Que serait un Noël sans soirées films/plaid/pizza ? Nous non plus, on voit pas. Mais vous vous êtes perdu dans les tréfonds de votre Netflix/ OCS/ disque dur (rayez la mention inutile) ? On vous a compilé une petite sélection (non exhaustive) qui égayera vos froides soirées d’hiver. Avec l’expression de nos sentiments distingués.
Les classiques
. Love Actually, R.Curtis, 2003
En cette veille de Noël, l’amour est partout, mais souvent imprévisible. Pour le nouveau Premier ministre britannique, il va prendre la forme d’une jeune collaboratrice. Pour l’écrivain au coeur brisé, il surgira d’un lac. Pour le témoin de mariage de son meilleur ami, pour ce veuf et son beau-fils, pour cette jeune femme qui adore son collègue, l’amour est l’enjeu, le but, mais aussi la source d’innombrables complications.
Love Actually c’est la base du film de Noël, un classique parmi les classiques. Si il peut contenir quelques longueurs, c’est l’un de ces films qui éclaire n’importe quelle journée (ne serait ce que pour Colin Firth) !
. Les bronzés font du ski, P.Leconte, 1979
La joyeuse troupe d’amis (plus connu sous le nom des Bronzés se retrouvent aux sports d’hiver. Les retrouvailles passées, problèmes sentimentaux, mésaventures en altitude et fous rires rythment les vacances des amis pour la vie ! L’équipe ira même se perdre en montagne.
La crêpe au sucre des Xmas movies.
. Quand Harry rencontre Sally, R.Reiner, 1989
Harry et Sally viennent tous les deux de finir leurs études. Harry profite de la voiture de Sally pour retourner sur la côte est. En chemin, il tente de la séduire mais elle le repousse. Cinq ans plus tard, ils se croisent par hasard dans un avion. Chacun a une liaison, heureuse en apparence. Cinq nouvelles années passent. Sally est seule à présent. Harry vient de divorcer.
Une belle histoire et des situations plutôt cocasse, à voir et à revoir ! (Avec la crème à part)
. Bridget Jones, S.Maguire, 2001
Bridget Jones, célibataire, la trentaine, a deux ambitions dans la vie : perdre du poids et trouver le grand amour. Tandis que ses amis ne cessent de lui prodiguer des avis aussi inutiles que désespérés, Bridget fond pour son patron, le charmant et sexy Daniel Cleaver. Sa mère, quant à elle, semble toute décidée à la voir former un couple avec le détestable et ennuyeux Mark Darcy…
Un film qui donne envie de sortir notre plus beaux pulls moches de Noël !
. Le père Noël est une ordure, J.M.Poiré, 1982
Le soir de Noël, Pierre et Thérèse s’apprêtent à assurer la permanence téléphonique parisienne de `SOS-détresse-amitié’. Débarquent alors des personnages marginaux farfelus qui provoquent des catastrophes en chaîne : une jeune paumée, son ami et un travesti.
Last but not least , Thérèse ! Last but not least…
La table des enfants
. Gremlins, J.Dante, 1984
Rand Peltzer offre à son fils Billy un étrange animal : un mogwai. Son ancien propriétaire l’a bien mis en garde : il ne faut pas l’exposer à la lumière, lui éviter tout contact avec l’eau, et surtout, surtout ne jamais le nourrir après minuit sinon il pourrait y avoir des soucis.
Le meilleur film de Noël de tous les temps. Fin de la discussion.
. The Grinch, R.Howard, 2000
Il était une fois, niché au coeur d’un minuscule flocon de neige, un village appelé Whoville, dont les heureux habitants ne vivent que pour faire la fête. De tempérament insouciant, ils redoublent d’activité à l’approche de Noël, remplissant leurs réfrigérateurs de victuailles et emballant force cadeaux. Car tout le monde à Whoville aime Noël… tout le monde sauf le Grinch. Le Grinch, dont le seul nom fait trembler les Whos, vit en reclus dans une caverne…
Rien que pour l’interprétation de Jim Carrey, vous devez voir ce film.
. L’étrange Noël de Mr. Jack, T.Burton & H.Selick, 1994
Jack est le roi des citrouilles de la ville Halloween. Un beau jour, il découvre la ville de Noël et décide de célébrer lui-même cette fête étrange. Il décide tout simplement de kidnapper le Père Noël et de le remplacer par ses amis qui, au contraire du Père Noël, sont terrifiants.
C’est Tim Burton.
. Le drôle de Noël de Mr Scrooge, R.Zemeckis, 2009
Parmi tous les marchands de Londres, Ebenezer Scrooge est connu comme l’un des plus riches et des plus avares. Ce vieillard solitaire et insensible vit dans l’obsession de ses livres de comptes. Ni la mort de son associé, Marley, ni la pauvre condition de son employé, Bob Cratchit, n’ont jamais réussi à l’émouvoir.
Il s’agit de l’adaptation d’une nouvelle de Charles Dickens, Un chant de Noël. L’occasion de se (re)plonger dans l’oeuvre littéraire pour plus d’expérience chrismastisante.
. Le Pôle Express, R.Zemeckis, 2004
Un jeune garçon qui se met à douter de l’existence du père Noël monte dans un train mystérieux en partance pour le pôle Nord. À mesure que le Pôle Express s’enfonce dans des contrées enchantées, l’aventure est au rendez-vous et les jeunes passagers prennent conscience de l’étendue de leurs dons.
On ne fait plus les présentations. Did we ?
. Les 5 légendes, P.Ramsey, 2012
L’aventure d’un groupe de héros, tous doués de pouvoirs extraordinaires. Emmenées par Jack Frost, un adolescent rebelle et ingénieux, ces cinq légendes vont devoir, pour la première fois, unir leurs forces pour protéger les espoirs, les rêves et l’imaginaire de tous les enfants
Un univers qui lie les légendes enfantines du monde entier à une esthétique qui fait plaisir, à voir et à revoir en famille (ceux qui ont la référence, vous êtes les meilleurs !).
Les inattendus
. Miracle sur la 34e rue, G;Seaton, 1947
Doris Walker, employé de la chaîne de magasins Macy, cherche désespérément quelqu’un pour jouer le rôle du Père Noël afin d’animer sa boutique pendant les fêtes. Il embauche finalement Kris Kringle, un hurluberlu qui prétend être le vrai Père Noël. Devant le scepticisme de son employeur, mais aussi de la petite fille de celui-ci, Susan, Kris décide d’aller au tribunal pour apporter publiquement la preuve de son identité.
Classique, classique, classique ! C’est l’un des canvas de tout film de Noël qui se respecte !
. Bad Santa, T.Zwigoff, 2004
Chaque année, en décembre, Willie T. Stokes incarne le Père-Noël dans un grand magasin différent. Sarcastique et désabusé, il a de plus en plus de mal à tenir ce rôle. Marcus, son fidèle acolyte, un nain déguisé en elfe, l’incite comme il peut à ne pas craquer. Car, sous son habit rouge mal ajusté, Willie cache une panoplie de perceur de coffres. Et la nuit de Noël, avant de disparaître, ce drôle de couple cambriole le grand magasin où il a travaillé.
Cuvée 2019
. Last Christmas, P;Feig, 2019
Kate est une jeune femme qui enchaîne les mauvaises décisions. Sa dernière en date ? Celle d’avoir accepté de travailler comme lutin du Père Noël pour un grand magasin. Cependant, elle va y faire la rencontre de Tom, une rencontre qui va changer sa vie. Néanmoins, pour Kate, cela semble trop beau pour être vrai.
Peut être un chouïa coincé entre Love Actually et Bridget Jone’s Diary mais rien que pour la BO, on leur pardonne.
. Klaus, S.Pablos, 2019
Jesper, qui s’est distingué comme le pire élève de son école de facteurs, écope d’une mission sur une île enneigée, au nord du Cercle arctique. Là-bas, les habitants ne s’entendent pas et ne se parlent presque jamais. Autant dire qu’ils n’entretiennent pas non plus de correspondance ! Alors que Jesper est sur le point d’abandonner, il trouve une alliée en la personne d’Alva, l’institutrice de l’île, et fait la connaissance de Klaus, mystérieux menuisier qui vit seul dans son chalet regorgeant de jouets artisanaux. Grâce à ces relations amicales inattendues, la petite ville de Smeerensburg retrouve la joie de vivre. C’est ainsi que ses habitants découvrent la générosité entre voisins, les contes de fée et la tradition des chaussettes soigneusement accrochées à la cheminée pour Noël !
L’année 2020 marquera le 60e anniversaire du film A Bout de Souffle (J.L Godard, 1960). Celui ci, en plus d’être un véritable chef d’oeuvre, est aujourd’hui une icône ambassadrice du mouvement Nouvelle Vague à travers le monde.
A cette occasion la Cinémathèque française tiendra du 8 janvier au 1er mars, une rétrospective consacrée au réalisateur et nommée en toute simplicité, Tout Godard. Une projection de deux cents de ses films (du plus célèbre au plus expérimental) et une série de conférence dont une animée par le réalisateur himself sont au programme.
La maison Chanel parraine l’événement. La maison entretient, en effet, des liens forts avec le septième art. Elle a récemment remplacé Chaumet en tant que partenaire officiel des César et parraine de nombreux événements en marge des Oscars et du Festival de Cannes.
Elle présente également cette année, sous la houlette de Virginie Viard, collection S/S 2020 s’inspirant du mouvement et surtout de ses héroïnes.
1. Extrait du défilé Spring/Summer 2020 par Virginie Viard pour Chanel, Paris Fashion Week 2019 , 2. Anna Karina et son emblématique robe rouge, 3. Jean Seberg, extrait de Au bout de Souffle (Godard, 1965)
La créatrice s’inspire ainsi de ces femmes qui ont fait la Nouvelle Vague, Jean Seberg, Agnès Varda et Anna Karina en tête. Des femmes d’une simplicité presque enfantine mais libre, libre, libre !
La simplicité c’est justement ce qui caractérise la pensée Nouvelle Vague. Pourquoi vouloir à tout prix se creuser la tête pour rentrer dans des codes ? La Nouvelle Vague ne le veut pas, elle crée tout simplement. “Tu me parles avec des mots…que moi je te regarde avec des sentiments” , explique Anna Karina à Belmondo dans Pierrot le fou (J.L.Godard, 1965). Et c’est finalement la meilleure définition que l’on pourrait donner à ce mouvement qui a fait trembler nombre de Cahiers.
L’oeuvre de Godard mais surtout le courant continue d’inspirer de nombreux artistes et créateurs de tous poils et de toutes les disciplines.
Le récent décès d’Anna Karina, cependant, actrice emblématique de J.L.Godard, pourrait bien faire prendre à cette rétrospective une toute autre dimension.
Lundi 16 décembre : Musique / Norman Fucking Rockwell, Lana Del Rey (ColineM)
L’hypnotique Lana del Rey est de retour ! Après avoir apposé sa reprise du culte Season of the Witch (Donovan, 1966) sur la bande son de Scary Stories (Andre Ovredal, août 2019) produit par Guillermo del Toro et juste avant la sortie de sa collaboration sur Don’t call me Angel, Lana nous livre son nouvel album le 30 août. Cet opus fut, d’ailleurs, plusieurs fois repoussé car la chanteuse, perfectionniste, ne cessait de le peaufiner (tout en travaillant sur diverses projets en parallèle comme un recueil de poème). Norman Fucking Rockwell , donc, est son 6e album après Lust for life sorti en 2017. Son titre est un hommage au peintre américain iconique des années 1920’s à 1950’s. Une parenté culte avec laquelle l’album partage le goût de la description en plusieurs tableaux du mythe de l’American Dream. Le feutré Doin’ Time et son drive-in en plein summertime côtoie alors surfers, soleil et surtout le titre anti-gun Looking for America. Lana s’échappe quelque peu de sa pop de prédilection avec cette album mais toujours à pas feutré et nous hypnotise encore une fois.
Mardi 17 décembre : Gaming/ Fire Emblem : Tree Houses (MaëlM)
Pour passer les fêtes de fin d’année, il n’y a rien de mieux qu’un jeu sur Switch pour jouer ou vous le souhaitez. En dehors de la publicité pour la console, c’est le titre Fire Emblem : Three houses qui a su nous enchanter par son gameplay dynamique et bien maîtrisé. Le dernier J-RPG (RPG à la japonnaise) de la série mythique des Fire Emblem est une aventure qui vous met dans la peau d’un enseignant dans un monastère qui forme l’élite de demain. Votre rôle d’enseignant vous permet de former les élèves de la maison de votre choix. Cette personnalisation intelligente et très complète permet d’influencer le gameplay des combats que vous aurez à mener lors de vos différentes missions. Entre des combats au tour par tour exigeants mais très bien construits, des personnages attachants et une durée de vie impressionnante, tout y est pour vous faire oublier votre tonton ivre du 25 décembre.
Mercredi 18 décembre : Beaux Arts/ Exposition Toulouse Lautrec, résolument moderne (ColineM)
Depuis le 9 octobre, et jusqu’au 27 janvier 2020, se tient au Grand Palais l’exposition “Toulouse Lautrec, résolument moderne”. Dois-t-on encore le présenter ? Le peintre qui était une figure du Paris de la fin du XIXe, est devenu aujourd’hui une véritable icône de cette époque. Soulignons d’ailleurs la participation de Baz Lurhmann et de son Moulin Rouge (2001) dans la construction du mythe chez les plus jeunes d’entres nous. L’exposition du Grand Palais, cependant, s’attache à déconstruire cette image du peintre (et de créature) des bafonds qui s’est installé au fil des ans. Certes, Toulouse-Lautrec aimait Montmartre, ses cabarets et ses bordels mais cela ne résume en rien son oeuvre. Bien au contraire. Henri de Toulouse Lautrec (1864-1901), donc, est fasciné par une chose en particulier : le mouvement. Si il est tant attiré par la butte Montmartre, ce qui l’intéresse c’est surtout le tumulte et l’énergie qui s’en dégage. Le peintre, fasciné, va ainsi réaliser plus de 200 pièces rendant ainsi hommage à ce monde qu’il aime tant. Henri va surtout développer un style unique et résolument moderne composé de tournoiements, de traits inachevés laissant entrevoir la dynamique et surtout de couleurs et de vide. Le peintre se concentre ainsi sur l’essentiel: un geste, des couleurs et surtout la vie ! “Toulouse-Lautrec, résolument moderne” est l’une des plus grandes rétrospectives qui lui est consacrée avec des pièces qui viennent des quatres coins du monde. Pour plus d’infos, c’est par ici :
Jeudi 19 décembre : Série / The Umbrella Academy, Steve Blackman pour Netflix (AnastasiaM)
Telle la vierge Marie, 43 femmes donnent naissance à des enfants le même jour. Ces femmes ne sont pourtant pas enceintes. Les enfants sont dotés de pouvoirs surnaturels et 7 d’entre eux sont alors recrutés par Sir Reginald Hargreeves, un célèbre inventeur. Ils grandissent alors au sein de la Umbrella Academy et mettent leurs dons au service de la société, empêchant ainsi des crimes. De nombreuses années plus tard alors que la famille est éparpillée à droite et à gauche, nos jeunes héros se retrouvent à la suite de la mort de leur père adoptif. Ils vont rapidement découvrir qu’une menace plane sur la suivie de l’humanité tout entière. Pourquoi on aime ? Pour son visuel et la qualité du casting.
Vendredi 20 décembre : Cinéma / Alita Battle Angel, R. Rodriguez (ColineM)
“Lorsqu’ Alita se réveille, elle n’a plus aucun souvenir de qui elle est. Elle est accueillie par Ido, un médecin qui comprend que derrière ce corps de cyborg abandonné, se cache une jeune femme au passé extraordinaire.” L’annonce de l’adaptation à l’écran du (très très cool) manga Gunnm de Yukito Kishiro en a fait frissonner plus d’un. Un tel projet ne pouvait être que risqué cependant. Là où le matériau de base est considéré comme un classique du genre, on ne pouvait qu’attendre au tournant sa version cinéma. C’est donc Robert Rodriguez qui s’y colle sous la production de James Cameron (lequel participe également au scénario). Choix plutôt étonnant lorsque l’on connaît le registre de prédilection de Rodriguez. Les fans ne retrouveront malheureusement pas le côté sombre du roman. Le film préfère, en effet, emmener un plus large public. L’intrigue est cependant plutôt bien retravaillée dans cette optique et s’intéresse (comme le manga) à l’essence de l’être, de ce qui fait humanité. Le film se pare également de visuels qui, si ils ne sont pas vraiment originaux, sont tout de même très beaux. Petit bémol: on regrette les rouages visibles d’une construction en série dans l’optique d’une potentielle franchise. A noter que c’est surtout l’occasion de (re)lire le manga d’inspiration : Gunnm !
Samedi 21 décembre : Cinéma / Midsommar, Ari Aster (MaureenT)
Les années 2000 avaient signé la fin de l’âge d’or du cinéma d’horreur, et plongé ses fans dans la frustration en nous abreuvant de suites par dizaines de films pour adolescents, de scènes gores qui nous faisaient plus rire que peur et bien sûr de remakes pour lesquels on se passera de commentaires. Mais les amateurs du genre ont pu voir une lumière au bout du tunnel ces dernières années avec le cinéma d’épouvante indépendant qui renaît de ses cendres aux États-Unis. On pense notamment à Jordan Peele qui nous a livré Get Out en 2017 et U cette année, Robert Eggers qui a fait le mitigé mais intéressant The Witch et nous livre The Lighthouse pour conclure 2019, les Conjuring et Insidious de James Wan, qui à la base étaient des films à petits budgets avant de se transformer en franchises. Parmi tous ces nouveaux talents qui donnent un second souffle à l’épouvante, il en est qui se détache clairement des autres : Ari Aster. En 2018, il traumatisait un bon nombre de personnes avec Hérédité, long métrage atrocement malsain et malheureusement très bien écrit. Le film avait reçu un accueil unanimement positif et est considéré comme L’Exorciste de notre génération, même si seul le temps peut se permettre de l’affirmer. Un an après la sortie de son premier film, il nous en propose un second : Midsommar. Pour le réalisateur qui a pour certains déjà réalisé son chef d’oeuvre avec Hérédité, le défi est de taille : faire aussi mieux. A-t-il réussi ? Midsommar raconte l’histoire de Dani et Christian, dont le couple bat un peu de l’aile. Avec un groupe d’amis, ils embarquent pour des terres reculées de Suède, où ils doivent passer une semaine dans un festival célébrant le solstice d’été « à l’ancienne ». Comme le film se déroule en été en Suède, le soleil ne se couche jamais vraiment. Le cadre est idyllique : prairies vertes et fleuries, ensoleillées en permanence, et des gens vêtus des longues robes blanches. Comment peut-on effrayer avec ça ? Ari Aster l’a fait. Tout d’abord grâce à la première scène du film qui est vrai coup de poing dans la salle. Il pose l’ambiance dès le début, là où Hérédité prenait son temps avant de sombrer. Le personnage de Dani, rongée par l’anxiété, est formidablement interprété par l’actrice Florence Pugh et l’audience se retrouve avec l’estomac noué avec elle tout au long du film. Si la troisième partie souffre d’une écriture inégale, Midsommar n’en est pas moins bien ficelé. Il parvient à capturer les tripes de son public et à réveiller nos angoisses personnelles profondes en tournant les relations amoureuses, la famille et les vacances d’été en trip cauchemardesques. En bonus, une bande son envoûtante dont certains morceaux peuvent hanter l’esprit et une imagerie remarquable. Ari Aster est parvenu cette année à montrer qu’on peut créer l’épouvante dans un pré verdoyant illuminé, et qu’il est inutile d’aller chercher des monstres sanguinaires pour réveiller la peur. C’est peut-être ce qu’il y a de plus poignant dans Midsommar : le réalisme des situations explorées font qu’on y croit de A à Z. 2019 annonce alors peut-être un nouvel âge d’or pour le cinéma d’épouvante, à l’aube d’une nouvelle décennie.
Cadeau de Noël avant l’heure, Céline Dion fera son grand retour en France en 2020. Celle ci est, en effet, en pleine promotion de son nouvel album sorti ce 13 novembre : Courage. Il s’agit de son 25e album et surtout du premier créée entièrement sans son mari et producteur, René Angelil disparu il y a 4 ans. Cet album, c’est celui de la renaissance de Céline après cette épreuve et surtout de la nécessité de se ré-inventer pour avancer. Après le déchirant Encore un soir (sorti quelques mois seulement après la disparition de René) plutôt classique, ce nouvel opus est beaucoup plus pop et plus solaire dans la veine de Ashes, titre qu’elle signe sur la bande originale de Deadpool 2 (David Leitch, 2018). Non content d’un concert à La Défense Arena (Paris), le 26 juin, la diva canadienne s’offre un set au cours du célèbre festival breton Les Vieilles Charrues. Si les 55 000 places de ce dernier se sont vendues en 10 min, il en reste encore quelques unes pour la date de Paris à l’heure où sont écrites ces lignes.
Mardi 3 décembre : Gaming/ Star Wars : Jedi Fallen Order (MaëlD)
C’est avec méfiance que nous avons reçu le dernier titre de l’univers Star Wars le 15 novembre dernier. La série de jeux basée sur l’univers est depuis 2010, avec Star Wars le pouvoir de la force II, légèrement en retrait puisqu’elle n’a connu que 2 jeux depuis cette date (Battlefront et Battlefront II) qui n’ont pas rencontré le succès. Star Wars : Jedi Fallen Order avait alors suscité bien des interrogations après son annonce à l’E3 2019 (convention de jeux vidéo). C’est cependant un excellent titre que nous livre là Respawn Entertainment, connu par ailleurs pour la série des Titanfall.Le jeu se déroule après Star Wars Episode III : La revanche des sith et nous place dans la peau d’un ancien padawan, Cal Kestis, qui a réussi à échapper à l’ordre 66. Pour sauver un de ses amis il aura recours à la force. Il sera alors traqué par les Inquisiteurs, un ordre de chasseur de jedi sous les ordres de Dark Vador. L’empire est tout puissant mais déjà des actes de rébellion fleurissent dans toute la galaxie. C’est dans ce contexte que nous rencontrons l’équipage du Mantis, le vaisseau qui nous permettra de voyager de planète en planète. Star Wars : Jedi Fallen Orders’inspire du gameplay des anciens Tomb Raider. Il mélange en effet le jeu de plateforme et les phases de combat en zone fermée. Mais ce n’est pas là sa seule influence, on peut notamment citer Dark souls et la série des Metroidvania comme fondement de son gamedesign. Un patchwork d’inspiration qui ne gâche en rien l’expérience de jeu qui bien que classique est très convaincant. Les combats quant à eux semblent inspirés d’un Sekiro Shadows Die Twice qui donne un bon challenge mais qui n’est pas aussi punitif. Avec un panel de coup, certes limité, mais qui permettra de sentir une vraie montée en puissance de notre héro. Les pouvoirs de la force nous permettront en plus d’être très utile en combat de pouvoir explorer notre environnement plus en profondeur pour y découvrir ses secrets. Une exploration pas trop compliquée qui saura vous récompenser par des éléments de personnalisation sympathiques à collectionner. Un jeu qui est sorti des ombres et qui saura ravir pendant les 25h qu’il dure les jeunes padawans en herbe de notre galaxie avant les fêtes.
Mercredi 4 décembre : Arts / Exposition Tolkien : Voyage en Terre du Milieu (ColineM)
Depuis le 22 octobre et jusqu’au 16 février 2020, se tient à la BNF (Paris) une exposition toute particulière: Tolkien, voyage en Terre du Milieu. Celle-ci, comme son nom l’indique, est conçue comme un véritable voyage en Terre de Milieu, certes, mais en tant qu’imaginaire de son créateur J.R.R Tolkien. Manuscrits originaux cohabitent ainsi avec des aquarelles réalisées par l’auteur mais également des artefacts et références qui ont inspiré le professeur de langues anciennes. Il ne s’agit donc pas de la soeur jumelle de l’exposition qui s’est tenu à Oxford un peu plus tôt dans l’année. L’événement parisien s’applique, en effet, à mettre l’oeuvre de Tolkien dans son contexte extrêmement riche d’inspiration et mettre au jour l’oeuvre d’un artiste complet. La BNF réussit surtout le défi de proposer une exposition tout autant pour les fans de l’auteur comme pour les amateurs et, surtout, pour tous les âges. Des conférences se tiennent également en parallèle de l’événement. Pour toute infos à ce propos, voir site officiel de la BNF (rubrique “Autour de l’exposition”) : https://www.bnf.fr/fr/agenda/tolkien-voyage-en-terre-du-milieu Il est à noter également qu’au vu de l’affluence des premiers mois d’exposition, il est préférable de réserver vos billets en ligne.
Jeudi 5 décembre : Série / Chernobyl, HBO (AnastasiaM)
Véritable phénomène de cette année 2019, la série a même réussi l’exploit de dépasser Game of Thrones dans le classement des séries les mieux notées. Pour celles et ceux d’entre vous qui seraient passés à côté, la série retrace les événements qui ont précédé et suivi la catastrophe de Tchernobyl. Le premier épisode plante le décor et nous plonge dans une tension digne des meilleurs films de suspens. La série nous permet de savoir ce qu’il s’est réellement passé. Car on doit l’avouer on est tous au courant de la catastrophe de la centrale, du nuage qui par miracle n’a pas franchi nos frontières et en fait ah bah si il est bien passé par chez nous ! La série retrace ainsi l’histoire en détails, les décisions qui ont été prises bonnes (et mauvaises) et surtout les conséquences. Le nombre de mort direct et indirect est impressionnant et surtout effrayant. Tout comme l’est la série. Effrayante de réalisme, elle appuie son propos avec des enregistrements originaux des appels passés aux pompiers le soir de l’explosion, ainsi que des images d’archives. Elle nous montre surtout le visage d’une U.R.S.S au bord de la rupture prête à tout pour cacher la catastrophe. D’ailleurs elle n’aura pas survécu longtemps après la révélation du drame. Aujourd’hui encore la ville est interdite au public même si des imprudents s’y risque quotidiennement. Aucune forme de vie n’a su retrouver son chemin à Tchernobyl. En ces temps de réflexion écologique sur l’impact de l’homme sur notre planète il semble plus qu’évident que les centrales nucléaires ne doivent plus être envisagées comme solution à l’énergie, Fukushima en est le dernier exemple malheureux. Encore faudrait-il que les gouvernements prennent la mesure de l’enjeu et mettent en place des solutions concrètes et réellement engagées. Les décisions prises par le Brésil et les États Unis ne vont visiblement pas dans ce sens. Reste à compter sur la jeunesse avec en tête de file la jeune Greta Thunberg qui représente l’espoir d’un renouveau pour notre planète et sa survie.
Vendredi 6 décembre: Cinéma / Green Book: Sur les routes du Sud (ColineM)
Si il est un film à retenir de cette année 2019, c’est bien Green Book. Le pitch s’intéresse à l’histoire du pianiste afro américain, Don Shirley et de son chauffeur italo-américain, Tony Lip, au cours de sa tournée dans les états du Sud. Inspiré d’une histoire vraie, le film nous plonge dans l’Amérique ségrégationniste et pleine de clichées des années 60. Celle-ci n’est, d’ailleurs, pas sans rappeler subtilement (ou non), le climat que fait régner un certain président à la mèche blonde. Le tout porté par le duo Viggo Mortensen et Mahershala Ali (Alita Battle Angel, Moonlight…) qui fonctionne superbement même si on salue surtout la performance géniale de Ali. Green Book, donc, est sorti en salle en janvier 2019 et fut largement récompensé par de prestigieux awards. On retiendra notamment 3 Oscars (meilleur film, meilleur scénario et meilleur second rôle pour Ali) ainsi que 3 Golden Globes (meilleur film musical ou comédie, meilleur scénario et meilleur second rôle). On connaissait, d’ailleurs, Peter Farrelly plutôt pour son duo avec son frère Bobby Farrelly avec lequel il a notamment réalisé Mary à tout prix (1998) et Dumb et Dumber (1995). De ce passif, il garde principalement une expertise du gag qui tombe toujours parfaitement. Le titre du film fait référence au Negro Motorist Green Book, guide de voyage américain du nom de son auteur Victor.H.Green, postier afro-américain, qui notifiait tous les établissements, stations services et autres commerces ouverts aux afro américains dans le pays. Ce livre vert fut publié entre 1936 et 1966. La loi ségrégationniste ayant été aboli qu’en 1964. Si Green Book ne se revendique pas grosse machine à émotions à la suite d’un Blackkklansman (Spike Lee, 2018) , il ne s’agit pas non plus d’un simple feel good movie. Le film ne s’intéresse pas simplement à la critique de la discrimination raciale mais explore les différentes strates des clichés et autres préjugés socio-économiques. On note, en effet, que Don Shirley est, certes, afro américain mais aussi riche et célèbre tandis que Tony, est videur de boîte de nuit et surtout d’origine italienne (communauté soumise à de nombreux préjugés également). Le film a surtout beaucoup fait parler de lui en raison de la controverse qu’il créée parmi la communauté noire. D’aucuns le déclare, en effet, film raciste en ce qu’il s’agirait de la question noire vue sous le prisme d’un blanc notamment parce que Tony apprendrait à Don la “manière d’être noir”. Le sujet est, en effet, difficile à traiter mais Peter Farrelly s’en sort cependant aussi bien que possible. C’est aussi l’occasion de se plonger dans l’héritage musical du véritable Don Shirley disparu en 2013.
Samedi 7 décembre : Littérature / Tebori, José Robledo (auteur) et Martial Toledano (illustration) / (ColineM)
De gauche à droite : Couverture des tomes 1, 2 & 3 de la série graphique Tebori
Yoshi, jeune Japonais turbulent, est placé par son père chez Seijun, grand maître tatoueur. Contre toute attente, le garçon apprend avec assiduité cet art, y compris la technique complexe du tebori. Dix ans plus tard, Seijun confie ses secrets à son élève: ses clients sont de redoutables yakuza, et chaque tatouage a une signification précise, souvent en lien avec des meurtres. Lorsque Yoshi découvre que son amie possède le même étrange tatouage que l’un des chefs d’une puissante famille, son univers bascule… Le terme Tebori désigne dans la langue japonaise les techniques de tatouage à la main. Il signifie littéralement “couper à la main” . Le tatouage traditionnel se disant Irezumi et couvrant une large partie voire l’intégralité du corps. S’il est aujourd’hui largement reconnu en Europe pour son esthétique, il est encore fortement connoté en Asie. Certains bains traditionnels préfèrent d’ailleurs refuser l’entrée aux personnes tatouées plutôt que de laisser entrer le déshonneur. Cette mauvaise réputation est principalement dûe aux yakuzas et aux travailleurs de professions considérées comme impures qui ont pour tradition d’arborer de larges pans de peaux encrés. Le tatouage est cependant reconnu par tous comme un art véritable. Il est surtout entouré d’une foule de rituels et demande un apprentissage et une technique rigoureux. La série Tebori nous plonge ainsi à la suite de Yoshi l’apprenti, dans une initiation en 3 tomes où se mêle symboles, traditions et secrets enfouis. Les 3 tomes furent publiés entre 2016 et 2017 mais en raison d’une découverte récente et au vu de sa qualité, nous avons souhaité l’intégrer à ce calendrier 2019.
Expression plus que courante mais qui semble tout à fait convenir au Lolita de Stanley “Grand Maître” Kubrick. Le réalisateur de Shining et Orange Mécanique (entre autres chef d’oeuvre) est, en effet, fasciné par le roman éponyme du russe Vladimir Nabokov sorti en 1955. Il s’agit là de l’une des premières oeuvres à briser le tabou de la pédophilie en un temps où le Code Hays est encore en vigueur. L’auteur, surtout, choisit le point de vue de l’abuseur, ce qui continue d’entretenir le malaise. Il ne le discrimine en rien mais apporte un regard nouveau autour de la question de la mentalité criminelle.
Kubrick n’en achètera les droits qu’en 1958 notamment en raison de la censure et des interdictions multiples du roman. Ce n’est qu’en 1962 que sort finalement la première adaptation à l’écran des émois et déboires de la jeune Lolita et de son beau père Humbert.
Petit point scénario : Durant l’été, dans la petite ville de Ramslade, Humbert Humbert, un professeur de lettres, divorcé et séduisant, loue une chambre dans la maison de Charlotte Haze, une matrone éprise de culture. Celle ci essaie de séduire Humbert mais ce dernier se montre beaucoup plus attiré par sa fille, la juvénile Lolita.
Si le livre fait sortir de l’ombre ce qui était jusqu’alors un obscur tabou, le film et surtout la polémique qu’il crée nous en apprend beaucoup sur notre bienséance si codifiée.
Petits secrets de tournage
Le tournage du film, déjà, ne fut pas une mince affaire. Kubrick dû, en effet, interrompre sa réflexion autour du projet, très tôt après en avoir acquis les droits, pour aller remplacer Anthony Manne sur le set de Spartacus.
Fun fact : Nabokov écrit un scénario au début du projet d’adaptation. Scénario dont Kubrick ne se servira que partiellement même si le nom de l’auteur figure au générique.
Le choix des acteurs ne fut pas de tout repos non plus. De nombreux interprètes renommés ont ainsi refusé le rôle de Humbert comme, par exemple : Cary Grant, Errol Flynn, Charles Boyer… Un refus somme toute compréhensible lorsque l’on connaît les penchants légèrement machiavéliques et pervers du personnage. Ce sera finalement James Mason qui entrera dans le rôle.
La jeune actrice Sue Lyon, inconnue à l’époque, se souvient d’une audition quelque peu atypique pour un personnage qui ne l’était pas moins.
Le place de Humbert
Lolita c’est donc un homme mature attiré par la jeune (très jeune) Dolorès “Lolita” Haze. Humbert va tenter manipulations et autres stratagèmes pour rester auprès de notre charmante demoiselle. Le livre nous en apprend même davantage sur son attirance pour les “nymphettes” c’est à dire de jeunes filles juste avant que la puberté ne les “pourissent”. Ambiance.
Dolores en fait cependant baver au professeur Humbert. Ce sont ainsi de petits coups répétés et réflexions que Dolorès en rupture avec son âge inflige à notre professeur de lettres. Celui ci malgré ses scènes de jalousie régulières et violentes laisse tout de même la jeune fille faire.
Kubrick réussit ainsi à rendre presque sympathique le personnage d’Humbert. On pourrait croire à l’histoire de l’amoureux transi, incapable de contrôler ses sentiments. Ce ne sont toutefois pas eux qui le torture mais bien ses instincts et son inconscient marqué par un amour de jeunesse tragiquement décédé et qu’il recherche désormais en toutes les jeunes filles qu’il croise.
Masque coupable
Cette tempête psychiatrique peut alors s’incarner dans le personnage de Clare Quilty. Il est à noter d’ailleurs que son nom même ressemble à s’y méprendre au terme “guilty” (fr: coupable). C’est ainsi, plus qu’un rival amoureux, la conscience d’Humbert aux multiples visages qui rôde au dessus de lui où qu’il aille. Quilty l’intriguant, le chasseur nous montre ainsi le côté sombre d’un Humbert qui va jusqu’à séduire la mère de Dolorès pour rester auprès d’elle. Les déguisements de Quilty en policier également, moralisateur, pourrait également nous faire penser au surmoi du professeur dans une vision freudienne de notre affaire.
Si l’on va un peu plus loin, on peut également voir dans son regard derrière un journal, une critique d’une société qui observe, qui sait mais se cache derrière ses manuels de bonne conduite.
Tout n’est pas si noir et blanc et c’est finalement le plus grand scandale révélé par Lolita. Saluons d’ailleurs au passage la performance de Peter Sellers qui lui vaudra de collaborer à nouveau avec Stanley par la suite.
La censure
Le film comme on peut s’y attendre est pris en otage par la censure avant même sa sortie et ce malgré le travail de Kubrick pour minimiser les dégâts.
Dolores n’a, ainsi, plus 12 ans comme dans le roman mais 14 et l’actrice, elle même, Sue Lyon en a 16. Elle fut d’ailleurs prise pour son physique mûr afin de ne pas pousser le vice plus qu’il n’en faut. Le réalisateur a, de plus, opté pour un fondu au noir dès qu’une scène s’annonce un peu trop olé olé.
Le film, qui se souhaite respectueux de l’oeuvre, a donc subit un très gros traitement de censure. Le code Hays encore en vigueur dans les studios Hollywoodiens de l’époque supprime, en effet, systématiquement nudité, moqueries envers la religion, appel à la dépravation… De nombreux films de cette “époque Hays” présentent cependant des trésors d’ingéniosité pour suggérer sans montrer. Le générique de Lolita, par exemple, en est un bel exemple, comme un pied de nez (vous l’avez ?) à la bien pensance.
Scandaleusement vôtre
Le film fut tout de même interdit aux moins de 18 ans à sa sortie en salle. Ce qui est assez risible lorsque l’on pense que Sue Lyon, l’actrice principale donc, n’a pas été autorisée à se rendre à l’avant première en raison de son âge.
Lolita et son réalisateur Kubrick s’attireront cependant les foudres des deux côtés. Les ligues de bienséances crient tout de même au scandale. Les admirateurs du livre, quant à eux, sont déçus du manque d’initiative d’un film qu’ils trouvent trop lisse.
L’auteur de l’oeuvre originale, Vladimir Nabokov, se demandera au cours d’une interview : “Comment ont ils pu tourner Lolita ?”. Exclamation reprise d’ailleurs dans la bande annonce dudit film. Kubrick, lui même, déclare plus tard “Si je savais à quoi je m’ exposais, je n’aurai pas tourné Lolita” . Le sujet est effectivement épineux et s’oppose à une foule d’opinions contradictoires et parfois violentes auprès du public. Le film est, malgré (ou grâce) au scandale, très souvent cité au panthéon cinématographique. Ne serait ce que par la difficulté de tourner un sujet si délicat avec toutes les contraintes qu’il impose.
Lolita a tout de même le mérite de déverrouiller le tabou autour de la pédophilie et des maladies mentales et autres traumatismes ou, communément appelés “perversion” sans autre forme d’analyse. Lolita nous choque, oui, mais elle nous ouvre les yeux au canif.