#CodeStream: Noir & Blanc/ Le film noir

#CodeStream: Noir & Blanc/ Le film noir

Le film noir, genre célèbre de l’âge d’or du film hollywoodien, a souvent été mis à l’honneur au fil des époques. Inspiré des nouvelles et romans de détectives qui font leur apparition durant la Grande Dépression, il est à son apogée entre 1940 et 1950. Qui n’a jamais vu l’un des classiques du genre verront alors le jour tel que Le Faucon maltais, L’inconnu du Nord-Express ou encore La dame de Shanghai. Mais alors quelle est la particularité du film noir ? Et bien tout simplement il fait partie de la catégorie des polars. Le plus souvent l’intrigue est assez dramatique et laisse peu de place à l’optimisme. L’esthétisme y est contrasté et l’intrigue prend souvent place dans une ville ce qui permet de jouer avec les ombres et les recoins (comme un miroir avec l’intrigue). Et si on retrouve souvent les mêmes personnages stéréotypés, il ne faut pas se fier aux apparences, on est bien loin du cliché bon flic/mauvais flic. Au contraire l’intrigue se focalise plus sur le traitement de la victime.  

D’abord critiqué par la presse américaine, c’est en France qu’il va trouver la reconnaissance qu’il mérite. Et d’ailleurs même s’il est associé au cinéma américain le film noir va faire son chemin en France, en Allemagne en Grande-Bretagne, en Italie ou encore au Japon. Amenant avec lui son lot de personnages stéréotypés comme la femme fatale, le couple en cavale ou encore le détective. 

Rien d’étonnant que de nombreuses séries se soient alors inspirées de ce genre culte au cours d’une de leurs aventures. Le plus souvent cet épisode sort de l’intrigue principale et est perçu comme un rêve ou comme une pause dans l’histoire de nos héros. Voici donc quelques exemples de séries qui ont souhaité rendre hommage à leur manière au film noir. 

Référence illustration de couverture : La Dame de Shangaï, Orson Welles (1947)

Castle 

La série surfe sur le succès de Mentalist et la mode des consultants atypiques travaillant pour la police. Elle a su se démarquer grâce à son humour décapant et son atmosphère si particulière. Rappelons que Castle est auteur de polar, le film noir étant l’héritier du polar, ce n’est donc pas une surprise de retrouver un épisode rendant hommage au film noir. 

L’épisode 14 de la saison 4 nous plonge à la poursuite du meurtrier d’un chasseur de trésor. Nos deux héros Richard Castle et Kate Beckett vont se retrouver en 1947, dans les habits de l’époque et vont devoir mener l’enquête. Le titre de l’épisode (The Blue Butterfly) fait référence au film The Blue Dahlia et l’épisode reprend l’intrigue d’un des plus grands classiques du genre. 

Supernatural 

Dans cet épisode 19 de la saison 13, nos deux frères cherchent par tous les moyens à ouvrir un portail vers le monde apocalyptique. Cet épisode nous offre un énième hommage au Faucon Maltais. On y retrouve des personnages nommés Margaret Astor et Richard Greenstreet en référence à Mary Astor et Sydney Greenstreet acteur du fameux film. Tout y passe, les mystères, les femmes fatales et même les mafieux le tout avec une légère pointe de dérision. 

Charmed 

Lors de l’épisode 8 de la saison 7, nos trois sœurs préférées doivent résoudre une enquête au cœur des années 30. Paige et l’agent Brody se retrouvent alors plongés dans un roman dont l’intrigue n’a jamais eu conclusion. Ils sont alors menacés par des mafieux qui les soupçonnent d’être à la recherche du Burmese Falcon. Inutile de préciser à quel autre faucon il fait référence ! Tous les codes sont là, l’intrigue qui se déroule dans le roman est en noir et blanc. Nous avons une femme fatale, des mafieux et de mystérieux objets que tout le monde semble vouloir posséder. 

Star Trek

L’épisode 8 de la saison 2 de Star Trek nous plonge à l’époque de l’occupation Cardassienne. Odo enquête sur un meurtre non résolu. Et même si l’intrigue ne déroule pas dans les années 40, elle reprend les codes du film noir. On y retrouve une part de mystère, une voix off, des flashbacks et des femmes fatales.

Community 

Dans un autre registre la série humoristique à décidé de rendre hommage au genre de manière caricaturale. Durant le 3e épisode de la saison 3, nous retrouvons notre ancien professeur d’espagnol Ben Chang dans une enquête haute en couleur. Il se découvre une curieuse vocation pour le métier de détective lorsqu’il intègre son poste de surveillant de Greendale. Il se lance alors dans une enquête dénuée de sens qu’il s’est imaginé de A à Z. L’épisode est loufoque mais bien ficelé. Ben Chang fait lui-même sa voix off et se joue des codes du film noir.

Les Simpsons

Coutumier du fait, les Simpsons rendent régulièrement hommage à des films, des genres ou des artistes quels qu’ils soient. C’est donc sans surprise que la série animée rend hommage à plusieurs reprises au film noir lors d’épisodes spéciaux. On retrouve régulièrement le détective Dexter Colt, notamment lorsqu’Homer l’engage pour enquêter sur Lisa et ses centres d’intérêt. De nombreux hommages au film Citizen Kane sont également présents tout au long de la série. On y retrouve alors Homer dans le costume d’un détective privé, Marge devient une femme fatale et les enfants sont des mafieux.

https://www.youtube.com/watch?v=Cmads6_oNak&feature=emb_title

Bones

C’est lors du 200e épisode de la série, que les réalisateurs rendent hommage à l’iconique Hitchcock. L’épisode sort de la trame habituelle de ses épisodes et nous emmène dans les années 50. Ici nos héros Brennan et Booth ne sont ni anthropologue ni agent du FBI. Brennan est détective et Booth est un bandit. Ils vont devoir prouver l’innocence de ce dernier et au passage créer l’anthropologie judiciaire. C’est David Borenaz qui a réalisé cet épisode hommage tout en reprenant les codes du film noir, ainsi que son esthétisme.

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19549999&cserie=452.html

Le film noir a donc su inspirer tous les genres. Alors qu’on l’attend naturellement dans des intrigues policières, nous l’avons vu il s’adaptent aussi bien au fantastique, au comique, qu’à l’animé. Une belle revanche pour ce genre qui, à l’origine, était décrié et malmené.

#CodeStream : Selection Halloween 2k19

#CodeStream : Selection Halloween 2k19

Ah Halloween ! Ses bonbons, ses déguisements et bien sur ses films d’horreur. A l’approche du 31 octobre, Purple Haze vous propose une sélection (non exhaustive) des séries les plus horrifiques !

Les zombies :

The Walking Dead (2010) 

Comment évoquer les zombies sans parler de The Walking dead. Adaptée du comic du même nom publié pour la première fois en 2003, la série prend place lorsque Rick se réveille à l’hôpital après plusieurs mois de coma (les fans du genre auront sûrement comme un sentiment de déjà vu avec 28 jours plus tard, sortie 1 an avant le début des comics) et découvre que le monde a changé. Une guerre semble avoir éclaté, le chaos règne dans les rues et c’est alors qu’il découvre avec stupéfaction que les êtres humains ont changé. Ils sont devenus des monstres. On notera que le terme de “zombie” n’est jamais employé dans la série. Rick part alors à la recherche de sa femme et de son fils à dos de cheval portant son uniforme de shérif. Sur son chemin, il va croiser des zombies et, alors que la mort semble inévitable (à tout point de vue), croise Glenn. Lequel vient à sa rescousse et lui propose de rejoindre son groupe de survivants. Dans un climat de chaos, les hommes doivent réapprendre à vivre et se réorganise ainsi en communauté. 

Fear the Walking Dead (2015)

Face au succès de The Walking Dead, un spin off ne tarde pas à voir le jour. Ainsi Fear the

Walking Dead se déroule au moment où l’épidémie est propagée. Les individus ne savent alors pas ce qui se passe ni comment venir à bout de ses monstres qui semblent ne jamais mourir. Nous suivons alors le périple de Madison, conseillère d’orientation dans un lycée de Los Angeles qui élève seule ses deux enfant Alicia, élève brillante et Nick jeune un peu à la dérive qui a sombré dans la drogue. La petite famille voit d’un mauvais oeil la nouvelle histoire d’amour de leur mère avec Chris, professeur dans le même lycée et père divorcé d’un jeune adolescent Chris. C’est donc dans ce contexte que notre famille va tenter de survivre dans un monde qui sombre peu à peu dans le chaos.

I Zombie (2015 – 2019) 

Plus légère que les deux précédentes, IZombie raconte l’histoire d’Olivia Moore, une étudiante en médecine qui voit sa vie chamboulée en une soirée. Elle va ainsi être transformée en zombie. A l’inverse des zombies classiques, qui perdent toute fonction cérébrale et n’ont qu’une envie, celle de nous dévorer, Olivia conserve une vie plutôt normale (à ceci près qu’elle se nourrit désormais de cerveaux humains). En effet, elle va devenir médecin légiste ce qui s’avère pratique lorsque l’heure du repas sonne. Pratique ? Et pas qu’un peu ! Cependant, à chaque fois qu’elle dévore le cerveau d’un cadavre, elle aspire les souvenirs de la personne ainsi que ses capacités physiques et mentales. Elle va plutôt mettre ses nouveaux talents au profit de la police et apporter son aide au lieutenant Clive Babineaux.

Les sorcières :

Les Nouvelles Aventures de Sabrina (2018) 

Si vous avez grandi dans les années 90, vous vous souvenez sûrement de K2A. Vous savez, cette émission qui passait les samedi et dimanche matins et qui nous diffusait des séries cultes comme Phénomène Raven, Lizzie Maguire ou encore Sabrina, l’apprenti sorcière. Et bien c’est sur cette dernière que nous allons nous pencher. Force est de constater que dans cette nouvelle version de la série, notre sorcière préférée a bien changé. Exit les aventures gentillettes d’une lycéenne un peu naïve. Aujourd’hui les histoires sont plus sombres. En effet, alors qu’elle s’apprête à célébrer son 16ème anniversaire, Sabrina doit faire un choix qui chamboulera sa vie à tout jamais: soit elle décide de se faire baptiser et de devenir membre de la satanique Eglise de la Nuit, soit elle renonce et décide de passer sa vie avec les mortels mais avec des pouvoirs d’une moindre importance. À cela, s’ajoute la menace de Madam Satan qui pèse sur toute sa famille et qui tente par tous les moyens de recruter Sabrina. 

Charmed (1998) 

Série culte du début des années 2000, Charmed nous raconte l’histoire des trois sœurs Halliwell qui découvrent qu’elles sont sorcières après la mort de leur grand mère. Commencent alors une lutte sans merci contre les forces du mal. Prue, Piper et Phoebe vont devoir apprendre à conjuguer leur nouvelle vie de sorcière avec leur vie de femme indépendante et ambitieuse. Alors oui ! On est d’accord, il ne s’agit pas d’une série d’horreur, mais tout de même on parle de sorcières, de démons et surtout elle reste un grand classique du genre. Enfin, la série aura permis de mettre en lumière des femmes fortes et indépendantes qui n’ont pas besoin d’hommes pour sauver le monde.

Les inclassables :

Buffy contre les vampires (1997) 

Autre grand classique de la fin des années 90, Buffy contre les vampires raconte les aventures d’une jeune adolescente qui se voit confier la mission de débarrasser le monde des vampires. Elle est l’Elue, la Tueuse. A ses côtés, deux jeunes un peu naïfs et pas du tout préparés à affronter ces créatures de la nuit, Alex (Xander dans la version anglophone) et Willow. Tous les 3 arpentent les rues de Sunnydale suivant les conseils avisés de l’observateur de Buffy, Gilles. La série met non seulement en avant une femme comme héroïne badass, mais elle est également une des premières à mettre en scène un couple homosexuel. De nombreux thèmes encore tabous aujourd’hui y sont représentés comme la parole d’une femme après une agression qui n’a laissé aucune séquelle physique ou encore le viol. La série met en scène une héroïne qui allie une badass attitude et une certaine fragilité. Si la série est pleine d’humour, elle n’en est pas moins sombre. En effet, Buffy doit jongler entre sa vie d’adolescente, puis d’adulte tout en conjuguant sa vie de Tueuse. Et c’est en cela qu’elle est culte. 

Penny Dreadful (2014 – 2016) 

L’histoire prend place dans le Londres des années 1891, alors que le ville doit faire face à d’étranges meurtres. Vanessa Ives, une jeune femme qui possède de puissants et hypnotiques pouvoirs va alors mener l’enquête. Pour l’aider dans sa tâche, elle est accompagnée d’Ethan Chandler, un homme rebelle et violent ainsi que de Sir Malcolm, un homme riche d’un certain âge. Ensemble ils vont mener l’enquête pour découvrir quelle est cette menace qui pèse sur la ville de Londres. La série nous plonge alors dans les contes et histoires d’horreur qu’on avait l’habitude de lire à cette époque. Histoires tirées des célèbres revues dites “Penny dreadful” nommées ainsi car elles coûtaient 1 penny et étaient terrifiantes.

American Horror Story (2011) 

American horror story est une des premières séries à porter sur l’horreur. Chaque saison nous raconte une nouvelle histoire. Au cours de ses 9 saisons jusqu’ici, la série nous a donc fait plonger au coeur d’une maison hantée, d’un asile un peu particulier, d’un cirque, d’un coven de sorcière, d’un hôtel ou encore d’une secte légèrement réac sur les bords. Et, même si chaque saison est différente, son créateur Ryan Murphy, a reconnu certains liens entre certaines d’entre elles. 

Chaque saison explore ainsi un canon horrifique différent. Les 1ère et 6ème saisons par exemple sont le théâtre d’une maison hantée. La deuxième saison (la meilleure !) est l’objet de possession démoniaque. La saison 3, quant à elle, nous plonge dans l’univers d’un coven de sorcière. Et enfin, la dernière en date (diffusé depuis le 18 septembre sur FX) titille notre corde sensible et nous embarque dans un bon vieux slasher des années 90 comme on les aime.

https://www.youtube.com/watch?v=zgIKAkPW4h4

Comme la diversité de cette sélection nous le prouve, l’horreur n’est pas nécessairement dans la peur classique comme on l’entend habituellement. Elle n’est pas toujours synonyme de monstres, de maison hantée ou de possession. Elle se cache également dans notre quotidien. Et c’est surement là qu’elle est la plus effrayante car c’est là qu’on l’attend le moins. 

#CodeStream: Marianne, la série qui ne repart jamais sans rien

#CodeStream: Marianne, la série qui ne repart jamais sans rien

Elle est une sorcière.

Privée de corps, elle ère, elle investit ton âme.

Elle ne repart jamais sans rien. 

C’est ainsi qu’Emma Larsimon présente Marianne, entité dont elle faisait des cauchemars réguliers à l’adolescence et qui est devenue sa source d’inspiration pour une saga de best-sellers d’horreur pour jeunes adultes. Auteure à succès, antipathique et torturée, Emma décide de mettre un terme aux mésaventures de son héroïne fictive Lizzy Lark combattant la diabolique Marianne et c’est en pleine promotion du tome final qu’on la découvre. Mais la séance de dédicace vire au glauque lorsqu’une amie d’enfance surgit pour lui dire que ses histoires terrifiantes deviennent réelles, et que Marianne n’est pas imaginaire. Si elle commence par renier ces aberrations, une suite d’évènements force Emma à retourner dans son village natal pour y affronter ses démons, autant au sens littéral que figuré. Sortie le Vendredi 13 Septembre 2019, Marianne est donc la nouvelle série d’épouvante de Netflix.

Pourquoi, parmi le très vaste catalogue de la plateforme de streaming, faudrait-il s’arrêter sur cette série ?

Made in France

Tout d’abord, parce que cette série est française. Malheureusement, ce premier argument pourrait en faire fuir certains (peut-on réellement leur en vouloir ?). C’est Samuel Bodin, déjà showrunner de deux séries pour OCS (T.A.N.K. et Lazy Company) qui a réalisé les huit épisodes et les a co-écrit avec le scénariste Quoc Dang Tran. À l’image de son personnage principal Emma, il a sorti la sorcière Marianne de ses cauchemars et gardé l’idée dans un tiroir en attendant un jour l’opportunité de faire un film ou une série d’horreur. Lorsque les producteurs de Netflix ont exprimé leur envie de lire ce type de scénarios, il a sans plus attendre envoyé une petite dizaine de pages racontant son histoire. D’abord refusé puis repêché, le projet Marianne a finalement vu le jour, devenant l’une des rare des séries de genre française actuelle.

* Petite définition : en cinéma et télévision, on parle de genre pour évoquer des films et séries rattachés à un style cinématographique précis tels que les films/séries de science fiction, de guerre, d’action et bien entendu d’horreur avec toutes les sous-catégories que cela implique. 

Il est certain qu’avec les productions Netflix comme Marseille ou Family Business qui ont suscité des réactions très mitigées, ou notre bonne vieille Plus Belle La Vie, on a tendance à vouloir ranger toute série française en bas de notre liste des choses à voir. Mais ici on parle bien d’un style qu’on rencontre peu chez nous, et cela a de quoi interpeller.

Et puis, petite fierté pour les bretons parmi nous : la majorité de l’action se déroule dans notre bonne vieille Bretagne, dans la bourgade fictive d’Elden. Et, bien que ce lieu soit effectivement imaginaire, le tournage s’est réellement passé dans le Finistère et les Côtes-d’Armor (à l’exception de quelques scènes tournées en Ile-de-France).

Le père Xavier, joué par Patrick d’Assumçao, et son chien sur le port d’Eden

La saison de l’épouvante

Marianne n’est pas seulement française, elle est aussi horrifique. Comme dit plus tôt, c’est une série de genre, appartenant à la grande famille qu’est le registre de l’horreur. Parmi ses innombrables catégories et sous-catégories, on pourrait classer Marianne dans la branche de l’épouvante, c’est-à-dire que la tension naît d’une ambiance angoissante et malsaine, remuant nos peurs profondes plutôt que de miser sur le gore comme les slashers. Avec l’épouvante, vient la notion de surnaturel qui est, bien entendu, omniprésente dans cette série qui parle de sorcellerie et de démons.

Même si c’est une émotion universelle, la peur n’est pas ressentie de la même façon d’un individu à l’autre, donc il est impossible d’affirmer avec certitude que Marianne vous glacera les os. Cependant, les codes de l’horreur comme les portes qui grincent, les murmures dans la pénombre, les silhouettes plus ou moins visibles, toutes ces énormes ficelles que l’on a vu cent fois sont ici redoutablement bien gérées. Samuel Bodin a réussi l’exercice difficile d’appliquer les règles classiques sans faire un copié-collé de déjà-vus ennuyeux. Les premiers épisodes bénéficient par ailleurs d’un véritable atout : l’actrice Mireille Herbstmeyer qui incarne une vieille femme possédée par Marianne. Sa prestation est remarquable, parfois à un cheveux de tomber dans l’excès mais ne franchissant jamais la limite. L’avantage c’est qu’on n’en fait pas d’overdose : sans trop entrer dans les détails, Marianne change d’hôte dans la série et permet un renouvellement. Ainsi, le réalisateur se détache de cet élément phare, un choix courageux lorsqu’on sait que l’angoisse du premier arc repose entièrement sur le jeu flippant de Mireille Herbstmeyer. L’audace fait justement partie des qualités de cette série. S’il existe bel et bien un fil rouge entre les huit épisodes, la mise-en-scène n’est pas identique du début à la fin. On a des scènes d’humour voire loufoques avec l’inspecteur incarné par Albin Lenoir (Kamelott), un épisode qui se passe pendant l’adolescence d’Emma avec une vibe très Stranger Things, des séquences au rythme lent permettant à la tension de traîner douloureusement et d’autres faites d’affrontements et de cascades. La diversité des tons peut ainsi donner l’impression que la série s’éparpille, mais les intentions de Samuel Bodin étaient justement de tenter des choses et d’alterner les ambiances.

Dans ces tentatives, il y a évidemment des faiblesses. Les effets spéciaux et la mise en scène sont parfois maladroits, et le jeu est, pour certains acteurs hésitants au départ. On sent qu’on cherche à trouver ses marques dans ce registre original si rarement proposé en France. Heureusement, la série trouve rapidement ses repères et on a le droit à des scènes très bien réalisées et interprétées avec justesse.

Emma Larsimmon, interprétée par Victoire Du Bois

Une touche de féminisme et un peu d’émotion

Enfin, les dernières bonnes raisons de regarder Marianne, c’est son casting féminins. Ce détail a forcément été remarqué et abordé en interview — oui, en 2019 on est encore obligé de demander à quelqu’un pourquoi il y a plus de femmes que d’hommes dans ses personnages principaux… mais passons ! —, et Samuel Bodin a tout simplement répondu qu’il avait eu envie d’écrire une « histoire de femmes ».

Ainsi, l’héroïne féminine affronte une antagoniste féminine, et compte dans ses acolytes son assistante personnelle, son amie d’enfance et sa mère. Il y a des hommes bien entendu dans cette série, mais ce ne sont pas eux qui mènent la danse. Le créateur de Marianne voulait créer des personnages indépendants et forts qui se battent avant tout pour elles-mêmes plutôt que d’être des épouses ou des mères, bref les seconds rôles que l’on donne encore trop souvent aux femmes. Et puis on appréciera le caractère singulier d’Emma : antipathique, moqueuse, insolente, parfois méchante et égoïste, arrogante et alcoolo. En face d’elle, une sorcière cruelle qui investit le corps des gens et les ronge de l’intérieur, capable des pires atrocités. On a donc un duo qui est bien loin des clichés dont on affuble les femmes dans les oeuvres de fiction. Au penchant par conséquent féministe de cette série (sans que cela soit un thème abordé directement dans la narration), on peut aussi noter que ce n’est pas une simple histoire de démons qui fait “bouh” dans le noir. En racontant les aventures d’Emma Larsimon, Samuel Bodin a voulu parler du pardon. En effet, sans expliquer le pourquoi du comment que vous irez découvrir en regardant la série, Emma a coupé les ponts avec ses amis d’enfance et ses parents. La rédemption est la quête inconsciente de la jeune femme en revenant à Elden. De plus, nous abordons ici les destins entremêlés de deux femmes qui ne trouvent pas leur place : que ça soit Emma qui est une éternelle adolescente en rébellion rongée par ses regrets ou Marianne qui n’appartient ni au monde des humains et des vivants, ni à celui des démons et des morts. Ces thématiques permettent alors à Marianne de ne pas être une suite de jumpscares avec un scénario creux, mais une véritable histoire avec du relief.

Marianne: Trick or treat ?

À sa sortie, nombreux sont les médias français qui ont descendu la série. À l’inverse, elle a rencontré un accueil chaleureux à l’international : on ne manquera pas de mentionner que Stephen King, alias le maître de l’horreur, l’a encensée. Pourquoi cette division ? Mon humble avis serait que nous ne sommes pas habitués à voir de l’épouvante à la française, car même si le style de Marianne emprunte énormément aux classiques anglo-saxons, cela reste nos paysages, notre langue et notre french touch qui est à l’écran.

De plus, le genre et plus particulièrement l’horreur ne sont pas des plus populaires chez nous. Cependant, la liberté d’expression entraîne heureusement la diversité d’opinions et certains médias ont salué son audace. Nous vivons une époque où le genre revient sur le devant de la scène et connaît un renouveau : le cinéma d’épouvante et d’auteur aux États-Unis avec des films comme Hérédité, en Corée du Sud avec Un train pour Busan et plus récemment Parasite, dans les séries avec The Haunting of Hill House et American Horror Story, ou des registres plus réalistes avec Mindhunter. Et grâce à Marianne, la France participe à ce mouvement et propose son regard. L’avantage c’est qu’avec ses références aux grands classiques comme L’Exorciste, Seven, Cujo ou encore Ju-On, elle fait des clins d’oeil aux amoureux de l’horreur sans pour autant se fermer aux néophytes. Et que l’on soit un habitué ou non, on saura reconnaître que Samuel Bodin connaît et aime profondément cet univers, et qu’il s’éclate à apporter sa pierre à l’édifice, ce qui apporte toujours un petit quelque chose au visionnage malgré ses évidentes maladresses. 

En résumé, je vous recommande Marianne parce que qu’elle vous plaise ou non, que vous soyez terrorisés, émus, divertis, dérangés ou déçus, quelque soit l’opinion ou l’impression qu’elle tirera de vous, elle ne vous laissera pas indifférent, parce que Marianne ne repart jamais sans rien.

Madame Daugeron, possédée par Marianne, interprétée par Mireille Herbstmeyer
#CodeStream : Sélection automne 2019

#CodeStream : Sélection automne 2019

Ça y est la rentrée est bel et bien entamée. Les derniers vacanciers du mois de septembre reprennent tranquillement leurs activités diverses et variées. Mais ne déprimez pas car si la rentrée est synonyme de reprise du travail (ou de l’école), elle est également annonciatrice du retour de nos séries préférées. L’équipe Purple Haze vous a concocté une petite sélection des nouveautés séries qu’il nous tarde de découvrir.

The politician 

Il s’agit de la nouvelle série de Ryan Murphy (Glee, Scream Queens, American Horror Story) diffusée dès le 27 septembre sur Netflix. Elle nous plongera dans le monde impitoyable de la politique au sein du lycée de Saint Sebastian High School. Nous y ferons la connaissance de Payton, interprété par Ben Platt, qui sera prêt à tout pour gravir les échelons dans le but de devenir un jour président des Etats-Unis. Entre magouille, alliance et trahison, on a hâte de découvrir cette nouvelle série et d’autant plus plus quand on sait que l’excellente Jessica Lange figure au casting.

Years and years 

Diffusée depuis le 2 septembre dernier via Canal + ,cette série est faite pour vous si aimez Black Mirror. Série futuriste aux faux airs de comédie, l’intrigue nous plonge dans un Royaume-Uni qui a quitté l’Europe. Le pays est maintenant dirigé par une Première ministre populiste et dangereuse interprétée par la géniale Emma Thompson (laquelle produit la série).Years and years emprunte alors des accents apocalyptiques et nous plonge dans une réalité pas si éloignée de la nôtre.

On becoming a god in central Florida 

Série produite par Georges Clooney et Kristen Dunst (qui tient le rôle principal), elle fait découvrir le quotidien d’une trentenaire dans les années 80, qui rêve de quitter son job dans un parc aquatique pour vivre une vie remplie de paillettes et de moulures au plafond (t’as entendu Kevin). Afin d’atteindre son but à son but, elle monte alors des arnaques pour s’enrichir et mener la vie dont elle a toujours rêvé. La série dresse alors un portrait cinglant du capitalisme américain des années 80. 

Elle est diffusée depuis la fin du mois d’août sur Showtime et n’a pas encore de diffuseur français.

https://www.youtube.com/watch?v=kU9SVg5i0WA

 Stumptown

Si vous avez adoré Cobbie Smulders dans How I Met Your Mother, vous allez adorer la retrouver dans cette nouvelle série. Dans Stumptown, elle campe Dex, une ancienne militaire qui retourne dans sa ville natale de Philadelphie pour devenir détective privée. La série sera aussi l’occasion de retrouver Jake Johnson l’inoubliable Nick de New Girl. La diffusion est prévue pour le 25 septembre sur ABC.

https://www.youtube.com/watch?v=jA4VhIns9Io

Undone 

Les créateurs de BoJack Horseman nous propose une diffusée sur Amazon Prime depuis le 13 septembre. Il s’agit de la toute première série réalisée entièrement en rotoscopie. Qu’est-ce que c’est ? Cela signifie que les acteurs sont filmés en train de jouer avant qu’on ne les recréé en version animée. La série se positionne entre réalité et imagination. Mais parlons un peu de l’intrigue. Alma jeune fille dont le père vient de décéder brutalement, voit son monde bouleversé lorsque celui-ci apparaît telle une hallucination et la charge de retourner dans le passé pour lui sauver la vie  

Voici donc un petit échantillon de ce que nous réserve cette nouvelle année sérielle. Mais n’oublions pas les nouvelles saisons des séries à succès qui débutent ce mois-ci comme Grey’s Anatomy, The Good Place ou encore American Horror Story. Une année riche en émotion en perspective.

# CodeStream : Euphoria/ Le nouveau Skins ?

# CodeStream : Euphoria/ Le nouveau Skins ?

Seule série adolescente de l’année 2019 pour le moment, Euphoria est une explosion trippante de larmes pailletées. La série produite par Drake s’attaque, en effet, à la question de l’adolescence dans un monde conquis par le digital et la libération de l’individualité. Le filtre Instagram et le look queer sont rois dans ce qui se rapproche d’un Skins façon 2019. 

Petit retour scénario : A 17 ans, Rue Bennett, fraîchement sortie de désintox, cherche à donner un sens à son existence. Elle se lie très vite à Jules Vaughn, une jeune fille trans récemment arrivée en ville. Dans leur sillage gravitent le sportif Nate Jacobs, Maddy Perez, la petite amie de Nate, Chris McKay, star de l’équipe de la fac, Cassie et Lexi Howard et Kat Hernandez. 

Adaptation US de la série israëlienne éponyme (2012), voici quatre raisons pour lesquelles vous devez la voir. 

  1. L’esthétique 

Règne des réseaux et autres VSco oblige, on ne peut prétendre créer un portrait de la génération Z sans un filtre travaillé. Et quel travail ! C’est un véritable tsunami de paillettes, de strass et d’imprimés dans une lumière principalement tamisée. Un trip visuel qui accompagne celui vécut à l’écran. La série a d’ailleurs inspiré un certain nombre de Youtubeurs et même magazines beauté (Cosmopolitan..) dans des tutos make up et outfits inspirés par la série. Gros crush sur l’oeil paillettes by the way. 

  1. Une bande son jouissive 

Des sons rap avec une pointe de remix 80’s aux accents mélancoliques accompagnent les péripéties de nos “héros”. C’est presque une brume nostalgique qui enveloppe l’action. Elle nous embarque dans les réflexions existentielles et l’esthétique trippante qui se déroule sous nos yeux. Comme un clin d’oeil qui finit d’inscrire la série dans son époque, le groupe de K pop, désormais mondialement reconnu (pour preuve son featuring avec l’américaine Halsey), BTS signe le titre éponyme Euphoria

  1. Le casting 

Ce sont des guests de qualité qui mène l’action. Icône représentative de la génération Z et de ses statements, l’actrice et chanteuse Zendaya incarne l’attachante Rue. A sa suite, le mannequin trans Hunter Shafer ainsi que Barbie Ferreira, mannequin, également, plus size complète un casting qui ne nous déçoit pas. 

  1. une catharsis

Euphoria ce sont les excès d’une génération numérique poussés à l’extrême. Les faux semblants, la recherche identitaire et sexuelle sont ainsi explorés au maximum. Une sorte de catharsis existentielle qui nous plonge dans un trip autour de notre propre identité. 

Point négatif

. Une surenchère assumée mais qui lasse parfois. Euphoria est une série de l’excès. Elle nous montre les travers et excès adolescents poussés à leur summum ainsi que les questions existentielles à cet âge. Elle peut cependant tomber parfois dans une sorte de “musée du freak” où ce qui importe n’est plus la qualité mais la quantité de situations problématiques au sein du scénario. De même que le nombre d’apparitions de corps nus voire carrément de bijoux de famille et autres joyeusetés qui paraissent à force plus stratégie marketing post GOT qu’acte militant.

Euphoria n’est pas révolutionnaire en soi. Des ados en crise, leur exploration des limites n’est, en effet, pas nouvelle. La série Skins (version UK pour les puristes que nous sommes) faisait déjà débat en son temps. Elle réussit cependant à coller aux questions et à l’esthétique de notre époque. Le besoin d’expression individuelle et la limite virtuel/ réel qui se fait de plus en plus ténue sont, en effet, au centre du schéma social made in 2019.

#Terraforming (2): CodeStream/Stargate et si l’Humanité franchissait la porte

#Terraforming (2): CodeStream/Stargate et si l’Humanité franchissait la porte

Traverser une porte semble plutôt simple, usuel même ! Il n’est cependant rien de plus courageux et probablement inconscient que de le faire dans notre cas. Je vous parle évidemment de la Porte des étoiles, Stargate pour les intimes !

La conquête de l’espace semble parfois bien lointaine mais lorsque nous consommons chaque année plusieurs planètes pour nos besoins économiques et scientifique, il est normal que l’envie nous prenne de vouloir conquérir l’espace pour ces mêmes besoins. Entre progrès et invasion il n’y a qu’un pas. A ce titre, la série Stargate utilise le terraforming dans une version bien à elle. Une mise en abîme des enjeux derrière l’exploration spatiale voulue par l’humanité

  1. Et la porte ils traversèrent

L’aventure Stargate a débuté en 1994 avec le film « Stargate la porte des étoiles » de Roland Emmerich. Cette aventure spatiale débute par la découverte d’une relique de l’Ancienne Egypte en 1928 à Gizeh. Pendant près de 60 ans, cette relique reste cachée et inexploitée car son usage est inconnu. Avec l’arrivé d’un égyptologue aux théories loufoques sur le projet, l’usage de la porte est enfin découverte. Elle permet de voyager vers une autre planète. Une équipe entreprend le voyage et se retrouve sur une planète désertique face à un ennemi mortel, les goa’ulds!

Le film est devenu culte, ce qui à permis de donner naissance à trois séries, deux films et une web-série. La série la plus connue et la plus longue est Stargate SG1, avec ses 10 saisons. Après le premier film, les équipes découvrent que la porte peut amener vers différents mondes habités par d’anciens esclaves terriens. Ces humains sont asservis par des faux dieux inspirés de nos croyances terriennes, les fameux goa’ulds précités.

Afin de poursuivre l’exploration de l’univers, des bases sont installées sur différentes planètes à plusieurs moments de la série. Deux de ces déménagements intergalactiques vont conduire à la création de nouvelles séries, Stargate Atlantis et Stargate Univers. Elles sont donc le prolongement de la série principale Stargate SG1. Elles sont visionnables indépendamment mais fonctionnent de concert, surtout Stargate Atlantis qui fait beaucoup de liens et d’épisodes communs avec Stargate SG1. Stargate Univers n’a pas connu un grand succès ce qui a temporairement arrêté la production de la licence. 

Les fans de la série étant très nombreux une nouvelle production a été lancée avec Stargate Origins en 2018. Cette série est un préquel et nous raconte la découverte de la porte des étoiles. La web série n’a pas rencontré son public mais reste toujours en cours malgré une période de plus d’un an sans épisode.

Désormais, “traverser la porte” à un tout nouveau sens pour vous!

Les mondes qui sont visités par les différentes équipes, même si ce constat est moins vrai pour Stargate Univers, est adapté à la condition de vie des humains. On comprend la nécessité de la série à rendre les voyages intergalactiques possibles pour les humains, sinon la série serait tout bonnement impossible à produire ou beaucoup plus complexe à réaliser. On retrouve cela également au travers des différentes races de la galaxie qui sont rencontrées par les équipes lesquelles ressemblent à la morphologie humaine. Un anthropomorphisme qui permet sans doute de réduire les coûts et les costumes. Les grands ennemis, les goa’ulds, sont des parasites qui utilisent les corps des humains comme hôte pour commettre leurs méfaits. Encore une fois une simplification de tournage qui pourtant n’entame en rien la cohérence de l’univers et qui ajoute même à l’horreur de la situation. Imaginer se retrouver piégé dans son propre corps pendant des siècles. Une situation qui s’explique dans la série par le fait que les goa’ulds ont asservi les humains et les ont introduits sur les différentes planètes.

  1. L’univers hérité de nos ancêtres

Une petite explication de la porte est sans doute nécessaire pour comprendre le contexte de la série. La porte est donc un artefact conçu par une race nommée les Anciens. Cette race est aujourd’hui disparue mais reste celle qui fut la plus avancée technologiquement de la galaxie. Elle a laissé derrière elle beaucoup d’artefacts utilisés aujourd’hui par les différentes races de la galaxie. Ces portes furent placées sur les différents mondes habitables potentiellement par les Anciens eux même. Cela explique également en partie la facilité pour les humains de voyager entre les mondes. Je ne vous en dit pas plus!

Pour comprendre notre recherche du terraforming dans l’univers de Stargate, il est nécessaire de définir le terme et le concept. Le terraforming (ou terraformation pour les non anglophones) est la science permettant de transformer les conditions de vie sur une planète, un satellite ou un astre pour le rendre habitable aux conditions de vie humaine dans notre cas. Il s’agit d’un sujet d’actualité car on parle de plus en plus d’aller sur Mars et pourquoi pas de le terraformer pour en faire la première colonie spatiale humaine. Un exploit que l’on imagine extraordinaire mais qui n’est pas sans être extrêmement effrayant en même temps. Rassurez vous ce n’est pas pour tout de suite

Aucune mention n’est faite dans la série que les anciens ait terraformé une planète. Leur niveau technologique ne laisse cependant  aucun doute sur leur capacité à réaliser cette prouesse. Un choix a été fait par ce peuple de voyageur à un moment de leur histoire car ils ont dû fuire leur planète d’origine (cf la fin de Stargate SG1). Cela explique pourquoi ils ont préféré développer des technologies liées à l’exploration, tel que les portes des étoiles ou bien les voyages intergalactiques à bord de leurs vaisseaux spatiaux. Le réseau de portes des étoiles est immense et cela reste quand même assez surprenant statistiquement parlant que le nombre de planète adaptées aux conditions de vie humaine soient aussi importantes dans une galaxie finalement si petite. Peut être un constat que la galaxie est indulgente pour les peuples humanoïdes ou une petite facilité scénaristique, qui sait.

  1. Façonner notre environnement

L’univers est donc plutôt clément avec les être humains et assimilés car beaucoup de mondes leur sont habitable et le peuple le plus avancé scientifiquement a décidé de laisser derrière lui une porte permettant d’accéder à ces plantes très éloignée en quelques secondes. Ce constat laisse peu d’intérêt pour le terraforming dans le monde de Stargate. Les scénaristes ont cependant décider de traiter le sujet dans l’autre sens. Et si, retournement de situation, c’était les planètes habitables par les humains qui en faisaient les frais?

Le sujet est abordé pour la première fois dans la série (Stargate SG1 Saison 3 episode 12 et 13 – Les Flammes de l’Enfer) lorsque le dieu Sokar, dieu de la mort dans la mythologie égyptienne, transforme la lune de sa planète mère en véritable enfer. Pays désolé et extrêmement chaud ressemblant à l’intérieur d’un volcan. Cette lune sert de prison à ses ennemis qui le prennent pour Satan. Il a détruit, en effet, toute forme de vie sur cette lune pour instaurer la peur chez ses ennemis. Le terraforming est dans notre cas uniquement utilisé à des fins politiques et idéologiques. Ce cas fait écho à la situation que nous rencontrons actuellement déjà sur Terre. Lorsque l’on voit, en effet, la course à la conquête lunaire que s’est lancé entre les USA, la Russie et la Chine. Il est inquiétant de voir de tel enjeux politiques derrière ces prouesses humaines et scientifiques. Nous revenons à la course à l’espace que nous avons connus il y a des années pendant la Guerre Froide. A nous de faire attention de ne pas voir notre chère Lune se transformer en une boule de lave et de feu pour faire le parallèle avec la série ou tout simplement une mine à espace ouvert. 

La deuxième référence au terraforming dans Stargate est lors d’un épisode (Stargate SG1 Saison 4 épisode 9 – Terre brûlée) dans lequel des colons humains sont menacé par un vaisseau immense en train de détruire la planète qu’ils ont élu pour refuge. Suite à cette rencontre, l’équipe de SG1 découvre qu’il s’agit d’un vaisseau de terraforming utilisé pour sauver une race entière. Les conditions de vie nécessaires à leur survie sont radicalement différentes de celle des humains. Cet épisode pose la question de l’ingérence que nous pouvons avoir sur notre environnement. ll est en effet nécessaire avant de transformer un environnement de connaître l’impact que cela pourra avoir sur les autres espèces et les autres formes de vie. La question se pose notamment lorsque nous prévoyons de coloniser la planète Mars et donc de terraformer la planète pour la rendre habitable par l’Homme. Les scientifiques découvrent régulièrement de nouvelles données sur la vie potentielle sur Mars, passée ou future. Sommes nous alors en droit d’interférer avec le cours naturel de la vie? Nous avons également une tendance très forte à l’anthropomorphisme et cela nous limite très souvent à ne pas imaginer ou à snober d’autres expressions de la vie qui ne serait peut être pas détectables encore par nos scientifiques. Il est également nécessaire de se poser la question des autres formes de vie développées dans le reste de l’univers. Ces êtres pourrait quant à eux avoir besoin de cet environnement particulier pour vivre. Avons nous alors le droit de détruire ces environnements?

Stargate, entre ses films et ses séries nous pose une question sur notre propre avenir et sur nos choix. Une question qui est aujourd’hui posée au monde avec l’attitude de Donald Trump dans sa volonté de conquérir l’espace.