L’homme peut il survivre sur une autre planète ? Notre niveau scientifique et technologique actuel nous le permet il ?
C’est la question que se pose Andy Weir lorsqu’il publie en 2011 son premier roman The Martian. Celui-ci, qui parut tout d’abord en version électronique (via Amazon) puis sous format papier en 2014, est très vite devenu un véritable best seller. A tel point que la même année, Weir vend les droits aux productions Scott Free Productions. Son adaptation sur grand écran sort alors en 2015 sous la direction de (Monseigneur) Ridley Scott avec en lead role Matt Damon.
S’il passe relativement inaperçu face à un autre survival movie, le retentissant The Revenant (aka le sacre de Dicaprio), il figure une pierre solide à l’édifice de ce genre qui peut se révéler glissant.
Côté scénario: Lors d’une expédition sur Mars, l’astronaute Mark Watney est laissé pour mort par ses coéquipiers, une tempête les ayant obligés à décoller en urgence. Mais Mark a survécu et est désormais seul sur une planète hostile. Il va devoir faire appel à son intelligence et son ingéniosité pour tenter de survivre et trouver un moyen de contacter la Terre à 225 millions de kilomètres.
Comment s’en est donc sorti Ridley Scott avec son escapade martienne ?
Un ADN racé
Seul sur Mars c’est avant tout un maître à la caméra, j’ai nommé Ridley Scott ! Le réalisateur d’Alien (1979) et Blade runner (1982) n’est pas un complet étranger des épopées SF. Son style aux visuels superbes est ici quelque peu difficile à déceler cependant. Les représentations de la planète rouge sont magnifiques sans nul doute mais elles semblent bien secondaires faces aux péripéties bien rôdées de Mark Watney. Car oui! Si Scott nous a habitué à une maîtrise fluide de l’action, sur Mars tout se passe presque trop bien pour notre Robinson spatial comme pour le scénario.
Cependant, et malgré un manque de fantaisie certain, la machine fonctionne bien. La performance de Matt Damon y figure d’ailleurs un ingrédient de choix. Celui-ci fut d’ailleurs récompensé en 2016 par le Golden Globes du meilleur acteur dans un film musical ou une comédie. Le second survival de l’affiche 2015, The Revenant sera d’ailleurs également récompensé par la même cérémonie avec le Golden Globes du meilleur acteur dans un film dramatique pour Leonardo Dicaprio. Les deux films semblent alors comme figurer les deux versants du miroir. L’un est très psychologique, sombre voire mystique tandis que le second est beaucoup plus optimiste mais surtout beaucoup plus pédagogique !
Ridley, fidèle à lui même, réussit tout de même le pari de nous tenir en haleine tout au long du film (et ce malgré quelques moments d’égarement). La scène du sauvetage si elle est somme toute assez classique, nous laisse le coeur battant !
Et la science dans tout ça ?
Andy Weir, lorsqu’il s’attèle à la rédaction de The Martian, fait appel à des scientifiques spécialisés pour l’aider dans la construction scientifique de son récit. Quelques libertés sont prises afin d’asseoir le dramatique de la narration effectivement mais une grande partie des explications sont avérées. Non la puissance de la tempête qui causera la perte de Mark n’est pas vraisemblable. On peut cependant bien fabriquer de l’eau et faire pousser des plantes sur Mars ! Thomas Pesquet le fait déjà sur l’ISS d’ailleurs.
Seul sur Mars gère donc avec brio une dimension qui n’admet pas l’erreur: la vulgarisation scientifique. Ridley Scott (et Andy Weir) réussit à distiller des explications véritablement scientifiques sans nous ennuyer une seconde ! Il nous intéresse même !
Il s’agit alors, certes, d’un film de science fiction dans le sens où il s’agit bien d’une projection, nous ne sommes pas encore allés sur Mars ni n’avons expérimenté d’aussi long moment en dehors de notre confortable (mais sympathique) orbite terrestre, mais c’est bien de science que nous parle Mark.
Mars est la planète la plus connue du système solaire après la Terre. Nous avons donc déjà beaucoup d’indices sur sa composition et sa géographie grâce aux multiples satellites et Rovers envoyés là bas. Nous avons donc déjà une bonne connaissance du trajet et des conditions de survie sur la planète rouge. Ce qui nourrit d’ailleurs les rêves de nombres de scénaristes mais aussi de scientifiques et d’entrepreneurs comme le patron de Space X, Elon Musk.
La pomme (de terre) de la discorde
“Lorsque l’on a fait pousser quelque chose sur une terre vierge, on a colonisé cette terre”, déclare Mark Watney/Matt Damon au milieu de ces plantations de patates, citant l’université de Chicago. L’affirmation a de quoi faire réagir. Elle semble, en effet, comme un reflet de notre attitude présente face à la conquête spatiale mais aussi de celle que nous avons avec notre propre planète.
Plus tard, cependant, il ajoute que chaque pays qui participe de près ou de loin à l’exploration spatiale aurait ratifié le traité indiquant qu’aucun n’est autorisé à revendiquer un territoire spatial. Ces derniers se trouvent alors en eaux internationales. Les revendications de politique interne à l’Humanité sont donc exclues de la discussion (et c’est tant mieux). Mais qu’en est il à l’échelle de l’espèce humaine ? Mark peut il se revendiquer ainsi “premier colon martien” ?
Ridley s’intéresse également à une face de l’exploration spatiale que l’on voit (malheureusement) assez peu : la psychologie de ou des explorateurs. Mark doit, en effet, survivre seul sur une planète étrangère, sans ressources, sans moyen de communication et avec très peu de vivres. Il commence alors tout de suite ses calculs de rations et réfléchit à une stratégie agricole. Là où beaucoup se serait donné la mort de désespoir, Mark ne faiblit pas et entre tout de suite en action. Un instinct de survie incroyable qui est d’ailleurs l’un des critères de sélection au cours du recrutement spatial. Chaque astronaute doit, en effet, comme un militaire, rester calme face à la difficulté et prendre les décisions qui s’impose pour la survie de sa mission, celle de son équipe et surtout la sienne propre.
Ridley Scott avec Seul sur Mars ne signe donc pas sa Chapelle Sixtine. Un scénario somme toute assez classique et convenu ne nous permet pas d’être transcendé comme par un Blade Runner. Il explore cependant avec brio la dimension scientifique de l’exploration martienne voire même spatiale. Le personnage attachant de Mark Watney fait alors figure de professeur de physique/biologie dans un conte scientifique qui nous donne envie d’en savoir plus.
Dernier festival de l’été pour notre équipe. Et oui toutes les bonnes choses une fin
malheureusement. Notre tournée des festivals s’achèvent donc à Landerneau (29) pour la Fête du Bruit. Évènement très attendu dans la ville et même, on peut le dire, dans le Finistère, le festival commence à prendre une certaine envergure. Pour fêter ses 10 ans, l’équipe a mis les petits plats dans les grands. Avec une programmation digne des grosses productions françaises, la fête du bruit entend bien dépasser son statut de petit festival pour jouer dans la cour des grands.
Samedi 10 août :
Nekfeu :
Seule date bretonne pour le rappeur en cette année 2019. Ken nous présentait son nouvel album, ou plutôt ses deux nouveaux albums « Les étoiles vagabondes » et « Expansion ». En effet, quelques jours seulement après avoir sorti « Les étoiles vagabondes », Nekfeu a surpris tout son monde en dévoilant un deuxième album. Ces deux nouveaux opus, offrent des chansons plus sombres reflétant l’état d’esprit du rappeur en pleine crise existentielle. Sa performance est comme à son habitude très dynamique et très entourée. Car oui, comme il a coutume de le faire, Nekfeu n’est jamais seul sur scène. A ses côtés Doums, son acolyte du collectif l’Entourage ainsi que Mekra et Framal membres du S-Crew. Et c’est bien ça tout le problème. On aimerait un peu plus de Nekfeu et un peu moins de Nekfeu et ses copains.
Jain :
Habituée des festivals, la jeune chanteuse brille par sa présence. C’est seule qu’elle arrive sur scène sans musiciens, sans artifices. Elle fait tout toute seule et elle y arrive très bien. Tout est millimétré. Eh oui ! Quand on est seul pas de place à l’erreur. Le show est très bien ficelé, la jeune femme communique sa passion pour la musique à son public qui ne s’y trompe pas et reprend en coeur avec elle ses tubes comme « Makeba », « Come » ou encore « Alright ».
Gossip :
Initialement, le groupe anglais Prodigy devait se produire cette année sur la scène de Landerneau, mais suite à la mort de son chanteur, Gossip est appelé en remplacement. La tâche n’était donc pas facile car le groupe était très attendu par ses nombreux fans. Mission accomplie pourtant. Le groupe enchaîne les morceaux plus survoltés les uns que les autres. Sa chanteuse Beth Ditto est extraordinaire par sa présence. Elle s’assume jusqu’au bout des ongles et enchaîne les blagues avec le public. Elle se risque même à quelques mots français et va même plus loin en entonnant timidement La vie en rose et, plus surprenant, Banana Split de Lio. Un show survitaminé à voir de toute urgence !
Skip the use :
Dernier concert de cette journée du samedi, le groupe français ne nous a pas déçu. Son chanteur Mat Bastard nous a fait dansé, sauté, bref nous avons transpiré. Mais quel bonheur ! Le groupe a littéralement retourné la scène avec ses chansons survoltés. Il réussit même à faire passer un message de tolérance avec une chanson qui reprend le célèbre refrain des années 80’s « La jeunesse emmerde le front national ». Ce qui semblait d’ailleurs être le mot d’ordre de la quasi totalité des artistes du weekend.
Dimanche :
Voyou :
Découverte du jour, le jeune chanteur a la lourde tâche d’ouvrir cette dernière journée de festival. C’est donc à 15h30 que nous nous pressons pour suivre la prestation du chanteur. Pari réussi ! Le jeune de 28 ans nous embarque dans son univers grâce à sa musique pleine de fraîcheur. A travers ses textes, il peint une époque pleines de tribulations. Mention spéciale pour les deux talentueuses choristes qui ont presque réussit à nous extirper une larme ou deux tant leurs voix nous ont ému.
Roméo Elvis :
Le rappeur belge était très attendu sur la scène de Landerneau. Nous l’avions déjà vu à deux reprises mais à chaque fois il nous avait déçu. Peut-être lui manquait-il, sur ses précédents shows, un album plus abouti, plus travaillé. En effet, avec son nouvel album « Chocolat », Roméo nous a littéralement embarqué avec lui. Une énergie incroyable, on se demande même comment il arrive à tenir tout un concert sans prendre de drogues ! Cette nouvelle prestation nous a réconciliés avec le rappeur. Mention spéciale à notre chanson coup de coeur « Parano » et son interprétation proche de la possession.
Ska-P :
On ne les avait pas aperçu en France depuis leur dernière tournée européenne en 2014, les
espagnols de Ska-P sont de retour. Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils ne sont pas passés inaperçu. Toujours aussi survoltés et révoltés, les madrilènes nous ont fait danser au rythme de leurs chansons plus engagées les unes que les autres. Le groupe va même plus loin en terminant le concert vêtu de gilet jaune. Viva la révolución !
Dub Incorporation :
Qui de mieux pour représenter la diversité que le groupe de reggae Dub Incorporation ? Comme à son habitude, il nous a fait voyager à travers ses différentes cultures. Musicales d’abord. Nous sommes passés du reggae au dancehall, à la musique kabyle pour finir avec de la world music. Et c’est dans cette diversité que le groupe puise sa force. Qu’il chante en français, en anglais ou en kabyle le message est le même : l’importance du métissage et du mélange. En bref de la tolérance. Et qu’est-ce que ça fait du bien !
Dj Snake :
Dj français phare de notre époque, Dj Snake était très attendu dans les jardins de la Palud. Eh bien il ne nous a pas déçu ! Le Dj a littéralement retourné le public. Alors, oui, on ne révolutionne rien ici en matière de musique électronique. Certains reprocheront même une rythmique trop commerciale. C’est certain. Mais commercial n’est pas forcément synonyme de mauvais qu’on se le dise. Quoi qu’il en soit le job est fait. Il fait le show à coup de flammes et d’éclairages dignes des productions américaines.
No one is innocent :
Groupe très en vue de la scène rock des années 90, No one n’a rien perdu de sa fougue. Avec des textes toujours aussi engagés, ils vous prennent au tripes de part leur glaçante vérité. C’est sous la pluie que ce termine cette dernière journée de festival. Les plus courageux auront résisté vaillamment jusqu’au bout se jetant dans la boue au rythme des guitares. Un concert qu’on est pas prêt d’oublier !
Voilà c’est fini … Notre tournée des festivals touche à sa fin. Nous avons découvert une flopée d’artistes tout au long de notre périple. Certains nous ont enchantés d’autres moins. Nous avons pris plaisir à revoir certaines de ces têtes, d’autres nous ont lassé. Quoi qu’il en soit c’est toujours un plaisir de vivre ces moments de partage. Car c’est en cela que réside le pouvoir de la musique, de part sa diversité elle rassemble.
Traverser une porte semble plutôt simple, usuel même ! Il n’est cependant rien de plus courageux et probablement inconscient que de le faire dans notre cas. Je vous parle évidemment de la Porte des étoiles, Stargate pour les intimes !
La conquête de l’espace semble parfois bien lointaine mais lorsque nous consommons chaque année plusieurs planètes pour nos besoins économiques et scientifique, il est normal que l’envie nous prenne de vouloir conquérir l’espace pour ces mêmes besoins. Entre progrès et invasion il n’y a qu’un pas. A ce titre, la série Stargate utilise le terraforming dans une version bien à elle. Une mise en abîme des enjeux derrière l’exploration spatiale voulue par l’humanité
Et la porte ils traversèrent
L’aventure Stargate a débuté en 1994 avec le film « Stargate la porte des étoiles » de Roland Emmerich. Cette aventure spatiale débute par la découverte d’une relique de l’Ancienne Egypte en 1928 à Gizeh. Pendant près de 60 ans, cette relique reste cachée et inexploitée car son usage est inconnu. Avec l’arrivé d’un égyptologue aux théories loufoques sur le projet, l’usage de la porte est enfin découverte. Elle permet de voyager vers une autre planète. Une équipe entreprend le voyage et se retrouve sur une planète désertique face à un ennemi mortel, les goa’ulds!
Le film est devenu culte, ce qui à permis de donner naissance à trois séries, deux films et une web-série. La série la plus connue et la plus longue est Stargate SG1, avec ses 10 saisons. Après le premier film, les équipes découvrent que la porte peut amener vers différents mondes habités par d’anciens esclaves terriens. Ces humains sont asservis par des faux dieux inspirés de nos croyances terriennes, les fameux goa’ulds précités.
Afin de poursuivre l’exploration de l’univers, des bases sont installées sur différentes planètes à plusieurs moments de la série. Deux de ces déménagements intergalactiques vont conduire à la création de nouvelles séries, Stargate Atlantis et Stargate Univers. Elles sont donc le prolongement de la série principale Stargate SG1. Elles sont visionnables indépendamment mais fonctionnent de concert, surtout Stargate Atlantis qui fait beaucoup de liens et d’épisodes communs avec Stargate SG1. Stargate Univers n’a pas connu un grand succès ce qui a temporairement arrêté la production de la licence.
Les fans de la série étant très nombreux une nouvelle production a été lancée avec Stargate Origins en 2018. Cette série est un préquel et nous raconte la découverte de la porte des étoiles. La web série n’a pas rencontré son public mais reste toujours en cours malgré une période de plus d’un an sans épisode.
Désormais, “traverser la porte” à un tout nouveau sens pour vous!
Les mondes qui sont visités par les différentes équipes, même si ce constat est moins vrai pour Stargate Univers, est adapté à la condition de vie des humains. On comprend la nécessité de la série à rendre les voyages intergalactiques possibles pour les humains, sinon la série serait tout bonnement impossible à produire ou beaucoup plus complexe à réaliser. On retrouve cela également au travers des différentes races de la galaxie qui sont rencontrées par les équipes lesquelles ressemblent à la morphologie humaine. Un anthropomorphisme qui permet sans doute de réduire les coûts et les costumes. Les grands ennemis, les goa’ulds, sont des parasites qui utilisent les corps des humains comme hôte pour commettre leurs méfaits. Encore une fois une simplification de tournage qui pourtant n’entame en rien la cohérence de l’univers et qui ajoute même à l’horreur de la situation. Imaginer se retrouver piégé dans son propre corps pendant des siècles. Une situation qui s’explique dans la série par le fait que les goa’ulds ont asservi les humains et les ont introduits sur les différentes planètes.
L’univers hérité de nos ancêtres
Une petite explication de la porte est sans doute nécessaire pour comprendre le contexte de la série. La porte est donc un artefact conçu par une race nommée les Anciens. Cette race est aujourd’hui disparue mais reste celle qui fut la plus avancée technologiquement de la galaxie. Elle a laissé derrière elle beaucoup d’artefacts utilisés aujourd’hui par les différentes races de la galaxie. Ces portes furent placées sur les différents mondes habitables potentiellement par les Anciens eux même. Cela explique également en partie la facilité pour les humains de voyager entre les mondes. Je ne vous en dit pas plus!
Pour comprendre notre recherche du terraforming dans l’univers de Stargate, il est nécessaire de définir le terme et le concept. Le terraforming (ou terraformation pour les non anglophones) est la science permettant de transformer les conditions de vie sur une planète, un satellite ou un astre pour le rendre habitable aux conditions de vie humaine dans notre cas. Il s’agit d’un sujet d’actualité car on parle de plus en plus d’aller sur Mars et pourquoi pas de le terraformer pour en faire la première colonie spatiale humaine. Un exploit que l’on imagine extraordinaire mais qui n’est pas sans être extrêmement effrayant en même temps. Rassurez vous ce n’est pas pour tout de suite
Aucune mention n’est faite dans la série que les anciens ait terraformé une planète. Leur niveau technologique ne laisse cependant aucun doute sur leur capacité à réaliser cette prouesse. Un choix a été fait par ce peuple de voyageur à un moment de leur histoire car ils ont dû fuire leur planète d’origine (cf la fin de Stargate SG1). Cela explique pourquoi ils ont préféré développer des technologies liées à l’exploration, tel que les portes des étoiles ou bien les voyages intergalactiques à bord de leurs vaisseaux spatiaux. Le réseau de portes des étoiles est immense et cela reste quand même assez surprenant statistiquement parlant que le nombre de planète adaptées aux conditions de vie humaine soient aussi importantes dans une galaxie finalement si petite. Peut être un constat que la galaxie est indulgente pour les peuples humanoïdes ou une petite facilité scénaristique, qui sait.
Façonner notre environnement
L’univers est donc plutôt clément avec les être humains et assimilés car beaucoup de mondes leur sont habitable et le peuple le plus avancé scientifiquement a décidé de laisser derrière lui une porte permettant d’accéder à ces plantes très éloignée en quelques secondes. Ce constat laisse peu d’intérêt pour le terraforming dans le monde de Stargate. Les scénaristes ont cependant décider de traiter le sujet dans l’autre sens. Et si, retournement de situation, c’était les planètes habitables par les humains qui en faisaient les frais?
Le sujet est abordé pour la première fois dans la série (Stargate SG1 Saison 3 episode 12 et 13 – Les Flammes de l’Enfer) lorsque le dieu Sokar, dieu de la mort dans la mythologie égyptienne, transforme la lune de sa planète mère en véritable enfer. Pays désolé et extrêmement chaud ressemblant à l’intérieur d’un volcan. Cette lune sert de prison à ses ennemis qui le prennent pour Satan. Il a détruit, en effet, toute forme de vie sur cette lune pour instaurer la peur chez ses ennemis. Le terraforming est dans notre cas uniquement utilisé à des fins politiques et idéologiques. Ce cas fait écho à la situation que nous rencontrons actuellement déjà sur Terre. Lorsque l’on voit, en effet, la course à la conquête lunaire que s’est lancé entre les USA, la Russie et la Chine. Il est inquiétant de voir de tel enjeux politiques derrière ces prouesses humaines et scientifiques. Nous revenons à la course à l’espace que nous avons connus il y a des années pendant la Guerre Froide. A nous de faire attention de ne pas voir notre chère Lune se transformer en une boule de lave et de feu pour faire le parallèle avec la série ou tout simplement une mine à espace ouvert.
La deuxième référence au terraforming dans Stargate est lors d’un épisode (Stargate SG1 Saison 4 épisode 9 – Terre brûlée) dans lequel des colons humains sont menacé par un vaisseau immense en train de détruire la planète qu’ils ont élu pour refuge. Suite à cette rencontre, l’équipe de SG1 découvre qu’il s’agit d’un vaisseau de terraforming utilisé pour sauver une race entière. Les conditions de vie nécessaires à leur survie sont radicalement différentes de celle des humains. Cet épisode pose la question de l’ingérence que nous pouvons avoir sur notre environnement. ll est en effet nécessaire avant de transformer un environnement de connaître l’impact que cela pourra avoir sur les autres espèces et les autres formes de vie. La question se pose notamment lorsque nous prévoyons de coloniser la planète Mars et donc de terraformer la planète pour la rendre habitable par l’Homme. Les scientifiques découvrent régulièrement de nouvelles données sur la vie potentielle sur Mars, passée ou future. Sommes nous alors en droit d’interférer avec le cours naturel de la vie? Nous avons également une tendance très forte à l’anthropomorphisme et cela nous limite très souvent à ne pas imaginer ou à snober d’autres expressions de la vie qui ne serait peut être pas détectables encore par nos scientifiques. Il est également nécessaire de se poser la question des autres formes de vie développées dans le reste de l’univers. Ces êtres pourrait quant à eux avoir besoin de cet environnement particulier pour vivre. Avons nous alors le droit de détruire ces environnements?
Stargate, entre ses films et ses séries nous pose une question sur notre propre avenir et sur nos choix. Une question qui est aujourd’hui posée au monde avec l’attitude de Donald Trump dans sa volonté de conquérir l’espace.
Notre tournée des festivals se poursuit et nous emmène cette fois au Bout du monde à Crozon (29). Pour la première fois, l’équipe de Purple Haze foulait le sol de ce festival. Plus petit et familiale que les autres super productions, il n’a pourtant rien à leur envier. Allez suivez nous, on vous emmène au Bout du monde !
Stephan Eicher & Traktorkestar
On le connaît pour ses tubes « Déjeuner en paix » ou encore « Pas d’ami comme toi ». Avec ses 30 ans de carrière, Stephan Eicher revisite ici ses chansons façon fanfare aux accents Balkans grâce à la compagnie du groupe Traktorkestar.
Le spectacle débordait d’énergie et il faut l’admettre c’était assez surprenant. On s’attendait à un concert plutôt « posé », nous avons eu tout l’inverse. La Suisse y était assurément représentée puisque 100% des artistes étaient suisses.
Le concert s’est terminé sur des allures de fête, le chanteur a convié plusieurs spectateurs à
monter sur scène pour finir le spectacle dans une ambiance de fanfare et ça à Purple Haze on adore !
The Kooks
Groupe de pop rock anglais alternatif, The Kooks nous a offert une prestation plus que
convenable. Ses chansons dressent le portrait d’une Angleterre moderne. Tantôt rock énergique, tantôt pop, le groupe alterne aussi bien dans le style que dans les émotions. Ce n’était pas le meilleur concert de cette soirée mais nous avons passé un agréable moment en leur compagnie.
Ziggy Marley
Le prénom ne vous dit peut être pas quelque chose mais le nom vous aura sûrement fait tiquer. Et oui ! Ziggy Marley est l’un des fils de la légende Bob Marley. Alors autant vous dire que nous l’attendions avec impatience. L’adage est bien vrai la pomme ne tombe jamais loin de l’arbre ou si vous préférez les chiens ne font pas des chats. En effet, Ziggy a hérité du talent de son père. Des rythmes reggae à n’en plus finir, une voix qui ressemble quand même à celle du père, c’est d’ailleurs assez troublant. Ziggy ne nous déçoit pas. Ces musiques alternent entre un reggae très énergique et parfois plus posé. Alors certes ce n’est pas Bob Marley, il a beau avoir hérité de son talent, il ne l’égale jamais. On est tout de même conquis lorsqu’il entonne les tubes de son père, l’émotion est alors à son comble. Un moment suspendu hors du temps.
Femi Kuti
Dernier concert de cette journée, Femi Kuti souffle un véritable vent de fraîcheur sur le Bout du monde. Alternant des sonorités soul, RnB, afrobeat ou encore africaines, le chanteur nigérien déborde d’une énergie communicative. Sa musique nous entraîne avec elle et immédiatement l’envie de danser se fait sentir et sans que l’on s’en rende compte nous voilà déjà à nous trémousser sur ses rythmes endiablés. De quoi terminer en beauté ce festival.
Le Bout du monde est un festival plus intime et familiale que les Vieilles Charrues ou les Papillons de Nuit mais l’ambiance et la qualité des concerts n’y sont certainement pas moins bons. C’est d’ailleurs un des aspects sur lequel les organisateurs insistent. Le but est ici de découvrir des artistes nouveaux, ou tout simplement moins connus du grand public. Nous avons découvert des artistes aux qualités scéniques indéniables et qui débordaient d’une énergie communicative. Mention spéciale pour la nourriture incroyablement variée pour un festival de cette taille.
Festival du Bout du Monde nous te disons avec certitude à l’année prochaine !
Coloniser l’espace. Installer des communautés aux confins de notre galaxie et des autres. Ces objectifs sont plus que jamais d’actualité. L’état de notre planète, en effet, pousse l’humanité à s’intéresser plus près que jamais à la conquête spatiale. Les gouvernements comme l’Inde et sa sonde Chandrayaan-2 ou encore l’agence privée détenue par Elon Musk, Space X, avec son rêve martien lancent des projets de plus en plus ambitieux. Il ne s’agit plus uniquement aujourd’hui d’exploration mais bien de colonisation. Si l’homme s’est toujours demandé ce qu’il y avait au delà, l’empressement autour de la question semble désormais tenir de la survie. Elle cristallise néanmoins de nombreux enjeux géo-politiques terrestres comme au temps des premiers pas sur la Lune il y a tout juste 50 ans en pleine Guerre Froide.
Ces questions bien terre à terre se retrouvent alors pour le grand public dans un regain d’intérêt pour le film de science fiction et plus précisément encore le film spatial. Gravity (A.Cuaron 2013), Prométhéus (R.Scott, 2012) ou encore Star Trek: Sans limites (J.Lin, 2016) participe de ce retour en force. Le Interstellar (2014) de Christopher Nolan, cependant, illustre à la perfection ces angoisses écologiques.
Petit point scénario : Dans un futur proche, la Terre est de moins en moins accueillante pour l’humanité qui connaît une grave crise alimentaire. Le film raconte les aventures d’un groupe d’explorateurs qui utilise une faille récemment découverte dans l’espace-temps afin de repousser les limites humaines et partir à la conquête des distances astronomiques dans un voyage interstellaire.
Film événement à sa sortie, il réunit à l’écran Matt Damon, Anne Hathaway, Matthew McConaughey et Michael Caine pour ne citer qu’eux. Nolan a-t-il ainsi réussi son pari de voyage Interstellar ?
La patte Nolan
Si le film est apparaît sur nos écrans en 2014, le projet commence en 2006 sous l’égide Steven “Grand Manitou” Spielberg. Des différences ont donc été apportées au scénario d’origine par le frère même de Nolan (lequel est scénariste et collabore de manière régulière en famille) pour coller à son univers propre. Le réalisateur d’Inception apporte alors une grande dimension reflexive au film ce qui n’est pas pour nous déplaire.
Christopher, comme à son habitude, ne nous propose pas une pièce que l’on peut ingérer simplement en la visionnant d’un trait. Un Nolan ça se digère. Si l’action suit une mise en scène rigoureuse et que l’on peut aisément séparer en différentes parties (ou actes), le rythme semble toutefois un peu sens dessus dessous. Mais, après tout, cette mise en forme fait aussi partie de sa marque de fabrique. Nolan aime en effet les scénarios alambiqués, ultra-construits et on peut dire que ses thématiques de prédilections s’y prêtent plutôt bien !
Le temps et l’espace temps, la mémoire ou encore les rêves sont autant de possibilités d’explorer le monde qui nous entoure d’une manière qui n’appartient qu’au cinéma (et l’art en général). La caméra complète ainsi le calcul scientifique et y apporte une vision plus libre dénuée des lois de la physique ou de la technologie. On interroge donc l’imagination sur la base de faits scientifiques pour déboucher sur autant de théories qu’il y a de spectateurs. La chronologie semble ainsi bouleversée et même si l’action principale trouve une signification sur la fin, beaucoup d’éléments restent flous.
Christopher, pour nous faire réfléchir (ou plutôt créer des embrouilles dans nos repas de famille), est passé maître dans le principe scénaristique du set up/ pay off ou fusil de Tchekov. Celui-ci réfère à l’homme de lettres russe et consiste à placer des éléments d’apparence anodine mais qui vont avoir un rôle par la suite (le fantôme de Murphy ou l’allusion au Plan B avant le départ en sont des exemples flagrants). Tout est donc extrêmement calculé et (cela va sans dire) extrêmement bien construit !
La bande originale de Hans Zimmer, cependant, si elle colle parfaitement à l’image a été composée sans qu’il n’ai vu le film ou lu le scénario. Cette musique industrielle très dramatique et chère à la filmographie de Nolan s’insère cependant à merveille avec ces images froides mais magnifiques à l’inspiration très 2001.
Le rapport au scientifique
Interstellar est basé sur les travaux de Kit Thorne, physicien spécialiste des trous noirs. Lequel a d’ailleurs assuré la vraisemblance de la modélisation de ces phénomènes gargantuesques. Les représentations spatiales ont d’ailleurs été mises en forme numériquement grâce aux calculs d’un mathématicien. Le scénario et ce malgré son illustre parenté ne déroge pas à sa nature, c’est à dire un scénario. Les trous de verre et autres trous noirs ont, certes, été repris dans de nombreuses oeuvres et recherches scientifiques, ils demeurent encore largement au stade de la théorie voire de la mythologie.
L’univers et ses dynamiques restent encore un grand mystère. La caméra et autres modélisations permettent ainsi d’interroger le monde qui nous entoure sans limites scientifiques et d’imaginer les scénarios les plus fous (que, parfois, même la science n’effleure qu’à peine).
Interstellar, comme beaucoup de films avant lui, tente ainsi de démêler voire d’expliquer l’inexplicable. Qu’elle soit basée sur des faits scientifiques ou de la fiction pure, la SF tente de comprendre l’univers et notre place dans celui ci.
Mais après tout, est ce que ce qui nous fascine tant n’est pas justement ce flou, cette zone d’ombre qui nous pousse à imaginer et à créer des technologies toujours plus sophistiquée. Est ce que, finalement, “certains mystères (ne) sont (ils) parfois fait (que) pour rester des mystères” (J.Cooper/M.McConaughey) ?
Parabole écologique
Interstellar est cependant et avant tout une belle parabole autour de l’écologie et de l’exploration spatiale, de ce qui fait de nous une espèce, l’amour tout ça tout ça.
Le premier acte même semble ainsi nous crier : Attention ! Ceci pourrait être notre avenir !
La Terre après nous avoir permis de nous (sur)développer pourrait en effet se retourner contre nous après toutes les tortures industrielles que nous lui avons fait subir. La Nature bienfaitrice se ferai crise alimentaire et tempête de poussière. Notre expansion technologique qui est aujourd’hui la base de nombre de sociétés serait alors stoppée par l’obligation pour beaucoup de devenir cultivateurs et tenter de nourrir une population moribonde.
Une allusion politique se glisse alors au milieu de ce monde devenu chaotique: le principe du bien commun comme fil rouge sociétal.
“On n’a plus besoin d’ingénieurs aujourd’hui..”, c’est sur cette réplique que les professeurs décident qui poursuivra ses études ou non. La population se meurent comment peut on encourager des enfants à croire en leurs rêves égoïstes d’astronomes ?! Sauver l’humanité grâce à la recherche scientifique ? Foutaises ! D’ailleurs les manuels de physiques sont enfin corrigés. Les US ne sont jamais allés sur la Lune voyons ! Il s’agit d’une pure machination en contexte de Guerre Froide. Il faut être stupide pour l’avoir cru. Le confort des uns passe ainsi au service du “bien commun” ou, plutôt ici, le “bien de l’espèce humaine”. Un discours qui n’est pas sans rappeler les oeuvres d’Orwell 1984 et La Ferme des Animaux mais qui interroge notre nature d’animal grégaire.
Interstellar s’inscrit donc parfaitement dans la filmographie de Christopher Nolan. Un scénario à l’architecture ciselée, des images impressionnantes et un bulldozer sonore en guise de bande son figurent son cocktail favori pour nous faire cogiter. Nolan, à l’image d’un certain Kubrick (avec tout de même plus d’indices) laisse une grande place à l’interprétation. Voyages interstellaires, vie extraterrestre voire expérience d’EMI, les théories les plus folles sont ouvertes par les fans qui, peut être n’y sont pas du tout… ou ont tapé dans le mille ?
Enfin ! Ce mercredi 14 août sortait sur nos écrans le 9e film de Quentin Tarantino : Once Upon a Time in Hollywood !
Fan inconditionnel ou intrigué par le fantastique déploiement de communication, c’est l’un des événements les plus attendus de l’année. Les raisons de cette émotion presque religieuse depuis son avant première à Cannes est non seulement dûe à son pedigree tarantinesque mais aussi (et surtout) à un casting certifié platine composé presque exclusivement de grands noms tel que Margot Robbie, Al Pacino ou encore la fille d’Uma Thurman: Maya Thurman – Hawke. C’est aussi et surtout les retrouvailles à l’écran (et en lead role s’il vous plaît) des monstres sacrés : Leonardo Dicaprio et Brad Pitt ! Rien que cela. Il n’en fallait pas moins qu’une armée de stars pour nous plonger au coeur du royaume aux 1000 projecteurs !
Petit point scénario : En 1969, Rick Dalton et le cascadeur Cliff Booth, sa doublure de longue date, poursuivent leurs carrières au sein d’une industrie qu’ils ne reconnaissent plus.
Oeuvre cosmique ? Ramassis de guest star sans intérêt ? Que vaut le dernier long métrage du réalisateur de Pulp Fiction et Inglorious Basterds ?
Arrêt sur image
OUATIH c’est avant tout un cadre spatio-temporel du tonnerre ! Hollywood dans son Golden Age ou comment mettre en place un véritable appât pour cinéphile de tout poil (et plume ne soyons pas raciste). On le sait, cinéphile, Quentin l’est jusqu’au plus petit travelling. Il distille sa nostalgie version 35mm à coups de références plus ou moins visibles pour le commun des mortels. Ses films sont d’ailleurs souvent construits en hommage à ces oeuvres qui ont marqué le 7e art.
Once Upon a Time … in Hollywood nous plonge donc dans un scénario méta au coeur des studios et des tensions de l’industrie pelliculaire elle même. On y découvre des acteurs aux dents longues mais à l’ego fragile, les joies du copinage business et autres villas insouciantes. Les films tournés sur le plateau face caméra eux mêmes (les films dans le film, vous suivez ?) traitent du manichéen western cher au coeur de l’Amérique et s’y retrouve également la bagarre US/ Rome pour le plus cool des lonesome cow boy. L’immersion est également grandement aidée par l’un des piliers de cet époque: la musique. Quentin nous régale alors comme à son habitude d’une BO de folie composée des plus grands titres des années hippies.
Tarantino cristallise alors plus qu’une époque, une industrie, un mythe et son Olympe au plus fort de son influence.
De l’autre côté du miroir
C’est toutefois un arrêt sur image du style clair obscur que nous livre Quentin. Hollywood est certes un royaume mais comme tout royaume, la réalité n’est pas que châteaux, paillettes et champagne. Le faste d’Hollywood se ressent aussi par ses excès et son côté sombre. L’alcoolisme, la drogue et les (très jeunes) filles faciles, l’immunité judiciaire sous entendue et les caprices sont autant d’éléments qui placent Hollywood comme hors du monde réel. Le titre même “Once upon a time” (n.b: Il était une fois pour les non anglophones) plante le décor. Ce long métrage est ainsi tant un hommage qu’une critique du mythe hollywoodien.
Sharon Tate (Margot Robbie) a beau être riche, belle et mariée à Roman Polanski, elle n’est pas reconnue par les guichetiers du cinéma où elle souhaite voir sa propre apparition à l’écran. Rick Dalton (Leonardo Dicaprio) est, certes, une star reconnue mais est incertain, instable, alcoolique et fragile. Tout n’est pas si rose au pays de l’American Dream.
Cette tension entre le mythe et la réalité est également illustrée par le grand intérêt pour les ragots et autres faits divers hollywoodiens. Des drames s’y passent comme partout mais ils suscitent de par la célébrité de leur protagonistes une obsession pour le commun des mortels qui tient de l’épisode de GoT. Ces drames deviennent alors des synopsis ultra violents qui passionnent le public en salle sous de légers relents morbides comme un roman d’horreur ou un polar. Ce n’est d’ailleurs pas une coïncidence si Quentin choisit de faire coïncider la date de sortie de son 9e film avec les 50 ans des meurtres de la Manson family.
Le business du Diable
“Nous avons tous grandi en regardant la télé.Allons tuer ceux qui nous ont appris à tuer ! Ils sont là comme des porcs dans leurs villas !” s’écrit une des jeunes disciples de Charlie devant Cielo Drive. Le 9 août 1969, en effet, (au moment de l’action de OUATIH donc) Susan Atkins et d’autres disciples de Charles Manson s’introduisent au 10050 Cielo Drive, la résidence de Roman Polanski et tuent tous ceux qui s’y trouvent dont Sharon Tate, actrice et épouse enceinte du réalisateur de Rosmary’s Baby. Le lendemain ce seront les époux LaBianca. L’émotion est palpable face à ce crime d’une violence extrême. Sharon Tate aurait reçu pas moins de 16 coups de couteaux !
On avance rapidement que Charles Manson souhaitait se venger d’un producteur de musique célèbre qui lui aurait refusé l’entrée du royaume des projecteurs mais celui ci aurait déménagé avant les faits sans que Manson n’en soit informé. Cette vengeance n’a cependant pas totalement échoué puisque ce sont tout de même des stars de l’époque qui en ont fait les frais. Plus qu’un fait personnel, celle ci devient un symbole. Susan, Tex, Charlie et leur famille figurent alors le “Diable venu faire le travail du Diable” et fissurent à jamais l’idéal hollywoodien.
Cinquante ans plus tard, il ne s’agit plus d’un simple fait divers. Manson est resté un symbole fort dans la (pop) culture américaine mais aussi mondiale. Son image ou simplement son nom sont très souvent utilisés comme symbole d’horreur et du mal incarné.
Il est vrai que Cielo Drive arrive à la fin des années 60’s, période d’insouciance, de libérations en tous genres et de l’amour universel. Cet événement figure alors un véritable basculement de la culture hippie en quelque chose de beaucoup plus sombre.
Les tueurs en séries et leurs méfaits vont par la suite faire l’objet d’une grande médiatisation voire d’une certaine fascination par le grand public. Il va alors s’ensuivre une vague de crimes odieux parmi les plus célèbres comme, par exemple ceux d’Edmund Kemper. Le FBI commence même à s’intéresser à ses tueurs d’un genre “nouveau” et crée le premier département d’étude du comportement comme retracé dans la très (très très très) bonne série Mindhunter.
Quentin Tarantino dresse donc avec ce Once upon a time in Hollywood, malgré (ou grâce à) l’exubérance qu’on lui connaît un tableau du mythe hollywoodien plus ancré dans la réalité qu’il n’y paraît. C’est un regard critique sur le faste d’Hollywood et ses pendants que l’on peut y analyser à la manière d’un Lalaland (Damien Chazelle, 2017) ou d’un A star is born version Cukor avec le trashy en plus. C’est ainsi une sorte de mise en garde jouissive et colorée contre la lumière des projecteurs qui érigent en “icône mythologique” des personnages tel que Manson.