L’androïde est un emblème de la science fiction. Un succès qui fut fulgurant dès ses débuts et le place, depuis les années 1990’s principalement, à égale position (voire devant) l’extraterrestre en terme d’occurrence. La peur ne vient plus d’ailleurs mais bien de nos laboratoires. Le développement de la robotique, des réseaux et surtout de l’intelligence artificielle rendent réelles les questions (et surtout les tensions) qui se rapportent à ces machines qui parlent. Parfois désincarnée, comme le vicieux HAL 9000 (2001, l’Odyssée de l’espace, Stanley Kubrick, 1968), la machine peut revêtir un corps et se fondre dans la masse humaine. 

L’automate 

L’automate est un dispositif reproduisant un ensemble d’actions en autonomie. Au début du siècle dernier, on se passionne pour ses nouvelles machines qui semblent presque magiques. L’idée d’une telle machine à forme humaine fait rapidement son petit bout de chemin chez les inventeurs mais aussi (bien évidemment) chez les auteurs. 

Les “puces à l’air” (C3PO, Star Wars V, l’Empire Contre Attaque, 1980), l’automate est rarement très effrayant. Son apparence l’affirme dans son rôle de machine mono-tâche qu’il suffit de débrancher. Il remplit donc plutôt des missions subalternes comme garde du corps ou majordome. Fidèle, il n’abandonne jamais son “grand constructeur” et l’accompagne dans ses aventures. 

La première apparition d’un tel robot est attribuée à Méliès dans son court métrage, Coppelia, la poupée animée (1900). Ce film est cependant aujourd’hui disparu. On retrouve l’automate dans The Master Mystery (Harry Grossman et Burton L. King, 1920) ou, plus récemment la saga Star Wars avec le courtois C3PO et Hugo Cabret (Martin Scorsese, 2011). 

L’humain 

Le choix de faire jouer les robots par de véritables humains en chair et en os présente plusieurs avantages. C’est une solution moins coûteuse en moyens techniques et financiers. C’est également le moyen de lui faire revêtir une “inquiétante étrangeté”. La machine colle parfaitement au physique humain dans ses moindres expressions. On s’y tromperait. 

La machine se fait alors espionne et révèle le danger qu’elle représente pour l’humanité. 

L’hybride 

Montrer à l’écran une créature qui mélange caractéristiques humaines et technologiques peut s’avérer plus coûteuse en terme d’effets spéciaux. Elle est toutefois largement utilisée ces dernières décennies. L’avancée des techniques de créations numériques permet, en effet, une esthétique plus uniforme et surtout une plus grande liberté. Ce type d’apparition révèle également l’angoisse grandissante face à des machines de plus en plus perfectionnées. Proche du cyborg, elle est physiquement et “psychiquement” créée par l’homme et se fond avec lui. Ceci révèle le côté duel d’une telle technologie : si proche et pourtant si différente. 

Celui qui peut changer de forme 

L’animation (et les CGI) est toutefois la technique qui laisse le plus de liberté quant à la création d’une telle créature. Les dessins animés et surtout les mangas présentent ainsi des machines capables de devenir invisibles, de changer de visage ou encore de transformer certaines parties de leur corps. La machine est alors plus qu’humaine. Elle est plurielle et protéiforme. Elle est partout et peut se glisser dans les moindres recoins connectés. 

Chacune des formes que revêt l’androïde traduit donc une approche différente. De l’automate au répliquant, il cristallise les questionnements de l’humanité face à une technologie qui tend à la dépasser quant à se rendre “maître et possesseur de la Nature”.