#Explociné : Amours maudits / Roméo et Juliette, le mythe, les films

#Explociné : Amours maudits / Roméo et Juliette, le mythe, les films

Amants maudits par excellence, Roméo et Juliette ont traversé l’histoire de l’art. Comédies musicales, films, tableaux ou opéras, ils sont partout et même parfois où on ne les attend pas ! Preuve de ce fabuleux succès, des bribes de la pièce sont reconnaissables même à ceux qui n’auraient jamais ouvert la pièce de Shakespeare. “Oh Roméo ! Roméo ! Pourquoi es-tu Roméo ?”, “La peste soit de vos deux maisons !” pour ne citer que celles-ci. 

Petit retour sur la plus célèbre des tragédies romantiques au cinéma. 

Les amants immortels : un succès jamais démenti 

Shakespeare rédige la pièce au début de sa carrière. Elle fut imprimée pour la première fois (en in-quarto) en 1597. L’auteur s’inspire alors d’une série d’amours tragiques littéraires remontant à l’Antiquité comme le couple Pyrame et Thisbée présenté dans les Métamorphoses d’Ovide (Ier siècle). 

Roméo et Juliette, Franck Bernard Dicksee (1884)

Une romance contrariée par la famille, il y en a eu foultitude. Roméo et Juliette, par son impact et son illustre ascendance shakespearienne, en est devenu l’emblème au cours des siècles. On retrouve même à Vérone un balcon présenté comme le balcon de Juliette, oui, celui où Roméo lui chante la sérénade. De nombreux touristes vont ainsi s’y faire photographier et toucher le sein de la statue de Juliette comme porte-chance. Il existe même un service postal, sorte de courrier du cœur, via lequel arrive des centaines de lettres par mois de tous les horizons. 

L’impact de la pièce est donc immense dans le monde des arts et ce, malgré les amendements et autres nouvelles versions au cours des siècles. Peu d’interprétations aujourd’hui parlent en effet de Rosaline, la première promise de Roméo, lequel l’abandonne pour Juliette dans la version originale. Cette version fut toutefois retravaillée au cours des éditions afin de renforcer le concept de fidélité et de respect conjugal (cher au cœur de l’Eglise de l’époque). 

Ce qui fait le succès de toute cette histoire et qui pourrait expliquer sa longévité, finalement, c’est le thème de l’amour, sentiment universel, et surtout un message si intemporel que l’on peut facilement facilement s’identifier ou le transposer. 

Adaptations mon amour

Les amants de Vérone, forts de leur succès, furent donc une figure très (très très) souvent utilisée dans l’art et ce quelque soit le médium. Sergueï Prokofiev en a fait un ballet. Hector Berlioz, lui, a composé une symphonie. Dire Straits a sorti Romeo and Juliet en 1980 sur l’album Making Movies. Bruce Springsteen, Tom Waits, Lou Reed et même Taylor Swift en ont également fait une chanson ou y font allusion dans leurs morceaux. Une comédie musicale, Roméo et Juliette : de la haine à l’amour fut également montée par Gérard Presgurvic en 2001 au Palais des Congrès de Paris de laquelle est d’ailleurs extraite nombre de morceaux désormais classiques des soirées de l’Hexagone comme Les Rois du Monde.

Le cinéma n’est évidemment pas en reste. Ce sont pas moins de 83 adaptations qui mettent en scène l’un des couples favoris de l’histoire. Les personnages sont apparus pour la première fois à l’écran avec Le Diable géant ou le Miracle de la madone de Georges Méliès en 1901. Ce film est toutefois disparu aujourd’hui. Ce fut cependant le début d’une véritable Vérone mania avec Romeo and Juliet de Georges Cukor (1936) nommé pour plusieurs Oscars, le film de Franco Zeffirelli (1968) ou Romeo + Juliet de Baz Luhrmann (1996) avec Leonardo Dicaprio en Roméo qui figurent parmi les longs métrages notables. Les studios Bollywood ne sont pas en reste avec Issaq (Manish Tiwary, 2013) ou Saudagar (Subash Gai, 1991) par exemple. Si la trame est souvent transposée directement, la pièce a souvent été transposée dans d’autres contextes. La guerre des gangs à New York, par exemple, comme le culte West Side Story de Robert Wise en 1961), le conflit israeloarabe avec A House Divided de Mitch Davis (2007) ou encore la cause homosexuelle dans Private Romeo de Alan Brown (2011).

L’histoire littéraire et artistique est parsemée de ces histoires d’amour tragiques. Roméo et Juliette en sont, au fil des siècles, devenus l’incarnation. Une trame et un message universel en font une création intemporelle qui ne cesse d’être réinventée sur nos écrans. 

Romeo + Juliette, Baz Luhrmann, 1996

Shakespeare in love, Joe Madden, 1998 

West Side Story, Robert Wise et Jérome Robbins, 1961 

Roméo et Juliette, George Cukor, 1936 

https://www.youtube.com/watch?v=IoAgB_sbDOE&ab_channel=OscarMovieTrailers
#Explociné : COMPLOT/ Zone 51, OVNI et autres aliens

#Explociné : COMPLOT/ Zone 51, OVNI et autres aliens

Sky is the limit ? Pas vraiment pour le cinéma. La question de l’infiniment grand revient aussi souvent à l’écran qu’une demande en mariage dans un téléfilm de Noël. La course à la Lune pendant la guerre froide, l’envoi de sondes sur Mars, bref les avancées scientifiques des XIXe et XXe siècles n’ont fait que renforcer cet intérêt pour un univers encore assez méconnu. Un sujet en or pour un cinéma de SF qui regorge désormais de théories toutes plus farfelues les unes que les autres ! Entre autres Interstellar, c’est surtout la question de la place de l’homme et d’une possible vie extraterrestre qui tient le haut du panier. 

Expériences gouvernementales et secret militaire 

Les légendes autour d’une vie extraterrestres il y en a foison. Les plus populaires d’entre elles traitent d’une série d’expériences effectuées par le gouvernement américain dans le plus grand secret. Petit à petit, cette légende s’est étoffée et prend des allures de guerre scientifico-diplomate entre grandes puissances (principalement les USA et la Chine, on ne se le cache pas). Le point de départ reste toutefois une certaine base militaire dans le désert du Nevada aux Etats Unis. Dreamland, The Farm, The Ranch ou, plus simplement, la zone 51 est réputée pour le secret des opérations qui se déroulent entre ses murs. Il apparaît qu’il s’agirait principalement de tests aéronautiques. Les milieux conspirationnistes et ufologues des années 1980 se sont toutefois jeté sur cette idée de base militaire au milieu de nul part. Selon la légende, le gouvernement y entreposait des restes d’OVNIs et même… un cadavre d’extraterrestre ! Il n’en fallait pas plus au cinéma pour se lancer dans une série de films SF à grands coups de complots, armes sur développées et diplomatie intergalactique. Ces films plus ou moins divertissants, originaux et surtout vraisemblables explorent et creusent les théories entourant ce lieu et l’implante un peu plus chaque jour dans la légende. Le gouvernement américain, lui-même reconnaît le potentiel de la fameuse zone et, fidèle à la nation du spectacle, a renommé la portion de la route 375 près du village de Rachel (le plus proche de la zone), la “Extraterrestrial Highway”. Un coup de pub plutôt ingénieux pour une base plus si secrète, nous en conviendrons. 

Et si ils étaient déjà parmi nous ? 

Une autre théorie lorsque l’on parle forme de vie intergalactique porte sur une machination extraterrestre. Il ne s’agit plus ici de secrets cachés par un gouvernement humain mais bien de la vie, voire de l’invasion de formes de vie extraterrestres sur Terre. Hollywood et les films de séries B des années 1980/1990’s sont particulièrement friands de ces machinations secrètes. La première de ces théories implique que les aliens vivraient secrètement sur Terre. La cohabitation peut parfois se faire en bonne entente comme dans le cultissime Men In Black. Certains préfèrent les décrire comme des envahisseurs méthodiques usant de techniques d’infiltration avec plus ou moins de succès (et surtout plus ou moins d’humour). 

Mars Attacks, Tim Burton, 1996

Stargate SG-1, le film qui précède la série, et autres guerre des mondes présente les formes de vie aliens comme belliqueuse et territoriales. La Terre se retrouve alors au centre des aspirations territoriales intergalactiques et d’invasions épiques, bon prétexte pour un film d’action en règle. 

Les complots extraterrestres ont la côte depuis la deuxième moitié des 1980’s. La masse de productions sur le sujet n’en est qu’un exemple criant. L’avancée scientifique dans le domaine spatial et la vulgarisation médiatique (pour le meilleur et pour le pire) interroge l’homme et inspire l’artiste. L’intérêt porté à tout ceci, outre une curiosité scientifique, participe également d’une peur liée à la méconnaissance d’une terre nouvelle, d’autres civilisations et surtout la peur de perdre notre place tant aimée de rois du monde. Des théories diverses voient le jour mais ne permettent pas de répondre à la fameuse question : sommes nous seuls dans l’univers ? Bon prétexte pour un combat entre méga alien à tête de poulpe et super dinosaure à base de rayons laser, Hollywood n’a pas fini d’écumer une tendance qui continue de plaire en salle.

Stargate SG1, Roland Emmerich (1995) : Le saviez vous ? Le film de Roland Emmerich est à l’origine de l’histoire de la série

https://www.youtube.com/watch?v=09SOPcC-brU&ab_channel=Lesextraterrestresaucin%C3%A9ma
Indiana Jones et le Royaume du crâne du cristal, Steven Spielberg, 2008

Interstellar, Christopher Nolan, 2014

https://www.youtube.com/watch?v=LlprarNSVw4&ab_channel=Lesextraterrestresaucin%C3%A9ma
La guerre des mondes, Steven Spielberg, 2005
#Explociné : COMPLOT/ Les templiers ou le fourre tout du cinéma d’aventure

#Explociné : COMPLOT/ Les templiers ou le fourre tout du cinéma d’aventure

Une compagnie de moines guerriers partis défendre la foi au cœur des contrées lointaines et emplies de légendes, ça ressemble à un bon terreau pour films d’aventure. Si, en plus, ces fameux moines possédaient un gigantesque trésor qui ne fut jamais retrouvé et ce même après leur chute, alors là, on obtient l’une des légendes les plus utilisées au cinéma. 

Chevaliers, trésors, contrées lointaines et légendes religieuses font effectivement bon ménage quant à la création d’une histoire palpitante. Le cinéma en a fait ses choux gras et l’ordre du temple est désormais un grand habitué de nos écrans. 

Entre légendes, faits historiques et scénaristes paresseux, plongée au cœur du mythe au cinéma… 

Mais c’est quoi les Templiers ? 

Chevalier du Temple chargeant sur son destrier, Chapelle Templière de Cressac, Charentes (circa 1170-1180)

Brisons la glace tout de suite, oui, les Templiers ont existé. Il s’agit d’un ordre de moines militaires bâti à partir de la milice des Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon. L’ordre du Temple fut donc créé au cours du Concile de Troyes le 13 janvier 1129. Ses membres participent au cours des XIIe et XIIIe siècle à la protection des pèlerins vers la Terre Sainte alors en proie à la violence du fait des différentes croisades. Ils prennent part également aux batailles desdites croisades et de la Reconquista. L’ordre mit également en place un fructifiant système de dons et de monastères appelés commanderies. L’argent amassé sert principalement à financer les activités de l’ordre mais il arrive qu’ils deviennent des interlocuteurs privilégiés auprès de seigneurs haut placés voire de têtes couronnés dans des transactions sans but lucratif ou de gardiennage des trésors desdits seigneurs. 

La croix pattée, emblème de l’ordre du Temple
Illustration anonyme, début du XIXe

L’importance que prend l’ordre finit cependant par agacer la papauté et les élites qui y voient quelques mauvaises actions pour s’enrichir. Les Templiers furent pris dans les affres du conflit entre les papes avignonnais et le roi Philippe le Bel. Clément V dissout l’ordre le 22 mars 1312 après un grand procès en hérésie des représentants de l’ordre. 

Les prétendues richesses phénoménales des Templiers ne furent jamais retrouvées. Il apparaît toutefois vraisemblable que les moines de la base de l’ordre lorsqu’ils furent transférés dans d’autres corps monacales amenèrent avec eux leurs biens. 

La plus grande chasse au trésor du cinéma 

LE point central qui fait tourner la tête de tout amateur de films d’aventure, c’est bien évidemment le fameux trésor. A-t-il existé ? Sous quelle forme ? Où est-il passé ? 

Extrait: Benjamin Gates et le Trésor des Templiers, John Turtletaub, 2004

Autant de questions brûlantes que le cinéma n’a pas manqué de soulever. Le trésor des Templiers, par l’ampleur de sa légende, est même devenu l’allégorie d’une chasse au trésor légendaire. Benjamin Gates et autres Indiana Jones ne s’y sont pas trompés. L’histoire est alors triturée dans tous les sens et les théories les plus folles sont de mises. A tel point que, on ne va pas se mentir, quel film d’aventure mettant en scène des chasseurs de trésors ne fait pas au moins une allusion à ce fameux ordre ? 

Légendes et autres théories scénaristiques 

L’ordre du Temple est donc très populaire auprès des scénaristes. Son trésor introuvable mais aussi son autorité acquise au cours du Moyen Âge, le tout fascine les artistes et le public. Un succès évident qui donne naissance cependant à un raz de marée de “l’excuse par le Templier”. Il s’agit là d’une sorte d’équivalent d’un “Tais toi, c’est magique”. L’ordre et son histoire sont alors servis à toutes les sauces possibles et imaginables et (très souvent) pas vraiment originales. Le Templier devient donc l’excuse pseudo historique pour ancrer n’importe quel scénario dans le réel et développer une théorie qui aurait mérité un peu plus d’originalité. 

Les Templiers ont bien existé, certes. Ils ont toutefois été l’objet de nombreuses rumeurs du fait de leur position ou au cours de leur procès pour hérésie. Ces rumeurs perdurent encore aujourd’hui et sont devenues des légendes pour le plus grand régal du cinéma. Sur la quantité de films qui traitent de ce sujet, très peu ont réellement apporté une relecture valable et surtout originale ! 

Les films à voir sur les Templiers/les classiques (liste non exhaustive): 

Da Vinci Code, Ron Howard (d’après Dan Brown), 2006

Benjamin Gates et le trésor des Templiers, John Turtletaub, 2004

Kingdom of Heaven, Ridley Scott, 2005

Indiana Jones et la dernière croisade, Steven Spielberg, 1989
#ActuCiné : Soul, Pete Docter (Walt Disney Pictures)

#ActuCiné : Soul, Pete Docter (Walt Disney Pictures)

Qu’il était attendu ! Soul, le nouveau film d’animation Pixar est enfin disponible sur nos écrans depuis le 25 décembre. Sorti sur la plateforme Disney +, le film était l’un des blockbusters de l’année 2020 et ce malgré (ou un peu aussi grâce lorsque l’on voit l’attente que le film a pu susciter) à la pandémie. Le film, donc, promet un savant mélange de jazz, de mystique et d’une poignée de mignonnerie à la sauce Disney. Un cocktail intriguant somme toute mais qui a conquis le public lors de la sortie de la première bande annonce. 

Alors, ce nouveau Pixar, film commercial ou petit bijou ? On vous dit tout. 

Une ode au carpe diem

Des âmes ? Les sources quantiques ? La mort ? Des thèmes résolument éloignés de ce qui a fait l’adn Disney/Pixar. L’année 2020 a marqué les esprits jusque dans la production artistique de l’une des plus indévissables firmes. C’est cependant une petite révolution que nous livre le synopsis. De tels thèmes n’ont, pour le moment, que très peu été abordés aussi crûment dans un film d’animation à gros budget. Ceux-ci sont principalement réservés à l’écran plus underground, artistico-bobo et autres films “sérieux” à la sauce Ari Folman. 

C’est donc assez plaisant de voir enfin l’animation se renouveler de manière aussi drastique. 

Il s’agit toutefois d’une production Disney. Le film est donc parsemé de credo mystico-générales sur le sens de la vie et retournement de situation “happily ever after”. Cela ne gâche en rien le discours qui joue habilement entre péripéties négatives et résolutions sans étouffer le tout sous des couches de mièvreries. 

Le choix d’opter pour le cadre spatio-temporel de la réalité (plus ou moins, on se comprend) participe d’autant plus de cette ambiance “good vibes” et distille son message de positivité de façon peu subtile mais efficace.

La culture afro-américaine à l’honneur

La princesse et la grenouille (Jon Musker, Ron Clements, 2009) avait initié le pas. Soul apporte une nouvelle pierre à l’édifice. Joe Gardner, notre héros, est un homme de couleur tout comme une grande partie des protagonistes de cette histoire. Enfin ! Il aura fallu attendre 11 ans avant de voir un nouveau personnage afro-américain prendre le devant de la scène. C’est un peu long non ? 

Au-delà de la couleur de peau de ces héros, le film fait la part belle à la culture noire. L’importance de la musique jazz, qui est ici beaucoup plus qu’une simple décoration de fond, participe également de ce regain de diversité. Les aventures de Joe et 22 les emmènent même jusque chez un coiffeur afro. Un petit détail semble-t-il mais qui a son importance au vu du peu de visibilité accordée à la culture afro-américaine jusqu’ici.

La présence d’une femme, également, au rôle de patronne inflexible ajoute la pointe de féminisme cuvée 2020. 

On a donc un petit concentré de la bienséance selon la fin 2020 c’est-à-dire post Me too, le cas Georges Floyd et j’en passe. Une façon pour Disney de souligner les événements qui ont secoué le cinéma ces dix dernières années. Espérons que ce choix de la diversité perdurera dans le temps ! 

Une critique du Instagram dream

Joe Gardner, malgré tous ses efforts, n’arrivera que tardivement à atteindre ses rêves. Il essuiera pendant longtemps refus et autres petits contrats avant de finalement signer pour le concert de sa carrière. Il en aurait presque oublié le monde extérieur, son entourage et même la passion qui l’animait. Un pied de nez à la réussite rapide et facile déployée sous tous les angles via tiktok, Instagram et consorts. La réussite c’est avant tout une course de fond et le bonheur ne dépend pas d’atteindre ou non la ligne d’arrivée. 

Soul s’inscrit dans la continuité de la philosophie de la transparence sur les réseaux sociaux et surtout du “take care”. Celle-ci popularisée ces dernières années apporte le contrepied de l’image de réussite réussite facile et diffusée via les télé crochets comme la star de Britain Got Talent, Harry Styles ou encore des influenceurs de type Lena Situations.


En bref, Soul est une petite bouffée d’air. Sans toutefois être LE chef d’œuvre d’une génération, il respire les good vibes féériques à la Disney mais avec le twist 2020 et ça on aime. La pandémie aura eu cette effet de renouveau pour le meilleur et pour le pire mais ici, c’est surtout pour le meilleur. Disney pose surtout les graines d’un avenir de l’animation que l’on souhaite fortement entériner pour l’avenir. To be continued …

#VIKING: Explociné/ Et les femmes ?

#VIKING: Explociné/ Et les femmes ?

“La Valkyrie qui m’accompagne hurle et fait éclater sa joie, sa haine. Elle a soif de sang, soif de tuer”, Dwight McCarthy aka Clive Owens in Sin City (Frank Miller, 2005). 

La femme viking a fait couler beaucoup d’encre, autant que son homologue masculin. Celle-ci est souvent représentée comme une guerrière puissante et sans peur à l’image de Laguerta de la désormais culte série Viking. Une vraie Valkyrie en somme qui, à l’image de ces divinités mineures, symbolise la femme indomptable et légèrement (mais alors là très légèrement) sexualisée. Tout comme son homologue également, souffre cependant de la vision romantique et largement répandue agrémentée de fantasmes érotico-paternalistes (coucou Xena) et de raccourcis historiques. 

Foyer, société, parité 

La femme viking, historiquement, bénéficie d’une position bien enviable par rapport au reste du monde médévial. Elles sont traitées avec un certain respect, ont accès à la plupart des biens et nourriture tout comme les hommes. Elles participent également à l’élevage et aux travaux agricoles, ces derniers jugés bien souvent masculins car nécessitant une grande force musculaire. Ces femmes, selon les archéologues, étaient donc grande, forte et en bonne santé comparées au reste de l’Europe de l’époque. Elles bénéficient également d’une meilleure situation. C’est elles, en effet, qui vont garder le foyer et les exploitations lorsque les hommes sont au combat. Un rôle important et qui va leur donner une position appréciable au sein de leur société. Si tous les spécialistes ne sont pas d’accord sur le fait qu’elles auraient été en personne sur le champ de bataille, il n’en demeure pas moins qu’elles savent défendre leurs terres et leur famille en cas de besoin. 

Une vision de la femme qui, malgré l’avance paritaire qu’elle représente, n’est que peu représentée à l’écran. Le cinéma lui préfère, tout comme pour les hommes viking, un personnage de combattante sanguinaire et fière. 

Le personnage de Lagertha de la série Viking nous apporte (enfin) un vent de fraîcheur quant à cette question. Un bon début…

La problématique Valkyrie 

La Valkyrie est une divinité mineure du panthéon scandinave. C’est elle qui accompagne Odin dans sa chevauchée sauvage en quête des guerriers morts au combat les plus méritants. Elle les amène ainsi au Valhalla où elle les couvre de bienfaits. Paradoxalement, c’est également une fabuleuse guerrière animée d’une rage, dit-on, sans commune mesure. 

Cette image aux tendances belliqueuses va très rapidement s’étendre à toutes les femmes viking. Elles deviennent alors via les arts, la peinture et la littérature notamment, de véritables allégories de la femme forte. Laquelle sera récupérée par les luttes féministes comme celle de la Sorcière également en pleine révolution. La puissance fortement sexuée de ces combattantes devient alors le symbole d’un sexe qui est loin d’être faible. 

Les habitudes ont cependant la peau dure et surtout lorsqu’il s’agit de stéréotypes. La valkyries et à plus large spectre, la guerrière est encore extrêmement érotisée à la moindre de ces apparitions. Elle semblent de plus cantonnée à la seule tâche du combat et des jeux de l’amour et laisse les décisions stratégiques à ses supérieurs masculins. 

La femme viking, si elle apporte une autre vision de la femme, n’en reste pas moins à l’écran, pour le moment du moins, une femme objet. Loin du stéréotype de la mère de famille ou de la fragile petite chose, elle continue à être très sexualisée. De nouvelles figures semblent cependant faire surface et apportent un vent de fraîcheur à la vision de la guerrière. La révolution est en marche ?