Parce que les Fêtes maritimes de Brest ne sont pas seulement une fête par et pour les marins ; en tout cas, pas pour cette 8ème édition… Pourquoi faut-il prendre ses billets ?
Alors que le covid (oui encore lui…) a mis un stop à l’édition de 2020, après huit longues années d’attente, les Fêtes maritimes de Brest reprennent en 2024. Une édition attendue donc, pour les fans de navires et de tout ce qui touche au thème maritime. Brest 2024, c’est plus de 1 000 bateaux accueillis, autour de 1 500 artistes et près de 100 000 personnes attendues par jour du 12 au 17 juillet prochain. C’est tout simplement le plus gros événement d’un point de vue affluence du public avant les JO 2024. Et cette année, la programmation culturelle vaut le détour et se veut tournée par tous et pour tous. Donc, même si vous n’êtes pas Bretons ou peu acoquinés avec cette culture ; je vous assure, vous trouverez votre compte.
Exit l’unique grande scène et bienvenue à près de 10 espaces scéniques dont 4 scènes nocturnes (représentant des escales géographiques : Escale Atlantique, Manche & Mer Celtique, Méditerranée et Pacifique, totalement scénographiées pour vous faire voyager) qui vont ambiancer les quais avec des artistes, habitués des festivals et véritables légendes de la musique bretonne et celtique.
Notons alors la présence d’Alan Stivell et de Dan Ar Braz, dont les carrières durent et perdurent depuis près de 40 ans tout comme le galicien Carlos Nunez. Si ces noms vous sont inconnus vous devriez cependant avoir déjà entendu certains de leurs morceaux en dégustant une crêpe pendant vos vacances en terres armoricaines.
Pour les amateurs de rock un peu plus soutenu, vous pourrez profiter du groupe quimpérois Red Cardell -qui fête d’ailleurs la sortie de leur nouvel album- ou le mythique collectif du Celtic Social Club, qui a bien chauffé les Vieilles Charrues en 2023. Et si jamais il fallait vous convaincre musicalement davantage, sachez que l’orga n’oublie pas de mettre en avant des propositions fusion entre musique traditionnelle et électro avec Tekmao et Plantec ou encore une fanfare à consonances techno qui porte très bien son nom : Technobrass – formée par des musiciens venus des quatre coins du monde-.
J’oublie là beaucoup de propositions notamment localisées sur les scènes dites “Méditerranée” et “Pacifique”. Pour avoir toutes les informations détaillées de la programmation, allez faire un tour sur le site des fêtes (lien ci-dessous).
En bref, en soirée, vous aurez le choix entre quatre scènes avec au moins 3 concerts sur chacune d’elle à partir de 17h30 ; soit autour de 12 concerts / propositions artistiques en simultanée…
Pour celles et ceux qui recherche alors plutôt une ambiance plus chill, les Fêtes maritimes proposeront aussi tous les soirs à partir de 21h un ciné plein Air avant, à 23h, de présenter des shows nocturnes ; le classique feu d’artifice du 14 juillet mais, plus inédits, du mapping sur l’emblématique bâtiment du Grand large sur le port de commerce de Brest, un spectacle de drones en ouverture le 12 juillet, ainsi que la célébrissime parade nocturne de clôture, qui sera mise en musique cette année par Yann Tiersen (compositeur de la BO d’Amélie Poulain).
Les journées seront également bien remplies puisque le public pourra retrouver des spectacles de rue -proposés en collaboration avec le Centre des Arts de la Rue , le Fourneau – et une programmation artistique mêlant arts et sciences dans le bâtiment de ce dernier. Des spectacles pointus et inédits pour un public curieux de découvrir d’autres propositions dans un festival devenu pour le coup réellement pluridisciplinaire : un vrai pari pour cette édition 2024 !
Il faudrait alors plus d’un article pour détailler cette programmation riche et variée, qui vraiment, essaie de n’oublier personne, de 7 à 77 ans comme dirait l’autre…
Evidemment, vous retrouverez les immanquables chants de marin et autres bagads (dont le bagad de Lann Bihoué, habitué des défilé du 14 Juillet sur les Champs Elysées) partout éparpillés sur les 7 kilomètres de quais, mais vous n’êtes pas à l’abri aussi de tomber sur des propositions hautes en couleurs et qualitatives au détour d’une voile de bateau ; gardez l’oeil !
Tout cela pour le prix imbattable de… 17€ par adulte !Retrouvez toutes les actus et informations pratiques sur les réseaux de Brest2024 IGT / FB et sur le site
Ce lundi 1 mai s’est tenu l’iconique Met Gala. On ne présente plus le plus célèbre gala de charité de New York. Parce que, oui, le Met gala est avant tout un événement avec pour objectif de rassembler des dons au profit du musée…du Met (le Metropolitan Museum of Art pour être précis). Depuis quelques années, et grâce à la main créative mais ferme de la non moins iconique Anna Wintour, le Gala est devenu l’un des point d’orgue de la mode et de la celeb-sphère. C’est LE lieu où il faut être vu. L’invitation au Met est donc aussi importante pour les VIPs que pour les couturiers qui sont choisi par ces derniers pour les habiller. Les maisons rivalisent alors de créativité pour créer le red carpet moment de l’édition selon le thème choisi en rapport avec une grande exposition au musée.
Le Met Gala c’est surtout un événement ultra médiatisé. Vous le voyez venir, c’est donc une plateforme parfaite pour défendre ses convictions de manière plus ou moins frontale. On se souvient, par exemple, de la députée démocrate Alexandria Ocasio-Cortez en 2021 et de sa robe taguée “Tax the rich” ou du manteau arc-en-ciel du producteur de théâtre Jordan Roth (aussi en 2021).
Cette année, donc, le Met Gala rendait hommage au couturier allemand Karl Lagerfeld, disparu en 2019. S’il est devenu une légende dans le monde de la mode de part, notamment, sa silhouette iconique, son travail chez Chanel et son amour pour son chat Choupette, l’idée de lui rendre hommage est loin d’avoir fait l’unanimité.
A la suite de Jameela Jamil, le débat a enflé sur les réseaux. En cause ? Les propos polémiques déclarés par le couturier allemand tout au long de sa carrière. On ne compte plus, en effet, les déclarations problématiques et notamment grossophobes. Il était également ouvertement critique envers le mouvement #metoo. Mouvement dont il se déclarait d’ailleurs “fatigué”.
Hommage ou pas hommage ?
C’est donc un personnage clivant qu’Anna et le MET on choisit d’honorer cette année. Jameela Jamil, qui s’est élevée contre ce thème dès qu’il fut annoncé, mais aussi une association de modèles ont protesté contre le choix d’un hommage à Karl Lagerfeld non seulement sur l’un des red carpets les plus médiatisés mais aussi au travers d’une exposition dans l’un des plus grands musées du monde.
Les défenseurs du Kaiser Karl prônent un esprit libre et indifférent à l’avis des autres ainsi qu’un génie créatif tandis que ses détracteurs dénoncent des propos qui, post-Weinstein, ne passent pas. Le conservateur de l’exposition, lui, a déclaré avoir bien conscience de la polémique mais a expliqué vouloir mettre en avant “le travail du couturier plutôt que les mots ou l’homme (…). La seule chose qui était authentique, réelle et tangible était sa production créative”. Une déclaration qui n’a fait que jeter de l’huile sur le feu des réseaux enflammés par le débat autour de la séparation de l’homme et de l’artiste et du double standard favorable aux célébrités.
Disponible sur les plateformes depuis le 9 novembre, La petite Némo et le monde des rêves était l’un des projets les plus attendus de 2022. Librement adapté de l’une des plus anciennes bande dessinée du même nom, le film de Francis Lawrence (“Je suis une légende”, “Hunger Games: L’embrasement”, “Constantine”) tente de porter l’œuvre de Winsor McCay à l’écran. C’est plutôt une réussite.
Rêves et autres troubles
Le monde de Némo s’effondre lorsque son père, gardien de phare, perd la vie alors qu’il vient en aide à un bâteau en difficulté. Elle qui suivait l’école à la maison et souhaitait reprendre le phare est confiée à un oncle aussi maladroit qu’ennuyeux dont elle ne sait pas grand-chose. Heureusement, la nuit, elle plonge dans un monde fantastique où, accompagnée de son fidèle Monsieur Cochon et d’un hors-la-loi nommé Flip, elle se met en quête de perles mystérieuses qui pourraient lui permettre de revoir son père.
S’il ne reprend pas tout à fait l’œuvre originale, le film en condense la moelle pour en faire une histoire qui nous entraîne malgré des lieux communs somme toute assez classiques. Un adulte doit retrouver son âme d’enfant, l’enfant doit accepter le changement… c’est plutôt du réchauffé tout ça. L’originalité du film tient cependant en ce qu’il fait la part belle à la question des troubles de la dépression et autres deuils de toutes sortes. Un sujet qu’il n’est pas si facile à aborder dans un film pour toute la famille. Le discours mais aussi (et surtout) l’émotion est là qui rendent le film plus profond (et surtout plus intéressant) qu’il n’y paraît.
Un (trop) plein la vue
Qui dit monde des rêves, cependant, dit univers merveilleux, complètement incroyable (ajouter votre superlatif). Alors, oui, on en a plein la vue avec des vols d’oies sauvages ou des danseurs papillons. On est toutefois déçu de ne trouver finalement assez peu de plans du monde des rêves, ou plutôt toujours les mêmes, et surtout de son organisation (qui ressemble d’ailleurs beaucoup au TVA de la série Marvel, Loki). Le peu d’interactions de Nemo avec le monde des rêves dans sa construction nous laisse un petit goût amer de “Tais-toi, c’est magique”.
Malgré un certain manque d’originalité, une trop légère utilisation du monde merveilleux des rêves et un Jason Momoa qui peine à trouver sa formule (oscillant entre Khal Drogo et Johnny Depp), le film de Lawrence s’en tire plutôt pas mal. Le discours est intéressant autant pour les petits que pour les grands et l’histoire est divertissante. Attention cependant aux âmes sensibles et à tout ceux qui ont la larme facile.
En 2019, seuls 10% des compositeur.ice.s de musique en activité sont des femmes. Iels représentent, d’ailleurs, 80% des effectifs en écoles d’art mais seuls 20% vivent de leur travail. Rien d’étonnant lorsque l’on sait que les acteur.ices, par exemple, gagnent en moyenne 9% de moins que leurs homologues masculins. Cet écart se creuse même jusqu’à 42% dans le milieu de la réalisation.
Oui, oui, vous avez bien lu. Non, ces chiffres ne datent pas de 1950 mais bien d’aujourd’hui. Si le mouvement #metoo a, certes, permis d’apporter plus de visibilité à la situation des femmes dans le milieu de l’art et plus particulièrement le cinéma, il reste encore du chemin à parcourir.
Le milieu de l’art reste largement dominé par des stéréotypes patriarcales et est imprégné de discrimination genrée (le plus souvent intégrée et normalisée) à l’encontre des femmes mais aussi minorités de genre. C’est autour de ce constat que se sont réunies en 2020 les trois fondatrices du projet qui, si elles exercent des métiers différents, partagent, pourtant, une expérience commune. Marie De Lerena est productrice et autrice compositrice du groupe Sisterhood project, Marion Degorce est directrice artistique et Julie docteur.e en histoire de l’art contemporain. Des milieux différents, donc, bien que reliés par la créativité. Leurs ressentis du milieu cependant convergent. La discussion se conclut alors en un constat simple : il faut montrer. Il faut montrer ces artisans créatifs, ces artistes et leurs productions. Il faut montrer leurs expériences. Il faut montrer pour libérer et avancer enfin.
Un événement brûlant
Montrer, éduquer, discuter, célébrer, soutenir, c’est cela l’essence du Burning Womxn Festival. L’événement se veut inclusif et intersectionnel mais surtout tout public et pluridisciplinaire. L’objectif est de mettre en place un lieu d’échange et de partage réservé aux artistes femmes et minorités de genre. Il accueille ainsi des artistes de tous horizons. La programmation est, de plus, composée essentiellement de personnalités émergentes.
Le festival comprend en plus des concerts, des tables rondes, des conférences, du spectacle vivant, une marketplace ainsi qu’une exposition d’art graphique et photographique. L’événement souhaite ainsi s’intégrer dans un mouvement de réflexion autour de l’art. Le partage donc mais également la pédagogie sont mis à l’honneur pour un festival qui souhaite non seulement célébrer et soutenir mais surtout sensibiliser et questionner au travers d’une programmation qui se veut underground, pionnière et audacieuse.
Et ensuite ?
A l’origine du festival, l’association Burning Womxn étend ses actions en dehors de l’événement. Un nom qui n’est d’ailleurs pas anodin. Le nom fait référence aux femmes brûlées au cours de l’histoire du monde, traitées de sorcières pour avoir usé de leur liberté d’être et de penser. Ce “x” inscrit ainsi l’association dans une démarche non genrée et inclusive voulue par les trois fondatrices. Elle est pensée, à l’instar du festival, comme un lieu d’expression pour tous les artistes quel que soit leurs identité et expression de genre. L’association Burning Womxn, par son action et son festival, se veut une tribune pour valoriser les oubliés, les invisibles et tous ceux qui ne rentrent pas dans les cases du cis-stème.
L’association a pour souhait de diversifier et d’intensifier son action et surtout de pérenniser son festival afin d’en faire un tremplin pour les voix passées et à venir de la lutte des genres.
L’événement se tiendra les 28 et 29 mai 2022 à La Maroquinerie, à Paris de 10h à 23h.
Aérien, tripant, explosif, esthétique, puissant… on pourrait continuer longtemps la liste des qualificatifs pour décrire le duo Sisterhood project. Fondé en 2018 par Marie de Lerena et Dorothée Rascle (dite “Doo”), il compte à son actif deux albums dont le récent Garden of Delight, sorti le 25 mars dernier.
En alchimistes musicales, le duo explore les divers styles musicaux du trip hop au jazz en passant par le rock et s’appuie sur des harmonies vocales puissantes. L’album Sisterhood (sorti en 2018), l’EP Brotherhood (2020) et Garden of Delight (2022) sont ainsi de véritables odes à la créativité mais aussi à l’inclusivité.
La production du Sisterhood project est, en effet, imprégnée de cette volonté de s’inscrire aux côtés des luttes féministes et minorités de genre. Marie et Doo ont à cœur de se joindre au débat autour de la société patriarcale et surtout de ses conséquences sur l’industrie musicale. A travers leurs textes, elles interpellent ainsi le public sur des concepts tels que le body positivisme, la liberté ou le sexisme. Elles insèrent également dans leur nouvel opus, Garden of Delight, une réflexion autour de la thématique écologique.
Des textes pointus et qui vous empoignent, des arrangements aériens, Sisterhood project c’est engagé et planant et c’est surtout à surveiller de près absolument !
crédits photo de couverture : Sébastien Renault ou Laura Ma