On est allés voir le très attendu Dune partie 2. Regard croisés sur LE blockbuster de ce début d’année.
Anastasia, chroniqueuse cinéma & série :
On va pas se mentir on était assez excités à l’idée d’aller voir ce deuxième volet de la saga Dune. Après une sortie repoussée à cause du mouvement de grève à Hollywood, nous avons enfin pu découvrir ce nouvel opus.
Alors que dire de Dune Part 2 ? Et bien commençons par l’histoire. Si le premier volet pose les bases en nous expliquant l’importance et les enjeux de la planète Arrakis, ce deuxième volet nous plonge dans le vif du sujet. Paul commence à prendre conscience de son rôle et de son importance de par son statut de messie “Lisan-al-Gaib” (La voix d’ailleurs). L’histoire nous plonge davantage dans les coulisses de ce monde politique, où la religion et surtout la foi sans faille permettent de manipuler les foules et déclencher des guerres, le tout orchestré par les Bene Gesserit. Si le peuple des Fremen n’est pas tout de suite convaincu de l’identité de Paul, il ne tarde pas à se laisser convaincre et voue alors un véritable culte à Paul. On peut d’ailleurs se dire que c’est presque un peu trop, parfois même un peu grotesque. Toujours est-il que Paul va se révéler en leader et accepter sa destinée.
Si l’histoire joue un rôle essentiel dans ce film, l’esthétique ainsi que la musique apportent une autre dimension au film. Alors qu’en 2024 on pourrait se dire qu’on a tout vu en matière d’effets spéciaux, Denis Villeneuve nous prouve le contraire. Rien que les différentes scènes où les Fremen et Paul chevauchent des vers géants sont impressionnantes de techniques. Les plans sont magnifiques et nous plongent dans la réalité du désert. Et cette musique à vous faire frissonner de par sa puissance et son intensité.
Enfin, bien évidemment un film n’est rien sans son casting. Timothée Chalamet pour qui le rôle de Paul a été écrit sur mesure, remplit parfaitement son rôle de messie, sa performance est impeccable. De même que Zendaya, qui n’a plus vraiment besoin de nous prouver son talent de comédienne. Très attendu, le personnage d’Austin Butler souffre d’un problème de rythme qui ne lui permet pas d’explorer son personnage plus en profondeur. En définitif, Dune part 2 est un bijou de science-fiction qu’on ne peut que vous recommander d’aller voir au cinéma. On est déjà impatient de voir le troisième volet qui d’après Denis Villeneuve sera le dernier de la saga.
Coline, rédactrice en chef:
Très attendu, le second volet de l’adaptation de la saga Dune (Frank Herbert, 1965, USA) par Denis Villeneuve est sorti depuis quelques semaines et fait déjà mieux que le premier volet. Il dépasse, en effet, d’un million de spectateurs son prédécesseur. Un vrai phénomène qui montre l’engouement autour de la science-fiction ces dernières décennies. Alors, ce deuxième volet, qu’est ce que ça vaut ?
Pour commencer, arrêtons nous sur le superbe travail fait autour du sound design et de la musique. Choisir une ambiance auditive pour un film n’est pas facile et encore moins lorsqu’il s’agit de science-fiction et donc de “bruits” qui n’existent pas forcément. La patte Denis Villeneuve est alors ici un match made in heaven comme ils disent à Hollywood. Ces sons métalliques et grandioses qui nous avaient séduits dans Blade Runner 2049 et la pépite Premier Contact collent parfaitement à l’univers de Dune entre visions terrifiantes sur Arrakis et choc métallico-gore sur Giedi Prime.
La musique hypnotisante de Hans Zimmer (qu’on ne présente plus!) complète alors l’expérience auditive Villeneuvienne et la rend incroyablement immersive.
Non content de nous attirer dans la camionnette avec son travail sur le son, ce qui marque dans cet opus c’est surtout son esthétique visuelle absolument divine. La caméra dévoile parfois avec parcimonie, parfois à la manière d’un uppercut dosé et rythmé, des costumes et des décors d’une très grande richesse. On adore la lumière manichéenne de Giedi Prime et les inspirations égyptiennes du sietch arrakien ou encore, les références aux tatouages berbères. La recherche dans l’univers visuel est visible et, loin de le rendre messy, le rend, au contraire, cohérent et superbement détaillé. Une petite critique pourrait lui être opposée cependant. Certaines de ces références sont très visibles et peut-être un peu trop. Le presque copié collé parfois de la culture fremen avec les cultures moyen orientales, si elle permet d’ancrer le discours dans notre réalité, peut cependant rendre celui-ci moins universel et desservir le côté “parabole” de la SF. Faut-il ancrer la SF dans son temps ou la rendre intemporel ? Ceci est large (et autre) débat.
On ne va pas épiloguer, sur les thèmes abordés par ce second opus d’une saga qui mériterait un peu plus qu’une simple critique. Soulignons l’adaptation de l’histoire à l’écran qui peut être un travail difficile, surtout dans le cas d’un lore aussi riche que celui de l’œuvre de Frank Herbert. Tout y est, malgré des petites concessions au sacro-saint cinéma, et reste compréhensible au premier visionnage.
Quelques mots, enfin, de la performance de Timothée Chalamet, Zendaya et tous les autres qui n’est pas pour rien dans l’expérience immersive qu’est Dune 2. On a aimé Austin Butler en tueur sanguinaire quoiqu’un peu classique. Il faut surtout parler de Rebecca Ferguson qui nous scotche par le nombre de strates qui compose son jeu de mère aux accents gourouesque.
En conclusion, est ce qu’on ira voir le troisième opus ? Sûrement
Est ce qu’on pense que le Dune de Denis Villeneuve est la meilleure saga SF de cette décennie pour le moment ? Absolument !
La religion et la superstition ont une influence indéniable sur les arts. Les représentations religieuses diffèrent d’une ethnie à une autre (l’islam réprouvant la représentation humaine ou animale par exemple, l’art peul se concentrant surtout sur les objets et les vêtements).
La sculpture tient aussi compte de ces religions et de ces croyances et, des Bétis-Fangs aux Bamilékés, les formes changent, comme les sujets. Les Bamilékés notamment ont une personnalité artistique bien affirmée, avec la sculpture des formes, du mobilier, des objets d’art ou du quotidien. Le Cameroun est un pays très traditionnel où chaque peuple, chaque groupe ethnique possède sa propre expression artistique. C’est pour cette raison que le fond culturel camerounais, par son ampleur et sa diversité, intéresse de nombreux anthropologues et de nombreux chercheurs à travers le monde. Réalisant l’importance de son patrimoine, la politique camerounaise cherche à le protéger depuis 1974, année de lancement du festival national des Arts et de la Culture, aujourd’hui malheureusement moribond.
Un conseil : on vous fera croire que la pièce que vous voulez acheter sur le marché est originale et ancienne, ce qui, bien sûr, augmentera considérablement sa valeur… Il faut savoir que des pièces originales, il n’y a en a plus en circulation, considérez que si cela vous plaît, cela peut justifier les quelques francs que vous dépenserez.😏
L’un des premiers arts que nous pouvons citer ici est celui des masques camerounais. Les masques sont toujours façonnés dans du bois. Ils sont sculptés dans tout le pays avec cependant un net avantage au sud, pour le plus grand nombre et pour leur style plus varié, qu’au nord du pays. Leur caractère diffère selon la région où ils ont été créés : ainsi, dans la savane, ils sont généralement sculptés dans une position où ils font un sourire grimaçant ; dans la forêt, ils sont géométriques, chez les Tikars, ils sont drôles, et ils ont la forme d’une tête d’éléphant pour le culte des morts chez les Balis. Mais les plus beaux sont sans doute ceux de l’art bamiléké et ceux de l’art bamoun. Les masques ont traditionnellement des rôles symboliques et sont utilisés très fréquemment dans les danses.
La population bamilékée s’est installée dans l’ouest du Cameroun. L’art a toujours été pour ce peuple quelque chose de très important au même titre que la religion ou la guerre.
A part les masques, les Bamilékés sont réputés pour leurs statues et pour leurs pièces de mobilier sculptées dans du bois. Les statuettes ont des formes très arrondies, les joues rondes, le front bombé, le ventre arrondi. Les jambes sont généralement courtes, dodues et pliées.
Malheureusement, avec la recrudescence de ces statues destinées aux touristes, les sculpteurs, soucieux de réaliser les modèles en grande quantité, ont petit à petit homogénéisé les formes des statuettes et le caractère arrondi des statues traditionnelles a tendance à se perdre. On peut également noter l’importance accordée aux bijoux, surtout les bracelets, très ornés. En plus de la sculpture sur bois, l’un des arts traditionnels des Bamilékés est le perlage (souvent en verre, utilisé pour orner des statuettes, des trônes, des masques, avec des cauris, petits coquillages en porcelaine) Les perles et les cauris représentaient à l’époque un moyen de paiement et représentaient donc la richesse et le statut social des personnes.
La culture bamoun est également riche en sculptures sur bois, en broderies de perles, mais son art est surtout célèbre pour ses masques en bronze, destinés traditionnellement à chasser les mauvais esprits. Les formes sont en général boursouflées comme dans l’art bamiléké. Le problème de la production pour les touristes est également en train d’appauvrir la qualité de ces sculptures en bronze : la forme devient plus lourde, le trait s’est banalisé et la qualité du bronze s’est malheureusement détériorée.
L’art des Peuls respecte, quant à lui, les préceptes de l’islam. Il interdit toute figuration humaine ou animale dans la représentation artistique. Cet art peul se manifeste, entre autres, dans l’architecture des lamidats. Nous pouvons également noter, comme chez les Bamilékés, la richesse des vêtements et des bijoux. Le travail des cuirs et les décors peints et pyrogravés des calebasses font également de cet art l’un des plus marquants du Cameroun.
Un autre art traditionnel qu’il est intéressant de mentionner ici est l’art sculptural des Betis-Fangs du Sud-Cameroun. Il se caractérise par des statues longilignes, des ngoumbas, décorées de plaques de laiton et de figures d’ancêtres des Mabéas, de réalisation plus réaliste, liées au culte lignager du byéri, qu’on retrouve également en Guinée équatoriale et au nord du Gabon.
Dans l’extrême nord du pays, dans la plaine du lac Tchad, la civilisation Sao a également laissé de remarquables œuvres d’art : statues et masques plutôt de petites tailles et utilisant cette fois la terre cuite. Ces sculptures obéissent à des schémas communs, malgré le grand nombre de peuples qui se sont succédé dans cette zone. Ce qui permet de les rattacher à la même civilisation – Sao -, en fait un terme générique pour les habitants actuels de la région, désignant les hommes d’autrefois. La période la plus riche pour la production artistique s’étale du XIIe au XVIe siècle, avec notamment de nombreuses statues humaines, limitées traditionnellement à la tête. La technique employée fait ressortir les traits du visage, éventuellement par ajout de matière. Le corps est traité beaucoup plus simplement, quand il n’est pas tout bonnement absent. Aujourd’hui encore, on trouve dans cette même région du » Grand Nord » du Cameroun, des artistes qui s’inspirent de cette sculpture Sao pour en perpétuer la tradition.
La danse
Au Cameroun, la danse fait partie intégrante de la tradition, de la religion et de la socialisation. On recense au Cameroun plus de 200 danses traditionnelles, chacune étant associée à un événement ou une situation différente. Les autorités coloniales et les missionnaires chrétiens dissuadaient les danses indigènes, les considérant comme une menace pour la sécurité et comme des vestiges païens. Toutefois, après l’indépendance du Cameroun, le gouvernement reconnaît la danse traditionnelle comme faisant partie intégrante de la culture nationale et prend alors des mesures pour la préserver.
Les danses traditionnelles suivent une chorégraphie stricte et regroupent les danseurs par âge, profession, sexe ou statut social, entre autres facteurs. Certaines danses exigent des costumes et des accessoires spéciaux tels que des masques ou des éventails. Les danseurs professionnels gagnent leur vie au sein de certains groupes ethniques tandis que d’autres professionnels se produisent dans les festivals nationaux et pour les touristes. La danse populaire, qui réunit hommes et femmes, se pratique dans les bars, les boîtes de nuit et les soirées privées. Ce style est étroitement lié à la musique populaire, notamment les genres du makossa, du bikutsi, du highlife et du hip hop. La danse joue un rôle central dans les mouvements de contestation sociale et les rassemblements politiques à travers le pays.
Sous les gouvernements coloniaux du Cameroun, les régimes allemand, britannique et français ont banni les danses qu’ils jugeaient menaçantes pour leur primauté. Entre-temps, les missionnaires chrétiens découragent toutes sortes de danses et interdisent celles qui, selon eux, relèvent du paganisme ou heurtent les sensibilités chrétiennes. Nombre de ces danses ont depuis lors disparu. D’autres danses ont été oubliées lorsque les rituels qui leur étaient associés ont été interdits pour des raisons similaires.
Toutefois, la danse traditionnelle a persisté. Les gens continuaient à pratiquer ces danses à des fins purement sociales ou les adaptaient pour le culte chrétien. La danse à l’église se généralise avec l’essor de christianisme évangélique et le remplacement des Américains et des Européens par des prêtres et des pasteurs camerounais. Après l’indépendance du Cameroun en 1960, le gouvernement reconnaît la danse traditionnelle comme partie intégrante de la culture nationale et les organisations non gouvernementales encouragent sa préservation. Certains villages inscrivent les enfants dans des groupes de danse qui jouent un rôle clé dans cette transmission.
Le Cameroun compte plus de 200 danses traditionnelles différentes. La danse fait partie de la plupart des cérémonies et des rituels. Elle accompagne les naissances, les baptêmes, les mariages et les funérailles et l’invocation des esprits des ancêtres pour guérir les malades ou pour accroître la fertilité. Les Bamilékés pratiquent par exemple des danses de guerre (en) et le motio du sud-ouest consiste à tuer une chèvre d’un seul coup pour démontrer les prouesses des danseurs. Les Baka dansent le luma pour célébrer une chasse réussie. Dans certains groupes, les danseurs entrent en transe et communiquent avec le monde des esprits. Par exemple, les membres de la société Ntsham du peuple Kaka, dans le nord-ouest du Cameroun, dansent pour provoquer une possession spirituelle.
Généralement, les danses traditionnelles obéissent à certaines restrictions. La plupart des danses traditionnelles séparent les participants selon leur sexe. Par exemple, les femmes et les hommes peuvent former des cercles concentriques de même sexe, ou danser dans des zones séparées. Dans les différents Fondoms (royaume des peuples de l’Ouest du Cameroun, leurs rois sont donc les Fons) des Grasslands (plaines de l’Ouest) du Cameroun, les nobles et les citoyens ne peuvent pas participer aux mêmes danses. De même, les lois traditionnelles limitent sévèrement la danse des épouses et des filles du Fon, les maintenant souvent dans le palais.
Certaines danses sont destinées uniquement à une catégorie spécifique de personnes, comme les chasseurs, les bouffons ou les guerriers. Dans certains groupes ethniques, des danseurs professionnels gagnent leur vie en dansant lors des cérémonies. Dans certains villages, la danse fait partie des fonctions du devin. De nos jours, ces professionnels de la danse traditionnelle sont rares. Les danseurs professionnels vivent plutôt dans les centres urbains et dansent pour les touristes ou lors de festivals nationaux.
Plusieurs danses traditionnelles camerounaises suivent une stricte chorégraphie, bien que l’improvisation soit courante. Les danseurs font bouger différentes parties du corps indépendamment, en axant le mouvement sur plus d’une zone. Les danses sont souvent assorties de tenues ou d’accessoires spécifiques. Les objets traditionnels utilisés comprennent des éventails en cuir et de petits morceaux de tissu. Dans les prairies, les masques sont courants. Le gourna des Toupouri se compose de longs bâtons que les danseurs tiennent droit en cercle.
La danse populaire est l’apanage des bars urbains, des boîtes de nuit et des fêtes privées bien que sa popularité ait augmenté dans les zones rurales. Les DJs jouent de la musique pendant que les danseurs se déplacent et boivent de la bière ou du vin de palme. À la différence des danses traditionnelles, la danse populaire permet aux deux sexes de se côtoyer. Les principaux genres musicaux autochtones du Cameroun, le bikutsi et le makossa, sont des styles de musique de danse. Le Cameroun a importé un nombre de danses populaires de l’étranger, notamment le maringa du Ghana des années 1850, l’ashiko du Nigeria des années 1920 et l’abele du Nigeria tout récemment. La musique de danse populaire non camerounaise comprend le highlife nigérian et le hip-hop américain. En 2000, le gouvernement de la région du Sud-Ouest a interdit le mapouka; une danse importée de la Côte d’Ivoire, à cause de son caractère sexuel. La danse européenne, telle que la danse classique, est populaire parmi les Camerounais urbains aisés mais il est à noter qu’il est très (très) difficile de trouver des cours de danse classique sur le territoire camerounais.
La danse est aujourd’hui un important vecteur de débat social et de protestation politique. Alors que la presse populaire peut être muselée par le gouvernement, les danseurs de rue sont plus libres d’exprimer leur mécontentement ou leur soutien à l’égard des politiques gouvernementales ou des partis politiques. Les opposants du premier président du Cameroun, Ahmadou Ahidjo, ont dansé pour montrer leur désaccord.
Mélanger réalité virtuelle et art plastique, oui oui c’est possible au Cameroun ! Bienvenue dans l’univers d’Eric Takukam.
Exposé de mai à juin 2023 à l’Institut français du Cameroun à Douala ; la capitale économique du pays, Eric Takukam est designer graphique et textile, artiste numérique et entrepreneur. Grand communicant du pays et directeur artistique dans la publicité, il a travaillé pour des marques telles que Guinness Cameroun ou Nestlé.
Sa patte graphique est très reconnaissable et sans doute influencée par sa carrière professionnelle dans le domaine de la publicité.
Ses créations se font toutes sur papier en premier lieu pour ensuite être digitalisées et retravaillées afin d’y introduire notamment les éléments visuels animés.Eric Takukam est par ailleurs un des premiers artistes camerounais dont les oeuvres sont aussi des NFTs (Non Fungible Token ; une oeuvre d’art possédant comme une sorte de certificat d’authenticité afin de garantir l’authenticité justement de cette dernière. Ce certificat contient toutes les informations utiles de celle-ci : titre, nom du créateur, date et lieu de création, prix de vente, prix d’achat, les acheteurs et vendeurs le cas échéant etc…) Ses créations peuvent être acquises sur Opensea.
Eric Takukam a donc un univers très graphique, très coloré et en apparence assez simple d’exécution. De plus, il propose un travail d’animation de ses œuvres qui ajoute une vraie plus-value à celles-ci. (Téléchargez ArtiVive et essayez 😉 ) Ses thèmes de prédilections tournent autour des symboles liés au peuple des Grassfield ; terme qui désigne les peuples de l’Ouest Cameroun (représentation des masques éléphants utilisés par les initiés de ces peuples dans les cérémonies, reprise des symboles du tissu Ndop portés par les notables, rois et reines, etc…)
Il raconte la vie quotidienne et les valeurs ancestrales : fusion entre vie moderne et valeurs traditionnelles dans le but d’essayer de garder en vie les valeurs ancestrales. Il essaie d’amener un œil critique sur les nouvelles manières de vivre, occidentalisées et de les mettre en parallèle avec ce qui se faisait autrefois au Cameroun. Eric Takukam n’a pas peur de ce retour aux sources et n’hésite pas à retourner au village de temps à autre pour s’inspirer. De même, le terme très souvent péjoratif de “villageois” ne le dérange pas, au contraire, il a même intitulé sa dernière exposition “villadin” (contraction de villageois et citadin).
Il faudra noter que ces thèmes de retour aux sources, occidentalisation des manières de vivre sont au cœur des débats et des préoccupations des Camerounais. C’est pourquoi les artistes de tout bord n’hésitent pas à mettre au centre de leur travail tous ces questionnements.
Eric Takukam ne se limite pas seulement aux arts plastiques mais il explore aussi le milieu de la mode et des objets sur lesquels il peut exprimer sa griffe ; qui ne voudrait pas d’un Tote bag ou d’une robe qui s’anime ?! En résumé, cet artiste est à suivre car il est pionnier dans le pays d’un point de vue intégration du digital dans son travail de manière active.
Tendez vos téléphones avec l’application ArtiVive activée pour voir ses oeuvres se mettre en mouvement :
“Roman épistolaire”, tout de suite des images des cours de français barbants et surtout des épreuves du bac de français commencent à remonter non ?
Et pourtant ! Le roman par lettres est l’un des exercices les plus périlleux de la littérature. Il s’agit de faire comprendre ce qui se passe tout en n’utilisant que le point de vue biaisé d’un personnage à chaque fois, et encore, ce qu’il veut bien en dire. C’est également l’occasion de faire un tour côté psychologie, expression des sentiments et tant d’autres choses qui permettent de faire monter la tension romantique. Convaincu ? Non ? Commencez par lire les romans qui suivent et si ça ne vous fais pas changer d’avis, on vous rembourse votre abonnement Netflix (disclaimer de la rédac: on ne peut pas, bisous).
Les liaisons dangereuses, Pierre Choderlos de Laclos, 1782
Au petit jeu du libertinage, l’adorable Valmont et la délicieuse Madame de Merteuil se livrent à une compétition amicale et néanmoins acharnée : c’est à celui qui aura le plus de succès galants, et le moins de scrupules. Peu importent les sentiments, seule la jouissance compte. Les conquêtes se succèdent de part et d’autre, jusqu’à ce que Valmont rencontre la vertu incarnée : la présidente de Tourvel. Elle est belle, douce, mariée et chaste : en un mot, intouchable. Voilà une proie de choix pour Valmont : saura-t-il relever ce défi sans tomber dans les pièges de l’amour ? De lettre en lettre, les héros dévoilent leurs aventures, échangent leurs impressions et nous entraînent dans un tourbillon de plaisirs qui semble n’avoir pas de fin.
Est-il réellement nécessaire de commenter ici l’un des piliers du roman épistolaire voire même de la littérature galante (enfin presque) ?
Le roman, s’il fut censuré longtemps, n’a pas manqué de captiver bon nombre de lecteurs et d’inspirer les auteurs comme les cinéastes. Stephen Frears signe, en effet, l’adaptation la plus célèbre avec au casting Glenn Close, John Malkovich, Michelle Pfeiffer et Uma Thurman mais on peut signaler aussi celles de Roger Vadim et Milos Forman. Roger Kumble signe également une adaptation moderne de l’œuvre avec Sarah Michelle Gellar et Reese Whiterspoon en 1999. Bref, culte ! Ne serait-ce que pour la fameuse lettre 48.
Le lys dans la vallée, Honoré de Balzac, 1835
Il imagine son roman comme une confession. Félix de Vandenesse raconte, avant de l’épouser, ses amours passées à la comtesse de Manerville. Très jeune, au cours d’un bal, il couvre de baisers les épaules – d’une belle inconnue assise à ses côtés. Mme de Mortsauf était douce et maternelle. Il l’aima, et ce lys dans une vallée de Touraine brûla d’amour pour lui. Son mari ne vivait que pour la défunte monarchie, et Félix quitta la vallée pour une brillante carrière politique et mondaine à Paris, au bras d’une sensuelle marquise anglaise. Mme de Mortsauf avait la beauté d’un ange, elle le devint.
Longue confession d’un homme rongé par une histoire qu’il n’arrive pas à oublier, le Lys dans la vallée c’est surtout les lettres qui ne parviennent pas à faire message, qui n’atteigne jamais un vrai échange.
Julie ou la nouvelle Héloïse, Jean-Jacques Rousseau, 1761
«J’ai vu les mœurs de mon temps, et j’ai publié ces lettres» : c’est par ces mots que l’«éditeur» Rousseau ouvre La Nouvelle Héloïse, correspondance amoureuse entre Julie d’Étange et son précepteur Saint-Preux. Sur les rives du lac Léman, ces «belles âmes» forment une petite société idéale, où priment les passions douces et la sincérité du sentiment, à l’écart des maux de la civilisation. Dans la lignée des Lettres persanes de Montesquieu, Rousseau conçoit son œuvre comme un laboratoire d’idées nouvelles, qui concentre les questionnements de son époque sur l’homme et ses passions. Roman d’amour, chant élégiaque, mais aussi fiction expérimentale au croisement de l’anthropologie et de la politique : La Nouvelle Héloïse, plus grand succès de librairie de son temps, consacre avec éclat les noces du roman et de la philosophie au XVIIIe siècle. (Editions Flammarion)
Julie d’Etange, d’origine noble, aime son précepteur, Saint-Preux qui lui est issu d’un milieu modeste. Après avoir lutté en vain, il s’abandonne à leur passion en secret.
Julie ou la Nouvelle Héloïse est un véritable prototype du mouvement romantique. On y retrouve, en effet, l’exaltation des sentiments et la plainte envers la fatalité de ceux à laquelle personne ne peut échapper.
Lady Susan, Jane Austen, 1794 (publié en 1871)
Lady Susan est une mère moderne et surtout une femme qui aime entretenir flirts appuyés et l’attention qui lui ai portée. Traversant une mauvaise passe financière, elle cherche à marier sa fille, Federica, avec un riche époux et envisage elle-même de se remarier malgré son goût de la vie de séductrice libre.
Il s’agit là de l’une des premières oeuvres importantes de l’autrice d’Orgueil et Préjugés. Plutôt court, le roman n’en est pas moins caustique et engagé contre la dépendance des femmes envers le mariage.
Les souffrances du jeune Werther, Johann Wolfgang von Goethe, 1774
Quête d’absolu, transcendance de l’amour, lyrisme de la douleur… il s’agit bien là d’un des plus célèbres textes fondateurs du Romantisme. Werther, perché sur le pic solitaire de la passion qu’il éprouve pour Charlotte, est en proie au vertige. L’objet de son désir n’est autre que la fiancée de son meilleur ami, mais la pureté de son âme ne saurait tolérer l’idée même d’une trahison. (Babelio)
Premier roman d’un certain Goethe, l’oeuvre est un véritable condensé du tout ce qui fait le mouvement romantique. L’homme y est sensible, vulnérable et malgré ses efforts ne peut se soustraire à la souffrance inhérente à chaque être sensible.
Le roman fut controversé lors de sa parution, principalement en raison du thème du suicide qui était encore très tabou dans une société judéo-chrétienne. Il inspire cependant, plus tard, nombre de monument de la littérature classique comme Victor Hugo, Alfred de Vigny et Alfred de Musset …
“Le Space opera désigne une sous catégorie littéraire et cinématographique de science fiction consacrée aux voyages dans l’espace, à l’exploration des planètes mais aussi à la description de civilisations intergalactiques.”, La cinémathèque française .
Présent dès les premiers balbutiements du cinématographe (coucou George Méliès et Fritz Lang), le space opéra est un devenu un incontournable du cinéma de science fiction mainstream. Gravity (Alfonso Cuaron, 2013), Interstellar (Christopher Nolan, 2014),Les Gardiens de la Galaxie (James Gunn, 2014) ou encore Seul sur Mars (Ridley Scott, 2015) ont fait se renouveler (ou presque) un genre un peu oublié. Les avancées autour de l’exploration spatiale (coucou Elon Musk) ont, en effet, ravivé un certain engouement du public pour l’exploration spatiale. Le space opéra fait cependant partie intégrante du cinéma tant dans son esthétique, ses thématiques et surtout son histoire. Depuis Le Voyage dans la Lune (George Méliès, 1902), l’aventure spatiale n’a cessé d’inspirer nombre d’œuvres cultissimes comme 2001, l’Odyssée de l’Espace (Stanley Kubrick, 1968), Alien, le huitième passager (Ridley Scott, 1979), Dune (David Lynch, 1984), Solaris (Andreï Tarkovski, 1972)…
Si il peut se voir comme un genre extrêmement visuel, le space opéra ça s’écoute aussi. Musique non diégétique ou bruitages, synthétiseur ou orchestre, la musique n’a rien perdu de sa place de choix dans ce qui est le plus récent des arts de la représentation. Tout comme pour le théâtre ou l’opéra (justement) la musique fait toujours partie intégrante de l’œuvre, de l’histoire, du spectacle et du message transmis. Petit saut dans l’hyper créativité du space opéra…
La musique qui raconte
Le space opéra traite d’exploration spatiale. Jusque là, vous suivez ? Il s’intéresse aussi et en premier plan à l’Homme. Le space opéra, en effet, c’est aussi beaucoup de huis clos, de milieux hostiles et de dilemmes à résoudre. Un contexte privilégié pour le développement d’intrigues à base de trahison, d’amour, de déception ou encore d’injustices. Des intrigues où l’Humanité est passée au scanner, en somme. Des thèmes déjà abordés sur les planches avec le Don Giovanni (Wolfgang Amadeus Mozart, 1787) ou Carmen (George Bizet, 1875) (dé)placés dans un cadre futuriste à la manière d’un Hamlet post (post post x5) moderne. “Etre ou ne pas être ?”, “se sacrifier ou se cacher ?”, “Qui suis-je ? Qui es-tu ?” sont autant de questions qui façonnent le rythme des opéras, qu’ils soient spatiaux ou non, depuis des siècles.
Ce qui rapproche le genre du space opéra de l’opéra, également, c’est avant tout le lien fort qui unit musique et histoire. Celui-ci s’exprime ici par les bruitages et autres expérimentations pour nous faire entendre un monde dont on ne sait encore rien.
L’usage de la musique est, de plus, largement utilisé comme un véritable support de l’intrigue. La technique du leitmotiv, par exemple, très répandue aujourd’hui, fut modernisée par John Williams lorsqu’il s’attelle à la bande originale d’un certain Star Wars : Un nouvel espoir (George Lucas, 1977). En bref, un leitmotiv est un thème musical attaché à un personnage, un couple ou encore un lieu. Ils sont utilisés depuis des décennies par les compositeurs. Williams, donc, s’intéresse à ce concept mais leur apporte un twist plus moderne pour le grand écran. Il s’inspire, en effet, de Wagner qui fait évoluer les thèmes (qu’on appelle parfois motifs) au fil de l’histoire. Le thème d’Anakin Skywalker, par exemple, s’adapte aux différentes étapes de sa vie, de jeune garçon au cœur pur sur Tatooine au padawan ambitieux jusqu’à son passage du côté obscur. Il est à noter aussi que les thèmes de Leia et Luc sont issus de celui de leurs parents.
La musique comme vocabulaire
La musique est donc un élément indissociable du space opéra. Elle est un véritable outil qui soutient l’intrigue bien plus qu’une simple décoration. Il s’agit ici de faire ressentir des espaces que nous ne connaissons pas encore, d’imaginer et de transmettre des sensations qui nous sont encore inconnues. Le genre du space opéra, et la science-fiction en général, c’est avant tout de l’exploration et des expérimentations tant à l’écran qu’en pré ou post production. C’est donc le lieu des expérimentations sonores par excellence. Bruitages et sons électroniques se mêlent à la musique orchestrale pour tenter de créer plus qu’un son, une sensation, un rêve. Que l’on soit de ceux qui penchent pour la véracité scientifique ou pour une exploration plus libre, le son permet, pour reprendre l’expression de Michel Chion, de créer un vocabulaire du vide, des étoiles et de l’infini.
Les “canons” (ou classiques) de la musique figure le message voire même le leitmotiv de l’Humanité en tant que civilisation dans ce milieu hostile que représente l’univers.
L’opéra, qu’il soit spatial ou non, s’attache au concept de la catharsis, du pathos et de pas mal d’autres concepts, grecs ou non, à propos de l’exploration de l’âme de l’Humanité. Car c’est bien de cela qu’il s’agit finalement, découvrir qui nous sommes en tant qu’être, en tant que civilisation sur un petit caillou perdu dans l’univers. Le dormeur doit se réveiller comme on dit (si vous avez pas la ref, réparez cette abomination tout de suite).
“Mozart vient ainsi résonner quelque part hors de la Terre, dans un lieu de préférence hostile pour faire entendre un accent d’humanité, et mettre en valeur le fait que le cosmos nous ignore et que la plus belle et rassérénante musique n’est qu’une faible lumière que nous devons emporter dans l’espace”, Des sons dans l’espace : A l’écoute du space opéra, Michel Chion