#Hommage: Les séries et l’hommage

#Hommage: Les séries et l’hommage

“Seul celui qui a des idées personnelles est capable de rendre hommage aux idées

d’autrui. Seul mérite un hommage celui qui est capable de rendre hommage à

autrui.”

L’hommage dans le milieu culturel peut être rendu de diverses manières. Un écrivain rend

hommage à un autre écrivain en le citant, un chanteur reprend une chanson de son artiste

préféré, un metteur en scène réalise un remake d’un autre film ou adapte un livre. Si certains qualifient ses actions comme un manque d’imagination et de créativité, elles sont souvent le fruit d’un hommage réellement sincère.

Les séries, comme tout autre production culturelle, possède un riche panthéon auquel rendre hommage. Et ce de différentes manières…

Le cosplay

Nous l’avons vu les séries rendent hommage grâce à différents procédés. Mais alors qui

rend hommage aux séries et à nos personnages préférés ? Et bien nous. Nous les

spectateurs fan de Game of Thrones, de The Walking Dead, Supergirl et bien d’autres
encore. Grâce au cosplay nous avons la possibilité d’exprimer notre créativité et rendre

hommage aux personnages de nos séries cultes.

Le terme cosplay est un mot valise composé des mots anglais « costumes » et « play ».

Si le phénomène a été très largement popularisé par le Japon dans les années

1980, le cosplay fait sa première apparition aux États-Unis en 1939. Un certain Forrest J

Ackerman se déguise en homme tout droit sorti du futur pour le WordCon, une convention

autour de la science-fiction. Cependant, il faudra attendre les années 1970 et 1980 avec le

succès des sagas Star Trek et Star Wars pour voir le phénomène se développer de plus

en plus. Les premiers concours font alors leur apparition.

Le Japon est très vite contaminé par le phénomène et va tellement s’en emparer

qu’on en oublie presque qu’il est américain. Mais les japonais vont plus loin que nos amis

américains. En effet, la précision dans les costumes doit être absolue à tel point qu’ils sont

réalisés à la main. Le but étant de se rapprocher le plus possible du personnage d’origine.

En Europe, il faudra attendre le milieu des années 1990 pour voir le phénomène

apparaître avec la France, l’Allemagne et l’Italie. Les européens se différencient alors de par

leur côté spectaculaire et bien souvent scénarisés. En effet, les cosplayeurs européens ne se contentent pas

uniquement de parader dans leurs plus beaux costumes, ils se livrent également à des

combats virtuels sanguinaires et reproduisent des scènes cultes de leur film ou série

favoris.

Le phénomène est tel que le cosplay se développe dans les domaines du jeu vidéo, du

cinéma, des mangas et bien évidemment des séries télés. Chaque genre ou fan club à sa convention. Si vous êtes un aficionados des jeux vidéos vous trouverez votre bonheur à la

Blizzcon l’un des concours de cosplay les importants du monde, vous pourrez alors croiser

dans les allées des personnages tels que Mario, Zelda ou des personnages de World of

Warcraft. Si vous êtes plutôt branchés super héros des licences Marvel et DC alors votre

repère sera la Comic-Con. Ici vous tomberez sur de nombreuses reprises des Iron Man,Captain America, Batman ou encore Superman. Mais votre coeur bat il peut être pour les

mangas ? Dans ce cas un petit tour à la Japan Expo et ce dernier sera comblé. Vous y

verrez les inévitables Naruto et autres Dragon Ball se mélanger à des personnages moins

connus du grand public.

Bien entendu tous ces personnages sont de plus en plus souvent rejoints par les héros de séries télévisées. Ainsi, les personnages de Game of Thrones sont représentés en masse et

vous pourrez croiser une quantité impressionnante de Daenery Targaryen ou encore de

Jon Snow. Suivi de près par le Docteur de la cultissime Docteur Who. Enfin vous essaierez

de ne pas trembler devant la horde de zombie qui déferlent depuis quelques années sur les conventions, en hommage à la plus zombiesque des séries The Walking Dead.

Les cameos

Si aujourd’hui la pratique est de plus en plus courante et sert même à des fins de

promotions il n’en pas toujours été le cas.

Cameo est un terme italien qui signifie camée. Dans le monde du cinéma et de la télé il

désigne avant tout l’apparition furtive d’une personnalité célèbre qui joue soit son propre

rôle, soit un personnage fictif. Dans le monde du cameo les maitres en la matière reste

sans nul doute Stan Lee, le créateur de nos héros Marvel, et le réalisateur Alfred Hitchcock. À la frontière entre le clin d’oeil et l’hommage il est très souvent utilisé dans les sitcoms

pour son pouvoir humoristique. Ainsi sont passés derrière les caméras de « The Big Bang

Theory » Stephen Hawking, l’astronaute Buzz Aldrin, la regrettée Carrie Fisher et

Christopher Lloyd.

Autre série habituée des cameos la géniale « Friends », avec, pour n’en citer que

quelques uns, Charlie Sheen, Robin Williams, Brad Pitt, George Clooney, Charlton

Heston, Julia Roberts, Reese Witherspoon et bien d’autres.

https://www.youtube.com/watch?v=4AhdomqJJ2w

How I Met Your Mother n’est pas en reste, ce n’est pas pour rien qu’on l’a considère

comme la digne héritière de Friends. En effet, la série n’est pas avare non plus en matière

de guests avec Jennifer Lopez, Britney Spears, Katy Perry ou encore Katie Holmes.

Vous l’aurez compris le cameo est très largement utilisé dans les séries comiques tout

simplement car il renforce la situation comique. Certains sont même tellement efficaces

qu’ils sont récompensés. Ainsi, lors de la première saison de The Newsroom, Jade

Fonda livre une prestation qui ne manque pas de séduire le public. Elle est alors nommée

deux années consécutives pour le Emmy de la meilleure guest.

Vous l’aurez compris, plus un caméo est récurrent et plus il a du succès. C’est le cas du caméo de Bryan Cranston invité pour plusieurs épisodes dans How I Met Your Mother (oui j’ai un faible pour cette série ce n’est plus un secret maintenant !). On se souvient de lui dans le rôle du patron de «Ted Mosby architecte » avec un petit penchant pour les buildings de forme phallique …

Le cameo est devenu quasiment incontournable, il a même traversé les frontières. En

effet, le Suisse Joël Dicker a fait des petites apparitions dans la série adaptée de son

roman La vérité sur l’affaire Harry Quebert.

Hommage aux personnes disparues

Dans un registre moins joyeux l’hommage est généralement adressé aux personnes

disparues. Qu’ils s’agissent de membre de l’équipe de production, de l’équipe technique

ou des acteurs de la série un hommage leur est rendu. Pour les premiers, il s’agit

généralement d’un message inscrit à la fin de l’épisode le plus souvent « à la mémoire

de ».Mais lorsqu’il s’agit d’un acteur qui compose le cast de la série l’hommage est tout autre.

En effet, lorsqu’un des membres du casting décède l’émotion se fait ressentir du côté des

acteurs et des membres de l’équipe de tournage cela va s’en dire mais également chez

les spectateurs souvent très attachés à cet acteur et à son personnage.

Lorsque Luke Perry, célèbre pour avoir joué le rôle Dylan dans la série Beverly Hills

90210, est décédé en mars dernier ses anciens partenaires lui ont rendu un hommage

vibrant sur les réseaux sociaux. Mais ils ne sont pas les seuls, l’acteur était au générique

depuis 3 ans de la série pour ados Riverdale. Si dans un premier temps la diffusion de la série est stoppée elle finit par reprendre avec un message à la fin de l’épisode

rendant hommage à l’acteur très sobrement avec sa date de naissance et l’année de son

décès. Si aucune information n’a encore fuité, un épisode hommage serait également en

préparation.

Autre décès brutal d’un acteur d’une série, celui de Cory Monteith qui interprétait le rôle de

Fin Hudson dans la série musicale Glee. Un épisode spécial a été réalisé pour annoncer

la mort du personnage sans donner la cause réel de ce décès cependant. L’épisode est bien entendu

rempli d’émotion. Je vous avoue que j’ai moi même versé ma petite larme (bon ok elle

était très grosse !).

Toujours est il que ces épisodes sont souvent très tristes, voir bouleversant et pour cause

même si elle est inévitable, la mort est bouleversante. Alors même si bien entendu il est

important de rendre hommage aux personnes disparues, on préfère quand même les

hommages humoristiques grâce aux caméos.

Hommage personnel

Pour terminer notre dossier du mois, je tenais à rendre hommage à une série qui pour moi

fait partie des séries sous cotées et qui est pourtant excellente, il s’agit de Buffy Contre les

Vampires.

Oui allez y riez, moquez-vous ! Mais oui Buffy est une série de grande qualité qui a su

parfaitement allier l’horreur à l’humour, à l’amour et aux problèmes que traversent

pléthores d’adolescent en pleine crise existentielle.

D’abord diffusée au cinéma sous la forme d’un film « Buffy, tueuse de vampires » parut en

1992, il ne rencontre pas le succès escompté. Il faudra attendre 1997 et la diffusion du

premier épisode de la série renommée Buffy contre les vampires par son créateur Josh

Whedon. La série connaît alors un grand succès auprès du public.

Cependant, ce n’est que très récemment que la critique s’entend pour dire que la série

était en avance sur temps, notamment en matière de féminisme. Fini le temps des

hommes qui sauvent de jeunes demoiselles en détresse, aujourd’hui ce sont les femmes

qui sauvent l’humanité et à plusieurs reprises même !  Exit la pleurnicharde qui part se réfugier

dans les bras de son héros masculin, ici le héros est un héroïne et ça fait du bien.

La sexualité y est également très libérée. Qu’elle soit signe de domination avec Faith ou

de punition avec Angel, elle est présente. Et même si elle n’est pas montrée de manière

explicite avec le couple homosexuel Willow-Tara ( puritanisme américain oblige …), Josh Whedon a su exprimer la sensualité du couple à travers des séances de magies extatiques. Notons également que la série est l’une des premières à mettre en avant un couple de même sexe sur le petit écran.

De nombreux thèmes comme le consentement ou les violences domestiques y sont

également abordés. Au cours des sept saisons de la série, Buffy est ramenée de force à la vie alors qu’elle coulait une mort paisible dans ce qui semble être le paradis. S’ensuit alors une longue période de déprime dans laquelle le seul moyen pour elle de ressentir une quelconque émotion est d’être dans les bras d’un mort à savoir Spike. Et même si je souhaitais les voir finir ensemble pour toujours (fuck Angel) force est de constater qu’il n’était qu’un objet sexuel pour elle. Jusqu’à ce moment où la situation va s’inverser et où Spike va reprendre le dessus sur elle. Alors que Buffy refuse d’avoir un rapport avec Spike, il tente tout de même de la forcer jusqu’à ce qu’enfin elle parvienne à se libérer de son emprise. Cette scène montre bien que peu importe la force et le caractère d’une femme elle n’en reste pas moins vulnérable face à ce genre de situation.

Autre épisode marquant, l’épisode 11 de la saison 2. On y voit la mère de Buffy sortir avec

un homme qui n’inspire aucune confiance à Buffy. Les premières réactions sont

classiques. Elle ne peut être que jalouse face à cette nouvelle représentation masculine au sein du foyer. Force est de constater qu’elle a finalement raison puisqu’il s’avère que

son nouveau beau père est en réalité un robot qui tue toutes ses fans, une sorte de veuve

noire au masculin. Lors d’une scène marquante, Buffy le surprend dans sa chambre, une

dispute éclate et il finit par la frapper. Une bagarre éclate alors entre les deux. Le problème est

que même si Ted est un robot, Buffy n’en reste pas moins la Tueuse et sa force

supérieure à la sienne. Ted fait une chute dans les escaliers et décède. S’ensuit alors un défilé de policiers venant lui poser des questions et

remettant en cause son témoignage car elle n’a aucune marque de coup sur le corps.

En abordant tous ces thèmes, la série et son créateur ont, à leur manière, rendu

hommage aux femmes en les montrant sous leur meilleur jour. Et si la femme est à

l’honneur lorsqu’elle est montré en position de faiblesse ce n’est que pour mieux dénoncer

les inégalités dont elle est victime au quotidien.

Ainsi, il existe une multitude de possibilités, toutes plus créatives les unes que les autres afin de rendre hommage dans le monde des séries. Qu’il s’agisse de rendre hommage aux séries cultes qui ont fait le genre, à leurs personnages tout aussi cultes ou encore à leur créateurs. Tout ceci créer alors véritable patrimoine de la culture pop dans les séries.

#Hommage: ExploCiné/BLADE RUNNER 2049

#Hommage: ExploCiné/BLADE RUNNER 2049

  • WARNING SPOILERS

Une suite à Blade runner ? S’attaquer à un tel monument est risqué. Un casting de rêve et un patrimoine ADN cultissime permet cependant d’espérer une oeuvre de cinéma et non un énième remake. La sortie de séance me laisse mitigée cependant…

L’HERITIER
Petit point scénario:  La ségrégation humains contre répliquants n’a pas été levée. La nouvelle génération d’androïde est même réduit à l’état de parfaits esclaves obéissants. Toutes traces de la rébellion ainsi que ces initiateurs ont été annihilés. C’est dans ce climat que l’officier K interprété par Ryan Gosling opère en tant que Blade runner. Sa vie est rythmée par sa femme virtuelle et ses missions pour l’administration humaine quand il découvre un secret qui pourrait tout changer. Il se fait alors, à son tour, proie. Son seul espoir est de retrouver un ancien blade runner porté disparu… Rick Deckard.
On peut être déçu par ce scénario qui, certes, est plutôt prometteur mais n’a rien d’original ni de révolutionnaire. Le jeu des acteurs n’a néanmoins rien à se reprocher même si on a connu de meilleurs jours à Jared Leto. Le scénario laisse cependant une importante impression de déjà vu après l’essor des Hungers GamesGhost in the Shell et autres Her. Pire encore, la lenteur contemplative de l’action ne va qu’en se renforçant jusqu’à faire naître un sentiment d’ennui au milieu de la projection.
Si le film n’apporte donc pas la profondeur de lecture du premier volet, il intègre cependant une réflexion assez joliment amenée. C’est la notion d’humanité elle-même qui est ici questionnée. Est elle l’apanage de l’être humain ? Quelles limites donner à l’organique au vu des progrès technologiques ? Autant de questionnements qui s’adaptent comme un écho à notre époque.
Tout ceci orchestré en trois grands actes qui font de Blade Runner 2049 un véritable opéra au visuel industriel, ponctué de néons et de grognements métalliques assourdissants.

UN OPERA
C’est justement son aspect visuel qui fait de ce film un véritable petit bijou contemplatif. Chaque plan est orchestré avec brio. Une scène, principalement, cristallise ce chant tragique entre processeurs et coeurs naturels. On a le souffle coupé à la vue de cette répliquante qui naît sous nos yeux et ceux de K. La caméra sépare ici complètement l’être technique de l’être organique pour interroger ensuite une possible fusion. Organisme technique et organique se mêlent afin de créer un nouveau vivant et ouvrent ainsi sur une nouvelle dimension. Cette scène regorge alors à elle seule d’un milliers de questions tant par sa beauté que par ce qu’elle implique.


La puissante technologie se rappelle d’ailleurs au spectateur tout au long du film et complète l’ambiance par un fracas assourdissant qui ponctue l’action à intervalles réguliers comme pour rappeler la tension qui se joue à l’écran.
L’adaptation et l’évolution de l’ambiance noire du film de Ridley Scott est également bien présente. Si l’on retrouve l’ambiance apocalyptique et très Soleil vert, le néon et l’hologramme coloré ajoutent une touche post XXIe qui s’intègrent assez dans le paysage urbain de 2049. L’esthétique cypher punk règne alors sur cette ambiance apocalyptique bondée où l’individu n’est plus. K n’est pas unique mais un numéro de série. L’être se perd au milieu de la masse sombre des personnages qui contraste avec les publicités colorées.

LA SUITE…
L’esthétique vient ici sauver ce qui aurait pu être un énième film de science fiction. Il s’agit d’une suite, effectivement, en ce que la réflexion suit ici une véritable progression vis à vis du premier opus. C’est un exercice difficile, il est vrai, en ce que continuité doit co-exister avec un certain renouvellement. Blade runner 2049 réussit cependant à ne pas se départir de l’héritage de son énorme prédécesseur. Il paraît cependant soumis à ce dernier et ne parvient pas vraiment à se fonder une identité propre. Ryan Gosling s’efface devant Harrison Ford de même que Blade runner 2049 laisse la place au premier opus. Le renouvellement promis est alors caduque.

UNE JOLIE COQUILLE VIDE ?
Blade runner 2049 par une esthétique et un traitement sonore travaillés, figure un véritable opéra contemplatif. Il n’arrive cependant pas à convaincre totalement et soulève ainsi bon nombre de questions sur le genre même de la science fiction et son avenir.
Le nouveau ne parvient pas à se créer une identité propre face à l’ancien. Un hommage aux premiers classiques du genre se transforme en suprématie de ceux ci de sorte qu’un cercle vicieux narratif se met en place. Le questionnement eugénique est aujourd’hui, en effet, le sujet central étudié par bien des aspects sur le grand mais également le petit écran. La série Westworld ou encore les films Ghost in the shell et Her en sont pour preuves. Blade Runner 2049 n’apporte alors aucune nouveauté de traitement d’une thématique déjà bien usée.
Le film délaisse sa recherche d’identité propre pour la noyer dans de belles (il est vrai) images techniquement (re)travaillées, à l’instar de K et de ses concitoyens. Le syndrome Star Wars VII règne encore en maître sur les salles obscures. On peut alors se questionner sur un possible renouvellement narratif du genre ou si l’on ne peut plus espérer que de jolis et aveuglants bijoux.

#HOMMAGE: LA FOLIE DES SERIES

#HOMMAGE: LA FOLIE DES SERIES

À moins d’avoir passé ces 10 dernières années dans une caverne vous n’avez pas pu passer à côté de la folie qui s’est opérée autour des séries.En effet, la multiplication des plateformes de streaming (Netflix, OCS, Canal Play, Amazon Prime …) , des applications dédiées aux séries (TV Time …), et les stratégies de marketing de plus en plus élaborées à l’image de Game of Thrones ou Netflix nous prouvent que de nos jours les séries sont un véritable phénomène.  Mais alors pourquoi ? Pourquoi maintenant et pas avant ? Parce que oui les séries n’ont rien de nouveau pour preuve les interminables rediffusions de Zorro sur France 3 que mes grands parents regardaient déjà dans des temps anciens. Essayons alors de comprendre comment est né un tel engouement autour du genre.

Les origines

Je vous le disais les séries n’ont rien de nouveau. Si l’on s’intéresse uniquement à la télévision,  il faut remonter à la fin des années 1940 et les débuts de la télévision commerciale aux États-Unis pour voir apparaître les premières séries. Cependant, si on prend seulement le terme de série au sens large son origine est dans ce cas beaucoup plus ancienne. Le roman feuilleton date de l’année 1836 avec les nouvelles de Maupassant, Balzac ou encore Charles Dickens. Si le genre est à l’époque critiqué, il va ouvrir la voie au feuilleton audiovisuel.

Dans les années 1910, Pierre Souvestre et Marcel Allain donnent naissance au personnage de Fantômas sous la forme d’un feuilleton littéraire. Il rencontre un tel succès qu’il est adapté au cinéma avec dans les rôles principaux Louis de Funès et Jean Marais.

Les débuts des séries peuvent principalement être imputés à la littérature mais, la radio n’est pas en reste. En effet, au début des années 1930 la radio s’essaye au soap opéra. Ces séries sont alors sponsorisées par des marques de savon (le mot soap signifiant savon en anglais) et ont pour objectif de prendre dans leur filet la fameuse ménagère américaine. On retrouve alors tous les codes qui régissent les séries d’aujourd’hui : des rebondissements, des coups de théâtre et des fins d’épisodes qui laissent l’histoire en suspens donnant inévitablement envie au spectateur de connaître la suite et créent donc l’attente. Peu à peu le genre va se développer et se démocratiser à la télévision.

En pleine période de l’âge d’or des séries télévisées (le premier), 1959 pour être précis « La quatrième dimension », fait son apparition. Elle dépeint la société de manière assez philosophique. Chaque décennie suivante connaîtra alors son lot de séries à succès. Entre 1960 et 1970, la télévision est de plus en plus présente dans les foyers américains. Les séries vont donc se multiplier à l’image de « Ma sorcière bien aimée », « Star Trek », « Columbo » ou encore « Mission impossible ».

Même si l’effet de mode tarde à traverser l’Atlantique, l’Europe n’est pas en reste quant à la production de série. Ainsi, dans les années 1960 la France voit naître des « Belphégor » ou encore « Janine Aimée ».  Nos amis britanniques, quant à eux, sont les premiers véritables concurrents des américains, avec les cultissimes « Chapeau melon et bottes de cuir », « Doctor Who » et « Le prisonnier ».

Le deuxième âge d’or

Si les premières séries font leur apparition dans les années 1940, il faudra cependant attendre 1997 pour voir les séries se développer de manière significative. C’est avec la chaîne américaine HBO que le genre va peu à peu donner un nouveau visage à la télévision. Le fait que celle-ci soit payante lui confère une certaine indépendance dont les chaînes classiques ne disposent pas. HBO va donc commencer à produire des séries aussi géniales que dérangeantes et qui cassent les codes de la télévision. Naissent alors les géniales « Oz », « Sex and the city », « Les Soprano », « The Wire » ou « Six feet under » pour ne citer qu’elles. Le succès est tel que les autres chaînes du câble se lancent dans l’aventure et proposent à leur tour des séries plus audacieuses comme « Nip/Tuck » sur FX, ou « Weeds » et « Dexter » sur Showtime. https://www.youtube.com/watch?v=zeKBCXL5ys8

https://www.youtube.com/watch?v=zeKBCXL5ys8

En France, même si les années 1980 ont leur lot de séries à succès telles que Dallas, le genre se démocratise également en 1997 grâce à la cultissime trilogie du samedi qui a bercé mon enfance sur M6. Grâce à la chaîne française nous avons pu découvrir des séries américaines telles que « X-Files », « Charmed », « Stargate SG1» ou encore « Buffy contre les vampires ». Le phénomène ne fera alors que croître et les années 2000 verront éclore de nombreuses séries qui resteront cultes comme « Desperate Housewives »,« Dr House », « Lost », « 24 Heures chrono » ou encore « Les experts ».

L’ère du numérique

Mais c’est surtout à l’ère du numérique que les séries se développent et prennent une réelle ampleur. L’expansion du numérique et de l’instantanéité de nos modes de consommations provoquent une multiplication des séries et de leurs canaux de diffusion. Les séries ne se regardent plus uniquement devant un seul écran. Aujourd’hui, on peut regarder un épisode devant son écran d’ordinateur, sur sa tablette ou même sur son téléphone.

Pour preuve l’épisode interactif de Black Mirror qui permettait aux spectateurs de décider, via leur téléphone, de la suite des événements. Ou encore les applications qui permettent d’organiser ses séries, d’être tenu au courant de la date de diffusion des prochains épisodes, et découvrir de nouvelles séries. C’est le cas de l’application TV Show Time.

À cela s’ajoute la multiplication des séries. Tous les ans des centaines de séries sont diffusées le choix est donc vaste et grâce aux plateformes de streaming légales (Netflix,OCS…), ou illégales, les saisons peuvent être regardées d’une traite. De cette pratique est né ce que l’on appelle le binge watching.

En effet, Netflix est devenu un géant de l’audiovisuel avec des séries à succès produites aux États-Unis, en France, en Espagne, en Italie, bref partout dans le monde. La plateforme permet aux séries de dépasser les frontières. Les américains qui, d’habitude, inondent nos écrans avec leurs séries, découvrent à leur tour les séries européennes et se retrouvent victimes du phénomène espagnol “La Casa de Papel”. La série est un tel succès qu’elle reçoit le prix de la meilleure série de l’année lors des Emmy Award de 2018, devenant ainsi la première série espagnole à remporter ce prestigieux trophée.  

La plateforme permet donc aux pays européens de rentrer en concurrence avec les pays anglo-saxons qui d’habitude règnent en maître sur l’univers audiovisuel.

La représentativité dans les séries

La série est un véritable phénomène de société et cette société justement, elle s’emploie à la dépeindre de toutes les façons possibles.

L’anglaise Skins, nous raconte le quotidien de jeunes un peu paumés auprès desquels il est facile de s’identifier à l’inverse de la série Gossip Girl qui nous dresse le portrait d’une jeunesse dorée. Car c’est ça aussi le secret du succès planétaire des séries, leur capacité de permettre aux spectateurs de se reconnaître.

Qui ne s’est jamais senti concerné par la scène qui se déroulait devant nos yeux. Qu’il s’agisse d’une scène de rupture, de perte douloureuse, d’une soirée complètement imprévisible ou tout simplement de purs moments de joie, on s’est tous identifiés au moins une fois aux personnages et aux situations de nos séries favorites. Pour prendre exemple sur une excellente série, combien de fois il m’est arrivé de me dire face à une situation du quotidien « tiens c’est comme dans cette scène d’ « How i met your mother » ». Ou encore la fin du lycée, qui signifiait une période de transition énorme pour la jeune fille que j’étais à l’époque, mes personnages favoris des « Frères Scott » vivaient à ce moment la même situation que moi et passaient par les mêmes émotions.

De nombreux comptes sur les réseaux sociaux reprennent des citations venant de différentes séries. Des citations dans lesquelles on peut s’identifier. Ce sentiment d’appartenance est encore plus présent aujourd’hui à l’heure de la représentativité des genres, des religions, des cultures … Et ça, les scénaristes l’ont très bien compris. À l’image de Shonda Rymes la célèbre showrunner américaine des séries à succès Grey’s Anatomy, Scandal et How to Get Away With Murder. Shonda, en effet, a mis un point d’honneur à ce que chaque communauté, chaque genre, orientation sexuelle et religion soient représentés en mettant un accent un peu plus prononcé sur « le girl power » voire même le « black girl power ».

Le développement des séries françaises

Les américains sont incroyablement prolifiques en matière de création de séries et leurs projets inondent nos plateformes chaque année. Cependant, la France n’est pas en reste. En effet, elle a saisi l’importance et l’enjeu autour des séries. C’est surtout grâce à la politique ambitieuse de Canal + que le genre se développe dans notre pays. En 2005, « Engrenages » va ouvrir la voie aux autres séries. S’ensuit alors de nombreuses créations françaises produites par Canal + dans un premier temps comme « Le Bureau des légendes », ou encore « Versailles ». D’autres groupes tels que France Télévision vont produire leurs propres séries comme « Dix pour Cent » laquelle nous peint d’ailleurs l’envers du décor de la production audiovisuelle.  Ou encore TF1 et son adaptation du roman de Joël Dicker « L’affaire Harry Quebert ». Plus récemment, c’est le géant Netflix qui a décidé d’investir en France et de créer ses propres fictions françaises. Nous avons donc pu observer les relations de différents individus dans « Plan Coeur » ou encore les histoires politiques d’un maire en fin de carrière dans « Marseille » Et enfin M6 avec la génialissime Kaamelott qui va d’ailleurs bénéficier d’une suite au cinéma.


La reconnaissance

La série est aujourd’hui un genre à part entière et si, à l’origine un acteur commençait sa carrière dans une série dans le but de propulser sa carrière au cinéma de nos jours la frontière entre grand et petit écran n’est plus aussi imperméable.

En effet, à l’instar de Georges Clooney qui a lancé sa carrière dans la cultissime Urgence, de nombreux acteurs se tournent aujourd’hui vers les séries. C’est le cas de Glenn Close, Kevin Spacey ou plus récemment Julia Roberts et Nicole Kidman. D’autre part, si la mode était à l’origine d’adapter des séries au cinéma, le phénomène est s’inverse de nos jours. De plus en plus de films sont adaptés pour le format télévisuel.

Preuve ultime de la reconnaissance du show business et encore plus du numérique, Netflix pourra faire concourir ses films lors de la prochaine cérémonie des Oscars en 2020. Le numérique semble être la suite logique de l’audiovisuel. Reste à savoir si les deux peuvent cohabiter ou si l’avènement de l’un entraînera la chute de l’autre.

Affaire à suivre …

ExploCiné: Belladonna of sadness, Eiichi Yamamoto

ExploCiné: Belladonna of sadness, Eiichi Yamamoto

C’est au cours d’un partenariat avec l’exposition J’y crois, j’y crois pas autour de la sorcellerie au Champs libres à Rennes que le ciné-club Le Tambour choisit de consacrer une soirée autour de cette question. Le couple art et ésotérisme accouche souvent d’enfants hors normes et c’est donc intriguée que je me suis rendue à la projection.

La séance de 20h30 était consacrée à l’oeuvre du thaïlandais Apichatpong Weerasethakul Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures tandis que celle de 18h projetait la version 4K de 2016 de la Belladonna of Sadness de Eiichi Yamamoto.

Un peu de contexte avant toute chose:

Il s’agit là du troisième opus d’Animerama, série de trois animés pour adultes, d’Oamu Tezuka dont l’influence reste visible même s’il n’a pas participé à la réalisation. Sa sortie en 1973 rencontre un faible succès malgré une nomination à l’Ours d’or au Festival de Berlin. Belladonna est notamment le dernier film des studios Mushi Production avant la faillite de ceux-ci. Dernière pièce du triptyque de Tezuka, il s’agit là d’un véritable ovni.

Ce chef d’oeuvre visuel a cependant inspiré et inspire encore de nombreux artistes tout domaines confondus.

La figure de la sorcière: un pamphlet féministe

Le synopsis s’inscrit dans l’époque médiévale. Deux paysans, Jean et Jeanne s’aiment et vont demander l’autorisation du seigneur du village afin de se marier. Celui-ci fait néanmoins valoir son droit de cuissage et laisse sa garnison violer sauvagement la pauvre Jeanne.  Les deux jeunes gens, traumatisés ne s’en remettront pas. Jean, honteux et déshonoré, délaisse Jeanne qui s’enfuit dans la forêt et pactise avec le Diable.

Il est très rapidement visible que l’inspiration première de la Belladonna est le traitement de la figure de la “Sorcière” dans la littérature contemporaine. La plus grande influence de toute semble ainsi être Jules Michelet et son essai éponyme, La Sorcière.

Le réalisateur tout comme l’écrivain s’intéresse ainsi à l’image et au pouvoir de la gente féminine dans une société largement dominée par les hommes. La sorcière, grande prêtresse et autre ensorceleuse est, en effet, devenu depuis quelques décennies une sorte d’icône de la lutte pour  l’empowerment des femmes. Ce dont il s’agit ici, en effet, c’est d’une femme bafouée qui se transforme alors en un symbole de révolte mais surtout.. de puissance, d’autorité et donc un dangereux ennemi du pouvoir en place.

L’être charismatique se fait créature du démon, condamnable. L’usage de l’animation permet alors d’appuyer un propos qui se veut dénonciateur. Il permet également et surtout d’instaurer un dialogue avec le subconscient du spectateur sans en retirer quelque violence.

Le discours de Jules Michelet s’inscrit alors dans la mouvance de libération sexuelle mais aussi féministe en pleine expansion au moment de la sortie de cette Belladonna sur les écrans.

Sex, drugs et kaléidoscope

Ce qui fait de ce film un véritable objet non identifiable c’est avant tout son univers esthétique. Lui aussi s’inscrit dans son époque et porte la marque de cette période prolifique dont elle emprunte une certaine attirance pour le kaléidoscope et le mandala.

Polymorphe, le graphisme alterne fusain, papier collé, aquarelle et encre sous la direction artistique de Kurni Fuksi. On y retrouve de nombreuses références picturales telles que Gustav Klimt ou l’Art Nouveau. La représentation du viol ou, encore des sabbats païens dans la forêt emmenés par Jeanne sont imprégnés de cette esthétique psychédélique presque psychotique. La suggestion furieuse et organique des couleurs et des formes permet ainsi de traduire une violence qui surpasse le visible.

C’est ainsi dans un véritable trip embrumés de vapeurs de belladone et de LSD que nous plonge la Belladonna of sadness à la suite de ses fidèles. Un sabbat coloré enlevé par une bande son superbe pour une oeuvre et un combat qui n’ont (malheureusement) pas pris une ride.

Les graphismes, la musique … chaque partie du film de Eiichi Yamamoto est un véritable chef d’oeuvre. La musique originale de Massako Satô a d’ailleurs fait l’objet d’un vinyle tandis que le maître Hayao Miyazaki avoue avoir été fortement influencé par le travail d’Eiichi Yamamoto sur cet Animerama. Quoiqu’il en soit, et malgré une violence certaine du discours, Belladonna of Sadness est une formidable expression du bouillonnement artistique et sociétal de son époque.

Les Tiersen à Ouessant

Les Tiersen à Ouessant

          Alors que j’entre dans la salle je suis d’abord envahie par l’odeur du bois, une odeur réconfortante, naturelle, chaleureuse. Les lumières s’éteignent progressivement et dès les premières notes nous sommes transportés. En tout cas, moi, je l’étais. Ce qui me transporte c’est cette tracklist qui se déroule toute seule, d’une façon si fluide, quelques fois entrecoupée par les anecdotes de Yann, ses remerciements mais aussi par les applaudissements et les bravos des Ouessantins et Continentaux. Ils sont ravis, et moi aussi. Ce que font Yann, Emilie mais aussi Olavur et Torfinnur Jàkupsson (deux musiciens et chanteurs des Iles Féroé) est tout bonnement sauvage et si proche de l’esprit de l’île. Car en plus de rendre la langue bretonne franchement magique, ce set rend un très bel hommage à Ouessant grâce notamment à une projection en fond de superbes images de l’île, de l’océan et de ses vagues qui se brisent au rythme des morceaux. Les morceaux choisis pour ce concert sont en majorité issus du futur album ALL mais cela n’empêche pas l’indémodable Comptine d’un Autre Eté de retentir dans une version au clavecin saluée avec beaucoup d’aplomb. Comment Yann Tiersen fait-il pour rendre le clavecin si moderne, presque rock’n’roll ?! Comment fait-il pour donner à chaque instrument sur cette scène sa place et sa bonne place ? Chaque gong, chaque tambour, chaque note de piano et de cloche tubulaire (Oui oui les mêmes que Mike Oldfield), chaque voix, chaque élément se répondent pour créer une sensation d’enveloppement, une atmosphère intimiste, simple et je dirais même pure. Yann est sensationnel mais il ne faut pas oublier Emilie dont la voix et la prestance sur scène sont exceptionnelles, emplein de force et de fragilité magnifique, soutenue quelques fois par Gaëlle Kerrien en chœur. Tous ces éléments créent une ambiance presque mystique d’envoutement surtout lors du morceaux intitulé Erc’h (qui veut dire Neige en breton, car ce titre à été inspiré par la neige tombée sur l’île en Janvier/Février 2019) quand Olavur lance son incantation en Féroïen. Ce titre est tout simplement mon préféré du concert.

L’album ALL est un très bel album où le fil rouge est l’Île d’Ouessant, la Bretagne, le rattachement aux racines des Tiersen mais en live les émotions sont encore plus fortes et intenses ; le retour du public de l’Eskal en témoigne. Alors je ne peux que vous encourager à aller les voir lors de leur tournée Européenne et même Américaine pourquoi pas ?

Toutes les informations sur Yann Tiersen, sur la tournée, sur l’Eskal : http://yanntiersen.com/

Yann Tiersen

Yann Tiersen

Yann Tiersen est un mélomane et un multi-instrumentiste breton. Il commence à jouer du piano dès ses quatre ans puis du violon deux ans plus tard pour ne plus jamais s’arrêter d’apprendre et de créer.

Il suit une formation initiale classique mais il est très vite captivé par le mouvement punk qu’il découvre à Rennes au cours des célèbres Rencontres Trans Musicales. Après la dissolution de son groupe de rock crée alors qu’il avait 13 ans, il décide d’entamer une carrière solo armé seulement d’une boite à rythmes, d’une table de mixage, d’un synthétiseur et d’un enregistreur cassette.

Petit à petit il se tourne vers les musiques de court-métrages, de théâtre et de films et sort en 1995 son album La Valse des Monstres.

http://https://www.youtube.com/watch?v=rbxDEtQEINQ&list=OLAK5uy_mVBE81stKPktl2mR8bCeIIVeBwXT5choA

Dans ces morceaux, il n’hésite pas à mélanger les genres et à utiliser guitare électrique, violon ou encore accordéon. Même s’il peut paraître difficile de trouver des influences punks dans ses morceaux, il n’empêche que Yann Tiersen sait adopter une façon de composer « à la punk » c’est-à-dire, clairement, hors des conventions. Il se laisse alors guider par son instinct et essaie toutes sortes d’instruments qu’il trouve intéressant afin de composer cet univers qui lui est propre.

En 1996, il sort l’album Rue des Cascades dont le titre éponyme sera utilisé pour le film La Vie rêvée des anges réalisé par Eric Zonca en 1998.

http://https://www.youtube.com/watch?v=4B6M256MDAM

L’année 98 sera également celle où il sortira de l’anonymat avec son album passé disque d’or, Phare sur lequel Dominique A chante en anglais le titre Monochrome.

http://https://www.youtube.com/watch?v=Do_HpqILPLo

Yann Tiersen enchaîne les collaborations et sort en 1999 un mini album un peu plus rock et accompagné de chant entouré du groupe rennais The Married Monk baptisé Tout est calme. Il connaîtra également un franc succès en 2001 avec son album L’Absente dont voici un extrait :

http://https://www.youtube.com/watch?v=n1SGzGSah6Q

Mais c’est surtout avec la sortie de la bande original du film Amélie Poulain que l’on ne présente plus qu’il s’ élèvera au rang d’icône du genre. 

Pour la petite anecdote, la moitié des morceaux sont repris de ces anciens albums et n’ont pas été composés exprès pour le film. L’album fut certifié de platine et, en 2002, Tiersen reçoit le César de la meilleure musique originale. Bande originale pour laquelle il remportera également la Victoire de la Musique 2002 dans la catégorie Album original de musique de cinéma ou de télévision. Il continue sur sa lancée et compose la bande originale du film Good Bye Lenine en 2003 pour laquelle il dirige un orchestre symphonique. 

Au cours des années qui suivent, il tourne à l’international et continue à sortir des albums toujours bien entouré. Citons parmi les grands qui l’accompagne: Jane Birkin, Miossec, Stuart Ashton Staples des Tindersticks et bien d’autres.

En 2011, il collabore notamment à un projet au  style plus post rock avec Skyline: 

Il multiplie ensuite les projets comme ESB, un trio électronique qui se produisit dans plusieurs festivals européens.

C’est seulement en 2014 qu’il commence son rapprochement avec les terres celtes et bretonnes avec l’enregistrement de l’album Infinity sur l’île d’Ouessant ainsi qu’en Irlande.

http://https://www.youtube.com/watch?v=Zsthevbo8Wc

Il suit ensuite une formation intense pour apprendre le breton et réalise en 2016 l’album concept Eusa qui rend hommage à des lieux d’Ouessant grâce à des enregistrements de l’écosystème de l’île notamment mais aussi la retranscription vocale par Emilie Quinquis de poèmes écrits par la poètesse bretonne Anjela Duval.

http://https://www.youtube.com/watch?v=KwwwWz6Ef3I

Très liés à l’île, Yann et Emilie décident de racheter l’ancienne discothèque pour en faire un studio d’enregistrement pour eux mais aussi pour tout artiste souhaitant investir les lieux, une salle de concert et un bar, nommé l’Eskal.

Celui qui fut élu « Breton de l’année » en 2001 par le journal Le Télégramme sort ce 15 février All son nouvel album depuis trois ans et entièrement enregistré sur l’île.