Huawei vs Trump : La prochaine guerre technologique

Huawei vs Trump : La prochaine guerre technologique

L’avenir des produits Huawei sur nos marchés semble compromis à la suite des très nombreuses attaques qu’on fait les américains et surtout Donald Trump à l’entreprise chinois. Sur fond de guerre commerciale engagée par Trump depuis son élection en 2016, un véritable bras de fer vient de se lancer entre la Chine et les Etats-Unis. Des sanctions ont été prises, des menaces lancées et on semble bien loin d’une sortie de crise. Ce conflit entre les deux plus grandes puissances mondiales pourrait avoir un impact retentissant sur l’économie mondiale.

Trump en guerre commerciale contre la chine

La Chine menace depuis plusieurs années de devancer les Etats-Unis. Il s’agit d’une crainte qui n’est pas sans fondement lorsque l’on regarde les indicateurs économiques. La balance extérieure américaine montre, en effet, un déficit de 375 milliards de dollars vis-à-vis de la Chine. Cet indicateur montre la différence entre la valeur des importations et des exportations d’un pays. Dans notre cas comprenez la pression économique exercée par la Chine contre les Etats-Unis. En termes capitalistique ceci montre la puissance d’un pays.  Ce fut d’ailleurs un argument de campagne en 2016 lors de l’élection de Donald Trump. Mais ces derniers temps les accusations sont devenues plus virulentes contre la deuxième puissance mondiale puisqu’il accuse désormais, à raison entendons-nous, la Chine de ne pas jouer le jeu du commerce international. A ce titre, Donald Trump a décidé de prendre des sanctions économiques à l’encontre de la Chine, et notamment, une taxe sur les importations qui a fait grand bruit. Cette démarche protectionniste n’est pas une stratégie viable car elle risque d’engendrer un mal encore plus grand.

Une autre sanction portée par Donald Trump sont ses accusations contre le groupe Huawei, qui ne cesse de pleuvoir depuis quelques semaines. Du risque d’espionnage, à la corruption en passant par la fraude fiscale, c’est une véritable attaque de l’appareil d’état américain contre le groupe chinois qui s’opère et cristallise les tensions géopolitiques.

Mais dis moi Jamy, c’est qui Huawei ?

Afin de comprendre les enjeux et les conséquences des mesures américaines, il est indispensable de comprendre la place de Huawei dans le paysage économique. Il s’agit d’une entreprise chinoise qui fournit, depuis 1987, des solutions dans les technologies de l’information et de la communication. Elle est notamment connue pour ses smartphones et ses infrastructures réseaux. Elle s’est par ailleurs rendue incontournable puisqu’elle est désormais le 2ème constructeur mondiale de smartphones derrière Samsung et devant Apple. Sa force concurrentielle reposant sur des portables performants, commercialisés majoritairement en ligne ou auprès de revendeurs à des prix compétitifs car elle a un budget de publicité relativement bas. La firme est aujourd’hui implantée dans 170 pays et emploie plus de 8 000 ingénieurs travaillant sur ses solutions partout dans le monde.

La groupe fait également parler d’elle en raison d’accusations d’espionnage depuis 2014. La proximité de l’entreprise avec le gouvernement chinois fait également polémique quant à la sécurité des données personnelles. Une loi chinoise de 2014 impose, en effet, aux entreprises chinoises de communiquer toutes informations qui pourrait lui être demandées par les services de sécurité nationaux.  Ce texte jette un doute sur la sécurité future des données qui lui sont confiées par les utilisateurs, et on comprend bien pourquoi.

L’entreprise chinoise de la télécommunication est également reconnue comme leader sur le marché de la 5G et c’est bien ce qui pose problème au président américain. On peut comprendre le lien lorsque l’on tente de mélanger le déploiement de la plus grande bande passante du monde avec un tel risque sur la sécurité des données. Il n’est pas surprenant de voir quelques boucliers se lever. Au vue de la puissance de ces attaques contre l’entreprise Huawei il est légitime de se demander si elles ne sont pas un prétexte. On peut également noter une grande hypocrisie de la part des américains qui se plaignent aujourd’hui si fort des risques d’espionnage au regard de l’affaire Snowden.

Le problème de la 5G : Le sommet de l’iceberg

La 5G est le cheval de bataille de Trump. Il compte, en effet, l’utiliser pour ralentir la firme dans son développement à l’international, puisqu’elle est très attendue et symbolique. La 5G a, en effet, pour vocation d’être le réseau mobile de tous les possibles avec une vitesse dix fois supérieur à la 4G, autrement dit un réseau sans latence, de quoi faire rêver ! Cette technologie touche évidemment les particuliers pour encourager nos consommations. Ce sont, cependant, surtout pour les entreprises, avec notamment la logistique et les technologies de pointe (robotique, énergie ou médecine) que l’attente et les besoins sont les plus grands. Une grande démonstration de ses capacités a été faite au cours d’une opération réalisée en Chine avec des chirurgiens à 3 000 km du patient. Une prouesse rendue possible uniquement grâce à la 5G. Il s’agit du déploiement d’infrastructures qui touche tous les corps de métier et tous les pays dont notamment leurs systèmes de défense. Or sur ce sujet les américains, il est vrai, sont très tatillon

Comme le symptôme d’un mal, l’entreprise Huawei a donc subi les foudres du président américain. L’entreprise chinoise s’est faite blacklistée par les Etats-Unis. Cela signifie qu’aucune entreprise américaine n’est plus en droit de commercer avec elle. Cela à un très gros impact car l’ensemble des grandes entreprises du monde sont économiquement interconnectées, puisqu’elles s’achètent des produits entre elles. Ainsi les puces des téléphones Huawei sont fabriquées aux Etats-Unis (ARM et Intel), ainsi qu’Android et ses applicatifs développés par Google. Sans puces et sans système d’exploitation (interface) les smartphones ne sont plus commercialisables en l’état. Il est à noter que les smartphones déjà commercialisés resteront utilisables sans aucun blocage. Les attaques ne s’arrêtent pas là, puisque ce sont également les membres de l’organisation qui sont, de plus, visé par des actions en justice, notamment pour fraudes fiscales et corruptions.

La réponse de Huawei est aujourd’hui la conciliation en essayant au maximum de rassurer. L’Etat chinois, loin d’être dupe dans cette histoire, a également joué la carte de la conciliation pour le moment, sans non plus courber l’échine. La pression américaine exercée sur Huawei pour atteindre la Chine n’est pas d’une grande efficacité tant l’entreprise a une force de frappe économique et humaine très importante. Avec ses 8 000 ingénieurs la réponse technologique de Huawei sera rapide et risque de devoir développer elle même les composants qui ne lui sont plus accessibles désormais. Malgré le retard qu’elle risque de prendre, de 2 à 3 ans environ, elle remontera la pente et reviendra donc avec de nouveaux produits qui pourront alors concurrencer des entreprises américaines. Encore un fois une belle preuve du manque de stratégie de Trump à long terme, contrairement aux chinois qui voit à 15-20 ans leur stratégie économique dont on peut constater la réussite aujourd’hui. Cette situation les entreprises américaines l’ont bien comprise et s’inquiète déjà des retombés de ces pratiques court termistes dont font preuve les stratèges américains. Ces pratiques laissent cependant bien l’entreprise en grande difficulté et les concurrents comme Apple (smartphones) et Nokia (réseau 5G) mettront à profit ce répit pour renforcer leurs stratégies commerciales.

C’est donc bien une guerre technologique qui se joue ici et qui impact tout notre environnement, tant les interconnexions sont grandes et qui impactera grandement nos consommations dans les prochaines années.

Quels sont les risques pour l’innovation ?

Force est de constater qu’en plus d’être une innovation technologique très attendu, la 5G est devenu un enjeu géopolitique très fort. Au-delà du problème d’espionnage, il s’agit pour Trump de faire barrage à la concurrence trop forte que fait la Chine au marché américain de la technologie. Et Huawei en fait partie évidemment dans le domaine des technologies de la communication. La démarche des américains a de quoi inquiéter tant sur le plan géopolitique que de l’innovation.

Dans cette histoire, la Chine n’a pas encore abattu toutes ses cartes puisqu’elle possède plusieurs moyens de pression. Elle a, en effet, à sa charge la conception de beaucoup de produits américains, notamment Apple qui se retrouverait bloqué si elle infligeait le même traitement que les américains à Huawei. Il existe également une autre donnée importante que sont les matières premières, puisque la Chine possède les seules usines de traitement de terres rares au monde. La terre rare est un minerai indispensable à la conception des produits à haute valeur technologique dont l’arrêt de la commercialisation aux Etats-Unis aurait des répercussions immense sur le marché mondial de la technologie et de la défense. Ces attaques contre la Chine risquent donc d’engendrer des sanctions qui pèseront sur les entreprises et sur les consommateurs américains de manière durable, mais aussi à travers le système de consommation mondial.

Trump souhaite ainsi retarder au maximum le développement à l’international engagé par la Chine, qui repose aujourd’hui presque exclusivement sur son marché intérieur. Il souhaite notamment sauvegarder l’Europe en temps que colonie technologique et numérique des Etats-Unis afin qu’elle ne devienne pas celle de la Chine. Les produits technologiques restent, en effet, aujourd’hui majoritairement proche des américains et de leurs groupes économiques dans nos régions, mais le symbole qu’est Huawei pour la Chine et pour la conquête technologique de l’Europe et du monde effraie les hautes instances américaines. Ces pratiques risquent d’empêcher l’accès des européens à tout ce que peut proposer la chine, que ce soit en termes de concurrence sur les produits technologiques (baisse des prix et augmentation des gammes) et de retarder l’accès aux nouvelles technologies (robotique, médecine, etc.). Rassurons-nous cependant, la France a annoncé qu’il n’y aurait pas de rupture du contrat avec Huawei sur le déploiement de la 5G qui arrivera chez nous à partir de 2020. Le marché européen, qui s’est montré très prudente dans ce conflit, ne semble donc pas se fermer à la Chine.

Cependant ne soyons pas dupe, quelque soit les actions que Donald Trump tente de faire il est désormais impossible d’empêcher l’avènement de la puissance technologique chinoise. Reste à voir comment seront redistribué les cartes, surtout lorsque l’on voit la peur que peut engendrer le régime totalitaire chinois, car ne l’oublions pas, la Chine n’est pas la plus grande démocratie du monde.

Voici un autre point de vue, celui de l’europe :

https://www.youtube.com/watch?v=IAoYRCEODHg
Sun o))) : une expérience physique

Sun o))) : une expérience physique

Vous allez déjà me demander : mais c’est quoi ce nom ? On nous met des parenthèses et ça se prononce juste « sun » alors pourquoi toutes ces lettres en plus ? Bref, ça commence plutôt mal. Mais, il ne faut pas s’arrêter à l’apparence n’est-ce pas ?

Surtout quand les photos de promo représentent ces messieurs portant des robes noires à capuches entourés d’un épais brouillard. C’est un certain style, on aime ou on n’aime pas.

Mais SUNN O))) c’est avant tout un groupe américain de drone métal fondé par Greg Anderson et Stephen O’Malley en 1998 à Seattle. Ce duo est le coeur du groupe mais n’hésite pas à s’entourer d’autres artistes tels que l’Icelandaise Hildur Guðnadóttir ou le feu Johann Johannsson.

« Qu’est-ce que le drone métal ? » je vous entends me demander. Alors le drone métal -à part porter un nom dans l’air du temps plutôt cool- définit avant tout un genre musical minimaliste et est souvent associé à la musique expérimentale. « Drone » en anglais signifie « bourdon » (non non pas l’insecte, quoi que le bruit qu’il fait doit avoir un lien en y réfléchissant bien…) c’est-à-dire une ou plusieurs cordes par exemple qui vibrent toujours sur la même note, pour schématiser un peu -demandez à votre pote du conservatoire si vous voulez plus de détails-. En tout cas, ces pionniers du drone métal a influencé toute une génération de groupe post-métal comme Pelican, Locrian ou encore les japonais Mono. Extraits de suite:

En parallèle du groupe, Stephen O’Malley et Greg Anderson participent à beaucoup d’autres projets musicaux et en tirent une grande richesse lorsqu’ils se retrouvent pour la création des morceaux de SUNN O))). Stephen fait notamment partie des groupes de doom métal Khanate ou encore Burning Witch et Greg est membre de Goatsnake pour ne citer qu’eux. Ensemble, les deux acolytes dans l’entité de SUNN O))) ont sorti une trentaine d’albums.

Cherchant toujours à expérimenter et à se renouveler, SUNN O))) est une expérience à vivre, que ce soit à l’écoute d’un enregistrement ou lors d’un concert. Ce sont souvent des morceaux qui durent plus d’une dizaine de minutes qui pénètrent au plus profond de vous-mêmes, dans vos os, dans votre chair. On ressort de leur concert comme après une séance chez l’ostéo en fait. On sait qu’il s’est passé quelque chose et on sait pourquoi on est venu. Que ce soit dans l’interprétation des morceaux ou des jeux de lumières, de fumée et autres, on sent que tout a été travaillé pour nous envelopper. Tous ces éléments font entièrement partie de l’expérience et sont calculés pour nous emporter. Tout ce que je peux vous dire, c’est que les sonorités sont plus que profondes, les poèmes deviennent des incantations tout à fait mystiques, il faut même parfois se concentrer pour apprécier les morceaux à leur juste valeur.

Je ne peux que vous encourager de tenter l’expérience et de commencer par une écoute de leurs morceaux, je vous mets ici le lien de leur dernier album Life Metal sorti cette année pour le Disquaire Day :

Si vous voulez en savoir plus, Télérama a reçu Stephen O’Malley pour une petite interview bien sympathique juste ici :

Et si jamais ça vous transporte, SUNN O))) sera de retour en Europe pour la suite de leur tournée, toutes les infos ici : https://sunn.southernlord.com/tour-data/. h

#Hommage en demi teinte

#Hommage en demi teinte

SPOILER ALERT !

Alors que l’ultime saison de Game of Thrones s’est achevée il y a peu un étrange sentiment s’est emparé de moi. En effet, pendant 9 ans nous avons vécu au rythme des stratégies et autres manipulations dans la course pour la conquête du trône. Cependant cette dernière saison a été source de déception pour grand nombre d’entre nous. La série nous a toujours, plus ou moins, habitué à une trame de qualité, un sujet réfléchi et travaillé.

Les stratégies politiques qui étaient au coeur du programme nous permettaient d’imaginer tous les scénarios possibles et inimaginables quant à l’issu du conflit. Nous avons vu évoluer les personnages au fil des saisons. La place des femmes est, surtout, y est très importante.  Elles sont au coeur de l’intrigue et sont celles qui détiennent le pouvoir, à l’image de Cersei et de Daenerys. Les soeurs Stark ont également bien grandi depuis la première saison. Les épreuves de la vie les ont obligé à s’endurcir et à prendre une place de plus en plus importante au coeur des stratégies. A l’inverse de nos jeunes soeurs, Cersei a vu sa vie se dégrader de saison en saison. Mais sa lente descente en enfer lui a permis d’explorer un côté plus humain de sa personnalité surtout lorsqu’il s’agit de ses enfants ou de son frère bien aimé.

Les femmes de la série ont toute évolué d’une façon positive à l’exception de Daenerys. En effet, notre « mother of dragon » qui avait pour ambition de libérer le monde des tortionnaires et autres dictateurs, prends peu à peu un chemin dangereux. Si certains ont trouvé rapide le changement de personnalité de Dany au cours de la dernière saison, j’ai trouvé, au contraire, qu’il était logique. Daenerys a toujours montré des tendances à la cruauté et à la dureté. Sa folie était simplement latente. Elle était inévitable tout comme sa mort.

L’évolution des personnages me semble cohérente au vu de ce qu’ils ont enduré. Là où le bât blesse c’est sur l’intrigue en elle même de la dernière saison et ses incohérences. En effet, les deux premiers épisodes sont plutôt corrects. Le premier nous plonge dans une certaine nostalgie et le deuxième nous prépare à la bataille et aux morts qu’elle va engendrer. Et là le troisième épisode arrive ! Ce fut les 45 minutes les plus insoutenables de ma vie à essayer de savoir qui était en train de mourir. Le fait qu’il soit tourné de nuit n’a fait que renforcer cet état de stress permanent. D’un point de vue technique l’épisode est grandiose. Oui, mais voilà la fin de l’épisode arrive et la mort du Night King également. Et là, un sentiment étrange s’empare de moi. Je suis partagée entre une certaine excitation et une certaine déception. La déception finira par l’emporter. Car oui maintenant que notre grand ennemi est mort que va-t-il se passer ? Alors oui il reste Cersei, mais tout de même il reste tellement de questions sans réponse concernant son identité ou encore son supposé lien avec Bran.

ATTENTION BIG BIG BIG SPOIL NE LIT SURTOUT PAS CETTE PARTIE SI TU N’AS PAS FINI !

JE T’AURAI PRÉVENU !

Le reste de la série ne sera qu’un prolongement de cette déception. La bataille de Westeros, enfin je devrais dire le génocide de Westeros, ne m’a pas beaucoup plus emballé. La mort de Cersei et Jamie, n’en parlons même pas. D’un point de vue rien à dire la dragon est toujours aussi impressionnant et les scènes de feu sont spectaculaires. Peut-être est-ce là le problème de cette dernière saison. Un parti pris tourné vers le spectaculaire et la technique au détriment du scénario. Car vous l’avouerez volontiers le dernier épisode semble arriver comme un cheveux sur la soupe. Après sa folie meurtrière, Danearys est assassinée par son bien aimé neveu Jon, qui du coup ne peut plus être roi car les alliés de Dany ne le permettrait jamais. Alors qui ? Qui a l’étoffe d’un roi. Et bien apparemment Bran. Le type qui est sensé avoir la clé pour détruire le Night King et qui au final n’a servi à rien est le nouveau roi. Il y a comme un léger problème. Que Jon ne soit pas roi à la limite, il ne veut pas du trône, c’est un choix trop évident, ok. Mais Bran ! C’est à n’y rien comprendre.

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La série a surtout su fédérer une communauté autour d’elle. Chaque sortie d’épisode était un véritable événement. Ils ont même été diffusés dans des bars. Les réactions des spectateurs sont également parfois filmées et sont souvent remplis d’émotions et d’éclats en tout genre.

https://www.facebook.com/Serievoresbymelty/videos/306900109985890/?v=306900109985890

Malgré une dernière saison en demi teinte, Game of Thrones restera une série d’une incroyable qualité tant d’un point de vue scénaristique que technique. Alors oui les saisons ne sont pas toutes de même qualité. Rappelons que la série est allée plus loin que les romans de Georges R. R. Martin, les scénaristes ont donc dû improviser sous la pression des publics et des producteurs. Nous sommes donc passés d’une série qui fait évoluer ses personnages en fonction d’un contexte social, des normes et des incitations qui les entourent, à une série qui dépeint des personnages guidés par des moteurs individualistes et psychologiques. En d’autres termes, la série s’est “hollywoodiser”.

Cette dernière saison s’achève donc avec un sentiment de déception et un arrière goût amère. L’arrière goût, de sept saisons d’intrigues bien pensées, bien réfléchies pour, au final, « tout ça pour ça ». À tel point qu’une pétition a été lancé demandant aux scénaristes de ré-écrire la dernière saison. Celle-ci a, d’ailleurs, déjà récolté plus d’un million de signatures. Reste l’espoir d’une fin de meilleure qualité dans les romans.

#Hommage : Les références et la pop culture

#Hommage : Les références et la pop culture

Pour notre nouvel article sur le thème de l’hommage nous allons aborder l’usage de référence dans les séries. Comme vous avez déjà pu le lire dans l’article de mon cher collègue Maël certaines séries rendent hommage à la pop culture à laquelle elles appartiennent et s’inscrivent ainsi dans la lignée de la géniale Community. Les références sont parfois subtiles pour les néophytes que nous sommes. Par exemple aviez vous noté la référence au film Heat dans un épisode de Kaamelott ? Outre sa fameuse réplique »Foutez-moi le camp » empruntée à notre légendaire Louis de Funès, Alexandre Astier a souhaité rendre hommage à ce grand film qui réunit pour la première fois sur le même écran Robert de Niro et Al Pacino. Ainsi le Roi Arthur (Alexandre Astier) et Lancelot (Thomas Cousseau) réinterprète la célèbre scène du restaurant où nos deux légendes se livrent à un dialogue devenu culte. Quelles soient subtiles ou pas elles, font souvent le charme et la marque de fabrique d’une série.

The Big Bang Theory  

En matière d’hommage à la pop culture, Community n’est pas la seule série à faire régulièrement des références à des films ou séries cultes. En effet, The Big Bang Theory excelle en la matière.

Ça n’est un secret pour personne, nos scientifiques préférés sont fans de science-fiction. C’est pourquoi des références à des séries télévisées ou des films du genre sont régulièrement présentes. Les plus courantes sont : Star Trek, Star Wars, Stargate, Battlestar Galactica, Babylon 5, Doctor Who, Firefly, Le Seigneurs des anneaux, Twilight, Game of Thrones, The Walking Dead, Terminator, Buffy contre les vampires ou encore Harry Potter pour ne citer qu’eux.

Ainsi, les références se multiplient au fil des saisons. Notamment avec l’appartement de Will

Wheaton le pire ennemie de Sheldon dont le numéro 1701 n’est autre que le matricule de l’U.S.S Enterprise dans la série culte Star Trek : la nouvelle génération. Série dans laquelle, par ailleurs, jouait Will Wheaton.

Autre référence, les équations qui ornent les tableaux sont pour la plupart authentiques

cependant il arrive parfois que l’équipe de la série s’autorise de petites libertés. Comme par

exemple lorsqu’elle s’est amusée à reproduire à l’identique les équations que l’on peut apercevoir sur la tableau d’Indiana Jones dans Les Aventuriers de l’Arche Perdue.

Mais les références ne renvoient pas constamment à des séries ou films de SF. Parfois il s’agit simplement de classiques du cinéma comme lors de la scène dans la chambre de la mère d’Howard qui fait référence à celle du film Psychose d’Alfred Hitchcock,on reconnaît même la scène du film grâce notamment à la célébre musique du film. Ou encore lorsque Howard, Bernadette et Amy sont au Cheescake Factory et que Bernadette simule un fou rire. Cette scène fait référence au film Quand Harry rencontre Sally, dans lequel Sally simule un orgasme dans un restaurant.

Les Simpsons

On ne peut parler de référence culturelle dans les séries sans parler des Simpsons. La série

animée est bourrée de références culturelles. Qu’il s’agisse de cinéma, de musique, de série ou de littérature la série a su s’approprier les codes de la pop culture avec brio et humour. C’est très simple chaque épisode contient au moins une référence culturelle.

Les références cinématographiques peuvent se manifester par une simple mention, mais le plus souvent il s’agit de la reproduction d’une scène ou d’un plan du film. C’est souvent le cas lors des épisodes spéciaux d’Halloween : le Simpson Horror Show. Nous avons ainsi pu redécouvrir l’histoire de King Kong à travers King Homer, ou encore la reproduction du célèbre Shinning de Stephen King.

Les films ne sont pas les seuls à être utilisés comme références dans les Simpsons. En effet, certains tableaux et photographies célèbres sont également repris dans la série animée. C’est le cas de La Persistance de la mémoire de Salvador Dali, de La Joconde et bien d’autres.

De nombreux acteurs et personnalités ont fait cameos on également au cours des saisons. Certaines personnalités se sont alors prêtées au jeu du doublage mais toutes n’ont pas accepté comme Anthony Hopkins ou Clint Eastwood. Leur personnage a donc été doublé par une autre personne. En revanche, certains n’hésitent pas à donner de leur voix comme c’est le cas du groupe Metallica qui a repris sa célèbre chanson Master of Puppets lors d’un épisode.

Certaines références peuvent être propres à la version originale ou bien à la version française ou même parfois à la version québécoise. On peut citer l’exemple de l’épisode Les Ailes du délire, qui fait référence au film de Wim Wenders, Les Ailes du désir. Cette référence ne se trouve que dans les versions françaises et québécoises. La version anglaise quant à elle s’intitule Lisa the Skeptic.

Autres exemple, l’épisode Mini golf, maxi beauf s’intitule Dead Putting Society dans la version anglaise, en référence au film Le Cercle des poètes disparus (Dead Poets Society), film auquel il n’est pas fait référence dans la version française. Il est donc probable que d’un pays à l’autre, l’épisode soit totalement différent.

American Dad  
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American Dad est une série qui dépeint le quotidien de Stan Smith, agent de la CIA, de sa petite famille et de l’alien qui vit chez eux Roger. Elle est une critique à l’Amérique sécuritaire et parano de Bush. La série est elle aussi bourrée de références. Pour commencer, chaque titre d’épisode est une référence à un titre de film, de littérature ou encore de chanson. Casino Normale, par exemple, fait référence au James Bond, Casino Royal. Ou encore, Whole Slotta Love fait référence à la chanson Led Zepplin, Whole Lotta Love.

Mais les références sont le plus souvent amenées par Roger. En effet, l’extra-terrestre est friand de déguisement et à chaque épisode il nous livre un nouveau personnage. Ainsi, lors d’un épisode où il joue le personnage d’un sportif célèbre médaillé aux J.O, il va entretenir une relation avec sa médaille d’or semblable à celle de Gollum dans le Seigneur des Anneaux. S’ensuit alors une quête durant laquelle Stan et son fils Steve essayent de détruire la médaille en se rendant au sommet d’une montagne où se trouve la flamme olympique.

How I Met Your Mother  

Oui, je sais encore cette série ! Et oui encore je vous avais prévenu je suis une fan inconditionnelle et puis ce n’est pas de ma faute si elle colle au thème ! En effet, les références à Star Wars et Indiana Jones sont fréquentes tout au long de la série. Pour commencer Barney possède tout de même un Stormtrooper (soldat de l’armée impériale) le décor est donc posé (c’est le cas de le dire).

Ensuite nos trois amis que sont Ted, Marshall et Barney ont pour tradition de regarder tous les trois ans la première trilogie de la saga (parce qu’on le sait tous c’est la meilleure). Enfin, c’est bien évidemment le film préféré de Ted, à tel point que c’est un critère pour choisir une fille. En effet lorsqu’il s’apprête à épouser Stella il lui fait d’abord regarder la trilogie qu’elle n’avait jamais vu.

L’avenir de leur relation ne tient alors qu’au simple fait de savoir si elle a ou non aimé le film.

Nos chers amis sont également fans de la saga Indiana Jones. C’est pourquoi, lorsque Ted devient professeur d’architecture à la fac, Marshall ne peut s’empêcher de lui offrir le même chapeau et le même fouet que son héros, Indiana. De même  au cours de la dernière saison, Ted est amené à choisir entre plusieurs filles pour passer le weekend, ces choix sont alors commenté par le gardiens du Graal faisant référence à la scène du Graal dans Indiana Jones et La dernière croisade.

Vous l’avez donc constaté la culture pop a inspiré de nombreuses séries et continue de le faire à travers la culture geek et animée. Preuve que toute une génération reste encore marquée par tous ses grands classiques  Les références à d’autres séries (ou autres oeuvre et personnalités cultes du genre) insèrent la série dans la communauté de la pop culture lui conférant ainsi une certaine légitimité. La pop culture est alors hissée au rang de culturelle réelle.

#Hommage : Community et la pop culture

#Hommage : Community et la pop culture

C’est avec un plaisir immense que je vous présente de cette série car elle est pour moi l’une des meilleurs séries humoristiques de son époque. Elle fait référence à tellement d’œuvres de la pop culture qu’elle devrait être vue par tous ceux qui s’y intéresse. Il est regrettable qu’aussi peu d’œuvres (série, livre, film) soient capable de retranscrire la pop culture avec autant de finesse et de talent.

Pour remettre les choses dans leur contexte, cette série prend place dans les années 2010-2015, au travers de 3 saisons cultes et de 3 autres passables voir médiocres suite au départ forcé de son capitaine pour la quatrième saison. Les deux dernières saisons n’arrivent jamais vraiment, malgré le retour de Dan Harmon aux commandes, à remonter la pente. Quelque chose s’est brisé. Le départ de certains acteurs rompt également l’harmonie dans la série. L’histoire se déroule dans une fac publique américaine fictive, Greendale Community, où nous suivons un groupe de 6 personnes inscrites dans un groupe de travail d’espagnol. Chacun des 6 protagonistes ont leurs propres problèmes, leurs faiblesses qui résurgent d’un manque de confiance en soi. Rien de plus classique me direz vous mais vous ne pouvez pas avoir plus tort! Elle réussit cependant là ou beaucoup d’autre échouent ,c’est à dire à se démarquer par des personnages finement joués et des situations impensables faisant douter de la santé mentale du réalisateur, entre génie et folie.

Les épisodes

Les épisodes sont construits comme référence à une série ou à un film, à chaque épisode son univers. On passe, par exemple, de Star Wars aux westerns, de la nuit des morts vivants à  Dr Who et Donjons et dragons. Les références y sont tellement nombreuses qu’il serait difficile de toutes les lister. Pour comprendre la pop culture il faut s’attaquer à des œuvres majeures, mais la retranscrire dans une série c’est se mettre en danger. Là où Community réussi à être absolument jouissif et géniale, c’est qu’elle réussi à construire sa narration dans un univers différent de ce qui fait le cœur de son intrigue, et cela sans jamais trébucher ! Les épisodes sont construits afin que ce soit la référence qui serve le récit et non l’inverse. Community ne tombe ainsi jamais dans le fan service, bien au contraire. Les situations sont toujours amenées de telle sorte qu’on ne saurait que rire même si l’on ne connaît pas la référence exacte.

Les personnages

C’est l’essence même du concept de la pop culture qui est ici transfigurée dans les personnages, surtout un, Abed, fan de pop culture, par qui d’ailleurs beaucoup de l’humour et des références de la série passe. Les 6 personnages représentent pour beaucoup les différents aspects de nos vies et de nos angoisses : l’âge, le fait d’être parent, de vouloir avoir de l’argent, nos folies et nos craintes. Un hommage évident est fait aux schémas dits classiques (le roi, le fou, le soldat, le rebelle, l’élément perturbateur, etc), cependant analyser la complexité des personnages au travers de ce seul prisme serait réduire leur importance dans la construction de la narration. Ils représentent, en effet, davantage les névroses des USA et cette fresque hilarante nous fait toucher du doigt l’inconscient de l’Amérique.

Pourquoi c’est si bien ?

Même si l’on peut rire des clins d’œil qui sont faits tout au long de la série, les œuvres dont s’inspire les épisodes ne sont jamais traitées avec légèreté mais avec un sérieux proche de la folie maniaque qui inspire un respect pour le réalisateur. Les 3 premières saisons sont un hommage sans égale à ce que peut être la pop culture, une référence commune à un certain nombre d’œuvres majeurs. La 4ème saison tombe malheureusement dans un fan service et une méconnaissance des œuvres, ainsi qu’un manque de finesse flagrant dans l’exploitation de celles ci. A ce titre, on peut comparer cette quatrième saison au film Ready Player One dans sa gestion de la pop culture, en ce qu’elle s’adresse au plus grand nombre sans finesse. Là où les 3 premières saisons peuvent s’adresser à tout le monde, la 4ème saison donc ne s’adresse qu’aux novices en pop culture et aux fans de la série. Un hommage à un hommage à la pop culture c’est trop, soyons honnête.

Community est une série à part, car le réalisateur comprend d’une telle manière le matériel de base que chaque épisode possède sa logique et son déroulement tout en s’inspirant de ce qui caractérise l’œuvre sous-jacente. Un prouesse bien rare et qui permet de mettre en avant l’œuvre duquel elle s’inspire. Enfin un véritable hommage à la pop culture!