Danse née dans les années 70 dans les clubs gays et trans aux USA. Elle a notamment connu son apogée à New York dans les années 80. Arrivée quelques dizaines d’années plus tard en France. Le mouvement est encore aujourd’hui extrêmement populaire et s’étend à d’autres strates sociales grâce aux artistes qui continue de s’en inspirer et de le faire vivre: Kiddy Smile (lequel a d’ailleurs joué sur le perron de l’Elysée, rien que ça) par exemple mais surtout Madonna et son “Vogue” qui a permis de faire connaître cet univers au grand public…
Le principe est simple : danser en reproduisant des mouvements inspirés des poses des mannequins et principalement du magazine Vogue des années 60’s. Au fil des années, le répertoire et le vocabulaire s’est diversifié. On retrouve principalement des termes anglophones, héritage de la scène new yorkaise, comme le Death Drop, le peeling…
Historiquement, les danseurs se regroupent en “houses”. Lesquelles portent la plupart du temps des noms inspirés des grands couturiers et marques de luxe. Ces houses dirigées par un “Père” ou une “Mère” s’affrontent au cours de “ball”. Celle ci permettaient (et permettent encore) à la communauté LGBT et surtout la communauté noire et latino LGBT de se rassembler, d’échanger et de revendiquer une identité communautaire.
Si elle décline un peu au cours des années 1990 (notamment en raison de l’épidémie du sida qui a énormément impacté la communauté tant médicalement que dans l’opinion publique), elle n’a pas disparu totalement et revit aujourd’hui grâce à de nouveaux adeptes parfois même sans revendications particulières. Le voguing est cependant inséparable de son contexte social et historique. Elle crée un univers et un lieu d’empowerment et d’expression de toute une communauté.
Si la culture Vogue est de plus en plus représentée au cinéma (mais pas que), il s’agit souvent de clins d’oeil, de quelques mouvements par ci par là. Encore un peu discret mais bien présent ! On vous a tout de même préparer une petite sélection des films qui mettent en avant ou qui tourne autour de cette ballroom scene :
Sur les planches, dans un script à Hollywood ou entre les pages d’un roman: les personnages naissent de l’imagination de leurs créateurs et de la nôtre, public attentif. Ils prennent vie et se découvrent dans un univers qui leur est propre.
L’exercice de l’adaptation est alors en cela ardu qu’il faut permettre au personnage (et surtout au public) de pouvoir toujours se connecter à son essence propre. Décentrer le personnage de son univers, de son média ou de son histoire, c’est ainsi créer une nouvelle oeuvre mais aussi et surtout une nouvelle vision desdits personnages.
D’un média à l’autre
Nous avons tous en tête des adaptations du papier à l’écran (ou vice versa, plus rare).
Ces oeuvres qui dans leur “état d’origine” connaissent un succès tel que d’autres se l’approprient dans leur média originel ou sur un nouveau support. L’occurrence la plus répandue de nos jours est, bien entendu, le passage de l’encre à l’image.
Dans ce cas de passage, et même si la ligne rouge de l’histoire reste inchangée, notre perception des personnages et de leur univers ne pourront le demeurer. Chaque média possède un langage qui lui est propre. Qui dit autre langage, dit donc forcément une nouvelle grammaire pour nos personnages qui même s’ils collent à leur expression de papier, ne seront jamais tout à fait les mêmes. Et c’est pour le mieux ! Prenons l’exemple des Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos ! Comment adapter l’un des plus célèbre roman épistolaire au cinéma ? Dans celui ci l’auteur use de tant d’habileté à jouer avec les mots et à les utiliser comme socle de toute l’intrigue qu’il semble presque impossible de l’adapter pour le grand écran sans en dénaturer toute la subtilité. Pari réussi cependant par Stephen Frears en 1988. Si l’histoire perd ainsi quelque peu de son mordant par les besoins de la caméra de montrer, le jeu de Glenn Close et John Malkovitch nous le font oublier et transforme ainsi le film en véritable oeuvre de cinéma.
Un nouvel auteur ou metteur en scène c’est aussi l’occasion d’apporter un regard nouveau tant à l’action et son univers qu’aux personnages et leur psychologie.
Derrière l’incarnation
Les différentes interprétations du même personnage ont également leur rôle à jouer dans la (re)création de ce dernier. La pièce “Frankenstein” dirigée par Danny Boyle et donnée au National Theater de Londres en est un exemple plutôt parlant. On y voit, en effet, les deux acteurs principaux, Benedict Cumberbatch et Johnny Lee Miller s’échanger les rôles du Dr Frankenstein et de sa créature au fil des actes. Par leur physiques différents, leurs manière de jouer, de s’exprimer … c’est alors un tout autre personnage qui s’offre au public. L’incarnation filmée ne peut, en effet, faire tout à fait abstraction de son réceptacle, à savoir l’acteur. Tout le travail et la dédication du monde ne peuvent, en effet, empêcher ça et là un tic de transparaître ou une aura d’apparaître. Chaque nouvelle occurrence donne ainsi une nouvelle naissance à un personnage qui se réinvente par ce qu’il fait grâce à l’auteur, scénariste, metteur en scène… et par ce qu’il est au fil de ses différentes incarnations.
Une histoire et ses personnages naissent de l’imagination de leurs auteurs et ne cesse de se réinventer. Chaque nouvel interprète, représentation, réécriture permet de signifier une nouvelle vision. Raconter des histoires que l’on soit metteur en scène, dramaturge ou scénariste, acteur ou comédien c’est donc une chose un peu plus vivante à chaque apparition.
“Ce qui ne te tue pas, te rends plus fort”. Un proverbe qui convient parfaitement à cette chronique.
Un point tout d’abord: oui, les super héros mènent une double vie. Donc si on pousse un peu, à chaque transformation, ils “renaissent” en une autre entité. Mais ce serait dire que l’humain derrière le héros n’est plus le temps de faire retomber le masque. Comment expliquer alors que la faiblesse de Spiderman est Marie Jane crush de Peter Parker…
La plupart du temps, Superman et autres alien mis à part, le superhéros est un être humain à qui il arrive quelque chose d’extraordinaire. Une mutation, une réincarnation ou tout autre accident de laboratoire permettent ainsi de tuer ce “moi” Si les détails changent, le schéma est souvent le même : un humain meurt dans des circonstances louches et plutôt spéciales pour devenir une nouvelle version de lui même, un super humain (lequel parfois n’a plus vraiment grand chose à voir avec son incarnation précédente mise à part une enveloppe physique) puis par ses aventures : un héros.
Le terme “super” annonce déjà la couleur. Bien souvent mal dans leurs peaux et presque invisibles, les protagonistes deviennent alors mieux que leur vie d’avant même lorsque le masque tombe. Une sorte de meurtre initiatique pourrait on dire. La transformation inattendue (pour les protagonistes du moins) de ces humains somme toute plus normal que normal voire presque paria appelle ainsi notre soif de magie et de surnaturel tout en pointant le potentiel qui dort en chacun de nous. Un discours qui a de quoi séduire tous les Kick ass et autres Scott Pilgrim de cet univers.
Les 5 passages au mode super héros les plus badass :
. Selina Kyle, Michelle Pfeiffer in Batman Returns (Tim Burton, 1992)
. Deadpool, Ryan Reynolds (Tim Miller, 2016)
. Les quatres fantastiques, Jessica Alba, Chris Evans, Ioan Gruffudd et Michael Chiklis (Josh Trank, 2005)
Le Festival de Cannes, temps fort parmi les temps fort du printemps si il en est, est reporté cette année en raison de la crise sanitaire mondiale. Qu’à cela ne tienne, son délégué général, Thierry Frémaux a d’ores et déjà annoncé une sélection en juin (laquelle sera estampillée du label « Cannes 2020 ») ainsi que des opérations hors les murs et diverses partenariats avec les festivals partenaires.
En attendant de voir comment l’industrie du grand écran se réorganise malgré la crise, on a eu envie de se replonger dans ces films palmés qui ont fait l’histoire du Festival. Voici donc notre petite sélection (non exhaustive):
. La Vie d’Adèle: chapitres 1 & 2, Abdellatif Kechiche (palme d’or 2013)
. La Dolce Vita, Federico Fellini (palme d’or 1960)
. Apocalypse Now, Francis Ford Coppola (palme d’or 1979)
. Amour, Michael Haneke (palme d’or 2012)
. Le Guépard, Luchino Visconti (palme d’or 1963)
. Taxi Driver, Martin Scorsese (palme d’or 1976)
Vétéran de la Guerre du Vietnam, Travis Bickle est chauffeur de taxi dans la ville de New York. Ses rencontres dans le monde de la nuit, la violence quotidienne qu’il croise lui font peu à peu perdre la tête.
. Orfeu Negro, Marcel Camus (palme d’or 1959)
. Kagemusha, l’ombre du guerrier, Akira Kurosawa (palme d’or 1980)
Fun fact : Francis Ford Coppola et Georges Lucas sont tout deux producteurs exécutifs.
. Barton Fink, Ethan & Joel Coen (palme d’or 1991)
Fun fact: Barton Fink rafla presque tous les prix du festival cette année là et c’est à partir de cette date que son administration prit des mesures pour empêcher que cela se reproduise.
Richard Wayne Penniman alias Little est décédé à 87 ans le 9 mai des suites d’un cancer des os. Pianiste, auteur, compositeur, interprète et acteur, il laisse un héritage musical immense.
Né le 5 décembre 1932 à Macon en Géorgie, c’est, avec Chuck Berry, Fats Domino et Bo Diddley, l’un des pionnier du rock n’roll à la fin des années 1950’s et l’un des premiers musiciens noirs de rock à connaître le succès auprès des blancs. Il est même surnommé “l’architecte du rock” en ce qu’il réussi la fusion du boogie, gospel et blues agrémenté d’un piano énergique joué debout
Sa légende tient également en sa personnalité excentrique. Raillé dans sa jeunesse en raison de ses manières efféminées, il va en prendre son parti sur scène à base de tenues flamboyantes.
Little Richard c’est aussi un répertoire sulfureux et sexuellement connoté.
Il a ainsi influencé nombres d’artistes. Bob Dylan, par exemple, a commencé par des reprises de ses tubes. Les Rolling Stones ont fait évolué leur musique vers un style plus blues à son contact. Jimi Hendrix et Otis Redding ont même débuté comme musiciens anonymes dans son groupe. Une expérience qui marquera leur style à jamais comme toute une génération d’artistes noirs américains tel que Prince ou encore Bowie, Elvis ou The Beatles. Son ami James Brown déclarera d’ailleurs Richard comme l’un des artistes les plus importants de sa carrière et précurseur avec son groupe de la soul funk des années 1960.
Tous les grands artistes lui ont rendent aujourd’hui hommage à commencer par Mick Jagger, Iggy Pop ou Bob Dylan.
Plus qu’un architecte, Little Richard avec ses performances, ses tenues et son attitude rebelle et provocante donne le ton d’un genre musical qui le fera entrer au Rock and Roll Hall of Fame (dont il est un des fondateurs) dès sa création en 1986. Architecte musical, oui, il est surtout l’un des chefs de file de l’émancipation noire et homosexuelle.
. Tutti Frutti (1955)
Fun fact : le célèbre “Tutti Frutti” fait référence au sexe anal qu’il maquille dans des onomatopées groovy “a wop bam a loo bam a wop bam boum”