L’homme mécanique est l’outil ultime. Une grande logique, une force titanesque et surtout une absence d’émotions en font, en effet, le serviteur idéal. Connu d’abord sous le terme générique “automate”, l’androïde est un robot “qui ressemble à l’homme”. “Andros” signifie, en effet, “homme” en grec et le suffixe “oïde”, “forme”. “Andréïde” est alors le terme unisexe et “Gynoïde” désigne plutôt un automate féminin. De là, dérive l’appellation plus générique de “droïde”, largement utilisée dans la SF.
Ces robots à forme humaine c’est donc l’incarnation du fantasme d’un humain amélioré. Ceux ci, contrairement aux cyborgs qui eux sont un mélange d’organique et de mécanique, sont entièrement technologique. Plus que de l’eugénisme, l’androïde c’est l’idée de se faire démiurge, dieu tout puissant, capable de créer la vie et de la reprendre.
L’androïde c’est aussi cependant la peur de l’humain face à la machine. C’est la cristallisation des inquiétudes de l’homme face à ses faiblesses confronté à une machine si évoluée qu’elle peut le surpasser. L’androïde est double: arme et ennemi, esclave et créature supérieure.
Ces êtres tout de métal conçu c’est donc l’analyse froide. Un androïde c’est une base de données organisée et non biaisée qui prend des décisions logiques basées sur la connaissance et un certain empirisme. Une telle chose n’est pas faite pour vivre mais pour bien pour exister et servir. Il arrive cependant qu’on lui offre des capacités qui tendent à se rapprocher de l’émotion. Cinéma, littérature mais aussi de récentes recherches ne manquent pas de creuser et retourner le sujet. Il s’agit, bien souvent, d’émotions peu “dangereuses” telle que l’attachement à un maître et la loyauté envers celui ci. On ne peut que citer ici le superbe Artificial Intelligence de Steven Spielberg (attention âmes facilement émues, vous en aurez pour votre pixel). Ceci peut amener parfois lesdit “maîtres” à en oublier même le caractère mécanique de l’androïde. Il arrive parfois également que le perfectionnement (ou une erreur de code) amène ces machines à développer une réflexion individuelle et surtout un instinct de survie digne des meilleurs moments du genre humain. L’intelligence logique et analytique de la machine rencontre l’intelligence émotionnelle réservée à l’organique. C’est là que démarre les débats de comptoirs. Qu’est ce qui fait le concept appelé si égoïstement “humanité” (en comparaison avec le “monstrueux”) ?
Toutes ces réflexions et noeuds à la tête amènent surtout un questionnement plus large : qu’est ce qui fait la vie finalement ?
Petite selection (non exhaustive) des classiques de la question. A (re)voir absolument !
Terminator, réalisateurs multiples, 1984 – 2019
AI: Artificial Intelligence, Steven Spielberg, 2001
Blade Runner, Ridley Scott, 1982
(d’après le roman de Philip K. Dick)
Ex machina, Alex Garland, 2015
Ghost in the shell, Mamoru Oshii, 1995
(d’après la série de mangas de Masamune Shirow)