En ce début 2021, comment ne pas penser à Kamala Harris. La nouvelle vice président des USA est devenue une véritable égérie du combat féministe. Une figure qui interroge sur la place de la femme dans le milieu politique et plus largement du travail en cette nouvelle décennie. Et pour une fois, la réalité a largement dépassé la fiction…
La dirigeante
Lorsque l’on pense “femme de pouvoir”, la cheffe d’entreprise est bien souvent la première facette qui s’impose. Une femme dirigeante qui est d’ailleurs bien souvent cristallisée sous les traits d’une Miranda Priesley (Le diable s’habille en Prada, David Frankel, 2006).
Le diable s’habille en prada mais aussi 20 ans d’écart (David Moreau, 2013) ou encore Coco avant Chanel (Anne Fontaine, 2009), la femme à carrière au cinéma est bien souvent seule et un peu aigrie. Sa carrière c’est sa vie et elle n’a pas le temps pour autre chose tant elle s’y implique. Elle se retrouve alors à devoir solutionner le fameux dilemme du “on ne peut pas tout avoir. Tu dois faire un choix”. Vie de famille ne rime pas souvent avec travail à l’écran.
La femme d’entreprise permet cependant d’incarner une femme courageuse, qui s’est faite seule et surtout qui n’hésite pas à revendiquer ses droits. Il s’agit donc là d’un personnage duel et qui cherche encore à s’implanter à l’image de sa place dans la société occidentale.
Femme libérée
La femme qui fait puissante et qui fait carrière, c’est aussi la femme libre. Liberté de choix, liberté d’user de son capital, toutes ces choses étaient encore impensables pour la majorité des femmes il y encore quelques décennies que ce soit à l’écran ou dans la vie.
Bien évidemment, le personnage de Carrie Bradshaw (Sex and the city, HBO, 1998-2004) symbolise cette vie de femme libre. Non seulement, Carrie vit seule à New York, possède un dressing de pièces iconiques mais surtout elle sort, change de partenaires et écrit sur ses relations amoureuses et sexuelles. Cela malgré un Mister Big extrêmement présent et manipulateur. Une liberté de ton cependant rare sur les écrans des années 1990.
Si la tendance s’est quelques peu détendu de ce côté-ci, la femme libérée reste la figure qui n’a pas trop à subir la malédiction de la “vieille aigrie de carriériste” à l’écran. Elle reste toutefois encore très peu présente malgré quelques bonnes occurrences telles que le biopic Colette (2018).
Madam. Vice President
La femme en politique, si elle a connu un petit boom après la sortie de la série Scandal, n’est cependant que très peu portée à l’écran. Le cinéma lui préfère, en effet, la cheffe d’entreprise (timidement mais sûrement). Une bille en plus pour Kamala Harris qui permet enfin de tracer une voie nouvelle pour la femme politique irl mais aussi à l’écran.
Le militantisme politique, quant à lui, engrange beaucoup plus de figures féminines telles que Erin Brokovitch ou les suffragettes. Une femme condamnée à symboliser l’outsider ?
La femme dirigeante au cinéma à encore beaucoup de chemin à parcourir. Si elle fait quelques apparitions prometteuses ici ou là, c’est par les séries qu’elle évolue aujourd’hui et inspire.
Les superhéros ont la côte. Le dernier volet de la saga Avengers, Endgame, par exemple, a, à lui seul, généré 6 millions d’entrées en salle ! Iron man, Superman et autres Green Hornet continuent leur lancée au panthéon des dieux populaires. Parmi ces nouvelles icônes, les femmes ne sont pas en reste avec des personnages comme Catwoman, Wonder Woman ou encore Harley Quinn. Celles-ci incarnent des figures fortes, puissantes mais aussi et surtout controversées…
Badass et oiseaux de proie
Depuis les années 2000, les super héroïnes prennent de plus en plus de lumière. Leur nombre augmente mais également leurs responsabilités au sein des super organisations. La Loïs Lane qui attend impuissante ou presque le retour de son bien aimé Superman, c’est fini. La super héroïne se bat sur le terrain et n’a rien à envier à ses collègues masculins côté pouvoir.
Signe de ce changement progressif des mentalités, en 2004 sort l’un des premiers films centré sur une femme : Catwoman (Pitof, 2004).
Il s’en suivra une série, encore timide, de close-up féminins comme Wonderwoman (Patty Jenkins, 2017) et Wonderwoman 1984 (Patty Jenkins, 2020) ou encore X men: Dark Phoenix ( Simon Kinberg, 2019) autour du personnage de Jean Grey. Celui-ci présente d’ailleurs une vision nouvelle de la superhéroïne à l’écran, plus complexe.
Sophie Turner in X men: Dark Phoenix (Simon Kinberg, 2019)
Du côté des méchants aussi la tendance s’intéresse à la gente féminine avec notamment le personnage d’Harley Quinn. Son nouveau style créé pour le film Suicide Squad (David Ayer, 2016) a d’ailleurs inspiré bien des influenceuses beautés et cosplayeuses. Le buzz fut tel qu’un nouvel opus entièrement dédié à Harley et ses acolytes badass
Margot Robbie en Harley Quinn in Birds of Prey (Cathy Yan, 2020) et Suicide Squad (David Ayer, 2016)
Cuir, cuir et créatures plantureuses
Cette nouvelle notoriété n’est cependant pas tout de joyeuse égalité. La super héroïne doit bien souvent (encore trop) son succès à sa plastique. A la manière d’une Xena (Syfy, 1995) des millenials, elle se bat et dirige certes mais en tenue courte et extrêmement serrée. La scène de l’habillage d’Harley Quinn dans Suicide Squad ou encore la combinaison de cuir de Black Widow dans la série des Avengers en sont encore des illustrations criantes.
Si elle obtient enfin plus de responsabilités et peut enfin exprimer sa féminité sous toutes ses formes, cette dernière est encore bien soumise au regard et à l’approbation masculine.
Le cas Wonder Woman
Ce cas de l’hypersexualisation des figures de femmes fortes peut se cristalliser dans la polémique que suscite depuis plusieurs années le personnage de Wonder Woman. Celle-ci est, en effet, connue et reconnue comme une des héroïnes les plus badass. Elle fut surtout l’une des premières figures féministes au sein des comics mais aussi dans la culture pop en général.
Wonder Woman, certes, est une femme puissante, qui rejette les hommes et leur domination. Son statut d’égérie féministe est cependant extrêmement controversé en ce qu’elle est souvent représentée suivant les canons de beautés et érotiques masculins.
Wonderwoman in the Marvel’s Comics and in the screen (Patty Jenkins, 2017)
La taille fine, une poitrine très généreuse et des mensurations tenant du divin et un costume … presque inexistant, voilà qui va aider l’identification des jeunes filles.
La super héroïne profite enfin du succès de ses coéquipiers masculins. Elle est enfin poussée sur le devant de la scène encore timidement mais sûrement. Reste à voir quelle forme prendra-t-elle dans les années à venir …
“Je prendrai ce qui me revient par le feu et le sang”. Le moins qu’on puisse dire c’est que, Daenerys, elle envoie des Chocapics ! Khaleesi, Mother of Dragons, la princesse Targaryen mais aussi Cersei, Arya et Sansa ont marqué une génération. La série Game of throne regorge, en effet, de figures féminines fortes et combattantes. Une figure de la guerrière moins visible que son pendant masculin et surtout standardisée la majeure partie du temps.
L’espionne
La femme, c’est bien connu, est une créature sexuelle. Elle envoûte les hommes et leur soutire informations, richesse et pouvoir quand ce n’est pas carrément leur âme. Elle peut toutefois passer parfois totalement inaperçue aux yeux de ces mêmes hommes confortés dans leur statut de dominant patriarcal.
L’arme parfaite, donc, pour une mission d’infiltration ou une vengeance diabolique. C’est l’éternel combat manichéen de la mère et de la putain. La femme après avoir été réduite à sa seule beauté n’a plus que celle-ci pour arme. A l’image de la Marquise de Merteuil, elle doit ruser et planifier.
Le cinéma n’est pas en reste de ces femmes fatales ultra sexy et ambitieuses souvent reléguées au second rôle. L’exemple le plus criant en est, bien évidemment, la dynastie des James Bond girls, jolies, lisses et bien souvent peu utiles.
1. Ursula Andress in James Bond contre Dr No (1962)/ 2. Sophie Marceau in Le monde ne suffit pas (1999) /3.Maud Adams in Octopussy (1983)
Le tomboy
Gwendoline Christie in Game of Throne (HBO, 2011-2019)
Un second standard vient immédiatement à l’esprit lorsque l’on parle de “guerrière”. A l’inverse de cette tendance de la succube, la guerrière de terrain est souvent montrée comme très masculine, un peu vulgaire et volontairement peu attirante. Une femme qui se salit les mains perd donc sa féminité sitôt son épée dégainée. Elle perd également et surtout sa désirabilité tel que Brienne de Torth ou encore Arya.
Angelina Jolie in Tomb Raider (Simon West, 2001)
Une tendance qui tend néanmoins à se dissiper petit à petit avec les figures plus complexes de Lara Croft, Katniss Everdeen, Sarah Connor ou encore Ellen Ripley.
La guerrière ninja
Popularisée en Occident via les films de kung fu et, plus récemment, le personnage de Miho (Sin city) ou Black Mamba (Kill Bill), la ninja est devenue une facette incontournable de la guerrière.
Jamie Chung in Sin City: J’ai tué pour elle (Frank Miller et Robert Rodriguez, 2014)
Pour la petite histoire, la figure de la femme dans le cinéma de combat asiatique prend racine en Chine et principalement dans la tradition du Wuxia. Celui-ci est communément traduit par Chevalier errant et désigne un genre littéraire et plus largement fictionnel. Ses intrigues prennent place principalement dans la Chine ancienne et mettent en scène… chevaliers errants (what a surprise !). Il est à différencier du film de kung-fu par son aspect souvent historique et ses intrigues qui font la part belle à la vengeance et la spiritualité.
A ses débuts au cinéma, un certain nombre de femmes combattantes y étaient présentées. Certaines revêtent même des habits d’hommes sur le terrain. Les femmes furent cependant peu à peu invisibilisées jusqu’à récemment.
Le cinéma occidental et surtout américain avec, en tête de cortège, Quentin Tarantino, s’est entre temps emparé de cette femme ninja. Elle devient alors une créature hyper sexuelle, un peu folle et surtout une arme acérée.
Une image que vont peu à peu reprendre les cinématographies asiatiques. Le superbement culte Hidden tiger and Crouching dragons (Ang lee) est d’ailleurs un témoin crucial de ce revival féminin.
La femme combattante a bien des facettes. Parfois extrêmement masculine et peu désirable et d’autres fois ivre de pouvoir et de désir, elle est très rapidement cataloguée, standardisée et surtout sexualisée. Le tournant des années 2000 et surtout 2010 voit cependant la renaissance de figures plus complexes sur nos écrans.
Si le cinéma reflète souvent les crises et luttes sociétales, ces derniers temps c’est l’organisation même de l’industrie qui est soumise à de très forts remous. Tout le monde se rappelle bien évidemment la retentissante cérémonie des Césars 2020. Une soirée définitivement marquante à tous les points de vue encore impensable il n’y a pas si longtemps. Entre-temps, l’affaire Weinstein met le feu aux poudres en 2018 et donne une voix à l’un des plus grands mouvements féministes de notre époque. Une révolution qui permet surtout de revoir l’identité de tout un art et dépassera, comme souvent à Hollywood, la frontière des projecteurs….
Behind the curtain
Le cinéma et surtout la fabrique de rêves californienne, nous a abreuvé pendant des décennies de figures de femmes fragiles, manipulatrices et sexy à outrance. Rita Hayworth, Marilyn Monroe et tant d’autres n’ont bien souvent eu comme seul argument marketing que leur plastique.
L’illustration la plus criante en est le destin de Hedy Lamarr (1914-2000). L’actrice, quelque peu oubliée au fil des ans, est principalement associée à sa grande beauté et son titre d’une des premières femmes à tourner une scène entièrement nue. Elle est pourtant l’une des plus grandes inventrices de son époque. L’un de ces procédés fut même proposé à l’armée américaine au cours de la WW2 mais ne sera pas retenu…avant d’être redécouvert quelques décennies plus tard et devenir l’origine de l’invention de la technologie wifi. Cette partie d’elle, totalement extraordinaire, est surtout totalement invisibilisée à l’époque et encore aujourd’hui. Sa fin, surtout, par son côté tragique contient en elle seule le destin de la femme de cinéma qu’elle soit hollywoodienne ou non. Hedy Lamarr passa, en effet, les dernières années de sa vie recluse chez elle, défigurée qu’elle était par une chirurgie plastique ratée. Celle qui ne voulait pas voir sa seule richesse, sa beauté, se flétrir finit par précipiter sa propre perte.
Une vision de la femme-potiche qui se développera dès les premiers temps du cinéma et perdure jusqu’à une époque très récente (tant soit dit qu’une telle époque est révolue bien évidemment). Une vision qui tend petit à petit à se fissurer avec l’apparition à l’écran de Brienne de Torth (Game of Thrones, HBO, 2011-2019) ou Nikita (Nikita, Luc Besson, 1990). Hors des plateaux de tournages, les actrices se libèrent également peu à peu de cette domination de la jolie plante verte avec Angelina Jolie (et sa passion des couteaux), Lena Dunham ou encore Emma Watson et son engagement politique.
Pour la petite histoire
Le cinéma est pourtant dès ses balbutiements, peuplé de figures de femmes qui l’ont élevé et parfois même propulsé.
La désormais célèbre Alice Guy (1873-1968), par exemple, fut une véritable pionnière de cet art encore expérimental. Elle fut, en effet, l’une des premières à en voir le potentiel narratif. Secrétaire chez Léon Gaumont, elle crée en 1910 aux USA sa société de productions Solax film, considérée comme l’une des plus importantes maisons de production de cette époque. On lui attribue également la maternité de l’un des premiers films narratifs: La Fée aux Choux (1896).
Agnes Varda, également, qu’on ne présente plus marqua au fer rouge une époque de changements artistiques et sociaux radicaux. C’est avec son premier long métrage La pointe courte, que la photographe et plasticienne participe, en effet, aux prémices d’un (petit hein) mouvement que l’on appellera la Nouvelle Vague.
Des figures comme celles-ci, entreprenantes, courageuses et créatives, l’histoire du cinéma en regorge. Elles furent cependant largement invisibilisées au fil des ans et la mention de leurs noms réservée aux amphithéâtres de cinéma et des revues spécialisées. La première femme à recevoir un Oscar, pourtant, fut la scénariste Frances Marion en 1930 au cours de la 3e édition de la cérémonie pour The Big House. Peu de femmes suivront dont Hattie McDaniel en 1940 pour son second rôle dans Autant en emporte le vent. Première femme de couleur à recevoir la statuette, elle sera pourtant interdite de s’asseoir avec les autres membres de l’assistance et devra suivre la cérémonie à l’écart, les lieux étant réservés aux Blancs.
Scarlett O’Hara et Hattie McDaniel in Autant en emporte le vent (Victor Fleming, 1939)
Du côté de la Croisette, une seule femme a décroché la palme d’or. Jane Campion en 1993 avait, en effet, reçu cet honneur…ex-aequo avec Chen Kaige pour Adieu ma concubine.
Derrière la caméra
L’affaire Weinstein en 2018 a bouleversé les coulisses du glamouresque cinéma. Les révélations ont alors délié les langues de nombres de professionnelles et pas seulement au sein de la sacro-sainte Hollywood. Le cinéma, en sa qualité d’usine à rêve et de modèles, reflète ou est, parfois, à l’origine de mouvements sociaux notables. Les mouvements Me too et Time’s up en sont le parfait exemple en ce qu’il a permis de (re)mettre un véritable coup de projecteur sur les inégalités de traitement de la gente féminine. En France, le hastag “Balance ton porc” et la naissance du collectif 50/50 participe de cette petite révolution. Le festival de Cannes 2018, notamment, fut marqué par une montée des marches exclusivement féminine où figurait notamment Agnès Varda, Claudia Cardinale, Salma Hayek, Kirsten Stewart et Marion Cotillard.
Le cinéma, par son succès en tant que médium, possède un formidable pouvoir sur les représentations sociales. A l’écran mais aussi sur le tapis rouge, la vie publique des professionnels de l’industrie pelliculaire est scrutée et participe de la monstration (et parfois) de la création et la déconstruction de systèmes sociaux. Dans une industrie où le paraître est LA denrée, le voile est levé petit à petit. Si la question de la parité est aujourd’hui au centre du débat, les films de femmes sont encore très loin d’être sortis de l’underground.
Il y a certaines règles lorsque l’on fait un film. Des règles techniques, administratives mais surtout sociales. Pendant de nombreuses années, les majors d’Hollywood furent soumises au code Hays. Certains pays pratiquent encore la censure. Ces règles, si elles peuvent être régies par des lois, sont en grande partie induites par le spectateur lui-même. Ce que l’on peut ou pas montrer à l’écran, ce qui est obscène ou non, dépend principalement du débat social. Le cinéma a cela de particulier qu’il permet tout à la fois de témoigner d’une époque tout comme de la dénoncer.
Les couleurs de l’amour
Kirk Douglas et Elizabeth Threatt in La captive aux yeux clairs, Howard Hawks, 1952 (adapté du roman de A.B.Guthrie)
L’amour entre différentes ethnies a très souvent été dépeint à l’écran. Son traitement n’a cependant cessé d’évoluer de même que les mentalités colonialistes, racistes voire carrément esclavagistes. Il n’y a qu’à voir le récent débat soulevé par Autant en emporte le vent (Cukor) ou une série de dessins animés de la firme Disney. La société évolue. Le regard du cinéma aussi.
Les premiers films notables qui traitent de ce genre de romance mettent en scène principalement un colon blanc et une indigène ou vice versa.
Clark Gable et Yvonne de Carlo in L’esclave libre, Raoul Walsh, 1957
C’est ensuite au tour des histoires entre un blanc et une jeune femme noire. Toute proportion gardée, bien évidemment. Si aujourd’hui, les différences inter-raciales sont clairement montrées à l’écran, notons qu’il a fallu en passer des étapes avant d’en arriver là. En 1957, Raoul Walsh raconte dans L’esclave libre (de son titre original, Band of Angels) , l’histoire d’une jeune femme élevée par son père découvre à la mort de celui-ci que sa mère était noire. Elle devient alors esclave et est vendue au plus offrant. Clark Gable en tête d’affiche permet d’apporter au film un cachet certain pour le grand public. La jeune fille en question, Amantha Starr, cependant, est interprétée par Yvonne de Carlo… c’est à dire une actrice blanche ! Un petit pas pour la représentation afro-américaine à l’écran mais un grand pas pour la société encore très manichéenne de l’époque.
Moins régulièrement à l’écran, on a pu suivre également une romance entre occidental et asiatique. Bref, vous l’aurez compris, c’est pratiquement l’histoire géopolitique du monde que l’on peut retracer par l’observation du traitement des différentes ethnies à l’écran.
La France n’est pas en reste avec les couples mixtes franco-arabe et surtout catholico-musulman.
Les films les plus marquants et surtout clairement militants portent sur les pairs blancs et noirs. Si il y a toujours eu une dénonciation de ce racisme à l’écran (toute proportion gardée suivant les époques), ces dernières années ont vu un grand nombre de long métrage grand public mettant en scène ces couples mixtes.
Classes sociales et romantisme
Une autre catégorie de discrimination largement étudiée au cinéma est bien entendue celle de la classe sociale. Si il s’agit souvent de la combinaison d’un homme riche et d’une femme pauvre, ils permettent tout de même le questionnement social. A défaut d’être féministe, ces films mettent ainsi en scène le mélange des classes sociales encore plus cloisonné à l’époque de Cukor et de son adaptation de My Fair Lady.
Rex Harrison et Audrey Hepburn in My Fair Lady, George Cukor, 1964
En une centaine d’années d’existence, le cinématographe s’est imposé comme LE divertissement de masse. Les usages ont grandement changé, certes, mais on ne peut nier que les plateformes Netflix et consorts ont permis aux images animées de développer encore plus leur impact.Ces images, par leur nombre et leur popularité, ont un impact qui ne fait que se renforcer sur le spectateur et le débat social. Le cinéma est une usine à rêves mais il est aussi et surtout le reflet de la société de son époque. Il n’a jamais été si simple de voir un film. La communauté cinéphile n’a d’ailleurs jamais été aussi active grâce au développement des médias et des discussions en ligne.