#CodeStream: Noir & Blanc/ Le film noir

#CodeStream: Noir & Blanc/ Le film noir

Le film noir, genre célèbre de l’âge d’or du film hollywoodien, a souvent été mis à l’honneur au fil des époques. Inspiré des nouvelles et romans de détectives qui font leur apparition durant la Grande Dépression, il est à son apogée entre 1940 et 1950. Qui n’a jamais vu l’un des classiques du genre verront alors le jour tel que Le Faucon maltais, L’inconnu du Nord-Express ou encore La dame de Shanghai. Mais alors quelle est la particularité du film noir ? Et bien tout simplement il fait partie de la catégorie des polars. Le plus souvent l’intrigue est assez dramatique et laisse peu de place à l’optimisme. L’esthétisme y est contrasté et l’intrigue prend souvent place dans une ville ce qui permet de jouer avec les ombres et les recoins (comme un miroir avec l’intrigue). Et si on retrouve souvent les mêmes personnages stéréotypés, il ne faut pas se fier aux apparences, on est bien loin du cliché bon flic/mauvais flic. Au contraire l’intrigue se focalise plus sur le traitement de la victime.  

D’abord critiqué par la presse américaine, c’est en France qu’il va trouver la reconnaissance qu’il mérite. Et d’ailleurs même s’il est associé au cinéma américain le film noir va faire son chemin en France, en Allemagne en Grande-Bretagne, en Italie ou encore au Japon. Amenant avec lui son lot de personnages stéréotypés comme la femme fatale, le couple en cavale ou encore le détective. 

Rien d’étonnant que de nombreuses séries se soient alors inspirées de ce genre culte au cours d’une de leurs aventures. Le plus souvent cet épisode sort de l’intrigue principale et est perçu comme un rêve ou comme une pause dans l’histoire de nos héros. Voici donc quelques exemples de séries qui ont souhaité rendre hommage à leur manière au film noir. 

Référence illustration de couverture : La Dame de Shangaï, Orson Welles (1947)

Castle 

La série surfe sur le succès de Mentalist et la mode des consultants atypiques travaillant pour la police. Elle a su se démarquer grâce à son humour décapant et son atmosphère si particulière. Rappelons que Castle est auteur de polar, le film noir étant l’héritier du polar, ce n’est donc pas une surprise de retrouver un épisode rendant hommage au film noir. 

L’épisode 14 de la saison 4 nous plonge à la poursuite du meurtrier d’un chasseur de trésor. Nos deux héros Richard Castle et Kate Beckett vont se retrouver en 1947, dans les habits de l’époque et vont devoir mener l’enquête. Le titre de l’épisode (The Blue Butterfly) fait référence au film The Blue Dahlia et l’épisode reprend l’intrigue d’un des plus grands classiques du genre. 

Supernatural 

Dans cet épisode 19 de la saison 13, nos deux frères cherchent par tous les moyens à ouvrir un portail vers le monde apocalyptique. Cet épisode nous offre un énième hommage au Faucon Maltais. On y retrouve des personnages nommés Margaret Astor et Richard Greenstreet en référence à Mary Astor et Sydney Greenstreet acteur du fameux film. Tout y passe, les mystères, les femmes fatales et même les mafieux le tout avec une légère pointe de dérision. 

Charmed 

Lors de l’épisode 8 de la saison 7, nos trois sœurs préférées doivent résoudre une enquête au cœur des années 30. Paige et l’agent Brody se retrouvent alors plongés dans un roman dont l’intrigue n’a jamais eu conclusion. Ils sont alors menacés par des mafieux qui les soupçonnent d’être à la recherche du Burmese Falcon. Inutile de préciser à quel autre faucon il fait référence ! Tous les codes sont là, l’intrigue qui se déroule dans le roman est en noir et blanc. Nous avons une femme fatale, des mafieux et de mystérieux objets que tout le monde semble vouloir posséder. 

Star Trek

L’épisode 8 de la saison 2 de Star Trek nous plonge à l’époque de l’occupation Cardassienne. Odo enquête sur un meurtre non résolu. Et même si l’intrigue ne déroule pas dans les années 40, elle reprend les codes du film noir. On y retrouve une part de mystère, une voix off, des flashbacks et des femmes fatales.

Community 

Dans un autre registre la série humoristique à décidé de rendre hommage au genre de manière caricaturale. Durant le 3e épisode de la saison 3, nous retrouvons notre ancien professeur d’espagnol Ben Chang dans une enquête haute en couleur. Il se découvre une curieuse vocation pour le métier de détective lorsqu’il intègre son poste de surveillant de Greendale. Il se lance alors dans une enquête dénuée de sens qu’il s’est imaginé de A à Z. L’épisode est loufoque mais bien ficelé. Ben Chang fait lui-même sa voix off et se joue des codes du film noir.

Les Simpsons

Coutumier du fait, les Simpsons rendent régulièrement hommage à des films, des genres ou des artistes quels qu’ils soient. C’est donc sans surprise que la série animée rend hommage à plusieurs reprises au film noir lors d’épisodes spéciaux. On retrouve régulièrement le détective Dexter Colt, notamment lorsqu’Homer l’engage pour enquêter sur Lisa et ses centres d’intérêt. De nombreux hommages au film Citizen Kane sont également présents tout au long de la série. On y retrouve alors Homer dans le costume d’un détective privé, Marge devient une femme fatale et les enfants sont des mafieux.

https://www.youtube.com/watch?v=Cmads6_oNak&feature=emb_title

Bones

C’est lors du 200e épisode de la série, que les réalisateurs rendent hommage à l’iconique Hitchcock. L’épisode sort de la trame habituelle de ses épisodes et nous emmène dans les années 50. Ici nos héros Brennan et Booth ne sont ni anthropologue ni agent du FBI. Brennan est détective et Booth est un bandit. Ils vont devoir prouver l’innocence de ce dernier et au passage créer l’anthropologie judiciaire. C’est David Borenaz qui a réalisé cet épisode hommage tout en reprenant les codes du film noir, ainsi que son esthétisme.

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19549999&cserie=452.html

Le film noir a donc su inspirer tous les genres. Alors qu’on l’attend naturellement dans des intrigues policières, nous l’avons vu il s’adaptent aussi bien au fantastique, au comique, qu’à l’animé. Une belle revanche pour ce genre qui, à l’origine, était décrié et malmené.

#GAMING : Noir & Blanc/ Le choix dans les jeux vidéos

#GAMING : Noir & Blanc/ Le choix dans les jeux vidéos

Dans la communication des jeux récents, le choix est largement mis en avant comme un gage de qualité au même titre que les open-worlds. S’il s’agit parfois de simple effets d’annonce dont les joueurs se méfient, de véritables pépites peuvent s’y cacher.

Un jeu qui aborde le choix dans son expérience est loin d’être neutre dans la construction de son univers et de son gameplay. 

Le choix au service de la liberté du joueur

Le choix est une notion large dans notre média préféré tant il peut être présent à tous les niveaux, comme nous allons le présenter au travers des différents exemples. Il peut s’agir aussi bien du choix dans la narration ou dans l’approche des niveaux.

L’impact d’un choix est le plus souvent présent dans les RPG et dans les jeux d’action. Ce sont les open worlds qui ont la palme dans ce domaine, qui accentue, lorsque c’est bien fait, la liberté offert au joueur tant dans son approche que dans la découverte de l’univers proposé. 

Bien que la communication autour des jeux vidéo met régulièrement en avant le choix dans leurs titres. On observe que ce phénomène est moins représenté chez nos amis asiatiques et notamment japonais, dont la construction des niveaux et de la narration est alors plus linéaire (la série des Final Fantasy par exemple). Il s’agit sans doute pour les occidentaux de l’héritage du jeux de rôle papier qui nous incitait à faire constamment des choix pour avancer dans l’aventure.

Permettre de faire des choix au joueur l’immerge d’autant plus dans l’histoire car il devient alors acteur de son destin dans le récit. Il peut alors réaliser ses fantasmes et affronter ses plus grandes craintes. 

Cet effet cathartique permet également au joueur d’en apprendre plus sur lui même. Affronter ses choix devient alors un enjeu car le monde en sera transformé. Il en va ainsi dans Knight Of The Old Republic (KOTOR pour les intimes) qui par la confrontation du bien et du mal, nous propose de faire le choix entre les deux camps, ou aucun des deux d’ailleurs. Aucun des chemins n’est punitif mais la fin est différente. Ce choix n’est pas brutal mais se pose progressivement au fil de l’aventure, au gré des rencontres et des situations. 

Dishonored quant à lui propose une approche différente puisque les objectifs et l’histoire reste les mêmes dans tous les cas. L’approche dans les niveaux pour atteindre l’objectif est cependant libre au joueur. Il peut tuer tout le monde qui s’approche de lui ou bien tenter de ne tuer personne tout au long de l’aventure. Les impacts de ce choix sont relativement mineur même si le joueur est incité à faire cet effort par une récompense du “zéro kill” et influence le niveau de difficulté lors du dernier niveau. Plus vous avez tué et plus ce niveau sera difficile. Cette liberté d’approche a eu un impact important sur le gameplay et le gamedesign du titre, qui pousse au respect tellement les possibilités sont énormes. On ressent l’envie de tout explorer pour découvrir les passages secrets et autres bonus cachés.

Le choix permet donc de rendre le monde plus intéressant mais nécessite un travail supplémentaire qui reste parfois assez superficiel. Les titres qui savent en profiter reste cependant dans les mémoires tant l’impact sur le joueur est notable. 

Le choix peut être un frein à la narration

Certains jeux ne sont pas à la hauteur des promesses faites et la mayonnaise ne prend pas. Nombre de jeux ont des choix artificiels qui n’impactent ni le gameplay, ni la narration. Il en va ainsi pour le début de Fallout 4 qui nous propose d’interagir ou non avec un vendeur. Le début du jeux ne pouvant commencer sans cela, il est finalement nécessaire de converser avec lui. Un choix qui n’apporte rien et qui donne un sentiment de fatalité contradictoire par rapport à l’objectif premier de cette démarche. Au même titre que les films, les jeux sont parfois victime d’un marketing déconnecté de la réalité.

Le choix peut également rendre plus compliqué la construction d’une narration percutante. Le nombre de branche d’une narration à choix est exponentiel et raconter une histoire cohérente est alors difficile. A ce titre Assassin’s creed Odyssey est le parfait exemple. Bien que le choix et le liberté soit au coeur de l’expérience, un seul  passage est fixe dans l’histoire. Une scène forte qui n’aura laissé personne indifférent tant elle est bien menée et vécue comme parfaitement injuste. La mort de ce personnage est un bouleversement que l’on ne retrouve pas dans le reste du jeu malgré la qualité évidente du titre. 

Il est parfois nécessaire de cloisonner une histoire ou un gamplay pour être plus proche de l’expérience imaginée par les développeurs. Les jeux Nintendo suivent ce principe et offre des histoires très souvent linéaires mais très agréables car beaucoup mieux maîtrisées que la plupart des jeux avec des choix narratifs et un important gamedesign. Nous n’avons jamais eu le choix de sauver Peach ni sur l’enchaînement des niveaux, c’est comme ça et puis c’est tout.

Ainsi nous n’avons pas l’impression d’être passé à côté d’un aspect narratif important ou d’un secret vital. Car personnaliser l’aventure comme dans Zelda : Breath of the wild nous donne régulièrement le sentiment de passer à côté de quelque chose d’important. C’est pourquoi l’on voit régulièrement des vidéos sur internet et notamment Youtube nous guidant pour arriver à un dialogue particulier ou à un secret enfoui. Cette situation est particulièrement contradictoire lorsque les choix ont tellement d’impacts que l’on en vient à calculer ses choix en fonction de la finalité.  Trop de choix tue le choix!

Conclusion

Le choix dans un jeux vidéo doit s’insérer parfaitement dans sa démarche et son univers. Dans le cas contraire, le choix peut être vécu comme une frustration ou devenir totalement contre productif. Il existe toutefois des exemples notables de jeux ayant réussi comme KOTOR, GTA V ou The Witcher 3.

Parfois, cependant, un jeu linéaire à plus d’impact qu’un jeu dont les choix sont mal maîtrisés.

#ExploCiné: Black&White/Sin City, strip (tease) et chevaliers

#ExploCiné: Black&White/Sin City, strip (tease) et chevaliers

Et quand il aura crevé, son enfer aura un goût de paradis”. 

Sympathique comme programme non ? Bienvenue à Sin city ! 

De son véritable nom, Basin City (surnommée donc par ses habitants Sin City), la ville imaginée par le dessinateur et scénariste Frank Miller (Batman, 300, Robocop..) ne semble pas vraiment à une destination de rêve. La série de comics éponyme s’est arrêtée en 2000 après 9 ans de parution, elle fut toutefois très rapidement portée à l’écran. C’est dès 2005 que Robert Rodriguez présentera son long métrage Frank Miller’s Sin City en compétition officielle du festival de Cannes. Si il ne remporte aucune récompense, il recevra un accueil critique plutôt positif dans l’ensemble et sera suivi par Sin City: A dame to kill for à l’automne 2014.

Mais avant toute chose, petit point scénario : Sin City est une ville infestée de criminels, de flics ripoux et de femmes fatales. Hartigan s’est juré de protéger Nancy, une strip teaseuse. Marv, un marginal brutal mais philosophe, part en mission pour venger la mort de Goldie. Dwight, l’amant secret de Shellie, part en croisade contre Jackie Boy qui menace Gail et les filles des bas quartiers. Certains ont soif de vengeance, d’autres recherchent leur salut. Bienvenue à Sin City, la ville du vice et du péché. 

Un très beau casting à base de Jessica Alba, Mickey Rourke, Bruce Willis et autres Clive Owens vient compléter ce tableau que l’on pourrait presque croire sorti de quelque geste chevaleresque où le Bien et le Mal se mènent une lutte à mort.

I°. La cinéphilie, ça n’a rien de comics ? 

Fun fact, Frank Miller était assez réticent au projet lorsque Robert lui propose. La toute première scène fut d’ailleurs filmée afin de le convaincre.

Josh Harnett & Marley Shelton, Sin City (Robert Rodriguez, 2005)

Rodriguez souhaite pourtant être le plus respectueux possible de l’oeuvre et de l’auteur original. Le titre lui même en figure un bon exemple : Frank Miller’s Sin City (FR : Sin City par Frank Miller). Miller participa d’ailleurs au tournage à titre de conseil et figure d’ailleurs au générique en tant que co réalisateur. Il s’octroie de plus un rapide caméo en prêtre confesseur : 

Mickey Rourke & Frank Miller, Sin City (Robert Rodriguez, 2005)

Robert indique cependant qu’il ne souhaitait pas “adapter” le comics mais le “traduire” à l’écran avec les moyens que ce nouveau média permet. Il reprend alors la bande dessinée presque case par case mais y ajoute de petits clins d’oeil bien cinéphiliques. Un goût pour l’hommage au 7e art que Robert partage avec son ami Quentin Tarantino. Celui ci va d’ailleurs venir en aide à Rodriguez au cours du tournage. Ce dernier avait, en effet, composé une partie de la BO de Kill Bill Volume 2 pour la somme de 1$ et souhaite lui rendre la pareille. Quentin va donc conseiller son ami et même diriger l’une des scènes mythiques du film. 

Benicio Del Toro & Clive Owens, Sin City (Robert Rodriguez, 2005)

Le sabre de la dangereuse Miho est, par ailleurs, le même que ceux des Crazy 88 dans son Kill Bill Volume 2

Devon Aoki in Sin City (Robert Rodriguez, 2005) & Uma Thurman VS the Crazy 88s in Kill Bill: Volume 2 (Quentin Tarantino, 2004)

II°. Noir c’est noir

Tout comme la BD, le film par son ambiance, décor, rythme..  (par beaucoup de points donc) est construit comme une référence au film noir des années 50. Rodriguez, cependant, fidèle à lui même y ajoute de petites touches cinéphiliques en références aux codes des vieux films d’horreur. 

L’utilisation du noir et blanc, dans le comic comme dans le film participe de ce double hommage. L’apparition de tâches éparses de couleurs hautes en lumière permet ainsi de renforcer le dramatique et la température d’une scène par le contraste qu’elle crée. On aperçoit donc un lit rouge sang au coeur d’une scène d’amour qui se révélera plus passionnelle que prévue. L’un des grands méchants est, de plus, représenté avec une peau d’un jaune si lumineux qu’il crève l’écran. Le jaune figure en effet, le traître et tout son joyeux bagage dans une grande partie de sociétés d’historique catholique depuis son association avec Judas. 

Le noir et blanc structure ainsi le mouvement et l’action à l’écran.  

Elijah Wood (1) & Bruce Willis (2) in Sin City (Robert Rodriguez, 2005)

III°. Le contraste ne fait pas le moine 

La ville du vice (Sin City, vous suivez ?) est ainsi tiraillée entre les grandes forces du Bien et du Mal. Des meurtres, des viols, du cannibalisme et j’en passe, figurent en haut du prospectus quand on arrive en ville (vous suivez toujours ?). Ces grandes puissances, cependant, ne sont pas forcément là où l’on pense. Le noir et blanc nous rappelant, par contraste justement avec l’intrigue, que tout n’est pas si manichéen. 

Jackie Boy, le distingué, s’avère finalement un représentant de l’ordre mais frappe sa copine pour asseoir sa virilité face à son petit groupe. Marv, également, et même si c’est un peu cliché, est considéré par beaucoup comme un fou dangereux et malade. Il cherche toutefois à venger le meurtre de Goldie qui l’a touché de gentillesse. Il finit par se retrouver face à Kevin/Elijah Wood face à qui il ressemble plus à un enfant légèrement hyperactif et capricieux. Si l’action fait trembler la frontière qui les sépare, on finit toujours par avoir l’indication de qui est le bon et qui est le truand. A Sin City, il est risible de chercher LA brute. 

Chacun des personnages principaux ressemblent plus aux chevaliers de la table ronde. Chacun sa quête, chacun son chemin mais toujours une volonté de défendre (et principalement une femme). 

L’adaptation au cinéma du Sin City de Frank Miller se regarde bien. Les adeptes de l’ambiance Tarantino/Rodriguez ne seront pas déçus. On regrette néanmoins un manque de démarcation de la patte Rodriguez. Les deux réalisateurs et amis partagent, en effet, une grande partie de leurs goûts et références. On aura, pourtant bien aimé une affirmation personnelle plus marquée, un peu plus de Dusk till Dawn ou Planet Terror. Le choix de respecter le matériau d’origine, également, est certes louable mais peut parfois sembler plus copié collé animé qu’oeuvre. On a plaisir toutefois à voir et revoir le travail monstre de Rodriguez (comme à son habitude) et ce petit côté too much parodique dans la violence.

#ACTU : Mur de Berlin, amère trentaine & Border Art

#ACTU : Mur de Berlin, amère trentaine & Border Art

Le 9 novembre 1989, le mur de Berlin s’effondre sous les assauts d’une population en transe. Celui ci séparait depuis 1961 la RDA (République Démocratique Allemande) favorable au bloc soviétique à l’Est et la RFA (République Fédérale Allemande) à l’Ouest. 

La frontière officielle des deux blocs est pourtant loin et Berlin-est se retrouve isolée, une île soviétique au beau milieu du bloc de l’Ouest. Si du côté est une garde rapprochée empêche les citoyens de s’en approcher, le côté ouest, quant à lui, fut très rapidement la cible des artistes pro ou amateurs. Les citoyens se l’approprient tout en le dénonçant. Une fois tombé, il y a maintenant, donc, tout juste trente ans, le mur est devenu tout autant une oeuvre de patrimoine et un lieu d’art. 

Le Mur de Berlin a ainsi lancé la vague du Border Art. Cette forme d’art à visages multiples (et à business juteux) peut se définir comme “à la fois, l’art sur la frontière, de la frontière, à la frontière” selon Anne Laure Amilhat Szary (Le mur de Berlin, emblème du border art, France culture). La géographe précise que la séparation est de plus en plus représentée au sein de l’art contemporain. La fermeture progressive des frontières inquiète et fait ainsi naître tout une iconographie dénonciatrice. Les murs eux-mêmes deviennent ainsi des symboles non plus de fermetures mais de créativité, d’ouverture d’esprit et de libre expression. L’art démantèle la frontière et “une fois le mur démantelé, il devient symbole de liberté” (Yadegar Asisi). 

En 2017, le français JR s’attaque à la frontière USA/Mexique avec la photo géante d’un enfant mexicain.

En 2005, c’était le britannique Banksy qui pris pour toile la frontière israëlo-palestinienne, le Mur de Gaza. 

La Grande Muraille de Chine, le Mur d’Hadrien… l’Humanité a toujours usé de murs/frontières. En 1945, toutefois, il en existait à peine une dizaine. De nos jours, c’est plus de 70 qui sont soient déjà construits soient programmés. Ils recouvrent ainsi pour environ 40 000 km, c’est à dire 6 à 8% des frontières terrestres à ce jour. Un fait qui cristallise l’une des plus grandes peurs de la société mondialisée. 

Crédits carte: Radio France

A écouter : 

https://www.franceculture.fr/histoire/le-mur-de-berlin-embleme-du-border-art

https://www.franceculture.fr/geopolitique/le-monde-se-referme-la-carte-des-murs-aux-frontieres

A voir : 

#Beatlist : Netherfriends & Ed Sheeran

#Beatlist : Netherfriends & Ed Sheeran

BLOW by Aurélia

Comment passer de ça :

à ça ? :

Eh bien demandez à Ed Sheeran dans son dernier album intitulé N.6 Collaborations Project  sorti en Juillet 2019, qui a décidé de (bien) s’entourer afin de sortir un opus plutôt hétéroclyte. 

C’est pour cela qu’en rentrant du travail, écoutant ma radio rock préférée, que ne fut pas ma surprise à l’écoute de BLOW lorsque le speaker m’annonce le nouveau Ed Sheeran. Je tombe des nues car il faudra quand même avouer que le jeune marié Irlandais nous a habitué à de la pop, des ballades, parfois tout de même des airs hip hop ou rap mais pas un bon vieux rock qui donne envie de secouer sa chevelure de tigresse (ou de lion d’ailleurs). Alors pour ce morceau il est entouré de Bruno Mars qu’on ne présente plus et de Chris Stapleton. Ce dernier est une idole aux Etats-Unis, grand chanteur, guitariste et compositeur de country notamment. C’est avec lui que Justin Timberlake a créé Say Something en 2018, on le voit apparaître dans le merveilleux clip (tourné en plan séquence Mesdames et Messieurs ! ) réalisé par la boîte française La Blogothèque ici (le monsieur au chapeau de Cow-Boy c’est Chris):

Bref, des pointures et cela dans son album entier : Khalid, Cardi B, Camila Caballo, Eminem, 50 Cent, Ariana Grande, Skrillex, Travis Scott ou même H.E.R ! Bref, de tous styles, de toutes les couleurs, on aime ou on aime pas, on ne peut pas lui enlever son attractivité (Chanteur solo le mieux payé de l’année 2018 quand même avec pas moins de 110 millions de dollars derrière deux groupes mythiques Coldplay, U2 !)

Pour revenir au titre BLOW, même le clip nous fait rappeler les clips de Glamrock des années 70, plutôt minimaliste dans la mise en scène puisque c’est une fausse captation live du morceau, mais bien sûr léchée et travaillée dans le design des costumes, les plans, les couleurs, l’exposition choisis. Petit girl power en plus car ce sont trois actrices qui représentent les alter egos des trois chanteurs; toujours un peu étrange d’entendre des voix d’hommes sur des lèvres féminines mais elles sont magnifiques et nous donne envie de laisser échapper notre esprit rock’n’roll : sortez les cuirs, les fourrures et les clous !En bref, on sent qu’il s’est bien amusé dans toutes ces collabs que ce soit dans les morceaux ou dans les nombreux clips ! Un album bien évidemment numéro un des ventes à sa sortie aux Etats-Unis, Royaume-Uni ou encore en France. Allez jeter une oreille à l’album si vous vous en sentez même si ce papier n’est pas une promo pour Ed qui n’en a absolument pas besoin. Plutôt un billet de surprise confrontée à BLOW, qui m’a en effet soufflée de stupeur.


Netherfriends by Angie

            Encore un dimanche pluvieux, avant une semaine de reprise de cours, de travail, en bref, un dimanche morose. Jusqu’à l’arrivée d’une chanson, de cette chanson : Don’t be a fuck boy d’un certain Netherfriends. Du piano, une instru Soul Trap Rnb  accompagnée de parole nous poussant à profiter de la journée et de bien plus :  “Give it all you got just have fun, do what you want just don’t be a fuck boy”. Une découverte plus qu’intéressante donnant à cet après-midi tristounet un rayon de soleil.

         Derrière le pseudo Netherfriends se trouve Shawn Rosenblatt, producteur, songwriter et artiste basé à Los Angeles. Il s’est lancé un défi relativement impressionnant pour l’année 2019 : sortir un album chaque vendredi, soit cinquante deux albums sur une même année composé d’une dizaine de chansons. Chaque semaine, Shawn nous transporte dans un nouvel univers. Nous allons de Weeds à Songs for flowers tout en passant par Lonely as fuck, Daddy issues, Insecure as fuck, Freckles ou encore, Ghostin’, l’album de la semaine où sont écris ces lignes. Ces “thèmes” sont développés à travers une dizaine de chansons, nous exposant introduction, développement et conclusion du sujet. Ses musiques nous font voyager d’un aspect plus mélancolique à une tonalité joyeuse et dansante procurés par les différents styles musicaux mélangés (Rap, Soul, Blues, Rock Indie..) donnant notamment naissance au Blues Trap ou encore au Country Trap.

Fuck Boy on the Internet, dernier clip posté sur son site, illustre bien le contraste de l’univers de Netherfriends : Shawn, seul dans une rue, de nuit, dansant et fumant, nous invitant à lâcher prise, à nous déconnecter des réseaux sociaux ainsi que du travail pour pouvoir enfin profiter des bons moments de notre vie que le stress ronge. En résumé, une ode à la joie, une invitation à profiter de l’instant présent, de la vie réelle.

Netherfriends nous emmène dans un univers farfelu parsemé d’humour tout en abordant des sujets plus profonds, donnant une touche joyeuse à des thèmes qui le sont moins, un bon moyen de nous montrer que rien n’est tout blanc ou tout noir.