Hippy, punk, métal et même reggae et funk, musique et révolution (politique, artistique…) sont bien souvent liées. Petite sélection, non exhaustive, des titres qui ont fait histoire…
Illustration de couverture : Sex Pistols, live in London
Rock it !
. My Generation, The Who (1965, album: My Generation)
. Search and Destroy, Iggy Pop & The Stooges (1973, album: Raw Power)
. Anarchy in the UK, Sex Pistols (1976, album: Anarchy in the UK/ I wanna be me)
. Antisocial, Trust (1980, album: Repression)
. Take the power back, Rage against the machine (1991, album : Rage against the machine)
. New World Order, Megadeth (1994, album : ThIrt3en)
. Rise up, Testament (2012, album : Dark Roots of Earth)
“Kill, kill, kill !”, c’est par ce cri que débute l’émeute à Springfield dans Les Simpsons, le film (David Silverman, 2007). Une émeute c’est impressionnant, effrayant, grisant … C’est tout cela mais c’est surtout l’expression de la colère collective. C’est une rage trop longtemps contenue, sous jacente, qui explose et détruit. L’émeute est bien souvent décrite comme le chaos déchaîné sur Terre. Elle est, parfois aussi, le mal nécessaire, la destruction pour mieux reconstruire.
A l’écran, elle peut être un outil puissant. Qui n’a jamais eu envie de monter à la barricade suite à une telle scène ? Une question se pose cependant : Comment filmer le chaos ? Comment en retranscrire surtout le sens du collectif ?
Le visage de la colère
Le Larousse définit le phénomène comme un soulèvement populaire généralement spontané et non organisé, mouvement, agitation, explosion de violence.
Le terme de mouvement n’est pas anodin. C’est une explosion certes, mais qui résulte d’un besoin (certain ou ressenti) de passer à l’action. Le peuple trop longtemps enchaîné choisit de se faire justice. Elle devient foule déchaînée.
C’est la colère dans son côté le plus social. Un mouvement par lequel les individus disparates ne sont plus qu’un tout en étant multiple. Les participants par ce formidable élan d’appartenance deviennent entité : l’Emeute.
Filmer le chaos
Deux grandes problématiques entrent alors en jeu lorsqu’il s’agit de filmer le phénomène. La première est purement technique. C’est une explosion de violence. Quels moyens mettre en place alors pour rapporter des images depuis l’oeil du cyclone ?
La seconde est plus théorique et esthétique. Que montrer et surtout comment le montrer ? Un plan depuis l’hélico TV ne traduira pas la même chose que des images des participants face à la police. Le contexte même dans lequel l’émeute l’inscrit dans le message final. Est ce un documentaire ? Une fiction d’émancipation ?
L’émeute c’est une explosion sociale, certes, mais non moins violente. Le principal risque est alors de romancer un tel phénomène.
Raciale, politique ou même manipulée, l’émeute est de plus en plus représentée en salle.
Voici une petite liste (non exhaustive) des plus célèbres de ces retranscriptions :
. Kings, Deniz Gamze Erguven (2018)
Le film retrace le procès de Rodney Kings et des événements qui ont menés aux émeutes de 1992 à Los Angeles sous le prisme d’une résidente de la ville des Anges.
. Do the Right Things, Spike Lee (1989)
Lee retrace une journée estivale dans son quartier d’enfance, Brooklyn. La chaleur ambiante va très vite faire monter la tension.
. Joker, Todd Philipps (2019)
Dans un contexte socio économique tendu, le Gotham pré Batman est en proie à de grosses disparités sociales. La ville est une vraie poudrière. L’action remarquée de celui qui se fait appelé “Joker” en direct ne fera que mettre un visage sur la colère ambiante et met le feu aux poudres.
. V pour Vendetta, James McTeigue (2006)
Est il besoin de le présenter ? Vraiment !
Le film montre, à l’égal de Joker, comment une personne peut devenir le visage de la colère et ainsi personnifier la rébellion. Il indique cependant aussi comment par la manipulation d’images et autres stratégies, on peut manipuler l’opinion pour l’amener à se soulever.
. Détroit, Kathryn Bigelow (2017)
Inspiré de faits réels, le film raconte les événements de l’été 1967 aux USA. Le contexte est fortement tendu entre la guerre au Vietnam vu par la population comme une intervention colonialiste et la ségrégation raciale. Les événements de l’Algiers Motel à Detroit vont alors mener à ce qui est à ce jour, l’une des émeutes les plus violentes de l’histoire des Etats Unis.
. What you gonna do when the world’s on fire ?, Roberto Minervini (2018)
Un an après la mort d’Alton Sterling, il s’agit d’un documentaire autour de la communauté Afro Américaine de Baton Rouge (Louisiane, USA) à l’été 2017 alors qu’une série de meurtres violents secoue le pays.
Il y a quelques semaines s’offrait sur les planches de l’UBU (Rennes) l’effervescence de Mike Brandon et de ses acolytes, autrement appelés The Mystery Lights. L’occasion de revenir sur un groupe garage rock unique aux influences sans limites et aux allures de sales gosses n’ayant toutefois jamais cessé d’écouter la parole (d’ailleurs souvent survoltée) de leurs aînés.
RENCONTRE & HISTORIQUE
C’est en 2004, au lycée de la ville de Salinas en Californie que se rencontrent Mike Brandon et Alfonso Luis Solano, alors animés d’une passion commune pour le rock garage des années 60/70’s. Tous deux sont guitaristes dans des groupes de punk, et décident de créer ensemble The Mystery Lights. Probablement loin de se douter que ce nom les suivrai encore plus de 15 ans après.
Accompagnés de leurs amis Nick Pillot à la batterie et Joe Dellamora à la basse, ils forment une première base du groupe et répètent sans relâche dans un petit garage de réparations automobiles de Salinas. Les débuts sont difficiles ; le groupe connaît pendant près de 8 ans de nombreux changements de line-up et plusieurs périodes de pauses, peinant à se faire un nom sur la scène californienne. Ils décrochent quelques opportunités auprès de salles et radios locales, comme en témoigne ce live capté en 2010 dans une radio de Los Angeles mais sans grande envergure.
L’atmosphère au sein du groupe est souvent instable ; les instrumentistes vont et viennent autour du socle Brandon / Solano. Mais l’approche musicale globale restera néanmoins la même tant que ce dernier perdurera. Ils sortent en 2009 leur premier album auto-produit intitulé Teenage catgirls and the mystery lightshow , qui ne connait pas un franc succès, échouant à assurer au groupe un quelconque semblant de visibilité.
Lassé de la Californie, Brandon déménage alors en 2012 à New York, dans un petit appartement du Queens, à la recherche de plus de mouvement et d’opportunités. Il est rapidement suivi par Solano, Pillot et Alex Q. Amini, remplaçant de Dellamora à la basse. Pendant 3 ans, ils écument les circuits underground new-yorkais, attirant alors peu à peu les regards. S’ajoutent ensuite à la formation Kevin Harris aux claviers / orgue et Noah Kohll à la batterie après le départ de Pillot.
LABEL
En 2015, ils sont enfin repérés par la maison de disques soul new-yorkaise Daptone records (ayant notamment propulsé des artistes tels que Sharon Jones & the Dap Kings,The Olympians ou encore Charles Bradley), souhaitant faire de Mystery Lights la figure de proue de Wick records, branche rock du label créée la même année. En passionnés des sonorités et arrangements musicaux des années 50/60’s, les équipes de Daptone records mettent alors à disposition du groupe le studio « House of soul », véritable temple dédié à l’enregistrement analogique, permettant l’utilisation de matériel d’époque garanti sans ordinateur.
RÉFÉRENCES
Car ce qui fait l’une des plus grandes richesses de The Mystery Lights c’est avant tout leur approche musicale éclectique. Des classiques psychés à l’image de The Seeds, The Kinks, Velvet Underground, Them ou encore Country Joe and the Fish pour ne citer qu’eux. Jusqu’aux plus inhabituels acteurs de la scène punk tels que Dead Moon (reprise en concert de Dead moon night), The Screamers,Billy Childish, Richard Hell, The Fall, … en passant par quelques touches blues avec Blind Willie Mctell, jazz avec Sun Ra, ou même électroniques expérimentales avec Brian Eno, Kraftwerk, Neu!, etc. ; autant dire que le spectre des influences est très large.
Il ne fait, par ailleurs, aucun doute qu’ils aient chacun été également nourris au sein des plus grands précurseurs du mouvement psyché par les biais de compilations longuement ressassées, telles que Nuggets (1), Back from the grave (2), ou encore Uptight Tonight (3). Celles-ci étaient et restent encore aujourd’hui de véritables trésors de (re)découvertes de titres garage/psyché/punk rock de groupes des 60’s, à l’époque presque oubliés et considérés comme passés de mode, avant de devenir par la suite des classiques du genre. Elles sont devenues sources d’inspirations pour les générations de musiciens à venir, dont The Mystery Lights fait évidemment partie.
Original Artyfacts from the First Psychedelic Era, 1965-1968, composée par Lenny Kaye – guitariste du Patti Smith Group – double album de 27 chansons
Tim Warren – 1983/1992 – Crypt Records – 10 volumes
The ultimate 1960s garage punk primer – Big Beat Records – 2005 – 26 titres
2016 – 1er ALBUM
Le premier album produit chez Daptone, enregistré à Bushwick en seulement une semaine et sobrement appelé The Mystery Lights sort en 2016. Il témoigne d’une énergie viscérale et passionnée parfaitement maîtrisée, ayant mis près de 10 années à pouvoir être exprimée à un plus large public.
Les sonorités enregistrées en tout analogique confèrent à cet album une dimension nostalgique avec toutefois une identité propre, comme il en ressort aujourd’hui peu presque 50 ans après l’âge d’or du rock garage et du rock progressif. L’intention ne se cantonne pas à un simple hommage sans recherche musicale. En mélomanes aguerris et passionnés curieux, chaque membre du groupe apporte sa touche personnelle. Blues, jazz, punk, surf rock, country, soul, … ; tout style a du bon à prendre, que ce soit en grandes ou petites proportions. Loin de se revendiquer groupe de rock psychédélique, et encore moins héritiers d’un flambeau à la flamme presque éteinte, The Mystery Lights refusent toute étiquette, si prestigieuse soit-elle, ajoutant à ce cocktail déjà savoureux une touche d’humilité et de sincérité peu communes.
2019 – 2ème ALBUM
Après trois ans de tournée mondiale (Etats-Unis, Asie, Australie, Europe) et de préparation d’un second album, le groupe revient en mai 2019 avec Too much tension, aux sonorités cette fois plus axées blues, surf rock et électroniques expérimentales, approfondissant davantage les influences toujours plus riches.
Trois années qui ne semblent pas avoir été de tout repos, à en juger par le titre choisi pour ce second album, les sujets traités dans les textes et les quelques changements de membres. Noah Kohll cède sa place à Zach Butler à la batterie, quant à Kevin Harris, il laisse sa place à Lily Rogers pour la partie claviers / orgue. Un mal pour un bien selon les déclarations de Mike Brandon en interview, jugeant que le groupe dans sa composition actuelle a enfin trouvé un juste équilibre.
L’entente globale au sein de cette quintette frénétique semble aujourd’hui idéale et ça se ressent. Plus particulièrement en concert où ils offrent volontiers au public tout ce qu’ils peuvent offrir. The Mystery Lights est de ces groupes qui aiment à révéler aux regards un spectacle instinctif sans prise de tête aux enchaînements bien maîtrisés, véritable célébration de la musique d’une manière générale. Bien que de ces cinq lumières mystérieuses, Mike Brandon, en « co-leader historique », semble briller plus que les autres, c’est sans pour autant faire de l’ombre au reste du collectif. Le style, dans sa forme parfois volontairement perdu et bâclé, favorise toujours le sens musical. Sur scène ils s’amusent, boivent, se marchent dessus, intervertissent les rôles, slamment, tentent de nouvelles choses, réussissent ou échouent mais qu’importe. Mike Brandon avait prévenu, déclarant avec cynisme à son public au moment où les esprits commençaient à s’échauffer : Apologize for our unprofessionalism !
Écrivant patiemment leur histoire depuis plus de 15 ans et ayant à mes yeux réalisé jusqu’ici un sans-faute, que ce soit musicalement ou humainement, The Mystery Lights trouvent leur place haut perchée dans la courte liste des groupes de rock garage actuels qui valent le détour. Il est indéniable qu’ils maîtrisent à ce jour tous les codes musicaux de leurs influences, s’élevant même à leur niveau pour le plus grand plaisir d’un public adepte bien qu’encore très restreint. Souhaitons-le, The Mystery Lights gagneront prochainement leur reconnaissance amplement méritée.
Ce lundi 13 janvier était annoncé en direct la liste finale des nominés aux Oscars 2020. Cette sélection, gérée par l’AMPAS (Academy of Motion Pictures, Arts and Sciences ou FR: Académie des arts et des sciences du cinéma) fut très vite la cible des critiques. Pourquoi tant de bruits ? Qui succédera à Green Book : Sur les routes du sud (Peter Farelly, 2019, meilleur film) et Alfonso Cuaron (Roma, 2018, Meilleur réalisateur) ? Réponse le 9 février….
Et les nominés sont…
Pas de grosses surprises, cette année encore, Golden Globes et Oscars semblent s’être passé le mémo. Rien de bien surprenant donc à voir figurer les Once upon a time in Hollywood (Q. Tarantino, 2019), The Irishman (M.Scorsese, 2019) et autres Le Mans 66 (James Mangold, 2019).
Spotlight tout de même sur Joker de Todd Phillips (2019) et ses 11 nominations dont Meilleur film et Meilleur réalisateur. Le super vilain de l’univers DC Comics continue ainsi son ascension. On notera que s’il ne s’agit pas d’un film de super héros à proprement parler, c’est une bulle de plus pour la pop culture sur le chemin de la reconnaissance.
Parasite, également, figurent l’une des comètes de cette année 2019 ! Après une Palme d’or 2019, le Golden Globes du meilleur film en langue étrangère, il s’illustre avec pas moins de 6 nominations. Bong Joon Ho devient ainsi le premier réalisateur sud coréen à figurer au sein des prestigieuses catégories de Meilleur Film et Meilleur réalisateur. “Le cinéma coréen a une longue histoire. Ce serait super si les gens s’intéressaient à (ce) cinéma grâce à ma nomination”, déclarait il dans une interview pour Variety en novembre.
Il est à noter également la belle performance du macédonien Honeyland (Tamara Kotevska et Ljubo Stefanov, 2019) qui s’octroit une place dans la compétition pour le Meilleur film étranger et Meilleur documentaire. Il s’agit là d’ailleurs, d’un fait assez rare pour un documentaire.
Oscars plus white que Wild
La sélection des Golden Globes, il y a quelques semaines, fut critiquée pour avoir privilégié encore une fois les réalisateurs masculins. Qu’à cela ne tienne ! Les Oscars…font exactement la même chose !
Greta Gerwig figure aux nominés pour le Meilleur Film avec Les Filles du Docteur March mais c’est à peu près la seule à avoir trouvé un peu de place dans cette liste. La prestigieuse catégorie Meilleur réalisateur, pour ne citer qu’elle, est exclusivement masculine. On regrette d’ailleurs l’absence de Jennifer Lopez après sa prestation come back dans Queens, de même que Lupita Nyong’o dans Us.
Il n’y a pas que du côté parité que l’Académie pêche cependant. La diversité culturelle, elle aussi, prend un petit crochet du gauche. Une seule représentante de la communauté noire est en lice cette année, en effet, Cynthia Erivo, sélectionnée pour la Meilleure actrice dans Harriet. Les Oscars s’étaient, cependant, déjà illustrés en 2016 avec la polémique #OscarsSoWhite et avaient fait quelques pas (sur la pointe des pieds). La leçon n’a toutefois pas été retenue.
Parasite et les Misérables figurent ainsi le peu d’ouverture qui colorera cette sélection.
Netflix, Marvel & pop culture
Les plateformes numériques avec Netflix comme fer de lance gagnent encore un peu plus de terrain avec 20 nominations cette année. The Irishman (starring Monsieur Al Pacino) figurent dans neuf catégories. L’outsider Marriage Story avec Adam “Kylo Ren” Driver et Scarlett Johansson, quant à lui, s’illustre dans pas moins de six de ces catégories dont Meilleur film. Ces nominations démontrent que, plus que jamais, la question des acteurs numériques est décisive dans le destin de l’audiovisuel (pour le meilleur et pour le pire).
La culture pop (arme digitale par excellence) est cependant peu représentée par l’Académie. Avengers: Endgame s’en sort avec une nomination pour Meilleur effet spéciaux malgré les espoirs qu’il suscitait chez Marvel. Star Wars: The Rise of Skywalker, quant à lui, fait un peu mieux avec 3 catégories : Meilleurs effets visuels, Meilleur bande originale (avec John Williams aux commandes, on aurait été étonné du contraire) et Meilleur montage sonore. Serait ce là une conséquence des propos de Scorsese (et des débats qui ont suivi) lorsqu’il déclarait que les “films de super héros ne sont pas du cinéma” ?
Hollywood’s frenchies
La France, quant à elle, effectue une belle performance avec deux oeuvres nominées à son palmarès.
Les Misérables (Ladj Ly, 2019) s’illustre dans la course pour le prix du Meilleur film en langue étrangère.
L’animation française est également représentée avec le très beau, J’ai perdu mon corps (Jérémy Clapin, 2019) nommé pour le Meilleur Film d’animation.
Chaque année les nominations pour les grands prix de cinéma, Oscars et autres Golden Globes en tête sont l’occasion de prendre la température de la galaxie cinéma. De très belles oeuvres éclairent cette liste de nomination des Oscars 2020. Cette dernière, cependant, appuie les problématiques qui secouent l’industrie audiovisuelle. Parité et diversité en tête, autant d’ajustements qui deviennent indispensables. Malgré l’effervescence, c’est tout de même du beau monde qui est attendu à Los Angeles début février ! Une cérémonie qui sera, d’ailleurs, sans animateur prévu pour la seconde année consécutive. A vos pronostics !
Thierry Frémaux l’a annoncé ce matin: Spike Lee sera le président du jury pour l’édition 2020 du Festival de Cannes qui se tiendra du 12 au 23 mai prochain. Absent des projecteurs depuis 27 ans, le réalisateur, scénariste et producteur a beaucoup fait parlé de lui ces deux dernières années avec le poignant Blackkklansman. Qui est Spike Lee et pourquoi sa nomination produit un tel impact ? Voici quelques éléments de réponse.
1. Shelton Jackson Lee, dit Spike Lee, est né à Atlanta (Géorgie, USA), le 20 mars 1957. Il fut élevé à Fort Greene dans l’arrondissement de Brooklyn à New York.
2. Spike Lee est le premier président noir du jury cannois et plus généralement d’un grand festival de cinéma. D’autres personnalités de la diaspora africaine ont déjà été membres de ce même jury comme l’acteur Will Smith en 2017. C’est la première fois, cependant, qu’il sera présidé par un représentant de la communauté noire.
3. Son premier long métrage Nola Darling n’en fait qu’à sa tête (She’s Gotta Have It) fut présenté à la Quinzaine des réalisateurs de 1986. Il raconte une portion de la vie d’une jeune femme et de ses relations amoureuses (mais pas que) desquelles elle parle librement et notamment de son hésitation entre trois amants. Il sera adapté en série, trente ans plus tard, par Netflix notamment en raison de son rôle de précurseur auprès de la cause féministe.
4. Spike a présenté 7 de ses films au Festival de Cannes dans diverses catégories. Do the Right Thing (1989), Jungle Fever (1991), Girl 6 (1996), Summer of Sam (1999) et Ten Minutes Older (2002) et reçoit en 2018 le Grand Prix pour Blackkklansman.
5. Il a explosé au début des années 90 avec Do The Right Thing. Le film porte à l’écran une journée dans le célèbre quartier de Brooklyn (NY, USA) mais surtout casse avec beaucoup d’humour et de bon sens les préjugés du racisme ordinaire. Ce sera la première fois qu’une émeute à caractère racial est montrée sur grand écran.
6. Spike Lee c’est un cinéma engagé et surtout frontal comme son réalisateur qui n’hésite pas à faire savoir son avis de manière claire. Sa tentative de sortie remarquée du Dolby Theatre après la victoire pour l’Oscar 2019 du meilleur film par Green Book en est un exemple. Lee est connu pour ses clashs violents. Il a notamment épinglé Q.Tarantino pour sa représentation de la culture noire et son utilisation trop fréquente du terme “nègre”. Il a notamment déclaré ne pas vouloir voir Django Unchained (2013) en ce qu’il est un “manque de respect pour (ses) ancêtres” car “l’esclavage américain n’était pas un western spaghetti de Sergio Leone. C’était un holocauste.”
7. Le réalisateur revendique son droit de travailler librement et va, pour ce faire, fonder sa propre entreprise de production en 1978. 40 Acres and a Mule Filmworks se nomme ainsi en référence au Special Field Order 15 lequel promettait d’offrir des terres aux ex esclaves au moment du passage du 13e amendement en 1865. Terre qui fut rendue à ses précédents propriétaires à la mort de Lincoln. L’entreprise est toujours en activité.
8. Spike Lee était très ami avec le musicien Prince. Il s’est d’ailleurs rendu à la cérémonie des Oscars 2019 tout de violet vêtu en hommage à la superstar disparue en 2016. La BO de Blackkkansman contient d’ailleurs un titre unreleased du chanteur.
9. Il est admiratif du travail de Michael Jackson et il est le réalisateur du clip de They Don’t Care About Us (1996).
10. Grand fan des Knicks de New York, il participe au scénario du jeu vidéo NBA 2k16 sorti le 29 septembre 2015 sur consoles, PC, iOS et Androïd.
Spike Lee c’est une énergie folle ! Beaucoup de colère, bien sûr, mais aussi beaucoup d’humour. C’est d’ailleurs ce savant mélange de fervent militantisme et de punchlines toujours justes qui font de ses oeuvres tellement plus que de simple pamphlets militants. Black Panthers(2018), Get out (2017), US (Jordan Peele, 2020)… autant de productions qui ont pu voir le jour (ou plutôt les projecteurs) grâce au travail de Spike Lee. Le cinéma noir par les noirs fait, en effet, de plus en plus parler de lui. Des oeuvres moins polémiques, certes, mais qui ont vocation à s’étendre à tous les publics. On murmure, d’ailleurs, que Lee aurait un projet en cours avec Chadewick Boseman, l’acteur principal de Black Panthers (2018). Ce printemps, Spike Lee et son jury désigneront le successeur de Parasite (Boog Joon ho, 2019) pour la Palme d’or. Nul doute qu’il s’agit de la promesse de moments forts pour le cinéma tant artistiquement que politiquement.
Noël et ses calendriers de l’avent s’achèvent ? Qu’a cela ne tienne ! En attendant les festivités du Nouvel An, voici notre « Calendrier de l’après » ! Retrouvez donc ici une courte sélection de ce qu’il ne faudra pas manquer en 2020. You’re welcome.
Musique/ Notes on a Confidential form, 1975 (ColineM)
C’est une très belle année qui s’annonce du côté musical. De grands noms figurent au Walk of Fame de notre agenda comme notamment Rihanna, The 1975, Tame Impala, The Weekend ou encore (dès janvier) Halsey ! Un album, en particulier titille notre curiosité: Notes on a confidential Form prévu pour le 21 février 2020. Cet album intrigue, en effet. Le dernier album du groupe, A brief inquiry into Online Relationships, tout d’abord, n’a que 8 mois lorsque Matt Healy et sa bande annonce ce nouvel opus. C’est toutefois un featuring bien étonnant qui retient toute notre attention sur le contenu de ce nouvel opus. Ce featuring, c’est bien Greta Thunberg ! La jeune femme (qui a d’ailleurs été nommée personnalité de l’année 2019 par le magazine Time), pose sa voix sur l’intro de NoaCF et nous livre un discours sur le principe de la “désobéissance civile”. Une entrée en matière qui promet un album inscrit dans l’air (militant) de son temps.
Cinéma : Dune, Denis Villeneuve (ColineM)
Affiche de l’adaptation cinéma Dune par David Lynch (1984)
C’est l’un des projets les plus fous que le cinéma ai vu depuis quelques décennies et ce dans tous les sens du terme. Dune, c’est d’abord une oeuvre littéraire de SF éponyme écrite par Frank Herbert. C’est aussi une adaptation à l’écran par l’énigmatique David Lynch en 1984. Dune c’est également le projet pharaonique de Alejandro Jodorwsky malheureusement abandonné et dont un documentaire autour du projet, Jodorowsky’s Dune, est présenté à la Quinzaine des réalisateurs en 2013. Dune c’est donc toute une mythologie, des fans pointilleux (des fans de SF en somme) et surtout la réputation d’un projet infaisable ! Rien qui n’effraie Denis Villeneuve, lequel a annoncé la sortie de son adaptation en salle le 23 décembre prochain. Le réalisateur de Blade Runner 2049 et Premier Contact n’a, pour ce faire pas hésité à mettre les petits plats dans les grands. Il prévoit, tout d’abord, une construction en deux parties afin de s’offrir la place nécessaire au développement à l’écran. Le casting surtout à de quoi donner des frissons : Timothée Chalamet, Jason Momoa, Zendaya, Charlotte Rampling … Sans oublier, une bande originale composée par Hans Zimmer ! Villeneuve souhaite, de plus, moderniser ce classique de la SF et surtout donner plus de consistance aux rôles féminins. L « Nombre d’éléments de Star Wars s’inspire de Dune. j’aimerai faire le film Star Wars que je n’ai jamais vu. Un Star Wars pour adulte… », ajoute le réalisateur. e Croisons les doigts pour enfin voir sur nos écrans ce qui s’annonce comme une pépite !
Gaming: Cyberpunk 2077, CD Projekt (MaëlD)
Si vous avez suivi l’actualité jeux vidéo de cette année vous n’avez pas pu louper le prochain titre du studio polonais CD Projekt, Cyberpunk 2077. Inspiré de l’univers du jeu de rôle Cyberpunk 2020, le titre sera un RPG en monde ouvert dans la ville de Night City. Vous serez plongé au coeur d’un monde dystopique, à la fois sale et dangereux que vous pourrez explorer, dans le monde réel et dans le cyberespace. L’aventure c’est à vous de la faire avec comme promesse un panel de possibilités impressionnant, tant dans l’approche des situations que des dialogues. Le studio CD Projekt est la garantie de la qualité du titre puisque ce sont eux qui ont édité en 2015 The Witcher 3 que l’on ne présente plus. Tous à vos implants le 16 avril prochain !
Série : Dracula, Mark Gatiss et Steven Moffat pour Netflix (AnastasiaM)
L’année 2019 s’achève et 2020 pointe le bout de son nez avec son lot de nouvelles séries. Certaines ont su attiser notre curiosité.Qui d’autre pour susciter l’envie que le plus célèbre des vampires : Dracula. En effet, Netflix lance sa mini série sur le Comte. Si on est sait peu sur l’intrigue, ce qui est sûr c’est qu’elle se déroulera semble-t-il entre la Transylvanie et Londres (comme le roman d’origine). Mais alors me direz-vous pourquoi tant d’engouement pour une série dont on ne sait pas grand chose au final ? Et bien déjà parce qu’il faut l’admettre Dracula exerce une certaine fascination sur nous. Ensuite parce que la bande annonce donne franchement envie ! Elle nous promet une série glauque à souhait loin des dernières séries pour ado sur les vampires. Ce vampire là est effrayant comme ils sont supposés l’être. La sortie est prévue pour le 4 janvier sur Netflix. Chez Purple Haze on connaît le programme télé du 4 janvier ! Et vous ? Vous laisserez vous séduire par le comte Dracula ?
Série: Madam C.J Walker, Netflix (ColineM)
1. Le Wonderful Hair Grower , 2. La manufacture de Sarah Breedlove à Indianapolis, 3. Portrait
Madam C.J. Walker, une mini-série en quatre parties, raconte l’histoire totalement inédite et irrévérencieuse de la femme d’affaires et pionnière des soins pour cheveux afro-américains Madam C.J. Walker., qui a su dépasser rivalités épiques, mariages tumultueux et histoires de famille pour devenir la première femme noire millionnaire aux États-Unis à une époque qui s’y prêtait pourtant peu. (source: communiqué presse, Netflix France) .C’est le moins que l’on puisse dire. Sarah Breedlove naît en 1867 en Louisiane. Elle naît ainsi seulement 2 ans après l’annonce de l’abolition de l’esclavage. Tout est à faire, donc, en matière de droits civils. Sarah, d’autant plus, part avec un second handicap en raison de sa condition de femme dans un monde encore très machiste (les suffragettes, blanches et aisées, commencent à peine leur campagne). Sarah, génie du marketing, élèvera cependant seule sa marque de cosmétique Madam CJ Walker Manufacturing Compagny au rang d’institution. Son produit phare ? Le Wonderful Hair Grower, l’un des premiers produits beauté commercialisés pour les cheveux afro. La série est annoncée pour fin juillet 2020 par son producteur et diffuseur, Netflix. C’est Octavia Spencer (Ma, La Couleur des sentiments..) qui en interprètera le premier rôle. En attendant de voir ce destin extraordinaire sur nos écrans, on se plonge dans le livre de l’arrière-arrière-petite fille de Sarah, A’Lelia Bundles, On Her Own Ground dont est inspirée la série (by the way).