Parce que les Fêtes maritimes de Brest ne sont pas seulement une fête par et pour les marins ; en tout cas, pas pour cette 8ème édition… Pourquoi faut-il prendre ses billets ?
Alors que le covid (oui encore lui…) a mis un stop à l’édition de 2020, après huit longues années d’attente, les Fêtes maritimes de Brest reprennent en 2024. Une édition attendue donc, pour les fans de navires et de tout ce qui touche au thème maritime. Brest 2024, c’est plus de 1 000 bateaux accueillis, autour de 1 500 artistes et près de 100 000 personnes attendues par jour du 12 au 17 juillet prochain. C’est tout simplement le plus gros événement d’un point de vue affluence du public avant les JO 2024. Et cette année, la programmation culturelle vaut le détour et se veut tournée par tous et pour tous. Donc, même si vous n’êtes pas Bretons ou peu acoquinés avec cette culture ; je vous assure, vous trouverez votre compte.
Exit l’unique grande scène et bienvenue à près de 10 espaces scéniques dont 4 scènes nocturnes (représentant des escales géographiques : Escale Atlantique, Manche & Mer Celtique, Méditerranée et Pacifique, totalement scénographiées pour vous faire voyager) qui vont ambiancer les quais avec des artistes, habitués des festivals et véritables légendes de la musique bretonne et celtique.
Notons alors la présence d’Alan Stivell et de Dan Ar Braz, dont les carrières durent et perdurent depuis près de 40 ans tout comme le galicien Carlos Nunez. Si ces noms vous sont inconnus vous devriez cependant avoir déjà entendu certains de leurs morceaux en dégustant une crêpe pendant vos vacances en terres armoricaines.
Pour les amateurs de rock un peu plus soutenu, vous pourrez profiter du groupe quimpérois Red Cardell -qui fête d’ailleurs la sortie de leur nouvel album- ou le mythique collectif du Celtic Social Club, qui a bien chauffé les Vieilles Charrues en 2023. Et si jamais il fallait vous convaincre musicalement davantage, sachez que l’orga n’oublie pas de mettre en avant des propositions fusion entre musique traditionnelle et électro avec Tekmao et Plantec ou encore une fanfare à consonances techno qui porte très bien son nom : Technobrass – formée par des musiciens venus des quatre coins du monde-.
J’oublie là beaucoup de propositions notamment localisées sur les scènes dites “Méditerranée” et “Pacifique”. Pour avoir toutes les informations détaillées de la programmation, allez faire un tour sur le site des fêtes (lien ci-dessous).
En bref, en soirée, vous aurez le choix entre quatre scènes avec au moins 3 concerts sur chacune d’elle à partir de 17h30 ; soit autour de 12 concerts / propositions artistiques en simultanée…
Pour celles et ceux qui recherche alors plutôt une ambiance plus chill, les Fêtes maritimes proposeront aussi tous les soirs à partir de 21h un ciné plein Air avant, à 23h, de présenter des shows nocturnes ; le classique feu d’artifice du 14 juillet mais, plus inédits, du mapping sur l’emblématique bâtiment du Grand large sur le port de commerce de Brest, un spectacle de drones en ouverture le 12 juillet, ainsi que la célébrissime parade nocturne de clôture, qui sera mise en musique cette année par Yann Tiersen (compositeur de la BO d’Amélie Poulain).
Les journées seront également bien remplies puisque le public pourra retrouver des spectacles de rue -proposés en collaboration avec le Centre des Arts de la Rue , le Fourneau – et une programmation artistique mêlant arts et sciences dans le bâtiment de ce dernier. Des spectacles pointus et inédits pour un public curieux de découvrir d’autres propositions dans un festival devenu pour le coup réellement pluridisciplinaire : un vrai pari pour cette édition 2024 !
Il faudrait alors plus d’un article pour détailler cette programmation riche et variée, qui vraiment, essaie de n’oublier personne, de 7 à 77 ans comme dirait l’autre…
Evidemment, vous retrouverez les immanquables chants de marin et autres bagads (dont le bagad de Lann Bihoué, habitué des défilé du 14 Juillet sur les Champs Elysées) partout éparpillés sur les 7 kilomètres de quais, mais vous n’êtes pas à l’abri aussi de tomber sur des propositions hautes en couleurs et qualitatives au détour d’une voile de bateau ; gardez l’oeil !
Tout cela pour le prix imbattable de… 17€ par adulte !Retrouvez toutes les actus et informations pratiques sur les réseaux de Brest2024 IGT / FB et sur le site
Lundi 16 décembre : Musique / Norman Fucking Rockwell, Lana Del Rey (ColineM)
L’hypnotique Lana del Rey est de retour ! Après avoir apposé sa reprise du culte Season of the Witch (Donovan, 1966) sur la bande son de Scary Stories (Andre Ovredal, août 2019) produit par Guillermo del Toro et juste avant la sortie de sa collaboration sur Don’t call me Angel, Lana nous livre son nouvel album le 30 août. Cet opus fut, d’ailleurs, plusieurs fois repoussé car la chanteuse, perfectionniste, ne cessait de le peaufiner (tout en travaillant sur diverses projets en parallèle comme un recueil de poème). Norman Fucking Rockwell , donc, est son 6e album après Lust for life sorti en 2017. Son titre est un hommage au peintre américain iconique des années 1920’s à 1950’s. Une parenté culte avec laquelle l’album partage le goût de la description en plusieurs tableaux du mythe de l’American Dream. Le feutré Doin’ Time et son drive-in en plein summertime côtoie alors surfers, soleil et surtout le titre anti-gun Looking for America. Lana s’échappe quelque peu de sa pop de prédilection avec cette album mais toujours à pas feutré et nous hypnotise encore une fois.
Mardi 17 décembre : Gaming/ Fire Emblem : Tree Houses (MaëlM)
Pour passer les fêtes de fin d’année, il n’y a rien de mieux qu’un jeu sur Switch pour jouer ou vous le souhaitez. En dehors de la publicité pour la console, c’est le titre Fire Emblem : Three houses qui a su nous enchanter par son gameplay dynamique et bien maîtrisé. Le dernier J-RPG (RPG à la japonnaise) de la série mythique des Fire Emblem est une aventure qui vous met dans la peau d’un enseignant dans un monastère qui forme l’élite de demain. Votre rôle d’enseignant vous permet de former les élèves de la maison de votre choix. Cette personnalisation intelligente et très complète permet d’influencer le gameplay des combats que vous aurez à mener lors de vos différentes missions. Entre des combats au tour par tour exigeants mais très bien construits, des personnages attachants et une durée de vie impressionnante, tout y est pour vous faire oublier votre tonton ivre du 25 décembre.
Mercredi 18 décembre : Beaux Arts/ Exposition Toulouse Lautrec, résolument moderne (ColineM)
Depuis le 9 octobre, et jusqu’au 27 janvier 2020, se tient au Grand Palais l’exposition “Toulouse Lautrec, résolument moderne”. Dois-t-on encore le présenter ? Le peintre qui était une figure du Paris de la fin du XIXe, est devenu aujourd’hui une véritable icône de cette époque. Soulignons d’ailleurs la participation de Baz Lurhmann et de son Moulin Rouge (2001) dans la construction du mythe chez les plus jeunes d’entres nous. L’exposition du Grand Palais, cependant, s’attache à déconstruire cette image du peintre (et de créature) des bafonds qui s’est installé au fil des ans. Certes, Toulouse-Lautrec aimait Montmartre, ses cabarets et ses bordels mais cela ne résume en rien son oeuvre. Bien au contraire. Henri de Toulouse Lautrec (1864-1901), donc, est fasciné par une chose en particulier : le mouvement. Si il est tant attiré par la butte Montmartre, ce qui l’intéresse c’est surtout le tumulte et l’énergie qui s’en dégage. Le peintre, fasciné, va ainsi réaliser plus de 200 pièces rendant ainsi hommage à ce monde qu’il aime tant. Henri va surtout développer un style unique et résolument moderne composé de tournoiements, de traits inachevés laissant entrevoir la dynamique et surtout de couleurs et de vide. Le peintre se concentre ainsi sur l’essentiel: un geste, des couleurs et surtout la vie ! “Toulouse-Lautrec, résolument moderne” est l’une des plus grandes rétrospectives qui lui est consacrée avec des pièces qui viennent des quatres coins du monde. Pour plus d’infos, c’est par ici :
Jeudi 19 décembre : Série / The Umbrella Academy, Steve Blackman pour Netflix (AnastasiaM)
Telle la vierge Marie, 43 femmes donnent naissance à des enfants le même jour. Ces femmes ne sont pourtant pas enceintes. Les enfants sont dotés de pouvoirs surnaturels et 7 d’entre eux sont alors recrutés par Sir Reginald Hargreeves, un célèbre inventeur. Ils grandissent alors au sein de la Umbrella Academy et mettent leurs dons au service de la société, empêchant ainsi des crimes. De nombreuses années plus tard alors que la famille est éparpillée à droite et à gauche, nos jeunes héros se retrouvent à la suite de la mort de leur père adoptif. Ils vont rapidement découvrir qu’une menace plane sur la suivie de l’humanité tout entière. Pourquoi on aime ? Pour son visuel et la qualité du casting.
Vendredi 20 décembre : Cinéma / Alita Battle Angel, R. Rodriguez (ColineM)
“Lorsqu’ Alita se réveille, elle n’a plus aucun souvenir de qui elle est. Elle est accueillie par Ido, un médecin qui comprend que derrière ce corps de cyborg abandonné, se cache une jeune femme au passé extraordinaire.” L’annonce de l’adaptation à l’écran du (très très cool) manga Gunnm de Yukito Kishiro en a fait frissonner plus d’un. Un tel projet ne pouvait être que risqué cependant. Là où le matériau de base est considéré comme un classique du genre, on ne pouvait qu’attendre au tournant sa version cinéma. C’est donc Robert Rodriguez qui s’y colle sous la production de James Cameron (lequel participe également au scénario). Choix plutôt étonnant lorsque l’on connaît le registre de prédilection de Rodriguez. Les fans ne retrouveront malheureusement pas le côté sombre du roman. Le film préfère, en effet, emmener un plus large public. L’intrigue est cependant plutôt bien retravaillée dans cette optique et s’intéresse (comme le manga) à l’essence de l’être, de ce qui fait humanité. Le film se pare également de visuels qui, si ils ne sont pas vraiment originaux, sont tout de même très beaux. Petit bémol: on regrette les rouages visibles d’une construction en série dans l’optique d’une potentielle franchise. A noter que c’est surtout l’occasion de (re)lire le manga d’inspiration : Gunnm !
Samedi 21 décembre : Cinéma / Midsommar, Ari Aster (MaureenT)
Les années 2000 avaient signé la fin de l’âge d’or du cinéma d’horreur, et plongé ses fans dans la frustration en nous abreuvant de suites par dizaines de films pour adolescents, de scènes gores qui nous faisaient plus rire que peur et bien sûr de remakes pour lesquels on se passera de commentaires. Mais les amateurs du genre ont pu voir une lumière au bout du tunnel ces dernières années avec le cinéma d’épouvante indépendant qui renaît de ses cendres aux États-Unis. On pense notamment à Jordan Peele qui nous a livré Get Out en 2017 et U cette année, Robert Eggers qui a fait le mitigé mais intéressant The Witch et nous livre The Lighthouse pour conclure 2019, les Conjuring et Insidious de James Wan, qui à la base étaient des films à petits budgets avant de se transformer en franchises. Parmi tous ces nouveaux talents qui donnent un second souffle à l’épouvante, il en est qui se détache clairement des autres : Ari Aster. En 2018, il traumatisait un bon nombre de personnes avec Hérédité, long métrage atrocement malsain et malheureusement très bien écrit. Le film avait reçu un accueil unanimement positif et est considéré comme L’Exorciste de notre génération, même si seul le temps peut se permettre de l’affirmer. Un an après la sortie de son premier film, il nous en propose un second : Midsommar. Pour le réalisateur qui a pour certains déjà réalisé son chef d’oeuvre avec Hérédité, le défi est de taille : faire aussi mieux. A-t-il réussi ? Midsommar raconte l’histoire de Dani et Christian, dont le couple bat un peu de l’aile. Avec un groupe d’amis, ils embarquent pour des terres reculées de Suède, où ils doivent passer une semaine dans un festival célébrant le solstice d’été « à l’ancienne ». Comme le film se déroule en été en Suède, le soleil ne se couche jamais vraiment. Le cadre est idyllique : prairies vertes et fleuries, ensoleillées en permanence, et des gens vêtus des longues robes blanches. Comment peut-on effrayer avec ça ? Ari Aster l’a fait. Tout d’abord grâce à la première scène du film qui est vrai coup de poing dans la salle. Il pose l’ambiance dès le début, là où Hérédité prenait son temps avant de sombrer. Le personnage de Dani, rongée par l’anxiété, est formidablement interprété par l’actrice Florence Pugh et l’audience se retrouve avec l’estomac noué avec elle tout au long du film. Si la troisième partie souffre d’une écriture inégale, Midsommar n’en est pas moins bien ficelé. Il parvient à capturer les tripes de son public et à réveiller nos angoisses personnelles profondes en tournant les relations amoureuses, la famille et les vacances d’été en trip cauchemardesques. En bonus, une bande son envoûtante dont certains morceaux peuvent hanter l’esprit et une imagerie remarquable. Ari Aster est parvenu cette année à montrer qu’on peut créer l’épouvante dans un pré verdoyant illuminé, et qu’il est inutile d’aller chercher des monstres sanguinaires pour réveiller la peur. C’est peut-être ce qu’il y a de plus poignant dans Midsommar : le réalisme des situations explorées font qu’on y croit de A à Z. 2019 annonce alors peut-être un nouvel âge d’or pour le cinéma d’épouvante, à l’aube d’une nouvelle décennie.
Le 18 octobre sortait sur les ondes et les écrans, le nouvel album d’un certain YUNGBLUD, the underrated youth. Dominic Richard Harrison, pour les intimes, est plus connu sous le nom de YUNGBLUD. Le jeune britannique de 22 ans, originaire de Doncaster, s’est fait un nom par ses textes ouvertement politisés et surtout, surtout, une énergie sans filtre qui donne l’impression d’un coup de 15 000 volts. Son univers est fortement marqué par le punk rock anglais des origines à base de cuir, clous, impression léopard, chaussettes rose vif et eyeliner. On lui reconnaît toutefois des influences glam rock, rap voire même reggae sur des titres comme Parents. Si son premier album, sobrement intitulé YUNGBLUD, n’est sorti que l’an dernier (très récemment donc), le jeune artiste s’implante rapidement grâce notamment à de prestigieuses collaborations. La plus connues d’entre toutes (pour le moment) est le titre 11 minutes en featuring avec Halsey. La révélation de leur relation, terminée en septembre, lui apportera un peu de projecteurs supplémentaires. YUNGBLUD signe également une collaboration avec Dan Reynolds des Imagine Dragons sur ce nouvel album. Il est à noter qu’il pose également le titre Die a little sur la BO de la série 13 reasons why. L’artiste souhaite, par là, s’engager pour la cause du mal être juvénile, de même qu’il l’avait fait il n’y a pas si longtemps après les fusillades de Dayton et El Paso aux côtés de Machine Gun Kelly sur le plateau du Late Late Show with James Corden.
Mardi 10 décembre : Gaming / Hadès (MaëlM)
Hadès est le dernier titre du studio Supergiant Games. Il s’agit d’un Rogue-like qui nous plonge dans l’univers des enfers de la mythologie gréco-romaine. Le terme de Rogue-like induit que la construction des niveaux est aléatoire à chaque partie et que lorsque vous mourrez vous revenez au début du jeu. Le challenge est donc de le finir en une seule partie. Rassurez-vous, vous pouvez cependant au fil de vos parties collecter de la monnaie qui vous permet d’acheter de manière permanente de nouvelles armes et pouvoirs pour vous aider dans votre quête, vous échapper de l’enfer.Même si les mécaniques restent classique pour le genre, c’est par sa direction artistique et son ambiance que le titre brille. Il s’agit de la marque de fabrique du studio Supergiant Games qui depuis la sortie de Bastion en 2011 ne cesse de nous éblouir. Un titre à découvrir en early acces (accès anticipé) sur l’Epic Games Store pour une vingtaine d’euros.
Mercredi 11 décembre : Arts / Arte Trips (ColineM)
“Van Gogh: la nuit étoilée” à l’Atelier des Lumières, le “cabinet VR” au Muséum d’Histoire Naturelle.. les solutions digitales et surtout immersives s’infiltrent à vitesse grand V dans le monde artistique. On connaissait le mapping qui consiste en la projection d’images animées et potentiellement interactives au sein de pièces entières. Les réalités virtuelle et augmentée permettent aujourd’hui de faire un plongeon à 360° dans les expériences proposées. Ces solutions digitales, par les opportunités qu’elles permettent, sont très rapidement devenues des outils à part entière tant créatifs que de diffusion et de vulgarisation. Si certains défendent encore l’art “sensible” , force est de constater que l’expansion des solutions numériques est bel et bien là (et sans pour autant signer l’arrêt de mort de toute autre forme de créativité). L’invasion est telle qu’un festival français leur est consacré : l’Immersive Art Festival du 18 au 24 octobre à l’Atelier des Lumières (lieu réservé à la création numérique et immersive à Paris). Le Palais de Tokyo inaugura, d’ailleurs, en janvier 2020, le Palais virtuel, un espace à vocation pérenne réservé aux VR et AR. C’est dans ce contexte de diffusion (et d’expérimentation) qu’Arte production lance cette année Arte Trips. Ce programme consiste en une bibliothèque de programmes courts en VR à voir via casque équipé ou le combo cardboard/smartphone. Ces expériences, scénarisées et d’une durée entre 5 et 15 min, proposent un trip tant dans les secrets des plus grandes oeuvres telles que Le Cri (E.Munch) ou Les Nymphéas (C.Monet) mais aussi dans le temps avec notamment Un bar aux Folies Bergères. Une sélection d’expériences à 360° ou interactives que l’on peut explorer de chez soi. A découvrir via https://www.arte.tv/sites/webproductions/arte-trips/ mais aussi : https://www.arte.tv/sites/webproductions/category/vr/ ou via l’application ARTE360 VR .
Jeudi 12 décembre : Série / His Dark Materials (MaelM)
Malgré un film qui n’a pas laissé un souvenir mémorable, cette série était très attendue puisqu’elle est avant tout une trilogie littéraire culte, À la croisée des mondes de Philip Pullman. L’action nous place dans un monde parallèle dans lequel une jeune orpheline, Lyra Belacqua, se retrouve au coeur d’une intrigue politique et idéologique pour sauver son ami enlevé par de sombres personnages, les enfourneurs. Accompagnée par son daemon (familier avec qui tous les humains sont liés dès la naissance) et de ses divers compagnons de route, elle va poursuivre son enquête vers le grand Nord. Elle en profitera pour en découvrir plus sur son histoire personnelle. La première saison est actuellement en diffusion sur HBO et est d’ores et déjà renouvelée pour une deuxième saison.
Vendredi 13 décembre : Cinéma / Joker, Todd Phillips (MaëlD)
Bien loin d’un film de super héro, le Joker de Todd Philipps, nous présente un Gotham pré-Batman au bord de l’explosion dans un contexte d’austérité socio-économique. Il s’agit d’un film coup de poing qui nous présente la violence d’un homme perdu dans son esprit et dans la vie. Poussé par des crises de fou rire incontrôlable, c’est la performance de Joaquin Phoenix qui sublime le personnage du Joker. La violence y est montré comme un échappatoire à sa situation, inextricable, qui l’étouffe. De part ses actes, ce dangereux personnage va cristalliser la colère des petites gens qui finisse par se révolter contre un système qui les opprime. Bien que présentant une ville américaine des années 80, on ne peut s’empêcher de faire le parallèle avec l’actualité comme perspective de diffusion du film. Attention, un film à ne pas prendre pour argent comptant mais qui fait réfléchir sur la violence de notre société.
Samedi 14 décembre : Cinéma / Parasite (MaureenT)
Lauréat à la Palme d’Or du Festival de Cannes cette année, Parasite ne l’a pas volé. En compétition face à Jim Jarmusch, Xavier Dolan, Terrence Malick et Quentin Tarantino que l’on voyait déjà remporter la récompense avec son Once Upon A Time… in Hollywood, cette pépite cinématographique sud-coréenne s’est vu attribuer le grand prix à l’unanimité par le jury, devenant par la même occasion le premier film sud-coréen à obtenir cette récompense. Réalisé par Bong Jon-Ho que certains connaissent pour Memories of murder, Okja, ou encore Snowpiercer, le film raconte comment les membres d’une famille survivant dans la pauvreté voient leurs vies prendre un tournant quand le fils est engagé comme professeur d’anglais chez une famille très riche. À la fois comédie noire, thriller et drame social, Parasite parvient à faire rire, pleurer et sauter d’effroi en 131 minutes, à un rythme chirurgical. C’est là la force du cinéma sud-coréen : des films qui s’affranchissent du genre unique. Le cinéma occidental est encore, à l’opposé, très catégorisé : on sait qu’on va être triste devant un film d’auteur social comme on sait qu’on va rire devant une comédie ; alors qu’avec les films comme Parasite, on ne peut pas prévoir quelles émotions on va ressentir, ni même deviner la fin puisque les scénarios sont libérés des codes attachés aux différents genres. Les montagnes russes émotionnelles que l’on expérimente pendant le visionnage sont alors d’autant plus fortes. Ce qui est intéressant c’est que Parasite s’inscrit aussi dans cette sorte de Nouvelle Vague qui a vu le jour ces dernières années en Corée du Sud. Celle des cinéastes qui écrivent et réalisent des films socialement engagés, qui critiquent avec acidité et sincérité les problèmes sociaux de leur pays. On pense notamment à la fable horrifique de Dernier train pour Busan et les futurs classiques comme Old Boy. Doté d’un scénario redoutable, un casting dont les performances font qu’on oublie complètement les acteurs derrière les personnages et d’une réalisation simple et efficace, Parasite a laissé derrière lui des salles entières muettes d’émotions. Il a également affirmé l’avènement de ce cinéma sud-coréen en pleine expansion qui nous touche de plus en plus, et dont on a hâte de découvrir les prochaines œuvres.
Cadeau de Noël avant l’heure, Céline Dion fera son grand retour en France en 2020. Celle ci est, en effet, en pleine promotion de son nouvel album sorti ce 13 novembre : Courage. Il s’agit de son 25e album et surtout du premier créée entièrement sans son mari et producteur, René Angelil disparu il y a 4 ans. Cet album, c’est celui de la renaissance de Céline après cette épreuve et surtout de la nécessité de se ré-inventer pour avancer. Après le déchirant Encore un soir (sorti quelques mois seulement après la disparition de René) plutôt classique, ce nouvel opus est beaucoup plus pop et plus solaire dans la veine de Ashes, titre qu’elle signe sur la bande originale de Deadpool 2 (David Leitch, 2018). Non content d’un concert à La Défense Arena (Paris), le 26 juin, la diva canadienne s’offre un set au cours du célèbre festival breton Les Vieilles Charrues. Si les 55 000 places de ce dernier se sont vendues en 10 min, il en reste encore quelques unes pour la date de Paris à l’heure où sont écrites ces lignes.
Mardi 3 décembre : Gaming/ Star Wars : Jedi Fallen Order (MaëlD)
C’est avec méfiance que nous avons reçu le dernier titre de l’univers Star Wars le 15 novembre dernier. La série de jeux basée sur l’univers est depuis 2010, avec Star Wars le pouvoir de la force II, légèrement en retrait puisqu’elle n’a connu que 2 jeux depuis cette date (Battlefront et Battlefront II) qui n’ont pas rencontré le succès. Star Wars : Jedi Fallen Order avait alors suscité bien des interrogations après son annonce à l’E3 2019 (convention de jeux vidéo). C’est cependant un excellent titre que nous livre là Respawn Entertainment, connu par ailleurs pour la série des Titanfall.Le jeu se déroule après Star Wars Episode III : La revanche des sith et nous place dans la peau d’un ancien padawan, Cal Kestis, qui a réussi à échapper à l’ordre 66. Pour sauver un de ses amis il aura recours à la force. Il sera alors traqué par les Inquisiteurs, un ordre de chasseur de jedi sous les ordres de Dark Vador. L’empire est tout puissant mais déjà des actes de rébellion fleurissent dans toute la galaxie. C’est dans ce contexte que nous rencontrons l’équipage du Mantis, le vaisseau qui nous permettra de voyager de planète en planète. Star Wars : Jedi Fallen Orders’inspire du gameplay des anciens Tomb Raider. Il mélange en effet le jeu de plateforme et les phases de combat en zone fermée. Mais ce n’est pas là sa seule influence, on peut notamment citer Dark souls et la série des Metroidvania comme fondement de son gamedesign. Un patchwork d’inspiration qui ne gâche en rien l’expérience de jeu qui bien que classique est très convaincant. Les combats quant à eux semblent inspirés d’un Sekiro Shadows Die Twice qui donne un bon challenge mais qui n’est pas aussi punitif. Avec un panel de coup, certes limité, mais qui permettra de sentir une vraie montée en puissance de notre héro. Les pouvoirs de la force nous permettront en plus d’être très utile en combat de pouvoir explorer notre environnement plus en profondeur pour y découvrir ses secrets. Une exploration pas trop compliquée qui saura vous récompenser par des éléments de personnalisation sympathiques à collectionner. Un jeu qui est sorti des ombres et qui saura ravir pendant les 25h qu’il dure les jeunes padawans en herbe de notre galaxie avant les fêtes.
Mercredi 4 décembre : Arts / Exposition Tolkien : Voyage en Terre du Milieu (ColineM)
Depuis le 22 octobre et jusqu’au 16 février 2020, se tient à la BNF (Paris) une exposition toute particulière: Tolkien, voyage en Terre du Milieu. Celle-ci, comme son nom l’indique, est conçue comme un véritable voyage en Terre de Milieu, certes, mais en tant qu’imaginaire de son créateur J.R.R Tolkien. Manuscrits originaux cohabitent ainsi avec des aquarelles réalisées par l’auteur mais également des artefacts et références qui ont inspiré le professeur de langues anciennes. Il ne s’agit donc pas de la soeur jumelle de l’exposition qui s’est tenu à Oxford un peu plus tôt dans l’année. L’événement parisien s’applique, en effet, à mettre l’oeuvre de Tolkien dans son contexte extrêmement riche d’inspiration et mettre au jour l’oeuvre d’un artiste complet. La BNF réussit surtout le défi de proposer une exposition tout autant pour les fans de l’auteur comme pour les amateurs et, surtout, pour tous les âges. Des conférences se tiennent également en parallèle de l’événement. Pour toute infos à ce propos, voir site officiel de la BNF (rubrique “Autour de l’exposition”) : https://www.bnf.fr/fr/agenda/tolkien-voyage-en-terre-du-milieu Il est à noter également qu’au vu de l’affluence des premiers mois d’exposition, il est préférable de réserver vos billets en ligne.
Jeudi 5 décembre : Série / Chernobyl, HBO (AnastasiaM)
Véritable phénomène de cette année 2019, la série a même réussi l’exploit de dépasser Game of Thrones dans le classement des séries les mieux notées. Pour celles et ceux d’entre vous qui seraient passés à côté, la série retrace les événements qui ont précédé et suivi la catastrophe de Tchernobyl. Le premier épisode plante le décor et nous plonge dans une tension digne des meilleurs films de suspens. La série nous permet de savoir ce qu’il s’est réellement passé. Car on doit l’avouer on est tous au courant de la catastrophe de la centrale, du nuage qui par miracle n’a pas franchi nos frontières et en fait ah bah si il est bien passé par chez nous ! La série retrace ainsi l’histoire en détails, les décisions qui ont été prises bonnes (et mauvaises) et surtout les conséquences. Le nombre de mort direct et indirect est impressionnant et surtout effrayant. Tout comme l’est la série. Effrayante de réalisme, elle appuie son propos avec des enregistrements originaux des appels passés aux pompiers le soir de l’explosion, ainsi que des images d’archives. Elle nous montre surtout le visage d’une U.R.S.S au bord de la rupture prête à tout pour cacher la catastrophe. D’ailleurs elle n’aura pas survécu longtemps après la révélation du drame. Aujourd’hui encore la ville est interdite au public même si des imprudents s’y risque quotidiennement. Aucune forme de vie n’a su retrouver son chemin à Tchernobyl. En ces temps de réflexion écologique sur l’impact de l’homme sur notre planète il semble plus qu’évident que les centrales nucléaires ne doivent plus être envisagées comme solution à l’énergie, Fukushima en est le dernier exemple malheureux. Encore faudrait-il que les gouvernements prennent la mesure de l’enjeu et mettent en place des solutions concrètes et réellement engagées. Les décisions prises par le Brésil et les États Unis ne vont visiblement pas dans ce sens. Reste à compter sur la jeunesse avec en tête de file la jeune Greta Thunberg qui représente l’espoir d’un renouveau pour notre planète et sa survie.
Vendredi 6 décembre: Cinéma / Green Book: Sur les routes du Sud (ColineM)
Si il est un film à retenir de cette année 2019, c’est bien Green Book. Le pitch s’intéresse à l’histoire du pianiste afro américain, Don Shirley et de son chauffeur italo-américain, Tony Lip, au cours de sa tournée dans les états du Sud. Inspiré d’une histoire vraie, le film nous plonge dans l’Amérique ségrégationniste et pleine de clichées des années 60. Celle-ci n’est, d’ailleurs, pas sans rappeler subtilement (ou non), le climat que fait régner un certain président à la mèche blonde. Le tout porté par le duo Viggo Mortensen et Mahershala Ali (Alita Battle Angel, Moonlight…) qui fonctionne superbement même si on salue surtout la performance géniale de Ali. Green Book, donc, est sorti en salle en janvier 2019 et fut largement récompensé par de prestigieux awards. On retiendra notamment 3 Oscars (meilleur film, meilleur scénario et meilleur second rôle pour Ali) ainsi que 3 Golden Globes (meilleur film musical ou comédie, meilleur scénario et meilleur second rôle). On connaissait, d’ailleurs, Peter Farrelly plutôt pour son duo avec son frère Bobby Farrelly avec lequel il a notamment réalisé Mary à tout prix (1998) et Dumb et Dumber (1995). De ce passif, il garde principalement une expertise du gag qui tombe toujours parfaitement. Le titre du film fait référence au Negro Motorist Green Book, guide de voyage américain du nom de son auteur Victor.H.Green, postier afro-américain, qui notifiait tous les établissements, stations services et autres commerces ouverts aux afro américains dans le pays. Ce livre vert fut publié entre 1936 et 1966. La loi ségrégationniste ayant été aboli qu’en 1964. Si Green Book ne se revendique pas grosse machine à émotions à la suite d’un Blackkklansman (Spike Lee, 2018) , il ne s’agit pas non plus d’un simple feel good movie. Le film ne s’intéresse pas simplement à la critique de la discrimination raciale mais explore les différentes strates des clichés et autres préjugés socio-économiques. On note, en effet, que Don Shirley est, certes, afro américain mais aussi riche et célèbre tandis que Tony, est videur de boîte de nuit et surtout d’origine italienne (communauté soumise à de nombreux préjugés également). Le film a surtout beaucoup fait parler de lui en raison de la controverse qu’il créée parmi la communauté noire. D’aucuns le déclare, en effet, film raciste en ce qu’il s’agirait de la question noire vue sous le prisme d’un blanc notamment parce que Tony apprendrait à Don la “manière d’être noir”. Le sujet est, en effet, difficile à traiter mais Peter Farrelly s’en sort cependant aussi bien que possible. C’est aussi l’occasion de se plonger dans l’héritage musical du véritable Don Shirley disparu en 2013.
Samedi 7 décembre : Littérature / Tebori, José Robledo (auteur) et Martial Toledano (illustration) / (ColineM)
Yoshi, jeune Japonais turbulent, est placé par son père chez Seijun, grand maître tatoueur. Contre toute attente, le garçon apprend avec assiduité cet art, y compris la technique complexe du tebori. Dix ans plus tard, Seijun confie ses secrets à son élève: ses clients sont de redoutables yakuza, et chaque tatouage a une signification précise, souvent en lien avec des meurtres. Lorsque Yoshi découvre que son amie possède le même étrange tatouage que l’un des chefs d’une puissante famille, son univers bascule… Le terme Tebori désigne dans la langue japonaise les techniques de tatouage à la main. Il signifie littéralement “couper à la main” . Le tatouage traditionnel se disant Irezumi et couvrant une large partie voire l’intégralité du corps. S’il est aujourd’hui largement reconnu en Europe pour son esthétique, il est encore fortement connoté en Asie. Certains bains traditionnels préfèrent d’ailleurs refuser l’entrée aux personnes tatouées plutôt que de laisser entrer le déshonneur. Cette mauvaise réputation est principalement dûe aux yakuzas et aux travailleurs de professions considérées comme impures qui ont pour tradition d’arborer de larges pans de peaux encrés. Le tatouage est cependant reconnu par tous comme un art véritable. Il est surtout entouré d’une foule de rituels et demande un apprentissage et une technique rigoureux. La série Tebori nous plonge ainsi à la suite de Yoshi l’apprenti, dans une initiation en 3 tomes où se mêle symboles, traditions et secrets enfouis. Les 3 tomes furent publiés entre 2016 et 2017 mais en raison d’une découverte récente et au vu de sa qualité, nous avons souhaité l’intégrer à ce calendrier 2019.
Trick or treat ? La saison d’Halloween est là ! Et avec elle ses décorations, costumes et surtout, surtout, ses soirées films d’horreur. Parmi les films cultes de cette saison, on retrouve bien évidemment : Massacre à la tronçonneuse, la série des Evil Dead, des Scream ou encore La nuit des morts vivants. Des titres qui rappelleront sûrement bien des souvenirs.
Le cinéma d’horreur et affiliés connaît un essor dantesque ces dernières années avec notamment le phénomène des séries telles que American Horror Story ou Marianne.
Démons, sorcières et autres spectres peuplent ainsi des scénarios et des univers tous plus horrifico créatifs. Mais s’il est un personnage qui met beaucoup de monde d’accord c’est bien les poupées ! Qu’elles soient décor ou au centre de l’action, ces petites créatures en appellent à une peur qui, plus qu’instinctive, réveille notre intime. Deux sorties en salles lui sont consacrées en cette année 2019, le reboot de Chucky, Child’s Play: la poupée du mal par Lars Klevberg et Annabelle 3: la maison du mal par Gary Dauberman. L’occasion de s’intéresser de plus près à ces jouets pas si innocents que cela.
L’horreur sur nos écrans
Avant toute chose, petits secrets (pas si secrets) d’histoire :
L’épouvante et le cinéma ont été dès le début presque indissociables. Notons le sursaut de panique des premiers spectateurs de l’Arrivée d’un train en gare de la Ciotat (Les frères Lumières, 1896). D’abord attraction à sensation puis divertissement des masses, le cinématographe se convertit très rapidement à l’horreur via une ambiance macabre comme, par exemple, le muet Les Vampires (L.Feuillade, 1915).
Extrait des Vampires de Louis Feuillade (1915)
C’est grâce à l’expressionnisme allemand qui le fera genre à part entière grâce à des oeuvres aujourd’hui classiques. Nosferatu le vampire (F.W.Murnau, 1922) et Le Cabinet du Docteur Caligari (R.Wiene, 1920) en tête, lesquels sont bien souvent considéré comme les premiers films d’horreur.
Nosferatu, le Vampire, F.W.Murnau (1922)
Le Cabinet du Docteur Caligari, R.Wiene (1920)
Le terme “horror movies” ne verra le jour qu’en 1931 cependant avec l’adaptation du roman de Bram Stocker, Dracula, par Tod Browning avec Bela Lugosi dans le rôle principal. Son producteur Universal Pictures sortira très vite deux autres films du genre qui rencontreront également un grand succès. Celui ci poussera alors la firme à produire une série d’autres films de monstres, les “Universal Monsters” (1932/1948).
Dracula, T. Browning (1931)
Si l’horreur subie beaucoup de censure et fut notamment cible privilégiée du code Hays, son panthéon ne cesse de s’accroître d’année en année.
Il est à noter que le terme de cinéma d’horreur regroupe plusieurs sous genre. Lesquels n’appuie pas tous sur la même corde (sensible). Les choix de mise en scène mais aussi le caractère personnel de la peur influe sur notre perception à l’écran.
On distingue ainsi :
. l’épouvante qui appuie sur son ambiance malsaine
. le slasher qui met en scène un tueur psychopathe (souvent masqué) qui persécute un groupe (genre plutôt américain et qui peut s’apparenter à notre “film de psychopathe”)
. le gore et ses scènes extrêmement sanglantes et très explicites dont l’objectif est de provoquer le dégoût chez le spectateur voire, parfois, le rire assumé tant l’explicite est “gros”
. le found footage, genre récent, qui est monté (comme son nom l’indique) à partir de rushs “trouvées” et qui joue sur une apparence de réalité. Laquelle est bien souvent renforcée par un carton au début du film qui indique le caractère “amateur” des images sur lesquelles on ne voit pas grand chose mais c’est justement de là que naît la tension
Jump scare et autres peurs bleues
Le cinéma cherche à créer une émotion chez le spectateur. Dans le cas du film d’horreur, sans grande surprise, ces émotions sont la peur et le dégoût.
Selon notre très chère Wikipédia, “la peur est une émotion ressentie généralement en présence ou dans la perspective d’un danger ou d’une menace. (…) Par extension, le terme peut désigner l’appréhension liée à des situations déplaisantes ou à des animaux. Il est alors question de phobie, du grec phobos, comme notamment, la claustrophobie, l’arachnophobie ou l’agoraphobie”. La peur renvoie donc à l’inconnu, à ce que l’on ne contrôle et/ou ne comprend pas. Elle tient également une grande part de notre irrationnel et de notre inconscient.
On a soudain les mains moites, les yeux écarquillés et le coeur qui s’accélère. C’est donc un réflexe instinctif pour ce que l’on considère comme inconnu, mauvais voire potentiellement dangereux.
De nos jours, le cinéma d’horreur s’est fabriqué ses propres codes. Portes qui grincent, murmures, silhouettes dans la pénombres… autant de “tricks” qui sont devenus (trop) classiques. Des codes dont les productions usent et abusent parfois jusqu’au ridicule voire l’ennui comme le gore qui frise parfois l’overdose ainsi que le (quand même efficace) jump scare.
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les poupées
Si elle s’invite de plus en plus régulièrement sur nos écrans, la poupée a fait son entrée relativement tard dans le bestiaire monstrueux. On retrouve bien évidemment des occurrences de mannequins, golems et autres poupées vaudous depuis bien longtemps mais la possession de poupée enfantine est assez récente.
Le terme de pédiophobie (ou “peur des petits enfants”) n’est créé qu’en 1970 par Masahiro Mori, ingénieur en robotique. Il inclut ainsi, en plus de nos amis de porcelaine, les mannequins et les robots et désigne le fait que plus un robot va ressembler à un humain et plus ses imperfections vont nous sembler monstrueuses.
Lina Rodriguez McRobbie explique dans son article pour Smithsonianmag.com, The History of Creepy Dolls, que “nos cerveaux sont tellement préparés à voir des visages et à répondre aux émotions qu’ils laissent transparaître que nous en voyons partout, sur des grilles pains, des voitures…”. La peur des poupées s’apparente donc à la peur de l’inanimé ou plutôt ce que l’on y projette. Le développement de l’intelligence artificielle, Cortana et SIRI en tête, participe de ce développement horrifique.
La poupée possédée fait peur. C’est un objet inanimé et innocent. Notre compagnon d’enfance. On ne s’en méfie pas. Sa possession par un esprit démoniaque sali alors en quelques sortes ce symbole de notre pureté et d’insouciance. Tout est question de projection et de symbole donc. La poupée, qu’elle soit Barbie ou Corolle, fut bien souvent le support de nos jeux d’enfants. Qui n’a jamais joué à la dînette ou imaginé tout un tas d’histoire donnant une vie et une personnalité à ces assemblages de plastique ?
Le cinéma d’horreur possède un bestiaire des plus fournis. Grandement inspiré de la littérature, ses monstres ont fait frissonner plus d’un. La poupée, cependant, par son accroche dans notre inconscient profond s’invite de plus en plus sur nos écrans.Si l’on a rationalisé les loups garous, nos symbole d’enfance, eux, nous mène la vie dure. Bien loin de Toy Story, la poupée s’est bel et bien installé parmi les monstres sous notre lit.
Pour les plus courageux, voici une petite liste (non exhaustive) des films de poupées à voir sur votre 31 :
. Child’s Play, Tom Holland (1988)
.Child’s Play 2 : La poupée de sang, John Lafia (1990)
. Child’s Play : La poupée du mal, Lars Klevberg (2019)
. Annabelle, John R. Leonetti (2014)
. Annabelle 2 : la création du mal, David F. Sandberg (2017)
. Annabelle 3: la maison du mal, Gary Dauberman (2019)
. Ghostland, Pascal Laugier (2018)
. The Boy, William Brent Bell (2016)
La poupée Chucky dans Child’s Play, Tom Holland (1988)