a, par ailleurs, annoncé une tournée pour 2020 et sera le 13 mai prochain à l’AccorHotel Arena à Paris.
Le Bauhaus fêtait ses 100 ans en cette année 2019. Ce courant révolutionne, à ses heures de gloire, l’approche disciplinaire tant de l’architecture, du design et de l’artisanat. Il permet, surtout, l’émergence d’une philosophie de l’art qui inspirera la pensée artistique du XXe siècle.
Mais le Bauhaus, finalement, on en parle beaucoup mais qu’est ce que c’est ?
Petite explication illustrée …
Vous avez dit Bauhaus ?
Le Bauhaus est une école d’architecture fondée en Allemagne (à Weimar exactement) en 1919 par l’architecte et urbaniste Walter Gropius. Oui ! La même Weimar qui a accueilli tant d’événements incontournable de l’histoire de l’Allemagne. L’école s’installera un temps à Dessau et finira ses jours à Berlin aux alentours de 1933. Sa chute sera principalement causée par la mauvaise opinion publique (mais surtout politique) que cause les idées communistes de ses élèves. Il ne fait pas bon être trop révolutionnaire au début du XXe siècle et surtout considérant le climat de montée du nazisme. Suite à la dissolution de l’école, il s’ensuivra une diaspora de ses membres, professeurs comme élèves. Cette diaspora permettra le prêche d’un nouveau style aux quatres coins du monde.
Le Bauhaus, donc, prône une philosophie qui révolutionnera notre façon d’habiter l’objet et le design. Il s’agit, en effet, de mélanger art et design. La contrainte est que la création (objet ou building, le plus souvent) doit être pratique et simple d’utilisation mais surtout il doit être facilement reproduisible à grande échelle. En plein développement industriel, il y a du génie. Elitisme et rareté chère sont donc banni !
L’objectif final de cette philosophie designique est ainsi de faire rentrer l’art dans nos foyers et nos usages et donc développer l’idée d’un art pour tous.
L’enseignement sera divisé en différents ateliers tel que bois, métal ou textile afin d’expérimenter tout type de discipline.
On notera, d’ailleurs, que l’une des plus grandes avancées de l’école est la présence des femmes au sein de ses élèves. Si celles ci sont plutôt dirigées vers le design textile et la couture, il s’agit là d’une avancée remarquable pour les années 20.
T.Lux Feininger , Les tisserandes dans les escaliers du Bauhaus à Dessau, vers 1927
L’esthétique Bauhaus en action
La patte Bauhaus se reconnaît principalement à son style épuré. “Faire simple et pratique”, on a dit ! Dans le cas du design objet, cette philosophie se retrouvera notamment dans le choix de formes et des motifs, certes, originales mais toujours simple d’utilisation. Son architecture, quant à elle, se concentrera sur des façades épurées (pas si évident au début du XXe) et surtout l’utilisation de l’acier et du verre afin de créer des bâtiments fonctionnels.
1. La célèbre chaise VASSILY (Marcel Breuer, 1925/26), 2. POIGNEE DE PORTE (Walter Gropius, 1923)
On notera, d’ailleurs, que la Vassily, icône Bauhaus s’il en est, tire son nom du peintre Vassily Kandinsky qui fut professeur et en profita notamment pour développer sa théorie des couleurs.
1. Maison Avraham soskin (Tel Aviv, 1933), 2. Ecole du Bauhaus (Dessau), 3. Haus am Horn (Weimar, 1924)
Le Bauhaus aujourd’hui
Les exemples présentés ne sont bien sûr qu’une infime sélection de la production Bauhaus. La diaspora de ses fidèles permet d’ailleurs la dispersion de bâtiments, design et autres oeuvres picturales qui sans être tout à fait Bauhaus, s’en imprègne indubitablement.
Seagram Buildings, New York, 1958
Ce superbe building new yorkais, par exemple, fut conçu bien après la fin de l’école Bauhaus. L’un de ses concepteurs cependant est Ludwig Van der Rohe, architecte de son état et surtout directeur Bauhaus de 1930 à 1933.
Quantité de designers se revendiquent du Bauhaus, que ce soit de sa philosophie ou de son esthétique (peut on d’ailleurs, dans ce cas précis, les dissocier ?). On ne peut nier cependant, et ce malgré l’excessif énervement, que cette philosophie du pratique, du simple et surtout de l’art pour tous a révolutionné nos pratiques. Elle s’est, plus encore, imprégnée dans notre esthétique quotidienne et éduque notre oeil en toute simplicité. Alors, le Bauhaus, histoire ancienne ou philosophie vivante ?
En ce début de décembre brumeux et froid, Maxenss et ses musiciens se sont arrêtés à Angers lors de leur Arobase tour accompagné de Julien Granel, prêt à réchauffer la soirée.
Il est dix neuf heures quarante, vingt minutes avant que Julien Granel n’arrive sur scène. Une playlist de musiques de Noël est diffusée, sur laquelle la foule chante et se déhanche : le public promet d’être déchaîné.
Julien Granel sur la scène du Chabada à Angers
Les lumières de la salle s’éteignent, le public réagit immédiatement, heureux d’accueillir l’artiste faisant les premières parties des concerts d’Angèle. L’artiste est à peine arrivé sur scène que ses musiques pop electro font déjà danser le public. Seul sur scène, son énergie occupe tout l’espace, dansant, chantant, invitant le public à faire de même, nous transportant dans son univers rayonnant, entraînant. La mer à boire est chantée à tue-tête par le public, tout comme Danse encore, dernière chanson sortie dont le clip montre une petite chorégraphie que la salle s’est empressée de reproduire sur le refrain. Défait clôture le set instaurant une ambiance enivrante au Chabada.
Le terrain est bien préparé, le public est plus que prêt, il n’attend plus qu’une chose, l’arrivé de Maxenss et de ses musiciens sur scène. C’est avec une version aux accents metal de @maxoulezozo que le concert commence, soulignant les origines metal du groupe (référence, en effet, à leur ancien groupe, Fysh). Sur cette note rock, le public fait entendre sa joie de voir et d’écouter Maxenss présenter son projet @. Sur scène, accompagnant Maxenss, sont présents Martin à la guitare et au synthé, Alex à la batterie, ainsi qu’un mannequin représentant l’un des musiciens qui n’a finalement pas pu être présent sur la tournée.
Maxenss sur la scène du Chabada (Angers)
Le groupe nous transporte dans un univers tantôt nostalgique, comme avec La lune à 3h du mat, tantôt envoûtant, avec Le pré des corbeaux, puis totalement délirant, notamment avec Flûtiste sur laquelle Maxenss nous fait une démonstration de danse électro.
Quelques interludes viennent rythmer le show, le temps de quelques blagounettes et de paroles exprimant la reconnaissance du chanteur d’être là, sur scène, de pouvoir faire cette tournée.
Le public a enflammé le dancefloor sur de nombreux morceaux, chanté bien fort les paroles, tout en montrant toujours plus son bonheur et en remerciant les musiciens d’être présent au Chabada en ce début de décembre.
Julien Granel et Maxenss nous ont partagé un concert chargé en humour, émotions et délires à travers leurs univers, leurs chansons, leur énergie que le public a su réceptionner et renvoyer en mettant une ambiance de folie au Chabada. L’arobase tour continue de parcourir la France en 2020, si la curiosité vous prend.
Le 18 octobre sortait sur les ondes et les écrans, le nouvel album d’un certain YUNGBLUD, the underrated youth. Dominic Richard Harrison, pour les intimes, est plus connu sous le nom de YUNGBLUD. Le jeune britannique de 22 ans, originaire de Doncaster, s’est fait un nom par ses textes ouvertement politisés et surtout, surtout, une énergie sans filtre qui donne l’impression d’un coup de 15 000 volts. Son univers est fortement marqué par le punk rock anglais des origines à base de cuir, clous, impression léopard, chaussettes rose vif et eyeliner. On lui reconnaît toutefois des influences glam rock, rap voire même reggae sur des titres comme Parents. Si son premier album, sobrement intitulé YUNGBLUD, n’est sorti que l’an dernier (très récemment donc), le jeune artiste s’implante rapidement grâce notamment à de prestigieuses collaborations. La plus connues d’entre toutes (pour le moment) est le titre 11 minutes en featuring avec Halsey. La révélation de leur relation, terminée en septembre, lui apportera un peu de projecteurs supplémentaires. YUNGBLUD signe également une collaboration avec Dan Reynolds des Imagine Dragons sur ce nouvel album. Il est à noter qu’il pose également le titre Die a little sur la BO de la série 13 reasons why. L’artiste souhaite, par là, s’engager pour la cause du mal être juvénile, de même qu’il l’avait fait il n’y a pas si longtemps après les fusillades de Dayton et El Paso aux côtés de Machine Gun Kelly sur le plateau du Late Late Show with James Corden.
Mardi 10 décembre : Gaming / Hadès (MaëlM)
Hadès est le dernier titre du studio Supergiant Games. Il s’agit d’un Rogue-like qui nous plonge dans l’univers des enfers de la mythologie gréco-romaine. Le terme de Rogue-like induit que la construction des niveaux est aléatoire à chaque partie et que lorsque vous mourrez vous revenez au début du jeu. Le challenge est donc de le finir en une seule partie. Rassurez-vous, vous pouvez cependant au fil de vos parties collecter de la monnaie qui vous permet d’acheter de manière permanente de nouvelles armes et pouvoirs pour vous aider dans votre quête, vous échapper de l’enfer.Même si les mécaniques restent classique pour le genre, c’est par sa direction artistique et son ambiance que le titre brille. Il s’agit de la marque de fabrique du studio Supergiant Games qui depuis la sortie de Bastion en 2011 ne cesse de nous éblouir. Un titre à découvrir en early acces (accès anticipé) sur l’Epic Games Store pour une vingtaine d’euros.
Mercredi 11 décembre : Arts / Arte Trips (ColineM)
https://www.youtube.com/watch?v=NXPU-alluT4
“Van Gogh: la nuit étoilée” à l’Atelier des Lumières, le “cabinet VR” au Muséum d’Histoire Naturelle.. les solutions digitales et surtout immersives s’infiltrent à vitesse grand V dans le monde artistique. On connaissait le mapping qui consiste en la projection d’images animées et potentiellement interactives au sein de pièces entières. Les réalités virtuelle et augmentée permettent aujourd’hui de faire un plongeon à 360° dans les expériences proposées. Ces solutions digitales, par les opportunités qu’elles permettent, sont très rapidement devenues des outils à part entière tant créatifs que de diffusion et de vulgarisation. Si certains défendent encore l’art “sensible” , force est de constater que l’expansion des solutions numériques est bel et bien là (et sans pour autant signer l’arrêt de mort de toute autre forme de créativité). L’invasion est telle qu’un festival français leur est consacré : l’Immersive Art Festival du 18 au 24 octobre à l’Atelier des Lumières (lieu réservé à la création numérique et immersive à Paris). Le Palais de Tokyo inaugura, d’ailleurs, en janvier 2020, le Palais virtuel, un espace à vocation pérenne réservé aux VR et AR. C’est dans ce contexte de diffusion (et d’expérimentation) qu’Arte production lance cette année Arte Trips. Ce programme consiste en une bibliothèque de programmes courts en VR à voir via casque équipé ou le combo cardboard/smartphone. Ces expériences, scénarisées et d’une durée entre 5 et 15 min, proposent un trip tant dans les secrets des plus grandes oeuvres telles que Le Cri (E.Munch) ou Les Nymphéas (C.Monet) mais aussi dans le temps avec notamment Un bar aux Folies Bergères. Une sélection d’expériences à 360° ou interactives que l’on peut explorer de chez soi. A découvrir via https://www.arte.tv/sites/webproductions/arte-trips/ mais aussi : https://www.arte.tv/sites/webproductions/category/vr/ ou via l’application ARTE360 VR .
Jeudi 12 décembre : Série / His Dark Materials (MaelM)
Malgré un film qui n’a pas laissé un souvenir mémorable, cette série était très attendue puisqu’elle est avant tout une trilogie littéraire culte, À la croisée des mondes de Philip Pullman. L’action nous place dans un monde parallèle dans lequel une jeune orpheline, Lyra Belacqua, se retrouve au coeur d’une intrigue politique et idéologique pour sauver son ami enlevé par de sombres personnages, les enfourneurs. Accompagnée par son daemon (familier avec qui tous les humains sont liés dès la naissance) et de ses divers compagnons de route, elle va poursuivre son enquête vers le grand Nord. Elle en profitera pour en découvrir plus sur son histoire personnelle. La première saison est actuellement en diffusion sur HBO et est d’ores et déjà renouvelée pour une deuxième saison.
Vendredi 13 décembre : Cinéma / Joker, Todd Phillips (MaëlD)
Bien loin d’un film de super héro, le Joker de Todd Philipps, nous présente un Gotham pré-Batman au bord de l’explosion dans un contexte d’austérité socio-économique. Il s’agit d’un film coup de poing qui nous présente la violence d’un homme perdu dans son esprit et dans la vie. Poussé par des crises de fou rire incontrôlable, c’est la performance de Joaquin Phoenix qui sublime le personnage du Joker. La violence y est montré comme un échappatoire à sa situation, inextricable, qui l’étouffe. De part ses actes, ce dangereux personnage va cristalliser la colère des petites gens qui finisse par se révolter contre un système qui les opprime. Bien que présentant une ville américaine des années 80, on ne peut s’empêcher de faire le parallèle avec l’actualité comme perspective de diffusion du film. Attention, un film à ne pas prendre pour argent comptant mais qui fait réfléchir sur la violence de notre société.
Samedi 14 décembre : Cinéma / Parasite (MaureenT)
Lauréat à la Palme d’Or du Festival de Cannes cette année, Parasite ne l’a pas volé. En compétition face à Jim Jarmusch, Xavier Dolan, Terrence Malick et Quentin Tarantino que l’on voyait déjà remporter la récompense avec son Once Upon A Time… in Hollywood, cette pépite cinématographique sud-coréenne s’est vu attribuer le grand prix à l’unanimité par le jury, devenant par la même occasion le premier film sud-coréen à obtenir cette récompense. Réalisé par Bong Jon-Ho que certains connaissent pour Memories of murder, Okja, ou encore Snowpiercer, le film raconte comment les membres d’une famille survivant dans la pauvreté voient leurs vies prendre un tournant quand le fils est engagé comme professeur d’anglais chez une famille très riche. À la fois comédie noire, thriller et drame social, Parasite parvient à faire rire, pleurer et sauter d’effroi en 131 minutes, à un rythme chirurgical. C’est là la force du cinéma sud-coréen : des films qui s’affranchissent du genre unique. Le cinéma occidental est encore, à l’opposé, très catégorisé : on sait qu’on va être triste devant un film d’auteur social comme on sait qu’on va rire devant une comédie ; alors qu’avec les films comme Parasite, on ne peut pas prévoir quelles émotions on va ressentir, ni même deviner la fin puisque les scénarios sont libérés des codes attachés aux différents genres. Les montagnes russes émotionnelles que l’on expérimente pendant le visionnage sont alors d’autant plus fortes. Ce qui est intéressant c’est que Parasite s’inscrit aussi dans cette sorte de Nouvelle Vague qui a vu le jour ces dernières années en Corée du Sud. Celle des cinéastes qui écrivent et réalisent des films socialement engagés, qui critiquent avec acidité et sincérité les problèmes sociaux de leur pays. On pense notamment à la fable horrifique de Dernier train pour Busan et les futurs classiques comme Old Boy. Doté d’un scénario redoutable, un casting dont les performances font qu’on oublie complètement les acteurs derrière les personnages et d’une réalisation simple et efficace, Parasite a laissé derrière lui des salles entières muettes d’émotions. Il a également affirmé l’avènement de ce cinéma sud-coréen en pleine expansion qui nous touche de plus en plus, et dont on a hâte de découvrir les prochaines œuvres.