Parce que les Fêtes maritimes de Brest ne sont pas seulement une fête par et pour les marins ; en tout cas, pas pour cette 8ème édition… Pourquoi faut-il prendre ses billets ?
Alors que le covid (oui encore lui…) a mis un stop à l’édition de 2020, après huit longues années d’attente, les Fêtes maritimes de Brest reprennent en 2024. Une édition attendue donc, pour les fans de navires et de tout ce qui touche au thème maritime. Brest 2024, c’est plus de 1 000 bateaux accueillis, autour de 1 500 artistes et près de 100 000 personnes attendues par jour du 12 au 17 juillet prochain. C’est tout simplement le plus gros événement d’un point de vue affluence du public avant les JO 2024. Et cette année, la programmation culturelle vaut le détour et se veut tournée par tous et pour tous. Donc, même si vous n’êtes pas Bretons ou peu acoquinés avec cette culture ; je vous assure, vous trouverez votre compte.
Exit l’unique grande scène et bienvenue à près de 10 espaces scéniques dont 4 scènes nocturnes (représentant des escales géographiques : Escale Atlantique, Manche & Mer Celtique, Méditerranée et Pacifique, totalement scénographiées pour vous faire voyager) qui vont ambiancer les quais avec des artistes, habitués des festivals et véritables légendes de la musique bretonne et celtique.
Notons alors la présence d’Alan Stivell et de Dan Ar Braz, dont les carrières durent et perdurent depuis près de 40 ans tout comme le galicien Carlos Nunez. Si ces noms vous sont inconnus vous devriez cependant avoir déjà entendu certains de leurs morceaux en dégustant une crêpe pendant vos vacances en terres armoricaines.
Pour les amateurs de rock un peu plus soutenu, vous pourrez profiter du groupe quimpérois Red Cardell -qui fête d’ailleurs la sortie de leur nouvel album- ou le mythique collectif du Celtic Social Club, qui a bien chauffé les Vieilles Charrues en 2023. Et si jamais il fallait vous convaincre musicalement davantage, sachez que l’orga n’oublie pas de mettre en avant des propositions fusion entre musique traditionnelle et électro avec Tekmao et Plantec ou encore une fanfare à consonances techno qui porte très bien son nom : Technobrass – formée par des musiciens venus des quatre coins du monde-.
J’oublie là beaucoup de propositions notamment localisées sur les scènes dites “Méditerranée” et “Pacifique”. Pour avoir toutes les informations détaillées de la programmation, allez faire un tour sur le site des fêtes (lien ci-dessous).
En bref, en soirée, vous aurez le choix entre quatre scènes avec au moins 3 concerts sur chacune d’elle à partir de 17h30 ; soit autour de 12 concerts / propositions artistiques en simultanée…
Pour celles et ceux qui recherche alors plutôt une ambiance plus chill, les Fêtes maritimes proposeront aussi tous les soirs à partir de 21h un ciné plein Air avant, à 23h, de présenter des shows nocturnes ; le classique feu d’artifice du 14 juillet mais, plus inédits, du mapping sur l’emblématique bâtiment du Grand large sur le port de commerce de Brest, un spectacle de drones en ouverture le 12 juillet, ainsi que la célébrissime parade nocturne de clôture, qui sera mise en musique cette année par Yann Tiersen (compositeur de la BO d’Amélie Poulain).
Les journées seront également bien remplies puisque le public pourra retrouver des spectacles de rue -proposés en collaboration avec le Centre des Arts de la Rue , le Fourneau – et une programmation artistique mêlant arts et sciences dans le bâtiment de ce dernier. Des spectacles pointus et inédits pour un public curieux de découvrir d’autres propositions dans un festival devenu pour le coup réellement pluridisciplinaire : un vrai pari pour cette édition 2024 !
Il faudrait alors plus d’un article pour détailler cette programmation riche et variée, qui vraiment, essaie de n’oublier personne, de 7 à 77 ans comme dirait l’autre…
Evidemment, vous retrouverez les immanquables chants de marin et autres bagads (dont le bagad de Lann Bihoué, habitué des défilé du 14 Juillet sur les Champs Elysées) partout éparpillés sur les 7 kilomètres de quais, mais vous n’êtes pas à l’abri aussi de tomber sur des propositions hautes en couleurs et qualitatives au détour d’une voile de bateau ; gardez l’oeil !
Tout cela pour le prix imbattable de… 17€ par adulte !Retrouvez toutes les actus et informations pratiques sur les réseaux de Brest2024 IGT / FB et sur le site
On est allés voir le très attendu Dune partie 2. Regard croisés sur LE blockbuster de ce début d’année.
Anastasia, chroniqueuse cinéma & série :
On va pas se mentir on était assez excités à l’idée d’aller voir ce deuxième volet de la saga Dune. Après une sortie repoussée à cause du mouvement de grève à Hollywood, nous avons enfin pu découvrir ce nouvel opus.
Alors que dire de Dune Part 2 ? Et bien commençons par l’histoire. Si le premier volet pose les bases en nous expliquant l’importance et les enjeux de la planète Arrakis, ce deuxième volet nous plonge dans le vif du sujet. Paul commence à prendre conscience de son rôle et de son importance de par son statut de messie “Lisan-al-Gaib” (La voix d’ailleurs). L’histoire nous plonge davantage dans les coulisses de ce monde politique, où la religion et surtout la foi sans faille permettent de manipuler les foules et déclencher des guerres, le tout orchestré par les Bene Gesserit. Si le peuple des Fremen n’est pas tout de suite convaincu de l’identité de Paul, il ne tarde pas à se laisser convaincre et voue alors un véritable culte à Paul. On peut d’ailleurs se dire que c’est presque un peu trop, parfois même un peu grotesque. Toujours est-il que Paul va se révéler en leader et accepter sa destinée.
Si l’histoire joue un rôle essentiel dans ce film, l’esthétique ainsi que la musique apportent une autre dimension au film. Alors qu’en 2024 on pourrait se dire qu’on a tout vu en matière d’effets spéciaux, Denis Villeneuve nous prouve le contraire. Rien que les différentes scènes où les Fremen et Paul chevauchent des vers géants sont impressionnantes de techniques. Les plans sont magnifiques et nous plongent dans la réalité du désert. Et cette musique à vous faire frissonner de par sa puissance et son intensité.
Enfin, bien évidemment un film n’est rien sans son casting. Timothée Chalamet pour qui le rôle de Paul a été écrit sur mesure, remplit parfaitement son rôle de messie, sa performance est impeccable. De même que Zendaya, qui n’a plus vraiment besoin de nous prouver son talent de comédienne. Très attendu, le personnage d’Austin Butler souffre d’un problème de rythme qui ne lui permet pas d’explorer son personnage plus en profondeur. En définitif, Dune part 2 est un bijou de science-fiction qu’on ne peut que vous recommander d’aller voir au cinéma. On est déjà impatient de voir le troisième volet qui d’après Denis Villeneuve sera le dernier de la saga.
Coline, rédactrice en chef:
Très attendu, le second volet de l’adaptation de la saga Dune (Frank Herbert, 1965, USA) par Denis Villeneuve est sorti depuis quelques semaines et fait déjà mieux que le premier volet. Il dépasse, en effet, d’un million de spectateurs son prédécesseur. Un vrai phénomène qui montre l’engouement autour de la science-fiction ces dernières décennies. Alors, ce deuxième volet, qu’est ce que ça vaut ?
Pour commencer, arrêtons nous sur le superbe travail fait autour du sound design et de la musique. Choisir une ambiance auditive pour un film n’est pas facile et encore moins lorsqu’il s’agit de science-fiction et donc de “bruits” qui n’existent pas forcément. La patte Denis Villeneuve est alors ici un match made in heaven comme ils disent à Hollywood. Ces sons métalliques et grandioses qui nous avaient séduits dans Blade Runner 2049 et la pépite Premier Contact collent parfaitement à l’univers de Dune entre visions terrifiantes sur Arrakis et choc métallico-gore sur Giedi Prime.
La musique hypnotisante de Hans Zimmer (qu’on ne présente plus!) complète alors l’expérience auditive Villeneuvienne et la rend incroyablement immersive.
Non content de nous attirer dans la camionnette avec son travail sur le son, ce qui marque dans cet opus c’est surtout son esthétique visuelle absolument divine. La caméra dévoile parfois avec parcimonie, parfois à la manière d’un uppercut dosé et rythmé, des costumes et des décors d’une très grande richesse. On adore la lumière manichéenne de Giedi Prime et les inspirations égyptiennes du sietch arrakien ou encore, les références aux tatouages berbères. La recherche dans l’univers visuel est visible et, loin de le rendre messy, le rend, au contraire, cohérent et superbement détaillé. Une petite critique pourrait lui être opposée cependant. Certaines de ces références sont très visibles et peut-être un peu trop. Le presque copié collé parfois de la culture fremen avec les cultures moyen orientales, si elle permet d’ancrer le discours dans notre réalité, peut cependant rendre celui-ci moins universel et desservir le côté “parabole” de la SF. Faut-il ancrer la SF dans son temps ou la rendre intemporel ? Ceci est large (et autre) débat.
On ne va pas épiloguer, sur les thèmes abordés par ce second opus d’une saga qui mériterait un peu plus qu’une simple critique. Soulignons l’adaptation de l’histoire à l’écran qui peut être un travail difficile, surtout dans le cas d’un lore aussi riche que celui de l’œuvre de Frank Herbert. Tout y est, malgré des petites concessions au sacro-saint cinéma, et reste compréhensible au premier visionnage.
Quelques mots, enfin, de la performance de Timothée Chalamet, Zendaya et tous les autres qui n’est pas pour rien dans l’expérience immersive qu’est Dune 2. On a aimé Austin Butler en tueur sanguinaire quoiqu’un peu classique. Il faut surtout parler de Rebecca Ferguson qui nous scotche par le nombre de strates qui compose son jeu de mère aux accents gourouesque.
En conclusion, est ce qu’on ira voir le troisième opus ? Sûrement
Est ce qu’on pense que le Dune de Denis Villeneuve est la meilleure saga SF de cette décennie pour le moment ? Absolument !
La religion et la superstition ont une influence indéniable sur les arts. Les représentations religieuses diffèrent d’une ethnie à une autre (l’islam réprouvant la représentation humaine ou animale par exemple, l’art peul se concentrant surtout sur les objets et les vêtements).
La sculpture tient aussi compte de ces religions et de ces croyances et, des Bétis-Fangs aux Bamilékés, les formes changent, comme les sujets. Les Bamilékés notamment ont une personnalité artistique bien affirmée, avec la sculpture des formes, du mobilier, des objets d’art ou du quotidien. Le Cameroun est un pays très traditionnel où chaque peuple, chaque groupe ethnique possède sa propre expression artistique. C’est pour cette raison que le fond culturel camerounais, par son ampleur et sa diversité, intéresse de nombreux anthropologues et de nombreux chercheurs à travers le monde. Réalisant l’importance de son patrimoine, la politique camerounaise cherche à le protéger depuis 1974, année de lancement du festival national des Arts et de la Culture, aujourd’hui malheureusement moribond.
Un conseil : on vous fera croire que la pièce que vous voulez acheter sur le marché est originale et ancienne, ce qui, bien sûr, augmentera considérablement sa valeur… Il faut savoir que des pièces originales, il n’y a en a plus en circulation, considérez que si cela vous plaît, cela peut justifier les quelques francs que vous dépenserez.😏
L’un des premiers arts que nous pouvons citer ici est celui des masques camerounais. Les masques sont toujours façonnés dans du bois. Ils sont sculptés dans tout le pays avec cependant un net avantage au sud, pour le plus grand nombre et pour leur style plus varié, qu’au nord du pays. Leur caractère diffère selon la région où ils ont été créés : ainsi, dans la savane, ils sont généralement sculptés dans une position où ils font un sourire grimaçant ; dans la forêt, ils sont géométriques, chez les Tikars, ils sont drôles, et ils ont la forme d’une tête d’éléphant pour le culte des morts chez les Balis. Mais les plus beaux sont sans doute ceux de l’art bamiléké et ceux de l’art bamoun. Les masques ont traditionnellement des rôles symboliques et sont utilisés très fréquemment dans les danses.
La population bamilékée s’est installée dans l’ouest du Cameroun. L’art a toujours été pour ce peuple quelque chose de très important au même titre que la religion ou la guerre.
A part les masques, les Bamilékés sont réputés pour leurs statues et pour leurs pièces de mobilier sculptées dans du bois. Les statuettes ont des formes très arrondies, les joues rondes, le front bombé, le ventre arrondi. Les jambes sont généralement courtes, dodues et pliées.
Malheureusement, avec la recrudescence de ces statues destinées aux touristes, les sculpteurs, soucieux de réaliser les modèles en grande quantité, ont petit à petit homogénéisé les formes des statuettes et le caractère arrondi des statues traditionnelles a tendance à se perdre. On peut également noter l’importance accordée aux bijoux, surtout les bracelets, très ornés. En plus de la sculpture sur bois, l’un des arts traditionnels des Bamilékés est le perlage (souvent en verre, utilisé pour orner des statuettes, des trônes, des masques, avec des cauris, petits coquillages en porcelaine) Les perles et les cauris représentaient à l’époque un moyen de paiement et représentaient donc la richesse et le statut social des personnes.
La culture bamoun est également riche en sculptures sur bois, en broderies de perles, mais son art est surtout célèbre pour ses masques en bronze, destinés traditionnellement à chasser les mauvais esprits. Les formes sont en général boursouflées comme dans l’art bamiléké. Le problème de la production pour les touristes est également en train d’appauvrir la qualité de ces sculptures en bronze : la forme devient plus lourde, le trait s’est banalisé et la qualité du bronze s’est malheureusement détériorée.
L’art des Peuls respecte, quant à lui, les préceptes de l’islam. Il interdit toute figuration humaine ou animale dans la représentation artistique. Cet art peul se manifeste, entre autres, dans l’architecture des lamidats. Nous pouvons également noter, comme chez les Bamilékés, la richesse des vêtements et des bijoux. Le travail des cuirs et les décors peints et pyrogravés des calebasses font également de cet art l’un des plus marquants du Cameroun.
Un autre art traditionnel qu’il est intéressant de mentionner ici est l’art sculptural des Betis-Fangs du Sud-Cameroun. Il se caractérise par des statues longilignes, des ngoumbas, décorées de plaques de laiton et de figures d’ancêtres des Mabéas, de réalisation plus réaliste, liées au culte lignager du byéri, qu’on retrouve également en Guinée équatoriale et au nord du Gabon.
Dans l’extrême nord du pays, dans la plaine du lac Tchad, la civilisation Sao a également laissé de remarquables œuvres d’art : statues et masques plutôt de petites tailles et utilisant cette fois la terre cuite. Ces sculptures obéissent à des schémas communs, malgré le grand nombre de peuples qui se sont succédé dans cette zone. Ce qui permet de les rattacher à la même civilisation – Sao -, en fait un terme générique pour les habitants actuels de la région, désignant les hommes d’autrefois. La période la plus riche pour la production artistique s’étale du XIIe au XVIe siècle, avec notamment de nombreuses statues humaines, limitées traditionnellement à la tête. La technique employée fait ressortir les traits du visage, éventuellement par ajout de matière. Le corps est traité beaucoup plus simplement, quand il n’est pas tout bonnement absent. Aujourd’hui encore, on trouve dans cette même région du » Grand Nord » du Cameroun, des artistes qui s’inspirent de cette sculpture Sao pour en perpétuer la tradition.
La danse
Au Cameroun, la danse fait partie intégrante de la tradition, de la religion et de la socialisation. On recense au Cameroun plus de 200 danses traditionnelles, chacune étant associée à un événement ou une situation différente. Les autorités coloniales et les missionnaires chrétiens dissuadaient les danses indigènes, les considérant comme une menace pour la sécurité et comme des vestiges païens. Toutefois, après l’indépendance du Cameroun, le gouvernement reconnaît la danse traditionnelle comme faisant partie intégrante de la culture nationale et prend alors des mesures pour la préserver.
Les danses traditionnelles suivent une chorégraphie stricte et regroupent les danseurs par âge, profession, sexe ou statut social, entre autres facteurs. Certaines danses exigent des costumes et des accessoires spéciaux tels que des masques ou des éventails. Les danseurs professionnels gagnent leur vie au sein de certains groupes ethniques tandis que d’autres professionnels se produisent dans les festivals nationaux et pour les touristes. La danse populaire, qui réunit hommes et femmes, se pratique dans les bars, les boîtes de nuit et les soirées privées. Ce style est étroitement lié à la musique populaire, notamment les genres du makossa, du bikutsi, du highlife et du hip hop. La danse joue un rôle central dans les mouvements de contestation sociale et les rassemblements politiques à travers le pays.
Sous les gouvernements coloniaux du Cameroun, les régimes allemand, britannique et français ont banni les danses qu’ils jugeaient menaçantes pour leur primauté. Entre-temps, les missionnaires chrétiens découragent toutes sortes de danses et interdisent celles qui, selon eux, relèvent du paganisme ou heurtent les sensibilités chrétiennes. Nombre de ces danses ont depuis lors disparu. D’autres danses ont été oubliées lorsque les rituels qui leur étaient associés ont été interdits pour des raisons similaires.
Toutefois, la danse traditionnelle a persisté. Les gens continuaient à pratiquer ces danses à des fins purement sociales ou les adaptaient pour le culte chrétien. La danse à l’église se généralise avec l’essor de christianisme évangélique et le remplacement des Américains et des Européens par des prêtres et des pasteurs camerounais. Après l’indépendance du Cameroun en 1960, le gouvernement reconnaît la danse traditionnelle comme partie intégrante de la culture nationale et les organisations non gouvernementales encouragent sa préservation. Certains villages inscrivent les enfants dans des groupes de danse qui jouent un rôle clé dans cette transmission.
Le Cameroun compte plus de 200 danses traditionnelles différentes. La danse fait partie de la plupart des cérémonies et des rituels. Elle accompagne les naissances, les baptêmes, les mariages et les funérailles et l’invocation des esprits des ancêtres pour guérir les malades ou pour accroître la fertilité. Les Bamilékés pratiquent par exemple des danses de guerre (en) et le motio du sud-ouest consiste à tuer une chèvre d’un seul coup pour démontrer les prouesses des danseurs. Les Baka dansent le luma pour célébrer une chasse réussie. Dans certains groupes, les danseurs entrent en transe et communiquent avec le monde des esprits. Par exemple, les membres de la société Ntsham du peuple Kaka, dans le nord-ouest du Cameroun, dansent pour provoquer une possession spirituelle.
Généralement, les danses traditionnelles obéissent à certaines restrictions. La plupart des danses traditionnelles séparent les participants selon leur sexe. Par exemple, les femmes et les hommes peuvent former des cercles concentriques de même sexe, ou danser dans des zones séparées. Dans les différents Fondoms (royaume des peuples de l’Ouest du Cameroun, leurs rois sont donc les Fons) des Grasslands (plaines de l’Ouest) du Cameroun, les nobles et les citoyens ne peuvent pas participer aux mêmes danses. De même, les lois traditionnelles limitent sévèrement la danse des épouses et des filles du Fon, les maintenant souvent dans le palais.
Certaines danses sont destinées uniquement à une catégorie spécifique de personnes, comme les chasseurs, les bouffons ou les guerriers. Dans certains groupes ethniques, des danseurs professionnels gagnent leur vie en dansant lors des cérémonies. Dans certains villages, la danse fait partie des fonctions du devin. De nos jours, ces professionnels de la danse traditionnelle sont rares. Les danseurs professionnels vivent plutôt dans les centres urbains et dansent pour les touristes ou lors de festivals nationaux.
Plusieurs danses traditionnelles camerounaises suivent une stricte chorégraphie, bien que l’improvisation soit courante. Les danseurs font bouger différentes parties du corps indépendamment, en axant le mouvement sur plus d’une zone. Les danses sont souvent assorties de tenues ou d’accessoires spécifiques. Les objets traditionnels utilisés comprennent des éventails en cuir et de petits morceaux de tissu. Dans les prairies, les masques sont courants. Le gourna des Toupouri se compose de longs bâtons que les danseurs tiennent droit en cercle.
La danse populaire est l’apanage des bars urbains, des boîtes de nuit et des fêtes privées bien que sa popularité ait augmenté dans les zones rurales. Les DJs jouent de la musique pendant que les danseurs se déplacent et boivent de la bière ou du vin de palme. À la différence des danses traditionnelles, la danse populaire permet aux deux sexes de se côtoyer. Les principaux genres musicaux autochtones du Cameroun, le bikutsi et le makossa, sont des styles de musique de danse. Le Cameroun a importé un nombre de danses populaires de l’étranger, notamment le maringa du Ghana des années 1850, l’ashiko du Nigeria des années 1920 et l’abele du Nigeria tout récemment. La musique de danse populaire non camerounaise comprend le highlife nigérian et le hip-hop américain. En 2000, le gouvernement de la région du Sud-Ouest a interdit le mapouka; une danse importée de la Côte d’Ivoire, à cause de son caractère sexuel. La danse européenne, telle que la danse classique, est populaire parmi les Camerounais urbains aisés mais il est à noter qu’il est très (très) difficile de trouver des cours de danse classique sur le territoire camerounais.
La danse est aujourd’hui un important vecteur de débat social et de protestation politique. Alors que la presse populaire peut être muselée par le gouvernement, les danseurs de rue sont plus libres d’exprimer leur mécontentement ou leur soutien à l’égard des politiques gouvernementales ou des partis politiques. Les opposants du premier président du Cameroun, Ahmadou Ahidjo, ont dansé pour montrer leur désaccord.
Mélanger réalité virtuelle et art plastique, oui oui c’est possible au Cameroun ! Bienvenue dans l’univers d’Eric Takukam.
Exposé de mai à juin 2023 à l’Institut français du Cameroun à Douala ; la capitale économique du pays, Eric Takukam est designer graphique et textile, artiste numérique et entrepreneur. Grand communicant du pays et directeur artistique dans la publicité, il a travaillé pour des marques telles que Guinness Cameroun ou Nestlé.
Sa patte graphique est très reconnaissable et sans doute influencée par sa carrière professionnelle dans le domaine de la publicité.
Ses créations se font toutes sur papier en premier lieu pour ensuite être digitalisées et retravaillées afin d’y introduire notamment les éléments visuels animés.Eric Takukam est par ailleurs un des premiers artistes camerounais dont les oeuvres sont aussi des NFTs (Non Fungible Token ; une oeuvre d’art possédant comme une sorte de certificat d’authenticité afin de garantir l’authenticité justement de cette dernière. Ce certificat contient toutes les informations utiles de celle-ci : titre, nom du créateur, date et lieu de création, prix de vente, prix d’achat, les acheteurs et vendeurs le cas échéant etc…) Ses créations peuvent être acquises sur Opensea.
Eric Takukam a donc un univers très graphique, très coloré et en apparence assez simple d’exécution. De plus, il propose un travail d’animation de ses œuvres qui ajoute une vraie plus-value à celles-ci. (Téléchargez ArtiVive et essayez 😉 ) Ses thèmes de prédilections tournent autour des symboles liés au peuple des Grassfield ; terme qui désigne les peuples de l’Ouest Cameroun (représentation des masques éléphants utilisés par les initiés de ces peuples dans les cérémonies, reprise des symboles du tissu Ndop portés par les notables, rois et reines, etc…)
Il raconte la vie quotidienne et les valeurs ancestrales : fusion entre vie moderne et valeurs traditionnelles dans le but d’essayer de garder en vie les valeurs ancestrales. Il essaie d’amener un œil critique sur les nouvelles manières de vivre, occidentalisées et de les mettre en parallèle avec ce qui se faisait autrefois au Cameroun. Eric Takukam n’a pas peur de ce retour aux sources et n’hésite pas à retourner au village de temps à autre pour s’inspirer. De même, le terme très souvent péjoratif de “villageois” ne le dérange pas, au contraire, il a même intitulé sa dernière exposition “villadin” (contraction de villageois et citadin).
Il faudra noter que ces thèmes de retour aux sources, occidentalisation des manières de vivre sont au cœur des débats et des préoccupations des Camerounais. C’est pourquoi les artistes de tout bord n’hésitent pas à mettre au centre de leur travail tous ces questionnements.
Eric Takukam ne se limite pas seulement aux arts plastiques mais il explore aussi le milieu de la mode et des objets sur lesquels il peut exprimer sa griffe ; qui ne voudrait pas d’un Tote bag ou d’une robe qui s’anime ?! En résumé, cet artiste est à suivre car il est pionnier dans le pays d’un point de vue intégration du digital dans son travail de manière active.
Tendez vos téléphones avec l’application ArtiVive activée pour voir ses oeuvres se mettre en mouvement :
Des réformes démocratiques ont été menées dans la 2e moitié des années 1990 au Cameroun. Elles ont eu pour conséquences, entre autres, la création de médias indépendants du pouvoir politique.
La presse écrite est sans doute le secteur médiatique le plus développé et le plus diversifié, marqué par une relative liberté d’expression depuis la suppression, en janvier 1996, de la censure préalable. Il existe au Cameroun une presse officielle, subventionnée par l’Etat, et dont le grand titre national est Cameroon Tribune, un quotidien bilingue (français/anglais), et une presse privée, très active, proposant un grand nombre de journaux d’informations. Parmi ces journaux privés, on peut citer les quotidiens : Mutations, Le Messager, La Nouvelle Expression, Le Jour ; les hebdomadaires : Le Front indépendant, Aurore Plus ; les sporadiques : La Nouvelle Presse, Le Jeune Détective, Le Jeune Enquêteur, L’Action, L’Indépendant, La Nouvelle Tribune, Nouvelle Afrique, etc.
Vous pourrez également trouver plusieurs journaux et magazines étrangers, notamment français, dans les librairies des grandes villes, les supermarchés et les boutiques de certains hôtels.
Radio
C’est le média le plus utilisé au Cameroun, une partie non négligeable de la population étant illettrée et la télévision, tributaire du courant électrique presque inexistant dans les contrées rurales, restant réservée aux Camerounais les plus aisés, du fait de son coût. Autrefois monopole de l’Etat, le secteur de l’audiovisuel a depuis plus d’une décennie été libéralisé. Le pays possède désormais plusieurs chaînes de télévision privées et une multitude de stations de radio, dont la principale est sans conteste la chaîne de radiotélévision nationale, la CRTV (Cameroon Radio and Television – un organe d’information public), avec ses relais dans les 10 provinces du pays. Les chaînes de radio privées (réduites aux dimensions des localités où elles sont basées) émettent uniquement en FM, faute d’autorisation gouvernementale de couvrir l’ensemble du territoire national, privilège (très contesté) réservé à la seule CRTV.
La grande majorité des informations diffusées concernent l’actualité nationale ou régionale du Cameroun. La langue utilisée est en général le français, bien que quelques émissions soient réalisées en anglais ou en langue locale, surtout pour les programmes des antennes provinciales de la CRTV. Celle-ci possède également 4 stations FM commerciales. Les radios privées ayant pignon sur rue sont entre autres : Magic FM, Radio Lumière, Reine, Siantou à Yaoundé, Équinoxe à Douala, etc. De petites radios rurales ont aussi fait leur apparition sur les ondes, avec des moyens souvent très limités, et s’adressent en langue locale à leurs auditeurs. C’est le cas par exemple de Radio Fotouni dans la province de l’Ouest, de Radio Femme à Mbalmayo, Radio Colombe à Saa, dans la province du Centre, etc.
Télévision
C’est un média récent au Cameroun. La télévision nationale, qui ne dispose que d’une seule chaîne (celle de la CRTV), émet seulement depuis décembre 1985. Les émissions sont depuis deux ans diffusées en continu, 24 h/24, de lundi à dimanche.
D’autres chaînes de télévision (privées) ont fait leur apparition dans le paysage audiovisuel camerounais, notamment : Canal 2, Ariane TV, Samba TV, STV, etc. Basées essentiellement à Douala et Yaoundé, elles couvrent cependant, pour la plupart, une portion importante du territoire national. En outre, la plupart des hôtels proposent la télévision par satellite, ce qui vous permettra de capter de nombreuses chaînes étrangères, comme CNN, Euronews, TV5, France 24, etc. La télévision reste un média peu répandu dans la population camerounaise, car son prix constitue toujours un obstacle à sa diffusion.
Musique
La musique que l’on joue au Cameroun est avant tout une musique traditionnelle, qui puise son inspiration dans la culture et l’imaginaire camerounais. Elle s’accompagne souvent de danses et de chants ancestraux, très différents selon les régions. Ainsi le luma, dans l’Est, est une danse que les Pygmées, qui sont de grands musiciens, exécutent pour manifester leur joie après une chasse fructueuse ; le djingo, lui, est une danse rituelle des Bassa’a, exécutée de nuit pour exorciser une menace ; le ngosso est un chant qui rythme de nombreuses fêtes traditionnelles ; comme le ngondo (énorme fête traditionnelle des Peuples de l’eau, les Sawa)…
Comme toutes les musiques traditionnelles, la musique camerounaise est fondée sur un enseignement essentiellement oral. Elle ne se transcrit donc pas sur partition à l’usage des musiciens. La musique africaine en général, et celle du Cameroun en particulier, se distingue donc de son homologue européenne dite » classique » ou » sérieuse » par cette littérature orale. L’une des plus importantes caractéristiques de ce genre musical est le rythme. En effet, la musique et les danses traditionnelles du Cameroun, essentiellement domestiques jusque dans les années 1970, sont constituées de plusieurs styles rythmiques différents : le bikutsi, le makossa, le ben-skin, l’assiko, le mvet, le bol, le ngosso, l’ozila, l’essani, etc. Le bikutsi est une danse typique du peuple Béti, dans le centre du pays, qui était exécutée à l’origine par de jeunes filles en âge de se marier. Elle est généralement accompagnée d’instruments traditionnels du Cameroun, comme le balafon (sorte de xylophone). Elle sera transcrite plus tard, dans les années 1960-1970, pour la guitare électrique lors de la fusion de la musique camerounaise avec celle, plus moderne, du monde occidental. Le makossa est un genre musical plus moderne élaboré dans les années 1950 à Douala, dans la province du Littoral.
Ces styles musicaux sont anciens, ils descendent de coutumes ancestrales et sont le reflet de nombreuses rencontres différentes. Citons par exemple l’apport musical des Pygmées Bakas qui ont, selon le musicologue français Frédéric Billet, un rapport certain avec la naissance du bikutsi et du makossa. Ou bien encore l’assiko, une danse du peuple Béti à l’origine, reprise par le peuple Bassa’a, qui lui a apporté une première modification, avant d’être modernisée et commercialisée par des artistes camerounais comme Jean Bikolo..
Les instruments traditionnels sont assez variés, allant des percussions aux instruments à cordes. Nous pouvons citer le balafon, le djembé, le ka, la kabosse, la kora, le nbira, le ngoni, l’oud, le mvet, le tama, l’udu, le valiha, le tam-tam, la calebasse, le sifflet ou le sabar. Un autre instrument très typique est sans aucun doute la senza, un instrument qui se joue avec les ongles sur de petites lames métalliques reliées à une caisse de résonance en bois.
Dans les années 1950 et 1960, les musiques africaines traditionnelles sont encore quasi inconnues du public étranger. A partir des années 1980, la musique africaine va se métisser avec la musique occidentale tout en gardant de profondes racines traditionnelles. La musique camerounaise connaît alors une forte professionnalisation.
Les nouveaux musiciens doivent, pour survivre, se nourrir de cultures différentes afin de réaliser un métissage musical original et réussi. Cette notion de métissage ou de fusion est fréquente dans la musique traditionnelle, et nous pouvons rapprocher cette évolution de celle qu’ont connue de nombreux autres pays : le flamenco, par exemple, originaire du sud de l’Espagne, s’est développé en utilisant comme source d’inspiration de nouvelles musiques européennes ou anglo-saxonnes, comme le jazz. Le Cameroun n’échappe pas à cette règle, et son instrumentation évolue dans les années 1970 et 1980 vers la guitare électrique ou la basse qui sont des instruments plus » vendeurs » sur le plan international que les traditionnels mvet ou senza. La musique camerounaise, modernisée, connaît alors un succès remarquable dans le monde entier. Précisons que cette nouvelle notoriété est aussi le résultat de l’intérêt que lui ont porté pendant des années les ethnologues, qui ont su faire connaître, petit à petit, la musique camerounaise au grand public.
Cette fusion musicale s’est faite grâce à différents artistes qui ont apporté chacun une nouvelle vision des choses et des éléments de modernité à leurs bases traditionnelles. Mais comment expliquer que tous les musiciens camerounais poursuivent sans cesse des recherches musicales dans le but d’intégrer une notion de métissage dans leur musique ? Chaque ethnie a ses propres raisons pour réaliser ce procédé fusionnel. Il faut savoir qu’au Cameroun, comme dans de nombreux pays d’Afrique, la musique fait l’objet d’un trafic très important de copies avec des réseaux très structurés, ce qui amène aujourd’hui certains artistes à faire un pacte de distribution avec ces réseaux, seul moyen pour eux de dégager un peu de revenu.
Or il y a au Cameroun une forte consommation de musique européenne et anglo-saxonne, par l’intermédiaire de ces disques piratés (vous en verrez certainement sur les marchés ou dans la rue). Les musiciens camerounais, à tous les échelons, ont donc eux aussi écouté ces disques et ont ajouté à cette musique moderne venue des pays développés leur propre touche musicale, pour le meilleur ou pour le pire.
Quelques musiciens originaires du Cameroun
Manu Dibango. De réputation internationale, il est la véritable légende vivante de la musique camerounaise.
Anne-Marie Ndzié. C’est l’une des grandes figures de la musique traditionnelle camerounaise, avec des artistes comme Nelle Eyoum, Elanga Maurice, Charles Lembe, Eboa Lottin, Jean Bikoko ou Medjo Messom Jacob. Elle apparaissait sur scène vêtue d’un costume très typique et fut la première femme à jouir d’une renommée importante, que ce soit au Cameroun ou à l’étranger. Cette chanteuse, bercée dans son enfance par le mvet de son père, décide, après une dramatique mésaventure (qui l’obligea à passer son adolescence à l’hôpital), qu’elle consacrera sa vie au chant. Anne-Marie Ndzié fut la première femme camerounaise à se lancer dans une carrière de soliste dans la chanson. Son style est influencé par les rythmes ancestraux de son pays et par le negro spiritual. Mais elle a aussi monté un duo à succès avec son frère Cromwell Ndzié, qui joue de la guitare hawaïenne. Sa voix devient dans les années 1960 tellement populaire qu’elle est surnommée » la Maman de la musique camerounaise » ou encore » la Voix d’or du Cameroun « . Sa carrière a eu des hauts et des bas, mais son public lui est toujours resté fidèle lors de ses apparitions devenues, avec l’âge (elle a plus de 80 ans), de plus en plus rares.
Petit Pays. De son vrai nom Claude Moundi, ce jeune homme aux allures parfois loufoques, car n’hésitant pas à chanter en public habillé d’une jupette et ayant posé nu sur la pochette de l’un de ses CD, est entré dans la chanson dans les années 1980 avec un titre à succès, Salamalekum. Vingt ans plus tard, il est le numéro un des ventes de disques au Cameroun. Prouvant par là qu’on peut vivre de son art au pays des Lions indomptables, malgré la piraterie qui y sévit. Adulé des adolescents et même des adultes, ses concerts qui constituent des moments de folie sont très courus, et ses déplacements dans les rues provoquent souvent des hystéries collectives. Le 20 mai 2005, il est fait chevalier de l’Ordre de la Valeur ; en 2007, ambassadeur de bonne volonté de Synergies africaines.
K-Tino. Outre ce nom d’artiste par lequel elle s’est fait connaître, K-Tino se fait aussi appeler » la femme du peuple » ou bien » la petite Adeda « . Catherine Edoa Nkou, de son vrai nom, est chanteuse de bikut-si, un rythme du Sud-Cameroun. Dès son premier opus, Ascenseur, K-Tino n’a plus jamais décroché de la tête du hit-parade camerounais de la chanson. Elle est quasiment, actuellement, la seule femme (et même l’unique artiste) capable de remplir les plus grandes salles de spectacle du pays, dont certaines peuvent contenir jusqu’à 1 300 places. Les textes de ses chansons, outrageusement licencieux, ajoutés à ses coups de hanches suggestifs, en garantissent le succès populaire. Elle est, en plus, admirée de l’épouse du président de la République qu’elle fait parfois danser…
A cette liste non exhaustive peuvent s’ajouter d’autres noms célèbres de la musique camerounaise tels que Charlotte Dipanda, Richard Bona, Lady Ponce ou encore Ben Decca, Dina Bell ou Coco Argentée, Salatiel, Locko, Ko’c, Mimie, Daphnée, Ténor, Lydol, Cysoul, Nda Chi, Kameni, Malhoox,..
Pour les découvrir, rendez-vous dans notre playlist spéciale Cameroun !