#ACTU : Les attendus de 2020

#ACTU : Les attendus de 2020

Noël et ses calendriers de l’avent s’achèvent ? Qu’a cela ne tienne ! En attendant les festivités du Nouvel An, voici notre « Calendrier de l’après » ! Retrouvez donc ici une courte sélection de ce qu’il ne faudra pas manquer en 2020. You’re welcome.


Musique/ Notes on a Confidential form, 1975 (ColineM)

C’est une très belle année qui s’annonce du côté musical. De grands noms figurent au Walk of Fame de notre agenda comme notamment Rihanna, The 1975, Tame Impala, The Weekend ou encore (dès janvier) Halsey ! Un album, en particulier titille notre curiosité:  Notes on a confidential Form prévu pour le 21 février 2020. Cet album intrigue, en effet. Le dernier album du groupe, A brief inquiry into Online Relationships, tout d’abord, n’a que 8 mois lorsque Matt Healy et sa bande annonce ce nouvel opus. C’est toutefois un featuring bien étonnant qui retient toute notre attention sur le contenu de ce nouvel opus. Ce featuring, c’est bien Greta Thunberg ! La jeune femme (qui a d’ailleurs été nommée personnalité de l’année 2019 par le magazine Time), pose sa voix sur l’intro de NoaCF et nous livre un discours sur le principe de la “désobéissance civile”. Une entrée en matière qui promet un album inscrit dans l’air (militant) de son temps.


Cinéma : Dune, Denis Villeneuve (ColineM)

Affiche de l’adaptation cinéma Dune par David Lynch (1984)

C’est l’un des projets les plus fous que le cinéma ai vu depuis quelques décennies et ce dans tous les sens du terme. Dune, c’est d’abord une oeuvre littéraire de SF éponyme écrite par Frank Herbert. C’est aussi une adaptation à l’écran par l’énigmatique David Lynch en 1984. Dune c’est également le projet pharaonique de Alejandro Jodorwsky malheureusement abandonné et dont un documentaire autour du projet, Jodorowsky’s Dune, est présenté à la Quinzaine des réalisateurs en 2013. Dune c’est donc toute une mythologie, des fans pointilleux (des fans de SF en somme) et surtout la réputation d’un projet infaisable !  Rien qui n’effraie Denis Villeneuve, lequel a annoncé la sortie de son adaptation en salle le 23 décembre prochain. Le réalisateur de Blade Runner 2049 et Premier Contact n’a, pour ce faire pas hésité à mettre les petits plats dans les grands. Il prévoit, tout d’abord, une construction en deux parties afin de s’offrir la place nécessaire au développement à l’écran. Le casting surtout à de quoi donner des frissons : Timothée Chalamet, Jason Momoa, Zendaya, Charlotte Rampling … Sans oublier, une bande originale composée par Hans Zimmer ! Villeneuve souhaite, de plus, moderniser ce classique de la SF et surtout donner plus de consistance aux rôles féminins. L « Nombre d’éléments de Star Wars s’inspire de Dune. j’aimerai faire le film Star Wars que je n’ai jamais vu. Un Star Wars pour adulte… », ajoute le réalisateur. e Croisons les doigts pour enfin voir sur nos écrans ce qui s’annonce comme une pépite !


Gaming: Cyberpunk 2077, CD Projekt (MaëlD)

Si vous avez suivi l’actualité jeux vidéo de cette année vous n’avez pas pu louper le prochain titre du studio polonais CD Projekt, Cyberpunk 2077. Inspiré de l’univers du jeu de rôle Cyberpunk 2020, le titre sera un RPG en monde ouvert dans la ville de Night City. Vous serez plongé au coeur d’un monde dystopique, à la fois sale et dangereux que vous pourrez explorer, dans le monde réel et dans le cyberespace. L’aventure c’est à vous de la faire avec comme promesse un panel de possibilités impressionnant, tant dans l’approche des situations que des dialogues. Le studio CD Projekt est la garantie de la qualité du titre puisque ce sont eux qui ont édité en 2015 The Witcher 3 que l’on ne présente plus. Tous à vos implants le 16 avril prochain !


Série : Dracula, Mark Gatiss et Steven Moffat pour Netflix (AnastasiaM)

L’année 2019 s’achève et 2020 pointe le bout de son nez avec son lot de nouvelles séries. Certaines ont su attiser notre curiosité.Qui d’autre pour susciter l’envie que le plus célèbre des vampires : Dracula. En effet, Netflix lance sa mini série sur le Comte. Si on est sait peu sur l’intrigue, ce qui est sûr c’est qu’elle se déroulera semble-t-il entre la Transylvanie et Londres (comme le roman d’origine). Mais alors me direz-vous pourquoi tant d’engouement pour une série dont on ne sait pas grand chose au final ? Et bien déjà parce qu’il faut l’admettre Dracula exerce une certaine fascination sur nous. Ensuite parce que la bande annonce donne franchement envie ! Elle nous promet une série glauque à souhait loin des dernières séries pour ado sur les vampires. Ce vampire là est effrayant comme ils sont supposés l’être. La sortie est prévue pour le 4 janvier sur Netflix. Chez Purple Haze on connaît le programme télé du 4 janvier ! Et vous ? Vous laisserez vous séduire par le comte Dracula ?


Série: Madam C.J Walker, Netflix (ColineM)

Madam C.J. Walker, une mini-série en quatre parties, raconte l’histoire totalement inédite et irrévérencieuse de la femme d’affaires et pionnière des soins pour cheveux afro-américains Madam C.J. Walker., qui a su dépasser rivalités épiques, mariages tumultueux et histoires de famille pour devenir la première femme noire millionnaire aux États-Unis à une époque qui s’y prêtait pourtant peu. (source: communiqué presse, Netflix France) .C’est le moins que l’on puisse dire. Sarah Breedlove naît en 1867 en Louisiane. Elle naît ainsi seulement 2 ans après l’annonce de l’abolition de l’esclavage. Tout est à faire, donc, en matière de droits civils. Sarah, d’autant plus, part avec un second handicap en raison de sa condition de femme dans un monde encore très machiste (les suffragettes, blanches et aisées, commencent à peine leur campagne). Sarah, génie du marketing, élèvera cependant seule sa marque de cosmétique Madam CJ Walker Manufacturing Compagny au rang d’institution. Son produit phare ? Le Wonderful Hair Grower, l’un des premiers produits beauté commercialisés pour les cheveux afro.  La série est annoncée pour fin juillet 2020 par son producteur et diffuseur, Netflix. C’est Octavia Spencer (Ma, La Couleur des sentiments..) qui en interprètera le premier rôle. En attendant de voir ce destin extraordinaire sur nos écrans, on se plonge dans le livre de l’arrière-arrière-petite fille de Sarah, A’Lelia Bundles, On Her Own Ground dont est inspirée la série (by the way).

#AVENT: 23, la compil ciné de SantaPH

#AVENT: 23, la compil ciné de SantaPH

Que serait un Noël sans soirées films/plaid/pizza ? Nous non plus, on voit pas. Mais vous vous êtes perdu dans les tréfonds de votre Netflix/ OCS/ disque dur (rayez la mention inutile) ? On vous a compilé une petite sélection (non exhaustive) qui égayera vos froides soirées d’hiver. Avec l’expression de nos sentiments distingués. 

Les classiques 

. Love Actually, R.Curtis, 2003 

En cette veille de Noël, l’amour est partout, mais souvent imprévisible. Pour le nouveau Premier ministre britannique, il va prendre la forme d’une jeune collaboratrice. Pour l’écrivain au coeur brisé, il surgira d’un lac. Pour le témoin de mariage de son meilleur ami, pour ce veuf et son beau-fils, pour cette jeune femme qui adore son collègue, l’amour est l’enjeu, le but, mais aussi la source d’innombrables complications.

Love Actually c’est la base du film de Noël, un classique parmi les classiques. Si il peut contenir quelques longueurs, c’est l’un de ces films qui éclaire n’importe quelle journée (ne serait ce que pour Colin Firth) !

. Les bronzés font du ski, P.Leconte, 1979 

La joyeuse troupe d’amis (plus connu sous le nom des Bronzés se retrouvent aux sports d’hiver. Les retrouvailles passées, problèmes sentimentaux, mésaventures en altitude et fous rires rythment les vacances des amis pour la vie ! L’équipe ira même se perdre en montagne. 

La crêpe au sucre des Xmas movies. 

. Quand Harry rencontre Sally, R.Reiner, 1989 

Harry et Sally viennent tous les deux de finir leurs études. Harry profite de la voiture de Sally pour retourner sur la côte est. En chemin, il tente de la séduire mais elle le repousse. Cinq ans plus tard, ils se croisent par hasard dans un avion. Chacun a une liaison, heureuse en apparence. Cinq nouvelles années passent. Sally est seule à présent. Harry vient de divorcer.

Une belle histoire et des situations plutôt cocasse, à voir et à revoir ! (Avec la crème à part)

. Bridget Jones, S.Maguire, 2001

Bridget Jones, célibataire, la trentaine, a deux ambitions dans la vie : perdre du poids et trouver le grand amour. Tandis que ses amis ne cessent de lui prodiguer des avis aussi inutiles que désespérés, Bridget fond pour son patron, le charmant et sexy Daniel Cleaver. Sa mère, quant à elle, semble toute décidée à la voir former un couple avec le détestable et ennuyeux Mark Darcy…

Un film qui donne envie de sortir notre plus beaux pulls moches de Noël !

. Le père Noël est une ordure, J.M.Poiré, 1982 

Le soir de Noël, Pierre et Thérèse s’apprêtent à assurer la permanence téléphonique parisienne de `SOS-détresse-amitié’. Débarquent alors des personnages marginaux farfelus qui provoquent des catastrophes en chaîne : une jeune paumée, son ami et un travesti.

Last but not least , Thérèse ! Last but not least…

La table des enfants 

. Gremlins, J.Dante, 1984

Rand Peltzer offre à son fils Billy un étrange animal : un mogwai. Son ancien propriétaire l’a bien mis en garde : il ne faut pas l’exposer à la lumière, lui éviter tout contact avec l’eau, et surtout, surtout ne jamais le nourrir après minuit sinon il pourrait y avoir des soucis.

Le meilleur film de Noël de tous les temps. Fin de la discussion. 

. The Grinch, R.Howard, 2000

Il était une fois, niché au coeur d’un minuscule flocon de neige, un village appelé Whoville, dont les heureux habitants ne vivent que pour faire la fête. De tempérament insouciant, ils redoublent d’activité à l’approche de Noël, remplissant leurs réfrigérateurs de victuailles et emballant force cadeaux. Car tout le monde à Whoville aime Noël… tout le monde sauf le Grinch. Le Grinch, dont le seul nom fait trembler les Whos, vit en reclus dans une caverne…

Rien que pour l’interprétation de Jim Carrey, vous devez voir ce film. 

. L’étrange Noël de Mr. Jack, T.Burton & H.Selick, 1994

Jack est le roi des citrouilles de la ville Halloween. Un beau jour, il découvre la ville de Noël et décide de célébrer lui-même cette fête étrange. Il décide tout simplement de kidnapper le Père Noël et de le remplacer par ses amis qui, au contraire du Père Noël, sont terrifiants.

C’est Tim Burton. 

. Le drôle de Noël de Mr Scrooge, R.Zemeckis, 2009 

Parmi tous les marchands de Londres, Ebenezer Scrooge est connu comme l’un des plus riches et des plus avares. Ce vieillard solitaire et insensible vit dans l’obsession de ses livres de comptes. Ni la mort de son associé, Marley, ni la pauvre condition de son employé, Bob Cratchit, n’ont jamais réussi à l’émouvoir.

Il s’agit de l’adaptation d’une nouvelle de Charles Dickens, Un chant de Noël. L’occasion de se (re)plonger dans l’oeuvre littéraire pour plus d’expérience chrismastisante. 

. Le Pôle Express, R.Zemeckis, 2004

Un jeune garçon qui se met à douter de l’existence du père Noël monte dans un train mystérieux en partance pour le pôle Nord. À mesure que le Pôle Express s’enfonce dans des contrées enchantées, l’aventure est au rendez-vous et les jeunes passagers prennent conscience de l’étendue de leurs dons.

On ne fait plus les présentations. Did we ? 

. Les 5 légendes, P.Ramsey, 2012

L’aventure d’un groupe de héros, tous doués de pouvoirs extraordinaires. Emmenées par Jack Frost, un adolescent rebelle et ingénieux, ces cinq légendes vont devoir, pour la première fois, unir leurs forces pour protéger les espoirs, les rêves et l’imaginaire de tous les enfants

Un univers qui lie les légendes enfantines du monde entier à une esthétique qui fait plaisir, à voir et à revoir en famille (ceux qui ont la référence, vous êtes les meilleurs !).

Les inattendus 

. Miracle sur la 34e rue, G;Seaton, 1947

Doris Walker, employé de la chaîne de magasins Macy, cherche désespérément quelqu’un pour jouer le rôle du Père Noël afin d’animer sa boutique pendant les fêtes. Il embauche finalement Kris Kringle, un hurluberlu qui prétend être le vrai Père Noël. Devant le scepticisme de son employeur, mais aussi de la petite fille de celui-ci, Susan, Kris décide d’aller au tribunal pour apporter publiquement la preuve de son identité.

Classique, classique, classique ! C’est l’un des canvas de tout film de Noël qui se respecte ! 

. Bad Santa, T.Zwigoff, 2004

Chaque année, en décembre, Willie T. Stokes incarne le Père-Noël dans un grand magasin différent. Sarcastique et désabusé, il a de plus en plus de mal à tenir ce rôle. Marcus, son fidèle acolyte, un nain déguisé en elfe, l’incite comme il peut à ne pas craquer. Car, sous son habit rouge mal ajusté, Willie cache une panoplie de perceur de coffres. Et la nuit de Noël, avant de disparaître, ce drôle de couple cambriole le grand magasin où il a travaillé.

Cuvée 2019 

. Last Christmas, P;Feig, 2019

Kate est une jeune femme qui enchaîne les mauvaises décisions. Sa dernière en date ? Celle d’avoir accepté de travailler comme lutin du Père Noël pour un grand magasin. Cependant, elle va y faire la rencontre de Tom, une rencontre qui va changer sa vie. Néanmoins, pour Kate, cela semble trop beau pour être vrai.

Peut être un chouïa coincé entre Love Actually et Bridget Jone’s Diary mais rien que pour la BO, on leur pardonne. 

. Klaus, S.Pablos, 2019 

Jesper, qui s’est distingué comme le pire élève de son école de facteurs, écope d’une mission sur une île enneigée, au nord du Cercle arctique. Là-bas, les habitants ne s’entendent pas et ne se parlent presque jamais. Autant dire qu’ils n’entretiennent pas non plus de correspondance ! Alors que Jesper est sur le point d’abandonner, il trouve une alliée en la personne d’Alva, l’institutrice de l’île, et fait la connaissance de Klaus, mystérieux menuisier qui vit seul dans son chalet regorgeant de jouets artisanaux. Grâce à ces relations amicales inattendues, la petite ville de Smeerensburg retrouve la joie de vivre. C’est ainsi que ses habitants découvrent la générosité entre voisins, les contes de fée et la tradition des chaussettes soigneusement accrochées à la cheminée pour Noël !

#EVENT : Tout Godard, rétrospective à la Cinémathèque Française x Chanel

#EVENT : Tout Godard, rétrospective à la Cinémathèque Française x Chanel

L’année 2020 marquera le 60e anniversaire du film A Bout de Souffle (J.L Godard, 1960). Celui ci, en plus d’être un véritable chef d’oeuvre, est aujourd’hui une icône ambassadrice du mouvement Nouvelle Vague à travers le monde. 

A cette occasion la Cinémathèque française tiendra du 8 janvier au 1er mars, une rétrospective consacrée au réalisateur et nommée en toute simplicité, Tout Godard. Une projection de deux cents de ses films (du plus célèbre au plus expérimental) et une série de conférence dont une animée par le réalisateur himself sont au programme. 

La maison Chanel parraine l’événement. La maison entretient, en effet, des liens forts avec le septième art. Elle a récemment remplacé Chaumet en tant que partenaire officiel des César et parraine de nombreux événements en marge des Oscars et du Festival de Cannes. 

Elle présente également cette année, sous la houlette de Virginie Viard, collection S/S 2020 s’inspirant du mouvement et surtout de ses héroïnes. 

La créatrice s’inspire ainsi de ces femmes qui ont fait la Nouvelle Vague, Jean Seberg, Agnès Varda et Anna Karina en tête. Des femmes d’une simplicité presque enfantine mais libre, libre, libre ! 

La simplicité c’est justement ce qui caractérise la pensée Nouvelle Vague. Pourquoi vouloir à tout prix se creuser la tête pour rentrer dans des codes ? La Nouvelle Vague ne le veut pas, elle crée tout simplement. “Tu me parles avec des mots…que moi je te regarde avec des sentiments” , explique Anna Karina à Belmondo dans Pierrot le fou (J.L.Godard, 1965). Et c’est finalement la meilleure définition que l’on pourrait donner à ce mouvement qui a fait trembler nombre de Cahiers

L’oeuvre de Godard mais surtout le courant continue d’inspirer de nombreux artistes et créateurs de tous poils et de toutes les disciplines.

Le récent décès d’Anna Karina, cependant, actrice emblématique de J.L.Godard, pourrait bien faire prendre à cette rétrospective une toute autre dimension. 

Plus d’informations (planning…) sur :

https://www.cinematheque.fr/cycle/jean-luc-godard-554.html

#ExploCine: Black&White/ Lolita , Kubrick et la bienséance

#ExploCine: Black&White/ Lolita , Kubrick et la bienséance

L’habit ne fait pas le moine

Expression plus que courante mais qui semble tout à fait convenir au Lolita de Stanley “Grand Maître” Kubrick. Le réalisateur de Shining et Orange Mécanique (entre autres chef d’oeuvre) est, en effet, fasciné par le roman éponyme du russe Vladimir Nabokov sorti en 1955. Il s’agit là de l’une des premières oeuvres à briser le tabou de la pédophilie en un temps où le Code Hays est encore en vigueur. L’auteur, surtout, choisit le point de vue de l’abuseur, ce qui continue d’entretenir le malaise. Il ne le discrimine en rien mais apporte un regard nouveau autour de la question de la mentalité criminelle. 

Kubrick n’en achètera les droits qu’en 1958 notamment en raison de la censure et des interdictions multiples du roman. Ce n’est qu’en 1962 que sort finalement la première adaptation à l’écran des émois et déboires de la jeune Lolita et de son beau père Humbert. 

Petit point scénario : Durant l’été, dans la petite ville de Ramslade, Humbert Humbert, un professeur de lettres, divorcé et séduisant, loue une chambre dans la maison de Charlotte Haze, une matrone éprise de culture. Celle ci essaie de séduire Humbert mais ce dernier se montre beaucoup plus attiré par sa fille, la juvénile Lolita. 

Si le livre fait sortir de l’ombre ce qui était jusqu’alors un obscur tabou, le film et surtout la polémique qu’il crée nous en apprend beaucoup sur notre bienséance si codifiée.  

Petits secrets de tournage

Le tournage du film, déjà, ne fut pas une mince affaire. Kubrick dû, en effet, interrompre sa réflexion autour du projet, très tôt après en avoir acquis les droits, pour aller remplacer Anthony Manne sur le set de Spartacus. 

Fun fact : Nabokov écrit un scénario au début du projet d’adaptation. Scénario dont Kubrick ne se servira que partiellement même si le nom de l’auteur figure au générique. 

Le choix des acteurs ne fut pas de tout repos non plus. De nombreux interprètes renommés ont ainsi refusé le rôle de Humbert comme, par exemple : Cary Grant, Errol Flynn, Charles Boyer… Un refus somme toute compréhensible lorsque l’on connaît les penchants légèrement machiavéliques et pervers du personnage. Ce sera finalement James Mason qui entrera dans le rôle. 

La jeune actrice Sue Lyon, inconnue à l’époque, se souvient d’une audition quelque peu atypique pour un personnage qui ne l’était pas moins. 

Le place de Humbert 

Lolita c’est donc un homme mature attiré par la jeune (très jeune) Dolorès “Lolita” Haze. Humbert va tenter manipulations et autres stratagèmes pour rester auprès de notre charmante demoiselle. Le livre nous en apprend même davantage sur son attirance pour les “nymphettes” c’est à dire de jeunes filles juste avant que la puberté ne les “pourissent”. Ambiance. 

Dolores en fait cependant baver au professeur Humbert. Ce sont ainsi de petits coups répétés et réflexions que Dolorès en rupture avec son âge inflige à notre professeur de lettres. Celui ci malgré ses scènes de jalousie régulières et violentes laisse tout de même la jeune fille faire. 

Kubrick réussit ainsi à rendre presque sympathique le personnage d’Humbert. On pourrait croire à l’histoire de l’amoureux transi, incapable de contrôler ses sentiments. Ce ne sont toutefois pas eux qui le torture mais bien ses instincts et son inconscient marqué par un amour de jeunesse tragiquement décédé et qu’il recherche désormais en toutes les jeunes filles qu’il croise. 

Masque coupable 

Cette tempête psychiatrique peut alors s’incarner dans le personnage de Clare Quilty. Il est à noter d’ailleurs que son nom même ressemble à s’y méprendre au terme “guilty” (fr: coupable). C’est ainsi, plus qu’un rival amoureux, la conscience d’Humbert aux multiples visages qui rôde au dessus de lui où qu’il aille. Quilty l’intriguant, le chasseur nous montre ainsi le côté sombre d’un Humbert qui va jusqu’à séduire la mère de Dolorès pour rester auprès d’elle. Les déguisements de Quilty en policier également, moralisateur, pourrait également nous faire penser au surmoi du professeur dans une vision freudienne de notre affaire. 

Si l’on va un peu plus loin, on peut également voir dans son regard derrière un journal, une critique d’une société qui observe, qui sait mais se cache derrière ses manuels de bonne conduite. 

Tout n’est pas si noir et blanc et c’est finalement le plus grand scandale révélé par Lolita. Saluons d’ailleurs au passage la performance de Peter Sellers qui lui vaudra de collaborer à nouveau avec Stanley par la suite.

La censure 

Le film comme on peut s’y attendre est pris en otage par la censure avant même sa sortie et ce malgré le travail de Kubrick pour minimiser les dégâts. 

Dolores n’a, ainsi, plus 12 ans comme dans le roman mais 14 et l’actrice, elle même, Sue Lyon en a 16. Elle fut d’ailleurs prise pour son physique mûr afin de ne pas pousser le vice plus qu’il n’en faut. Le réalisateur a, de plus, opté pour un fondu au noir dès qu’une scène s’annonce un peu trop olé olé. 

Le film, qui se souhaite respectueux de l’oeuvre, a donc subit un très gros traitement de censure. Le code Hays encore en vigueur dans les studios Hollywoodiens de l’époque supprime, en effet, systématiquement nudité, moqueries envers la religion, appel à la dépravation… De nombreux films de cette “époque Hays” présentent cependant des trésors d’ingéniosité pour suggérer sans montrer. Le générique de Lolita, par exemple, en est un bel exemple, comme un pied de nez (vous l’avez ?) à la bien pensance. 

Scandaleusement vôtre 

Le film fut tout de même interdit aux moins de 18 ans à sa sortie en salle. Ce qui est assez risible lorsque l’on pense que Sue Lyon, l’actrice principale donc, n’a pas été autorisée à se rendre à l’avant première en raison de son âge. 

Lolita et son réalisateur Kubrick s’attireront cependant les foudres des deux côtés. Les ligues de bienséances crient tout de même au scandale. Les admirateurs du livre, quant à eux, sont déçus du manque d’initiative d’un film qu’ils trouvent trop lisse. 

L’auteur de l’oeuvre originale, Vladimir Nabokov, se demandera au cours d’une interview : “Comment ont ils pu tourner Lolita ?”. Exclamation reprise d’ailleurs dans la bande annonce dudit film. Kubrick, lui même, déclare plus tard  “Si je savais à quoi je m’ exposais, je n’aurai pas tourné Lolita” . Le sujet est effectivement épineux et s’oppose à une foule d’opinions contradictoires et parfois violentes auprès du public. Le film est, malgré (ou grâce) au scandale, très souvent cité au panthéon cinématographique. Ne serait ce que par la difficulté de tourner un sujet si délicat avec toutes les contraintes qu’il impose. 

Lolita a tout de même le mérite de déverrouiller le tabou autour de la pédophilie et des maladies mentales et autres traumatismes ou, communément appelés “perversion” sans autre forme d’analyse. Lolita nous choque, oui, mais elle nous ouvre les yeux au canif.

#ExploCiné: Black&White/Sin City, strip (tease) et chevaliers

#ExploCiné: Black&White/Sin City, strip (tease) et chevaliers

Et quand il aura crevé, son enfer aura un goût de paradis”. 

Sympathique comme programme non ? Bienvenue à Sin city ! 

De son véritable nom, Basin City (surnommée donc par ses habitants Sin City), la ville imaginée par le dessinateur et scénariste Frank Miller (Batman, 300, Robocop..) ne semble pas vraiment à une destination de rêve. La série de comics éponyme s’est arrêtée en 2000 après 9 ans de parution, elle fut toutefois très rapidement portée à l’écran. C’est dès 2005 que Robert Rodriguez présentera son long métrage Frank Miller’s Sin City en compétition officielle du festival de Cannes. Si il ne remporte aucune récompense, il recevra un accueil critique plutôt positif dans l’ensemble et sera suivi par Sin City: A dame to kill for à l’automne 2014.

Mais avant toute chose, petit point scénario : Sin City est une ville infestée de criminels, de flics ripoux et de femmes fatales. Hartigan s’est juré de protéger Nancy, une strip teaseuse. Marv, un marginal brutal mais philosophe, part en mission pour venger la mort de Goldie. Dwight, l’amant secret de Shellie, part en croisade contre Jackie Boy qui menace Gail et les filles des bas quartiers. Certains ont soif de vengeance, d’autres recherchent leur salut. Bienvenue à Sin City, la ville du vice et du péché. 

Un très beau casting à base de Jessica Alba, Mickey Rourke, Bruce Willis et autres Clive Owens vient compléter ce tableau que l’on pourrait presque croire sorti de quelque geste chevaleresque où le Bien et le Mal se mènent une lutte à mort.

I°. La cinéphilie, ça n’a rien de comics ? 

Fun fact, Frank Miller était assez réticent au projet lorsque Robert lui propose. La toute première scène fut d’ailleurs filmée afin de le convaincre.

Josh Harnett & Marley Shelton, Sin City (Robert Rodriguez, 2005)

Rodriguez souhaite pourtant être le plus respectueux possible de l’oeuvre et de l’auteur original. Le titre lui même en figure un bon exemple : Frank Miller’s Sin City (FR : Sin City par Frank Miller). Miller participa d’ailleurs au tournage à titre de conseil et figure d’ailleurs au générique en tant que co réalisateur. Il s’octroie de plus un rapide caméo en prêtre confesseur : 

Mickey Rourke & Frank Miller, Sin City (Robert Rodriguez, 2005)

Robert indique cependant qu’il ne souhaitait pas “adapter” le comics mais le “traduire” à l’écran avec les moyens que ce nouveau média permet. Il reprend alors la bande dessinée presque case par case mais y ajoute de petits clins d’oeil bien cinéphiliques. Un goût pour l’hommage au 7e art que Robert partage avec son ami Quentin Tarantino. Celui ci va d’ailleurs venir en aide à Rodriguez au cours du tournage. Ce dernier avait, en effet, composé une partie de la BO de Kill Bill Volume 2 pour la somme de 1$ et souhaite lui rendre la pareille. Quentin va donc conseiller son ami et même diriger l’une des scènes mythiques du film. 

Benicio Del Toro & Clive Owens, Sin City (Robert Rodriguez, 2005)

Le sabre de la dangereuse Miho est, par ailleurs, le même que ceux des Crazy 88 dans son Kill Bill Volume 2

Devon Aoki in Sin City (Robert Rodriguez, 2005) & Uma Thurman VS the Crazy 88s in Kill Bill: Volume 2 (Quentin Tarantino, 2004)

II°. Noir c’est noir

Tout comme la BD, le film par son ambiance, décor, rythme..  (par beaucoup de points donc) est construit comme une référence au film noir des années 50. Rodriguez, cependant, fidèle à lui même y ajoute de petites touches cinéphiliques en références aux codes des vieux films d’horreur. 

L’utilisation du noir et blanc, dans le comic comme dans le film participe de ce double hommage. L’apparition de tâches éparses de couleurs hautes en lumière permet ainsi de renforcer le dramatique et la température d’une scène par le contraste qu’elle crée. On aperçoit donc un lit rouge sang au coeur d’une scène d’amour qui se révélera plus passionnelle que prévue. L’un des grands méchants est, de plus, représenté avec une peau d’un jaune si lumineux qu’il crève l’écran. Le jaune figure en effet, le traître et tout son joyeux bagage dans une grande partie de sociétés d’historique catholique depuis son association avec Judas. 

Le noir et blanc structure ainsi le mouvement et l’action à l’écran.  

Elijah Wood (1) & Bruce Willis (2) in Sin City (Robert Rodriguez, 2005)

III°. Le contraste ne fait pas le moine 

La ville du vice (Sin City, vous suivez ?) est ainsi tiraillée entre les grandes forces du Bien et du Mal. Des meurtres, des viols, du cannibalisme et j’en passe, figurent en haut du prospectus quand on arrive en ville (vous suivez toujours ?). Ces grandes puissances, cependant, ne sont pas forcément là où l’on pense. Le noir et blanc nous rappelant, par contraste justement avec l’intrigue, que tout n’est pas si manichéen. 

Jackie Boy, le distingué, s’avère finalement un représentant de l’ordre mais frappe sa copine pour asseoir sa virilité face à son petit groupe. Marv, également, et même si c’est un peu cliché, est considéré par beaucoup comme un fou dangereux et malade. Il cherche toutefois à venger le meurtre de Goldie qui l’a touché de gentillesse. Il finit par se retrouver face à Kevin/Elijah Wood face à qui il ressemble plus à un enfant légèrement hyperactif et capricieux. Si l’action fait trembler la frontière qui les sépare, on finit toujours par avoir l’indication de qui est le bon et qui est le truand. A Sin City, il est risible de chercher LA brute. 

Chacun des personnages principaux ressemblent plus aux chevaliers de la table ronde. Chacun sa quête, chacun son chemin mais toujours une volonté de défendre (et principalement une femme). 

L’adaptation au cinéma du Sin City de Frank Miller se regarde bien. Les adeptes de l’ambiance Tarantino/Rodriguez ne seront pas déçus. On regrette néanmoins un manque de démarcation de la patte Rodriguez. Les deux réalisateurs et amis partagent, en effet, une grande partie de leurs goûts et références. On aura, pourtant bien aimé une affirmation personnelle plus marquée, un peu plus de Dusk till Dawn ou Planet Terror. Le choix de respecter le matériau d’origine, également, est certes louable mais peut parfois sembler plus copié collé animé qu’oeuvre. On a plaisir toutefois à voir et revoir le travail monstre de Rodriguez (comme à son habitude) et ce petit côté too much parodique dans la violence.

#ExploCiné: Tim, Jack & les poupées animées

#ExploCiné: Tim, Jack & les poupées animées

Si il est un film culte en cette saison, c’est bien, L’Etrange Noël de Monsieur Jack ! Sorti sur nos écrans en 1993, il est aujourd’hui indissociable de l’univers de Tim Burton. 

L’Etrange Noël est tiré d’un poème écrit par Burton lui même et inspiré par celui de Clement Clarke Moore, La Nuit avant Noël. On notera le titre original The Nightmare Before Christmas (Le Cauchemar avant Noël, pour les non anglophones). Ce film contient à lui seul toute l’essence de l’imaginaire du petit garçon de Burbank fasciné par le cinéma d’horreur et la littérature. On y retrouve surtout les influences du jeune Tim qui l’ont très tôt poussé vers l’animation comme une opportunité de créer “un dessin en trois dimensions”. 

“Il y a très peu de projets dans lesquels on se sent impliqué personnellement. J’ai ressenti ça pour Vincent et je ressens la même chose pour l’Etrange Noël de Monsieur Jack”, déclare Burton dans ses Entretiens avec Mark Salisbury

Avant toutes choses, petit point scénario (pour ceux qui vivrait dans une grotte): Jack Skellington, roi des citrouilles et guide de Halloween-ville, s’ennuie : depuis des siècles, il en a assez de préparer la même fête de Halloween et rêve de changement. Le hasard lui permet d’entrer dans la ville de Noël dans laquelle il découvrira des couleurs et une gaieté qui l’émerveilleront. 

Vincent de l’autre côté du miroir 

Tim naît le 25 août 1958 à Burbank en Californie (non loin d’Hollywood et ses hauts lieux donc). D’une nature solitaire, il y grandit entouré d’une famille quelque peu dysfonctionnelle et, surtout, surtout d’un ennui mortel. Le petit Tim est cependant, déjà, doué d’une imagination extrêmement fertile qu’il va opposer comme une arme de survie à cette existence grise. Son refuge sera alors dans la lecture (Roald Dahl, Edgar Allan Poe…) et dans le cinéma de sa ville. Il y découvre notamment les films d’horreur de la Hammer, l’acteur Vincent Price (de qui il restera un fervent admirateur) et sera fasciné par les maquettes du grand manitou Ray Harryhausen (Le Monstre du Temps Perdus, Le Septième Voyage de Sinbad..). 

Burton présentera d’ailleurs très vite une certaine disposition pour cet art armé d’une caméra super 8 et de tout ce qui lui tombe sous la main. Il dessine également énormément et réalisera les premières esquisses de Jack Skellington. 

Lorsqu’il a 18 ans, il intègre grâce à une bourse la California Institute of Arts (fondée dans les 60s par Walt Disney lui même). Il sera par la suite engagé dans la célèbre firme grâce à son court de fin d’étude The Stalk of the Celery Monster (1979). 

Les projets qui lui sont confiés l’ennuie cependant comme Rox et Rouky (1981). “Un vrai supplice”, ira t il jusqu’à dire. Il a cependant l’occasion de travailler sur le concept de Taram et le Chaudron magique (traumatisme de toute une génération, s’il en est) pour lequel il livrera quantité de recherches graphiques qui seront malheureusement rejetées. Grâce au soutien d’un petit groupe d’exécutifs, néanmoins, il se verra alloué 60 000 dollars de budget pour Vincent, un court animé image par image et hommage à son idole Vincent Price. Le film, tiré de l’un de ses poèmes, aura même la consécration de voir Vincent Price lui même en réciter le texte ! 

Le film sera couronné de succès auprès des festivals de Chicago et d’Annecy. Tim rempile alors avec son interprétation personnelle de Hansel et Gretel (1982). Celui ci sera cependant diffusé sur Disney Channel à 22h30, empêchant ainsi toute découverte massive, en raison de son “univers singulier et surprenant”. Il retente l’expérience avec ce qui sera la première version de Frankenweenie (1984). C’est toutefois une nouvelle frustration pour Tim car le film est très vite interdit au moins de 12 ans ce qui compromet sa place d’avant programme pour Pinocchio. Déçu, il quitte Disney pour la Warner laquelle lui propose le long métrage Pee Wee’s Big Adventure (1985) d’après le show du clown Pee Wee (interprété par Paul Reubens) bien connu de la télévision américaine. Il rencontrera d’ailleurs sur le tournage Danny Elfman qui en compose la bande originale. Le succès est là et ce malgré une critique en majeure partie négative. Il s’ensuivra les célèbres têtes d’affiches du palmarès burtonien comme Beetlejuice (1986) et Batman Returns (1989). Il fondera sa propre entreprise de production vers la fin des années 80’s afin de ne plus être freiné dans son processus créatif. 

Le projet The Nightmare Before Christmas, quant à lui, est imaginé par Tim en 1982, alors qu’il est encore animateur chez Disney. Le projet est, à l’époque, refusé par la major car “trop effrayant”. C’est dix ans plus tard, que le réalisateur encore taraudé par Jack Skellington, réussira à le produire avec cette même firme à la souris (laquelle en possède les droits en raison du statut d’employé de Tim à l’époque de sa création). L’Etrange Noël de Monsieur Jack sortira alors sur nos écrans en 1993 sous le nom de Tim Burton’s Nightmare Before Christmas (FR: Tim Burton présente: L’étrange Noël de Monsieur Jack). Seule et unique occurrence de ce genre, on notera. 

Image par image 

L’Etrange Noël de Monsieur Jack possède une place toute particulière dans le monde de l’animation. Le film marque, en effet, un tournant dans ce domaine si particulier. Il lui apporte, d’abord, un certain nombre d’améliorations techniques. Il permet surtout d’amener un coup de projecteur sur une technique quelque peu délaissée à l’époque par les animateurs eux mêmes. 

L’animation, et particulièrement l’animation en volume (ou stop motion), est un processus long et, oserait on le dire ?, difficile. Une fois le concept, la technique et le matériau choisis (dessin ? ombres chinoises ? pâte à modeler ? poupées ?), le tournage s’avère fastidieux. Un seul mouvement consiste en une série de clichés qui le décompose. C’est une fois le tout monté que l’on obtiendra l’effet escompté suivant un certain nombre de choix (vitesse,  effets…). 

Cette technique reste cependant très appréciée et respecté et ce, dès les débuts de l’animation. De l’avis général, on fait remonter sa première occurrence avec The Haunted Hotel (J. Stuart Blackton, 1907).

https://www.youtube.com/watch?v=MDRaPC4EXpo

Les puristes auront reconnus le nom du créateur des Humorous Phases of Funny Faces (1906), premier film à qui on attribue communément l’utilisation du principe de l’animation (tel que l’on entend techniquement aujourd’hui du moins).

L’un des plus grand noms de cette technique reste cependant George Pal et ses Puppetoons. Issu de la contraction de “puppet” (FR: poupées) et de “toon” (FR: dessin animé), ces petites créatures ont à leur actif un nombre certain de publicités et de longs métrages à l’esthétique travaillée (et qui n’est pas sans rappeler celle de Burton). George fut l’un des premiers à utiliser des parties du corps interchangeables pour ses poupées. Des têtes différentes pour chaque expressions ou encore des bras à intervalles différents figurent une belle avancée en ce que le risque de détérioration de la poupée est moindre. Ceci nécessite cependant la création d’un nombre plus important d’objets spécifiques. Il fallait, par exemple, pas moins de 12 paires de jambes pour une séquence de marche chez les Puppetoons. 

https://www.youtube.com/watch?v=ulISb_i3tV4&t=329s

Une technique qui sera néanmoins reprise par ses successeurs et notamment Tim Burton, lequel créera avec son équipe pour les besoins de tournage pas moins de 200 têtes de Jack Skellington différentes. 

“Que vois je ?!”

Un plongeon dans la cinématographie de Tim Burton, c’est comme Jack Skellington qui plonge dans le monde de Noël. On ne sait jamais ce que l’on va y trouver mais son univers est reconnaissable entre mille. “Pour moi, travailler avec Tim, nous dit Johnny Depp, c’est comme rentrer à la maison. Une maison pleine de pièges, certes, mais de pièges confortables. Très confortables. Personne ne peut compter sur des filets de sécurité, mais c’est ici que j’ai été élevé.” (Préface Tim Burton, Entretiens avec Mark Salisbury). 

Tim réussit, en effet, à nous embarquer dans son univers personnel mais d’une telle façon qu’il en réveille notre nostalgie enfantine. On pourrait presque croire à un grand frère qui nous racontera une histoire de fantôme avant de dormir. 

Un univers déroutant et une imagination débordante qui ne doit pas faire oublier le talent d’animateur de Tim Burton. L’Etrange Noël mais aussi Corpse Bride (FR: Les Noces Funèbres, 2006), non contents d’être de pures merveilles visuelles, apportent leur pierre à l’édifice d’une technique si dure mais tellement magique. Il est à noter que c’est au cours du tournage de Corpse Bride que Tim aura l’idée d’utiliser une nouvelle sorte de marionnettes dont la structure permet la déformation sans en altérer le matériau (ici plastique). 

Un amour pour ces poupées animées qu’il exprimera encore une fois au cours de ses Entretiens avec Mark Salisbury :“Je l’aime pour des raisons indicibles, inconscientes. L’animation image par image dégage quelque chose de magique, de mystérieux, de tactile. Je sais qu’on peut obtenir un résultat similaire, voire supérieur, avec des ordinateurs, mais sans cette qualité “fait main” qui lui donne sa résonance émotionnelle, enfin pour moi. C’est peut être un effet de la nostalgie, mais je pense que ce médium véhicule toutes ces choses”. 

Si l’animation reste son domaine de prédilection, son esthétique en prise de vue réelle n’est jamais éloignée de ces “dessins en 3 dimensions” et même parfois les deux cohabitent. Ce fut le cas, par exemple avec Alice au Pays des Merveilles (2010) et Mars Attack (1996) qui usent tous les deux de prises de vues réelles et d’imagerie numérique. 

Tim Burton, et ce quelque soit la technique utilisée, nous embarque dans son univers horrifico coloré. Un souci du détail, une créativité débordante et, surtout, un travail acharné ont permis d’ouvrir la trappe entre l’univers burtonien et le nôtre. L’animation par bien des égards figurent l’un des seuls art animé capable d’une telle merveille. 

“Pour quelles raisons l’animation fascine-t-elle ? D’abord par son caractère magique, car elle permet de donner vie à des dessins, à des marionnettes…: il s’agit d’une forme d’illusionnisme. Mais également parce que cet art, le “septième bis”, curieusement lié ainsi à celui du cinéma, art du XXe siècle prend ses sources dans tous ceux qui l’ont précédé: la peinture, la sculpture, le dessin, la musique,la danse, la dramaturgie… L’idée d’un“art total” rêvé par les créateurs d’opéra, incarnés par certains cinémas, peut se matérialiser magistralement dans le cinéma d’animation tant il se situe à de multiples carrefours” , Olivier Cotte, 100 ans de cinéma d’animation