#Hommage (8): ExploCiné/ Varda par Agnès (2019)

#Hommage (8): ExploCiné/ Varda par Agnès (2019)

“En faisant ce film, je voulais rappeler des choses qui ont fait mes films mais aussi les remettre au présent” .

Le 29 mars 2019, Agnès Varda s’éteint à Paris. Une vague d’émotion soulève le monde culturel. L’ouverture du festival de Cannes 2019 sera d’ailleurs l’occasion de lui rendre un hommage en grande pompe avec le discours d’Edouard Baer et le (très beau) “Sans toi”, tiré de la BO de Cléo de 5 à 7 (1962) interprété par Angèle.

Agnès Varda c’était une artiste prolifiquement curieuse. Agnès Varda c’était une figure de la Nouvelle Vague française. L’une des seules féminines d’ailleurs.

Agnès Varda c’était avant tout Agnès. Accessible. Indubitablement moderne. Libre.

Son dernier film, Varda par Agnès (2019), fut disponible sur Youtube via la chaîne Arte cinéma suite à sa disparition. Autoportrait en forme de travelling documentaire discontinu, Agnès explore la Mémoire(s) de Varda comme une dernière masterclass.

L’influence de la nouvelle vague

Agnès commence sa carrière en tant que photographe avant de se lancer dans le cinéma un peu comme ça, au hasard de sa curiosité. Elle réalise alors son premier long métrage, en 1955, La pointe courte et, déjà, les traits de son style bien à elle se font sentir.

L’influence de son époque tout d’abord. Il s’agit, en effet, des débuts de la période “hippy” et surtout, surtout, de la Nouvelle Vague. Période mouvementée s’il en est.

Elle fut la femme de Jacques Demy et amie de Godard et Jim Morrison. Son oeuvre tant cinématographique que plastique et photographique est imprégnée de ces influences et de ce rapport au monde si caractéristique.

Varda par Agnès ne fait pas exception. On retrouve la très grande importance accordée au montage mais aussi à la couleur, à la musique et la diction. Le film n’est plus seulement un conte narratif, mime d’une quelconque réalité. C’est une oeuvre complète tant au niveau de sa narration que de son identité visuelle ou musicale.

Elle teste. Elle invente. Elle s’amuse avec la caméra et le spectateur comme, par exemple, avec son “fondu à la couleur” (parce qu’après tout pourquoi n’aurions nous que des “fondus au noir” ?)

Exploratrice du regard

Agnès Varda est avant tout une très très bonne documentariste. Le mouvement des Blacks Panthers, le combat pour l’avortement ou encore la Guerre du Vietnam (1955-1975) sont passés devant son objectif.

Elle filmera néanmoins en priorité ce qui se trouve près d’elle. Le quotidien, les gens et les lieux qu’elle connaît. Elle recherche principalement ceux qu’elle appelle “les vrais gens”. Ces personnes, ces lieux et ces situations de tous les jours qui lorsque l’on y accorde un regard révèlent tant. C’est ainsi le regard que nous portons aux choses du monde qui interroge Agnès.

Ce n’est donc pas un documentaire au sujet d’elle même que nous livre la réalisatrice. Il s’agit là, en effet, beaucoup plus d’une balade, au gré de sa mémoire, certes, mais également de ses idées. C’est une réelle causerie entre Agnès et l’objectif, son vieil ami, support d’un regard magnifié.

Le regard ne devient cependant oeuvre qu’une fois réfléchi et travaillé. Notre inconscient est ainsi le filtre premier ; au cinéma, c’est le montage.

Je signe tout mes montages.(…) C’est la vraie écriture au cinéma”, déclare Agnès à Léa Salamé pour l’émission Stupéfiant ! Fidèle à ses premiers amours cinématographiques, elle use et s’amuse du montage pour créer le discours mais aussi et surtout l’émotion souhaitée. Le montage devient ainsi le principe de notre imaginaire qui se superpose à l’image perçue par la caméra ou l’oeil. La causerie/mémoires de Varda par Agnès ne déroge pas à la règle et nous propose une pérégrination aux côtés de ce et ceux qui l’ont inspiré.

Paysage mental

Varda par Agnès trouve ainsi sa place au sein de son oeuvre complète en ce qu’il regroupe ses inspirations mais aussi ses réflexions et confessions. C’est un véritable journal intime artistique qu’elle nous dévoile. Il est à remarquer, par ailleurs que Varda aime à distiller des bribes d’Agnès au sein de ses productions en général, à divers degrés.

Les deux causeries, ici, revêtent cependant un caractère plus intime. Agnès revient sur ce qui a fait Varda. Dates, lieux, personnes, réflexions, tout est présent dans ce carnet de croquis qui se transforme au fil de la timeline en un carnet de voyage coloré et bien rempli.

Si on ouvre les gens, on trouverait des paysages. Si on m’ouvrait, on trouverait des plages”, s’amuse Agnès, dans sa chaise de direction, face à la mer.

Une sociologie de l’imaginaire

Varda par Agnès c’est donc une entrée dans la réflexion de Varda presque comme une masterclass. Le déroulement et les choix autour du film viennent ainsi illustrer les confessions contées et rythment la balade.

Cette réflexion autour du cinématographe mais encore plus autour de l’art et du regard font de son oeuvre entière un recueil ludique et presque sociologique.  

La question de l’image, notamment, est au centre du discours et permet ainsi d’appuyer le rapport entre image et imaginaire. Elle interroge ainsi tant ce que l’on voit que notre perception du réel et surtout sa hiérarchisation.

Pourquoi prête t on plus attention à certaines choses ?

Qu’est ce qui fait que je ressente cela à la vue de ceci ?

Pourquoi cela est il comme cela ? Ne pourrait il pas être comme ceci ?

Elle insiste principalement et surtout sur “(l’importance) de filmer des choses que l’on ne comprend pas. Parce que même au cinéma, c’est important de sentir, d’éprouver”.

Il est très compliqué d’écrire à propos d’Agnès Varda, autant l’oeuvre que le personnage. Outre l’émotion de son décès, encore trop récent, Agnès c’est une oeuvre plutôt conséquente. Elle fut prolifique autant en quantité qu’en qualité. Son travail fut comme sa vie divers et ludique. Il est surtout accessible et ouvert à la réflexion face à notre perception individuelle. Celle ci en retire alors ce qui lui plaira comme un miroir. Un journal intime collectif et pour tous.

“C’est comme cela que je finis cette causerie. Je disparais dans le flou. Je vous quitte.

Voilà. Agnès a finit sa causerie. Elle s’enfonce dans la brume. Elle part vers on ne sait où. C’est fini.

https://www.youtube.com/watch?v=ZWNFniu-qH4
Sun o))) : une expérience physique

Sun o))) : une expérience physique

Vous allez déjà me demander : mais c’est quoi ce nom ? On nous met des parenthèses et ça se prononce juste « sun » alors pourquoi toutes ces lettres en plus ? Bref, ça commence plutôt mal. Mais, il ne faut pas s’arrêter à l’apparence n’est-ce pas ?

Surtout quand les photos de promo représentent ces messieurs portant des robes noires à capuches entourés d’un épais brouillard. C’est un certain style, on aime ou on n’aime pas.

Mais SUNN O))) c’est avant tout un groupe américain de drone métal fondé par Greg Anderson et Stephen O’Malley en 1998 à Seattle. Ce duo est le coeur du groupe mais n’hésite pas à s’entourer d’autres artistes tels que l’Icelandaise Hildur Guðnadóttir ou le feu Johann Johannsson.

« Qu’est-ce que le drone métal ? » je vous entends me demander. Alors le drone métal -à part porter un nom dans l’air du temps plutôt cool- définit avant tout un genre musical minimaliste et est souvent associé à la musique expérimentale. « Drone » en anglais signifie « bourdon » (non non pas l’insecte, quoi que le bruit qu’il fait doit avoir un lien en y réfléchissant bien…) c’est-à-dire une ou plusieurs cordes par exemple qui vibrent toujours sur la même note, pour schématiser un peu -demandez à votre pote du conservatoire si vous voulez plus de détails-. En tout cas, ces pionniers du drone métal a influencé toute une génération de groupe post-métal comme Pelican, Locrian ou encore les japonais Mono. Extraits de suite:

En parallèle du groupe, Stephen O’Malley et Greg Anderson participent à beaucoup d’autres projets musicaux et en tirent une grande richesse lorsqu’ils se retrouvent pour la création des morceaux de SUNN O))). Stephen fait notamment partie des groupes de doom métal Khanate ou encore Burning Witch et Greg est membre de Goatsnake pour ne citer qu’eux. Ensemble, les deux acolytes dans l’entité de SUNN O))) ont sorti une trentaine d’albums.

Cherchant toujours à expérimenter et à se renouveler, SUNN O))) est une expérience à vivre, que ce soit à l’écoute d’un enregistrement ou lors d’un concert. Ce sont souvent des morceaux qui durent plus d’une dizaine de minutes qui pénètrent au plus profond de vous-mêmes, dans vos os, dans votre chair. On ressort de leur concert comme après une séance chez l’ostéo en fait. On sait qu’il s’est passé quelque chose et on sait pourquoi on est venu. Que ce soit dans l’interprétation des morceaux ou des jeux de lumières, de fumée et autres, on sent que tout a été travaillé pour nous envelopper. Tous ces éléments font entièrement partie de l’expérience et sont calculés pour nous emporter. Tout ce que je peux vous dire, c’est que les sonorités sont plus que profondes, les poèmes deviennent des incantations tout à fait mystiques, il faut même parfois se concentrer pour apprécier les morceaux à leur juste valeur.

Je ne peux que vous encourager de tenter l’expérience et de commencer par une écoute de leurs morceaux, je vous mets ici le lien de leur dernier album Life Metal sorti cette année pour le Disquaire Day :

Si vous voulez en savoir plus, Télérama a reçu Stephen O’Malley pour une petite interview bien sympathique juste ici :

Et si jamais ça vous transporte, SUNN O))) sera de retour en Europe pour la suite de leur tournée, toutes les infos ici : https://sunn.southernlord.com/tour-data/. h

#Hommage en demi teinte

#Hommage en demi teinte

SPOILER ALERT !

Alors que l’ultime saison de Game of Thrones s’est achevée il y a peu un étrange sentiment s’est emparé de moi. En effet, pendant 9 ans nous avons vécu au rythme des stratégies et autres manipulations dans la course pour la conquête du trône. Cependant cette dernière saison a été source de déception pour grand nombre d’entre nous. La série nous a toujours, plus ou moins, habitué à une trame de qualité, un sujet réfléchi et travaillé.

Les stratégies politiques qui étaient au coeur du programme nous permettaient d’imaginer tous les scénarios possibles et inimaginables quant à l’issu du conflit. Nous avons vu évoluer les personnages au fil des saisons. La place des femmes est, surtout, y est très importante.  Elles sont au coeur de l’intrigue et sont celles qui détiennent le pouvoir, à l’image de Cersei et de Daenerys. Les soeurs Stark ont également bien grandi depuis la première saison. Les épreuves de la vie les ont obligé à s’endurcir et à prendre une place de plus en plus importante au coeur des stratégies. A l’inverse de nos jeunes soeurs, Cersei a vu sa vie se dégrader de saison en saison. Mais sa lente descente en enfer lui a permis d’explorer un côté plus humain de sa personnalité surtout lorsqu’il s’agit de ses enfants ou de son frère bien aimé.

Les femmes de la série ont toute évolué d’une façon positive à l’exception de Daenerys. En effet, notre « mother of dragon » qui avait pour ambition de libérer le monde des tortionnaires et autres dictateurs, prends peu à peu un chemin dangereux. Si certains ont trouvé rapide le changement de personnalité de Dany au cours de la dernière saison, j’ai trouvé, au contraire, qu’il était logique. Daenerys a toujours montré des tendances à la cruauté et à la dureté. Sa folie était simplement latente. Elle était inévitable tout comme sa mort.

L’évolution des personnages me semble cohérente au vu de ce qu’ils ont enduré. Là où le bât blesse c’est sur l’intrigue en elle même de la dernière saison et ses incohérences. En effet, les deux premiers épisodes sont plutôt corrects. Le premier nous plonge dans une certaine nostalgie et le deuxième nous prépare à la bataille et aux morts qu’elle va engendrer. Et là le troisième épisode arrive ! Ce fut les 45 minutes les plus insoutenables de ma vie à essayer de savoir qui était en train de mourir. Le fait qu’il soit tourné de nuit n’a fait que renforcer cet état de stress permanent. D’un point de vue technique l’épisode est grandiose. Oui, mais voilà la fin de l’épisode arrive et la mort du Night King également. Et là, un sentiment étrange s’empare de moi. Je suis partagée entre une certaine excitation et une certaine déception. La déception finira par l’emporter. Car oui maintenant que notre grand ennemi est mort que va-t-il se passer ? Alors oui il reste Cersei, mais tout de même il reste tellement de questions sans réponse concernant son identité ou encore son supposé lien avec Bran.

ATTENTION BIG BIG BIG SPOIL NE LIT SURTOUT PAS CETTE PARTIE SI TU N’AS PAS FINI !

JE T’AURAI PRÉVENU !

Le reste de la série ne sera qu’un prolongement de cette déception. La bataille de Westeros, enfin je devrais dire le génocide de Westeros, ne m’a pas beaucoup plus emballé. La mort de Cersei et Jamie, n’en parlons même pas. D’un point de vue rien à dire la dragon est toujours aussi impressionnant et les scènes de feu sont spectaculaires. Peut-être est-ce là le problème de cette dernière saison. Un parti pris tourné vers le spectaculaire et la technique au détriment du scénario. Car vous l’avouerez volontiers le dernier épisode semble arriver comme un cheveux sur la soupe. Après sa folie meurtrière, Danearys est assassinée par son bien aimé neveu Jon, qui du coup ne peut plus être roi car les alliés de Dany ne le permettrait jamais. Alors qui ? Qui a l’étoffe d’un roi. Et bien apparemment Bran. Le type qui est sensé avoir la clé pour détruire le Night King et qui au final n’a servi à rien est le nouveau roi. Il y a comme un léger problème. Que Jon ne soit pas roi à la limite, il ne veut pas du trône, c’est un choix trop évident, ok. Mais Bran ! C’est à n’y rien comprendre.

TU PEUX RE COMMENCER A LIRE ICI

La série a surtout su fédérer une communauté autour d’elle. Chaque sortie d’épisode était un véritable événement. Ils ont même été diffusés dans des bars. Les réactions des spectateurs sont également parfois filmées et sont souvent remplis d’émotions et d’éclats en tout genre.

https://www.facebook.com/Serievoresbymelty/videos/306900109985890/?v=306900109985890

Malgré une dernière saison en demi teinte, Game of Thrones restera une série d’une incroyable qualité tant d’un point de vue scénaristique que technique. Alors oui les saisons ne sont pas toutes de même qualité. Rappelons que la série est allée plus loin que les romans de Georges R. R. Martin, les scénaristes ont donc dû improviser sous la pression des publics et des producteurs. Nous sommes donc passés d’une série qui fait évoluer ses personnages en fonction d’un contexte social, des normes et des incitations qui les entourent, à une série qui dépeint des personnages guidés par des moteurs individualistes et psychologiques. En d’autres termes, la série s’est “hollywoodiser”.

Cette dernière saison s’achève donc avec un sentiment de déception et un arrière goût amère. L’arrière goût, de sept saisons d’intrigues bien pensées, bien réfléchies pour, au final, « tout ça pour ça ». À tel point qu’une pétition a été lancé demandant aux scénaristes de ré-écrire la dernière saison. Celle-ci a, d’ailleurs, déjà récolté plus d’un million de signatures. Reste l’espoir d’une fin de meilleure qualité dans les romans.

#Hommage : Les références et la pop culture

#Hommage : Les références et la pop culture

Pour notre nouvel article sur le thème de l’hommage nous allons aborder l’usage de référence dans les séries. Comme vous avez déjà pu le lire dans l’article de mon cher collègue Maël certaines séries rendent hommage à la pop culture à laquelle elles appartiennent et s’inscrivent ainsi dans la lignée de la géniale Community. Les références sont parfois subtiles pour les néophytes que nous sommes. Par exemple aviez vous noté la référence au film Heat dans un épisode de Kaamelott ? Outre sa fameuse réplique »Foutez-moi le camp » empruntée à notre légendaire Louis de Funès, Alexandre Astier a souhaité rendre hommage à ce grand film qui réunit pour la première fois sur le même écran Robert de Niro et Al Pacino. Ainsi le Roi Arthur (Alexandre Astier) et Lancelot (Thomas Cousseau) réinterprète la célèbre scène du restaurant où nos deux légendes se livrent à un dialogue devenu culte. Quelles soient subtiles ou pas elles, font souvent le charme et la marque de fabrique d’une série.

The Big Bang Theory  

En matière d’hommage à la pop culture, Community n’est pas la seule série à faire régulièrement des références à des films ou séries cultes. En effet, The Big Bang Theory excelle en la matière.

Ça n’est un secret pour personne, nos scientifiques préférés sont fans de science-fiction. C’est pourquoi des références à des séries télévisées ou des films du genre sont régulièrement présentes. Les plus courantes sont : Star Trek, Star Wars, Stargate, Battlestar Galactica, Babylon 5, Doctor Who, Firefly, Le Seigneurs des anneaux, Twilight, Game of Thrones, The Walking Dead, Terminator, Buffy contre les vampires ou encore Harry Potter pour ne citer qu’eux.

Ainsi, les références se multiplient au fil des saisons. Notamment avec l’appartement de Will

Wheaton le pire ennemie de Sheldon dont le numéro 1701 n’est autre que le matricule de l’U.S.S Enterprise dans la série culte Star Trek : la nouvelle génération. Série dans laquelle, par ailleurs, jouait Will Wheaton.

Autre référence, les équations qui ornent les tableaux sont pour la plupart authentiques

cependant il arrive parfois que l’équipe de la série s’autorise de petites libertés. Comme par

exemple lorsqu’elle s’est amusée à reproduire à l’identique les équations que l’on peut apercevoir sur la tableau d’Indiana Jones dans Les Aventuriers de l’Arche Perdue.

Mais les références ne renvoient pas constamment à des séries ou films de SF. Parfois il s’agit simplement de classiques du cinéma comme lors de la scène dans la chambre de la mère d’Howard qui fait référence à celle du film Psychose d’Alfred Hitchcock,on reconnaît même la scène du film grâce notamment à la célébre musique du film. Ou encore lorsque Howard, Bernadette et Amy sont au Cheescake Factory et que Bernadette simule un fou rire. Cette scène fait référence au film Quand Harry rencontre Sally, dans lequel Sally simule un orgasme dans un restaurant.

Les Simpsons

On ne peut parler de référence culturelle dans les séries sans parler des Simpsons. La série

animée est bourrée de références culturelles. Qu’il s’agisse de cinéma, de musique, de série ou de littérature la série a su s’approprier les codes de la pop culture avec brio et humour. C’est très simple chaque épisode contient au moins une référence culturelle.

Les références cinématographiques peuvent se manifester par une simple mention, mais le plus souvent il s’agit de la reproduction d’une scène ou d’un plan du film. C’est souvent le cas lors des épisodes spéciaux d’Halloween : le Simpson Horror Show. Nous avons ainsi pu redécouvrir l’histoire de King Kong à travers King Homer, ou encore la reproduction du célèbre Shinning de Stephen King.

Les films ne sont pas les seuls à être utilisés comme références dans les Simpsons. En effet, certains tableaux et photographies célèbres sont également repris dans la série animée. C’est le cas de La Persistance de la mémoire de Salvador Dali, de La Joconde et bien d’autres.

De nombreux acteurs et personnalités ont fait cameos on également au cours des saisons. Certaines personnalités se sont alors prêtées au jeu du doublage mais toutes n’ont pas accepté comme Anthony Hopkins ou Clint Eastwood. Leur personnage a donc été doublé par une autre personne. En revanche, certains n’hésitent pas à donner de leur voix comme c’est le cas du groupe Metallica qui a repris sa célèbre chanson Master of Puppets lors d’un épisode.

Certaines références peuvent être propres à la version originale ou bien à la version française ou même parfois à la version québécoise. On peut citer l’exemple de l’épisode Les Ailes du délire, qui fait référence au film de Wim Wenders, Les Ailes du désir. Cette référence ne se trouve que dans les versions françaises et québécoises. La version anglaise quant à elle s’intitule Lisa the Skeptic.

Autres exemple, l’épisode Mini golf, maxi beauf s’intitule Dead Putting Society dans la version anglaise, en référence au film Le Cercle des poètes disparus (Dead Poets Society), film auquel il n’est pas fait référence dans la version française. Il est donc probable que d’un pays à l’autre, l’épisode soit totalement différent.

American Dad  
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American Dad est une série qui dépeint le quotidien de Stan Smith, agent de la CIA, de sa petite famille et de l’alien qui vit chez eux Roger. Elle est une critique à l’Amérique sécuritaire et parano de Bush. La série est elle aussi bourrée de références. Pour commencer, chaque titre d’épisode est une référence à un titre de film, de littérature ou encore de chanson. Casino Normale, par exemple, fait référence au James Bond, Casino Royal. Ou encore, Whole Slotta Love fait référence à la chanson Led Zepplin, Whole Lotta Love.

Mais les références sont le plus souvent amenées par Roger. En effet, l’extra-terrestre est friand de déguisement et à chaque épisode il nous livre un nouveau personnage. Ainsi, lors d’un épisode où il joue le personnage d’un sportif célèbre médaillé aux J.O, il va entretenir une relation avec sa médaille d’or semblable à celle de Gollum dans le Seigneur des Anneaux. S’ensuit alors une quête durant laquelle Stan et son fils Steve essayent de détruire la médaille en se rendant au sommet d’une montagne où se trouve la flamme olympique.

How I Met Your Mother  

Oui, je sais encore cette série ! Et oui encore je vous avais prévenu je suis une fan inconditionnelle et puis ce n’est pas de ma faute si elle colle au thème ! En effet, les références à Star Wars et Indiana Jones sont fréquentes tout au long de la série. Pour commencer Barney possède tout de même un Stormtrooper (soldat de l’armée impériale) le décor est donc posé (c’est le cas de le dire).

Ensuite nos trois amis que sont Ted, Marshall et Barney ont pour tradition de regarder tous les trois ans la première trilogie de la saga (parce qu’on le sait tous c’est la meilleure). Enfin, c’est bien évidemment le film préféré de Ted, à tel point que c’est un critère pour choisir une fille. En effet lorsqu’il s’apprête à épouser Stella il lui fait d’abord regarder la trilogie qu’elle n’avait jamais vu.

L’avenir de leur relation ne tient alors qu’au simple fait de savoir si elle a ou non aimé le film.

Nos chers amis sont également fans de la saga Indiana Jones. C’est pourquoi, lorsque Ted devient professeur d’architecture à la fac, Marshall ne peut s’empêcher de lui offrir le même chapeau et le même fouet que son héros, Indiana. De même  au cours de la dernière saison, Ted est amené à choisir entre plusieurs filles pour passer le weekend, ces choix sont alors commenté par le gardiens du Graal faisant référence à la scène du Graal dans Indiana Jones et La dernière croisade.

Vous l’avez donc constaté la culture pop a inspiré de nombreuses séries et continue de le faire à travers la culture geek et animée. Preuve que toute une génération reste encore marquée par tous ses grands classiques  Les références à d’autres séries (ou autres oeuvre et personnalités cultes du genre) insèrent la série dans la communauté de la pop culture lui conférant ainsi une certaine légitimité. La pop culture est alors hissée au rang de culturelle réelle.

#Hommage : Community et la pop culture

#Hommage : Community et la pop culture

C’est avec un plaisir immense que je vous présente de cette série car elle est pour moi l’une des meilleurs séries humoristiques de son époque. Elle fait référence à tellement d’œuvres de la pop culture qu’elle devrait être vue par tous ceux qui s’y intéresse. Il est regrettable qu’aussi peu d’œuvres (série, livre, film) soient capable de retranscrire la pop culture avec autant de finesse et de talent.

Pour remettre les choses dans leur contexte, cette série prend place dans les années 2010-2015, au travers de 3 saisons cultes et de 3 autres passables voir médiocres suite au départ forcé de son capitaine pour la quatrième saison. Les deux dernières saisons n’arrivent jamais vraiment, malgré le retour de Dan Harmon aux commandes, à remonter la pente. Quelque chose s’est brisé. Le départ de certains acteurs rompt également l’harmonie dans la série. L’histoire se déroule dans une fac publique américaine fictive, Greendale Community, où nous suivons un groupe de 6 personnes inscrites dans un groupe de travail d’espagnol. Chacun des 6 protagonistes ont leurs propres problèmes, leurs faiblesses qui résurgent d’un manque de confiance en soi. Rien de plus classique me direz vous mais vous ne pouvez pas avoir plus tort! Elle réussit cependant là ou beaucoup d’autre échouent ,c’est à dire à se démarquer par des personnages finement joués et des situations impensables faisant douter de la santé mentale du réalisateur, entre génie et folie.

Les épisodes

Les épisodes sont construits comme référence à une série ou à un film, à chaque épisode son univers. On passe, par exemple, de Star Wars aux westerns, de la nuit des morts vivants à  Dr Who et Donjons et dragons. Les références y sont tellement nombreuses qu’il serait difficile de toutes les lister. Pour comprendre la pop culture il faut s’attaquer à des œuvres majeures, mais la retranscrire dans une série c’est se mettre en danger. Là où Community réussi à être absolument jouissif et géniale, c’est qu’elle réussi à construire sa narration dans un univers différent de ce qui fait le cœur de son intrigue, et cela sans jamais trébucher ! Les épisodes sont construits afin que ce soit la référence qui serve le récit et non l’inverse. Community ne tombe ainsi jamais dans le fan service, bien au contraire. Les situations sont toujours amenées de telle sorte qu’on ne saurait que rire même si l’on ne connaît pas la référence exacte.

Les personnages

C’est l’essence même du concept de la pop culture qui est ici transfigurée dans les personnages, surtout un, Abed, fan de pop culture, par qui d’ailleurs beaucoup de l’humour et des références de la série passe. Les 6 personnages représentent pour beaucoup les différents aspects de nos vies et de nos angoisses : l’âge, le fait d’être parent, de vouloir avoir de l’argent, nos folies et nos craintes. Un hommage évident est fait aux schémas dits classiques (le roi, le fou, le soldat, le rebelle, l’élément perturbateur, etc), cependant analyser la complexité des personnages au travers de ce seul prisme serait réduire leur importance dans la construction de la narration. Ils représentent, en effet, davantage les névroses des USA et cette fresque hilarante nous fait toucher du doigt l’inconscient de l’Amérique.

Pourquoi c’est si bien ?

Même si l’on peut rire des clins d’œil qui sont faits tout au long de la série, les œuvres dont s’inspire les épisodes ne sont jamais traitées avec légèreté mais avec un sérieux proche de la folie maniaque qui inspire un respect pour le réalisateur. Les 3 premières saisons sont un hommage sans égale à ce que peut être la pop culture, une référence commune à un certain nombre d’œuvres majeurs. La 4ème saison tombe malheureusement dans un fan service et une méconnaissance des œuvres, ainsi qu’un manque de finesse flagrant dans l’exploitation de celles ci. A ce titre, on peut comparer cette quatrième saison au film Ready Player One dans sa gestion de la pop culture, en ce qu’elle s’adresse au plus grand nombre sans finesse. Là où les 3 premières saisons peuvent s’adresser à tout le monde, la 4ème saison donc ne s’adresse qu’aux novices en pop culture et aux fans de la série. Un hommage à un hommage à la pop culture c’est trop, soyons honnête.

Community est une série à part, car le réalisateur comprend d’une telle manière le matériel de base que chaque épisode possède sa logique et son déroulement tout en s’inspirant de ce qui caractérise l’œuvre sous-jacente. Un prouesse bien rare et qui permet de mettre en avant l’œuvre duquel elle s’inspire. Enfin un véritable hommage à la pop culture!

#Hommage: Once upon a time au pays des contes de fées

#Hommage: Once upon a time au pays des contes de fées

Nous avons tous grandi avec les contes de Grimm, Perrault ou encore Andersen. Ils ont bercé notre enfance notamment grâce aux multiples adaptations de Disney. Qui n’a pas rêvé devant Cendrillon, ou été effrayé face à la méchante sorcière de Blanche Neige. Pourtant le discours est bien souvent enjolivé en comparaison des versions originales.  Par exemple, le long métrage animé Cendrillon, présente de mignons petits oiseaux de qui l’aident gentillement à préparer sa robe tout en sifflotant. Eh bien lorsqu’on lit le conte on s’aperçoit rapidement que les gentils petits oiseaux ne le sont pas tant que ça. En effet, ils n’hésitent pas à crever les yeux des deux demi soeurs de Cendrillon. Ambiance !

La petite sirène d’Hans Christian Andersen ne connait pas tout à fait la même fin selon la version. Si vous regardez le Disney, Ariel rencontre son prince et ils eurent beaucoup d’enfants et vécurent heureux.

Dans le conte Andersen l’histoire est tout autre. En effet, la pauvre Ariel ne finit pas avec son prince charmant. Ce dernier se marie avec une autre laissant Ariel à son triste sort qui se suicide de chagrin. On est bien loin des fins joyeuses des Disney !

Ces histoires et personnages s’ils sont aujourd’hui un peu délaissés des plus âgés sont cependant largement (ré)interprétés. La série, nouveau conte populaire, n’est pas en reste. qu’il s’agisse de les reprendre mot pour mot ou simplement leur schéma narratif, ces histoires continuent de nous inspirer.

Le 20 mars dernier avait lieu la journée mondiale du conte. L’occasion pour nous de revenir sur des séries qui se sont inspirées de nos contes préférés et les ont adapté d’une manière différente de celle que nous avons connu.

Once Upon a Time (2011-2018)  

Once Upon a Time est une série de 7 saisons diffusée sur la chaîne ABC qui retrace les aventures de personnages de contes de fées qui vivent dans la petite ville de Storybrook. Tout commence au Pays des Contes, la Méchante Reine interrompt le mariage de Blanche Neige et du prince Charmant en les menaçant de jeter une malédiction qui les privera tous de leur fin heureuse. Les jeunes mariés, inquiets pour leur enfant à venir car Blanche Neige est enceinte, (vous ne voyez pas ma tête mais je viens de réaliser qu’ils se sont marier dans le péché !! OMG ) les deux amoureux courent voir Rumplestiltskin un dangereux sorcier peu scrupuleux. 28 ans plus tard Emma Swan une auxiliaire de justice reçoit la visite de son fils qu’elle avait abandonné à la naissance. Ce dernier lui demande de le suivre pour venir en aide à tous les personnages de conte pris au piège dans la petite ville de Storybrook. En effet, ils ont tous perdu la mémoire suite au sort lancé par la Méchante Reine. D’abord réticente elle finit par accepter s’en suit alors une ribambelle de péripéties.

Si la série nous permet de nous replonger dans nos contes préférés, elle offre surtout un nouveau regard sur ces histoires aux premiers abords féeriques. Les auteurs ont choisi d’emprunter des chemins plus obscures qu’à l’accoutumée se rapprochant plutôt des versions originales des contes. Ainsi, Blanche Neige n’est pas aussi pure et innocente qu’elle n’y paraît et la Méchante Reine a quelques raisons de lui en vouloir. Bon certes sa réaction est un peu disproportionné mais tout de même la petite fille martyrisée par sa méchante belle mère n’est pas si innocente qu’elle voudrait le faire entendre.

Si la série débute avec l’histoire de Blanche Neige, les saisons qui suivent verront vivre les

personnages de la Belle et la Bête, Robin des Bois, Peter Pan (qui n’est lui non plus pas aussi

innocent qu’il en à l’air) , le magicien d’Oz, la Reine des Glaces et bien d’autres. La série a donné lieu à un spin-off, Once Upon a Time in Wonderland dans lequel nous pouvons suivre les aventures d’Alice en quête de son âme soeur.

Grimm (2011-2017)  

Diffusée sur NBC la même année que Once Upon a Time, Grimm se déroule dans un monde où les monstres des contes et légendes sont réels. Nick est policier à Portland lorsqu’il découvre qu’il fait parti d’une lignée de gardiens en charge de protéger l’humanité et de détruire les créatures qui deviendraient dangereuse. La série met, ici, en avant la noirceur de l’univers des contes, en jouant sur les deux visages des créatures.

En effet, ces créatures (les Wesen) sont dotés de deux visages. Le premier est un visage

d’apparence normale, humaine et, le deuxième révèle le vrai visage des créatures. Ce

deuxième visage n’est visible que par les Wesen eux-même et notre cher Nick.

Mais comme dans la vrai vie tout n’est pas blanc ou noir. Ainsi, alors que Nick a pour mission de de tuer tous les Wesen qui croiseront sa route, il se lie d’amitié avec un Blutbad (le loup garou du petit chaperon rouge), Monroe. Nick souhaite une cohabitation pacifique entre les différentes espèces humaines et légendaires. Il doit alors faire face à un lourd passif de traditions et de préjugés au sein duquel sa famille n’est pas innocente. Au cours de la série, on se rend compte progressivement que les Wesen ont infiltré les plus hautes sphères de la société. Ainsi on apprend qu’Hitler était un Wesen, évidemment un homme aussi cruel que lui ne pouvait être qu’une créature surnaturelle.

The Beauty and The Beast (2012-2016)  

Nous parlerons ici du remake de 2012 et non pas de la série de la fin des années 80.

L’histoire prend place lorsque l’agent de police Catherine Chandler est encore enfant. Elle est alors témoin du meurtre de ses parents et est sauvé de justesse par une étrange créature. Même si personne ne l’a jamais cru elle a toujours été persuadée que c’est un être humain qui l’a sauvé et non pas une bête.

Devenue adulte Catherine est donc agent de police. En enquêtant sur un meurtre elle suit une piste qui la conduit à un ancien médecin prénommé Vincent Keller. Le problème est qu’il est supposé être mort en Afghanistan où il a servi en 2002. Quelle n’est pas sa surprise lorsqu’elle apprend qu’il est toujours en vie et qu’en plus c’est lui qui lui a sauvé la vie des années auparavant. Il a dû vivre caché comme un reclus pendant 9 ans car Vincent a un secret. Lorsqu’il s’énerve il devient une bête. Alors, je vous vois déjà venir, rien de comparable avec Hulk, faut pas abuser non plus. Mais il peut faire des dégâts et surtout lorsqu’il est dans cet état il ne fait pas la différence entre les gens qu’il aime et ses ennemis, tout le monde devient une cible potentielle.

Mais il en faut plus pour effrayer Catherine qui jure de le protéger et de garder son secret.

Vous l’aurez donc compris les adaptations séries de nos contes de fées préférés mettent en avant la noirceur de ces histoires, prenant le contre pied des dessins animés qui ont bercé notre enfance. En soit, c’est en quelque sorte un retour à la réalité. La multiplication des séries sur le thème au début des années 2010 peint des monstres qui sont devenus les nouveaux héros. Pour preuve, les nombreuses séries ayant pour thème vampires, loup garou et autres sorcières qui inondent nos écran depuis le succès planétaire de Twilight. Peut-être est-ce une façon de montrer que nous avons tous une part de noirceur en nous et que savoir l’accepter ne nous fera que mieux avancer. Il s’agit là d’un retour à la nature originelle des contes qui est d’enseigner et dans laquelle tout n’est pas noir ou blanc.