Avant d’être l’effroyable envahisseur, le viking est avant tout l’un des plus grands aventuriers de son temps. Si la théorie selon laquelle il aurait découvert l’Amérique avant Christophe Colomb ne fait pas l’unanimité, il n’en est pas moins un véritable explorateur. 

Couverture : Les Vikings, Richard Fleisher (1958)

L’appel du large 

Une image est indissociable de toute exploration viking, le drakkar. Ce bateau à la proue souvent décorée de créatures mythologiques, principalement des dragons, et dont il tire son nom effrayait les populations par sa seule vision. Il est à noter cependant que le terme “drakkar” est inexact et assez récent. Il est, en effet, apparu en 1840 dans le tome 1 de l’Archéologie navale d’Augustin Jal. Celui-ci utilise alors le terme de “drakar”, pluriel du suédois moderne “drake” qui signifie “dragons” (terme lui-même issu de l’ancien scandinave “dreki/drekar”). Le terme s’installe très rapidement dans le langage moderne et désigne désormais dans l’imaginaire collectif les fameuses embarcations nordiques. A noter, une fois encore, que ce type de bateau n’est pas le seul usité par les vikings. 

L’image de l’immense vaisseau à la proue surmontée d’une créature tout droit sortie de l’enfer est aujourd’hui universellement (re)connue et façonne par les arts une vision fantasmée et romantique du guerrier viking. 

La mer est très présente dans la culture viking. Outre son utilité certaine quant à la nourriture et autres transport de marchandises, elle symbolise l’inconnu et tant de possibles. Un symbole auquel ne résiste pas le viking qui mue par son désir d’aventure, de conquête et de richesse s’élancera sur les flots. Une vision de l’aventurier qui séduira les artistes et leur public tant dans la littérature et la peinture qu’au cinéma. 

Conquête et commerce équitable 

Nombre de légendes courent autour des raids viking. Leur invasion des territoires anglais notamment, a fait couler beaucoup d’encre et de pellicule. La culture de la guerre et l’importance des faits d’armes à leurs yeux font des vikings de redoutables adversaires. On conte et raconte énormément de mythes autour de ces guerriers presque inhumains à l’image du guerrier ours, le Berserk. Tous leurs voyages ne se terminaient cependant pas tous dans le sang et les larmes. Ils furent, également, de simples commerçants. Ils favorisent ainsi les échanges culturels tant sur le plan idéologique et linguistique que dans l’échange de denrées (périssables ou non). 

Si le viking marqua son époque par ses raids spectaculaires, il fut également un très grand aventurier. Une image quelque peu fantasmée par le cinéma qui ne montre guère un autre visage que celui du guerrier invincible, tatoué et sans pitié. Exception est faite, toutefois, quant à sa soif de découverte même si celle ci est souvent liée à l’écran par des motifs belliqueux ou avides.