La première fois que j’ai eu la chance de découvrir Joyce Babatunde c’est lors de ma première semaine au Cameroun. En effet, je me retrouve dans un concert privé, à domicile du Laboratoire de Bastos. Une sorte d’école de musique située dans les hauts quartiers de la ville de Yaoundé, au Cameroun. Je me retrouve donc dans le salon d’un professeur, dont j’ai totalement oublié le nom (toutes mes excuses) et trois artistes vont se succéder. Joyce était la deuxième à prester. Depuis ce jour je ne peux m’empêcher d’avoir un œil sur elle, suivre son travail. Car dès ce premier concert, alors encore plutôt inexpérimentée, elle a mis le feu tout simplement. Malgré le set up allégé dû au fait que le concert se déroulait dans un salon et la proximité immédiate du public, on remarque très vite que Joyce se sent à l’aise ; qu’elle a même besoin de sentir cette chaleur émanant du public, elle s’en enivre et en redemande : nous aussi !
Comment alors vous décrire le style de Joyce Babatunde ? Elle navigue avec brio en pop, world, reggae, soul et rap ! On dirait qu’elle nous concocte mille chansons en une et pourtant tout s’enchaîne avec une telle fluidité ! Sa voix est là, posée, elle a un flow incroyable et son instru est formidable. Le plus génial est qu’à chaque fois que je la vois en concert elle évolue, elle affirme sa personnalité : c’est une artiste qui ne s’arrête pas de travailler et le travail paie ! Cette jeune femme anglophone de la région du Nord-Ouest du Cameroon décroche d’ailleurs le prix révélation dans la catégorie “musique” du Goethe Institut à Yaoundé dès 2018 ! En parallèle de ses études en droit des affaires, elle travaille sur un album studio.
Peut-être que quelques chanceux d’entre vous l’ont découverte à Montpellier ou Bordeaux en fin d’année 2021 car Joyce Babatunde (et quelques autres artistes camerounais) a eu l’opportunité de se produire en France dans le cadre du nouveau sommet Afrique-France. En bref, écoutez ce qu’elle fait, suivez-là sur les réseaux, intéressez-vous à son travail afin de lui permettre de remettre les pieds en France et en Europe. Cliquez sur les liens ci-dessous pour la découvrir, et vous m’en direz des nouvelles !
Venez à la (re)découverte d’une formation qui vient de loin, ou plutôt de très très loin. En effet, Da Genius est une formation à géométrie mouvante composée pour l’occasion de Gamil Dagenius Abdou Kamal-Dine et Yax et nous vient des Comores ; un archipel à plus de 7000 km de la France. J’ai eu la chance de les rencontrer et d’assister à l’une de leur performance scénique au Cameroun.
Yax et Gamil ont, en effet, été invités à participer à un moment créatif, pendant une semaine dans un petit coin de paradis, appelé Souza, à 45 minutes de Douala. Cet endroit magique en pleine nature a accueilli des artistes et des auteurs plus ou moins expérimentés, originaires du continent africain en résidence afin de (re)trouver l’inspiration et se former en compagnie de grands noms de l’écriture tels que Hemley Boum ou encore Anne-Sophie Stefanini et le slameur Capitaine Alexandre.
Ce dernier a d’ailleurs partagé l’affiche du groupe lors du concert organisé à l’Institut Français du Cameroun de Douala. Les deux formations sont habitués à travailler tous ensemble depuis un certain temps. Ils collaborent notamment dans le collectif appelé “On a slamé sur la lune”.
Mais parlons-en alors des concerts !
A Douala, Yax et Gamil sont accompagnés de Marsi et de Serge Epah au cajon (une percussion en forme de boîte, originaire du Pérou), et Capitaine Alexandre en guest. Alors qu’ils n’ont pas eu tant de temps que ça pour tous se coordonner, on ressent une belle complicité dès les premiers instants. Les textes sont bien écrits, dénoncent, nous questionnent, nous touchent et on voyage encore plus lorsque Gamil et Yax nous proposent des morceaux en comorien.
En résumé, un très bon feeling, des instrus entraînantes que je retrouve à Yaoundé le vendredi suivant, cette fois-ci sans Capitaine Alexandre ni Serge Epoh. Le début manque un peu de calage mais rapidement, ils reprennent la main et le public se réveille pour les accompagner et demander même une petite prolongation.
En bref, n’hésitez pas à aller les soutenir notamment en écoutant l’album MSAFARA « voyage poétique », en streaming, et si l’opportunité se présente, assister à un de leur show.
Richard Wayne Penniman alias Little est décédé à 87 ans le 9 mai des suites d’un cancer des os. Pianiste, auteur, compositeur, interprète et acteur, il laisse un héritage musical immense.
Né le 5 décembre 1932 à Macon en Géorgie, c’est, avec Chuck Berry, Fats Domino et Bo Diddley, l’un des pionnier du rock n’roll à la fin des années 1950’s et l’un des premiers musiciens noirs de rock à connaître le succès auprès des blancs. Il est même surnommé “l’architecte du rock” en ce qu’il réussi la fusion du boogie, gospel et blues agrémenté d’un piano énergique joué debout
Sa légende tient également en sa personnalité excentrique. Raillé dans sa jeunesse en raison de ses manières efféminées, il va en prendre son parti sur scène à base de tenues flamboyantes.
Little Richard c’est aussi un répertoire sulfureux et sexuellement connoté.
Il a ainsi influencé nombres d’artistes. Bob Dylan, par exemple, a commencé par des reprises de ses tubes. Les Rolling Stones ont fait évolué leur musique vers un style plus blues à son contact. Jimi Hendrix et Otis Redding ont même débuté comme musiciens anonymes dans son groupe. Une expérience qui marquera leur style à jamais comme toute une génération d’artistes noirs américains tel que Prince ou encore Bowie, Elvis ou The Beatles. Son ami James Brown déclarera d’ailleurs Richard comme l’un des artistes les plus importants de sa carrière et précurseur avec son groupe de la soul funk des années 1960.
Tous les grands artistes lui ont rendent aujourd’hui hommage à commencer par Mick Jagger, Iggy Pop ou Bob Dylan.
Plus qu’un architecte, Little Richard avec ses performances, ses tenues et son attitude rebelle et provocante donne le ton d’un genre musical qui le fera entrer au Rock and Roll Hall of Fame (dont il est un des fondateurs) dès sa création en 1986. Architecte musical, oui, il est surtout l’un des chefs de file de l’émancipation noire et homosexuelle.
. Tutti Frutti (1955)
Fun fact : le célèbre “Tutti Frutti” fait référence au sexe anal qu’il maquille dans des onomatopées groovy “a wop bam a loo bam a wop bam boum”
Ce lundi 27 janvier se tenait au Staples Center à Los Angeles (CA, USA), la 62e cérémonie des Grammys Awards. Ceux ci récompensent tous les ans les artistes musicaux et célèbre la musique et son industrie. Malgré l’émotion palpable suite à l’annonce du décès de Kobe Bryant quelques heures plus tôt et quelques polémiques (autour de la non diversité ainsi que d’un possible trucage), la cérémonie s’est déroulé sans encombre et nous a offert quelques beaux moments. A noter que, pour la deuxième fois, l’animation de la soirée était confiée à la talentueuse Alicia Keys, laquelle ne nous a pas deçu. Retour…
And the award goes to…
. Billie Eilish et son parolier de frère réalise une entrée retentissante parmi la communauté grammyienne. La jeune fille, en effet, est nommé dans pas moins de 6 catégories et remporte 4 prix dont: Album de l’année, Chanson de l’année, Révélation de l’année et Meilleur Album vocal pop . Elle devient ainsi la plus jeune chanteuse à avoir reçu autant de Grammys.
. Lil Nas X et Billy Ray Cyrus remporte sans grande surprise le : Meilleur vidéo musicale de l’année pour le génial clip de Old Town Road ainsi que Meilleur Duo ou performance collective Pop.
. Tyler the Creator remporte le Meilleur album rap avec Igor
Tyler the Creator performe Earfquake et New Magic Wand sur la scène du Staples Center (CA, USA)
. Lizzo obtient le prix de la Meilleure performance pop solo pour Truth Hurts.
. Les Vampire Weekend reparte avec le Meilleur album alternatif pour Father of the Bride
. C’est, enfin, l’album Social Cues de Cage The Elephant qui est sacré Meilleur album rock
Ce qu’il fallait retenir
. L’hommage vibrant d’Alicia Keys pour Kobe Bryant disparu dans un accident d’hélicoptère quelques heures avant la cérémonie.
https://www.youtube.com/watch?v=VM8hcNb5ptQ
. L’hommage de Usher et FKA Twigs pour la superstar Prince, disparu il y a bientôt quatre ans déjà.
https://www.youtube.com/watch?v=LfwatZ9hdxA
. L’hommage, enfin au rappeur Nipsey Hussle, assassiné en mars 2019
https://www.youtube.com/watch?v=P4DNDJq-jHU
. La performance fortement émotionnelle de Demi Lovato sur Anyone, après presque 2 ans loin des projecteurs suite à son overdose en 2018.
https://www.youtube.com/watch?v=Glo6mbDWLd4
. Plus joyeusement, on plussoie la superbe prestation flamenco pop de Rosalia
https://www.youtube.com/watch?v=kUzxObqlozY
. Le show brûlant d’Aerosmith et Run DMC qui reprennent leur tube planétaire: Walk This way et enflamment la cérémonie.
https://www.youtube.com/watch?v=NjJtnMOkF60
. Enfin, on a adoré la performance de Lil Nas X et Billy Ray Cyrus accompagnés de quelques amis pour une reprise de Old Town Road et Rodeo de toute beauté.
https://www.youtube.com/watch?v=drojmpUCC2M
On a hâte de voir ce que l’année 2020 nous réserve en matière de nouveaux sons. En attendant gardez l’oeil (et les oreilles) ouvert.
Hippy, punk, métal et même reggae et funk, musique et révolution (politique, artistique…) sont bien souvent liées. Petite sélection, non exhaustive, des titres qui ont fait histoire…
Illustration de couverture : Sex Pistols, live in London
Rock it !
. My Generation, The Who (1965, album: My Generation)
. Search and Destroy, Iggy Pop & The Stooges (1973, album: Raw Power)
. Anarchy in the UK, Sex Pistols (1976, album: Anarchy in the UK/ I wanna be me)
. Antisocial, Trust (1980, album: Repression)
. Take the power back, Rage against the machine (1991, album : Rage against the machine)
. New World Order, Megadeth (1994, album : ThIrt3en)
. Rise up, Testament (2012, album : Dark Roots of Earth)
Il y a quelques semaines s’offrait sur les planches de l’UBU (Rennes) l’effervescence de Mike Brandon et de ses acolytes, autrement appelés The Mystery Lights. L’occasion de revenir sur un groupe garage rock unique aux influences sans limites et aux allures de sales gosses n’ayant toutefois jamais cessé d’écouter la parole (d’ailleurs souvent survoltée) de leurs aînés.
RENCONTRE & HISTORIQUE
C’est en 2004, au lycée de la ville de Salinas en Californie que se rencontrent Mike Brandon et Alfonso Luis Solano, alors animés d’une passion commune pour le rock garage des années 60/70’s. Tous deux sont guitaristes dans des groupes de punk, et décident de créer ensemble The Mystery Lights. Probablement loin de se douter que ce nom les suivrai encore plus de 15 ans après.
Accompagnés de leurs amis Nick Pillot à la batterie et Joe Dellamora à la basse, ils forment une première base du groupe et répètent sans relâche dans un petit garage de réparations automobiles de Salinas. Les débuts sont difficiles ; le groupe connaît pendant près de 8 ans de nombreux changements de line-up et plusieurs périodes de pauses, peinant à se faire un nom sur la scène californienne. Ils décrochent quelques opportunités auprès de salles et radios locales, comme en témoigne ce live capté en 2010 dans une radio de Los Angeles mais sans grande envergure.
The Mystery Lights, Lovin Machine 2009
L’atmosphère au sein du groupe est souvent instable ; les instrumentistes vont et viennent autour du socle Brandon / Solano. Mais l’approche musicale globale restera néanmoins la même tant que ce dernier perdurera. Ils sortent en 2009 leur premier album auto-produit intitulé Teenage catgirls and the mystery lightshow , qui ne connait pas un franc succès, échouant à assurer au groupe un quelconque semblant de visibilité.
Lassé de la Californie, Brandon déménage alors en 2012 à New York, dans un petit appartement du Queens, à la recherche de plus de mouvement et d’opportunités. Il est rapidement suivi par Solano, Pillot et Alex Q. Amini, remplaçant de Dellamora à la basse. Pendant 3 ans, ils écument les circuits underground new-yorkais, attirant alors peu à peu les regards. S’ajoutent ensuite à la formation Kevin Harris aux claviers / orgue et Noah Kohll à la batterie après le départ de Pillot.
LABEL
En 2015, ils sont enfin repérés par la maison de disques soul new-yorkaise Daptone records (ayant notamment propulsé des artistes tels que Sharon Jones & the Dap Kings,The Olympians ou encore Charles Bradley), souhaitant faire de Mystery Lights la figure de proue de Wick records, branche rock du label créée la même année. En passionnés des sonorités et arrangements musicaux des années 50/60’s, les équipes de Daptone records mettent alors à disposition du groupe le studio « House of soul », véritable temple dédié à l’enregistrement analogique, permettant l’utilisation de matériel d’époque garanti sans ordinateur.
RÉFÉRENCES
Car ce qui fait l’une des plus grandes richesses de The Mystery Lights c’est avant tout leur approche musicale éclectique. Des classiques psychés à l’image de The Seeds, The Kinks, Velvet Underground, Them ou encore Country Joe and the Fish pour ne citer qu’eux. Jusqu’aux plus inhabituels acteurs de la scène punk tels que Dead Moon (reprise en concert de Dead moon night), The Screamers,Billy Childish, Richard Hell, The Fall, … en passant par quelques touches blues avec Blind Willie Mctell, jazz avec Sun Ra, ou même électroniques expérimentales avec Brian Eno, Kraftwerk, Neu!, etc. ; autant dire que le spectre des influences est très large.
Reprise 122 Hours of Fear de The Screamers (2004) par The Mystery Lights en 2019
Il ne fait, par ailleurs, aucun doute qu’ils aient chacun été également nourris au sein des plus grands précurseurs du mouvement psyché par les biais de compilations longuement ressassées, telles que Nuggets (1), Back from the grave (2), ou encore Uptight Tonight (3). Celles-ci étaient et restent encore aujourd’hui de véritables trésors de (re)découvertes de titres garage/psyché/punk rock de groupes des 60’s, à l’époque presque oubliés et considérés comme passés de mode, avant de devenir par la suite des classiques du genre. Elles sont devenues sources d’inspirations pour les générations de musiciens à venir, dont The Mystery Lights fait évidemment partie.
Original Artyfacts from the First Psychedelic Era, 1965-1968, composée par Lenny Kaye – guitariste du Patti Smith Group – double album de 27 chansons
Tim Warren – 1983/1992 – Crypt Records – 10 volumes
The ultimate 1960s garage punk primer – Big Beat Records – 2005 – 26 titres
2016 – 1er ALBUM
Le premier album produit chez Daptone, enregistré à Bushwick en seulement une semaine et sobrement appelé The Mystery Lights sort en 2016. Il témoigne d’une énergie viscérale et passionnée parfaitement maîtrisée, ayant mis près de 10 années à pouvoir être exprimée à un plus large public.
Les sonorités enregistrées en tout analogique confèrent à cet album une dimension nostalgique avec toutefois une identité propre, comme il en ressort aujourd’hui peu presque 50 ans après l’âge d’or du rock garage et du rock progressif. L’intention ne se cantonne pas à un simple hommage sans recherche musicale. En mélomanes aguerris et passionnés curieux, chaque membre du groupe apporte sa touche personnelle. Blues, jazz, punk, surf rock, country, soul, … ; tout style a du bon à prendre, que ce soit en grandes ou petites proportions. Loin de se revendiquer groupe de rock psychédélique, et encore moins héritiers d’un flambeau à la flamme presque éteinte, The Mystery Lights refusent toute étiquette, si prestigieuse soit-elle, ajoutant à ce cocktail déjà savoureux une touche d’humilité et de sincérité peu communes.
Extrait de l’album, Live from the House of soul – What happens when you turn the Devil down
2019 – 2ème ALBUM
Après trois ans de tournée mondiale (Etats-Unis, Asie, Australie, Europe) et de préparation d’un second album, le groupe revient en mai 2019 avec Too much tension, aux sonorités cette fois plus axées blues, surf rock et électroniques expérimentales, approfondissant davantage les influences toujours plus riches.
Extrait live de l’album Too Much Tension (2019)
Extrait de l’album Too Much Tension (2019)
Trois années qui ne semblent pas avoir été de tout repos, à en juger par le titre choisi pour ce second album, les sujets traités dans les textes et les quelques changements de membres. Noah Kohll cède sa place à Zach Butler à la batterie, quant à Kevin Harris, il laisse sa place à Lily Rogers pour la partie claviers / orgue. Un mal pour un bien selon les déclarations de Mike Brandon en interview, jugeant que le groupe dans sa composition actuelle a enfin trouvé un juste équilibre.
L’entente globale au sein de cette quintette frénétique semble aujourd’hui idéale et ça se ressent. Plus particulièrement en concert où ils offrent volontiers au public tout ce qu’ils peuvent offrir. The Mystery Lights est de ces groupes qui aiment à révéler aux regards un spectacle instinctif sans prise de tête aux enchaînements bien maîtrisés, véritable célébration de la musique d’une manière générale. Bien que de ces cinq lumières mystérieuses, Mike Brandon, en « co-leader historique », semble briller plus que les autres, c’est sans pour autant faire de l’ombre au reste du collectif. Le style, dans sa forme parfois volontairement perdu et bâclé, favorise toujours le sens musical. Sur scène ils s’amusent, boivent, se marchent dessus, intervertissent les rôles, slamment, tentent de nouvelles choses, réussissent ou échouent mais qu’importe. Mike Brandon avait prévenu, déclarant avec cynisme à son public au moment où les esprits commençaient à s’échauffer : Apologize for our unprofessionalism !
Écrivant patiemment leur histoire depuis plus de 15 ans et ayant à mes yeux réalisé jusqu’ici un sans-faute, que ce soit musicalement ou humainement, The Mystery Lights trouvent leur place haut perchée dans la courte liste des groupes de rock garage actuels qui valent le détour. Il est indéniable qu’ils maîtrisent à ce jour tous les codes musicaux de leurs influences, s’élevant même à leur niveau pour le plus grand plaisir d’un public adepte bien qu’encore très restreint. Souhaitons-le, The Mystery Lights gagneront prochainement leur reconnaissance amplement méritée.